Guerre franco-prussienne et Commune de Paris
La commune de Paris se déroule du 18 mars au 28 mai 1871, à la suite du siège de Paris par les Prussiens. De nombreux protestants s'y engagent.
Le colonel protestant Louis Rossel, refusant la capitulation de la France, prend les armes pour résister. Il est le seul officier supérieur de l'armée française à rallier la Commune de Paris en 1871. Il est descendant de huguenots cévenols par son père et de presbytériens écossais par sa mère. Il est nommé général en chef de la Commune. Conduit à Versailles et traduit devant le conseil de guerre, il est condamné à mort, le 8 septembre. Des intellectuels et nombreux responsables protestants, comme le colonel Denfert-Rochereau, adresse une une pétition au président de la République pour demander sa grâce. Thiers lui propose l'exil, il refuse, et le 28 novembre 1871, à l’âge de vingt-sept ans, au camp de Satory. Il est inhumé au cimetière protestant de Nîmes.
Le sculpteur protestant Jules Dalou, d’extrême gauche, rejoint le camp des communards. Au total, 2 % des communards condamnés à la déportation en Nouvelle-Calédonie étaient protestants, un pourcentage égal à celui des protestants français en 1870.
Pendant la "Semaine sanglante" en 1871, le pasteur Jean-Henri Grandpierre transforme, à ses frais, la salle Monod en ambulance. Placée au centre des combats entre la rue de Rivoli et la rue Saint-Honoré, la rue de l'Oratoire occupe un emplacement stratégique. La maison presbytérale est investie par les Versaillais. Un officier est tué, une balle traverse l'une des croisées, une autre tue un insurgé dans une cour voisine.
Conséquences de la guerre
Avec la guerre franco-allemande de 1870, de nombreux Allemands luthériens quittent Paris. Au 93, rue de Crimée, dans le 19e arrondissement, l'église luthérienne allemande de La Villette, ou Hügeslkirche, (signifiant « église de la Colline »), est confisquée. L’État revend l'église et son école à la communauté exilée russe orthodoxe en 1924, devenant alors l'église Saint-Serge et l'institut de théologie du même nom. La communauté allemande rejoint Christuskirche, l'église protestante allemande à Paris, et la communauté francophone fait construire l'église luthérienne Saint-Pierre.
La perte de l'Alsace-Lorraine voit l'arrivée de réfugiés luthériens. En 1874, ils fondent l'École alsacienne, sur le modèle du gymnase protestant strasbourgeois Jean-Sturm.
La faculté de théologie protestante de Paris est fondée en 1877, grâce à William Waddington, ministre de l'Instruction publique protestant. Frédéric Lichtenberger est nommé doyen, avec pour professeurs Auguste Sabatier, Ariste Viguié et Gaston Bonet-Maury. Les nouveaux bâtiments boulevard Arago sont inaugurés le 7 novembre 1879 par Jules Ferry.
Voir aussi
- Lien vers le site Internet de l'Institut protestant de théologie