Histoire du protestantisme parisien et de l'Oratoire

1938 : Eglise Réformée de France

Un pasteur de l’Oratoire, André Numa Bertrand, va prendre une part décisive dans la création en 1938 de cette union qu’est l’Église réformée de France. Il est certainement de sensibilité libérale, mais d’une façon intelligente et pleine de spiritualité. Il prend ses distances avec certaines tendances qui limitent parfois la foi chrétienne à une bonne conduite morale, dédaignant la question théologique et la pratique religieuse.

Après la guerre de 1914, Bertrand devient président de l’Union des Eglises réformées. Il va jouer un très grand rôle dans la naissance de l’Église réformée de France grâce à un esprit de paix et de compromis. Depuis le milieu du XIXe, deux courants s’opposaient radicalement dans le protestantisme réformé. Un courant issu du réveil et dit « orthodoxe » (au sens de personnes très attachées à la lettre de la doctrine) tenait fermement à ce qu’un socle de croyances théologiques soit défini et imposé comme unissant l’Église. Le courant libéral trouvait cette contrainte contraire à l’essentiel qui est l’Évangile et la liberté de chacun de penser et de croire.

André-Numa Bertrand propose de définir effectivement une confession de foi, mais de la faire précéder par un préambule permettant aux libéraux de bonne volonté d’adhérer à ce texte « Vous lui donnerez votre adhésion joyeusement, comme une libre et personnelle affirmation de votre foi. Sans vous attacher à la lettre de ses formules, vous proclamerez le message de salut qu’elles expriment ». S’attacher à l’esprit plus qu’à la lettre étant une idée forte de l’Évangile la grande majorité des « orthodoxes » accepta ce compromis, suffisamment rassurés sur le libéralisme modéré de ceux qui accepteraient de signer ce texte.

Un culte d’’action de grâce (pour se réjouir de cette union devant Dieu), a été célébré à l'Oratoire le 16 juin 1937.

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