Confession de La Rochelle
I. Dieu et sa révélation
1. Dieu
Nous croyons et confessons qu'il y a un seul Dieu, qui est une seule et simple essence spirituelle, éternelle, invisible, immuable, infinie, incompréhensible, ineffable, qui peut toutes choses, qui est toute sage, toute bonne, toute juste, et toute miséricordieuse.
Dt. 4:35, 39 ; Es. 44:6, 8 ; 1 Co. 8:4, 6 ; Ep. 4:6 ; 1 Tm. 2:5. ; Jean 4:24 ; Ex. 3:15-16 ; Es. 40:28 ; Rm. 1:20 ; 1 Tm. 1:17 ; Ml 3:6 ; Jc 1:17 ; Rm. 11:33 ; Jr. 10:6-7 ; Rm. 11:33 ; Luc 1:37 ; 1 Ch. 29:10-12 ; Rm. 16:27 ; Mt. 19:17 ; Ex. 33:19 ; Jr. 12:1 ; Ex. 34:6-7.
2. La révélation
C'est ce Dieu qui se fait connaître aux hommes :
Premièrement, par ses œuvres, aussi bien par leur création que par leur conservation et la manière dont il les conduit.
Deuxièmement, et plus clairement encore, par la Parole qui, au commencement révélée par oracle, a été ensuite rédigée par écrit dans les livres que nous appelons : Écriture Sainte.
Psaume 19:2 ; Rm. 1:20 ; 1 Cor 12:6 ; Hé. 1:1 ; Psaume 19:8. Gn. 15:1 etc. ; 2 P. 1:21 ; Ex. 24:4 ; 31:18 ; Ps. 102:19 ; Ha. 2:2 ; Ap. 1:11 ; Rm. 1:2.
3. L'Écriture Sainte
Toute l'Écriture sainte est contenue dans les livres canoniques de l'Ancien et du Nouveau Testaments dont voici le détail.
L'Ancien Testament
Les cinq livres de Moïse, à savoir : la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres, le Deutéronome.
Josué, les Juges, Ruth, le premier et le second livre de Samuel, le premier et le second livre des Rois, le premier et le second livre des Chroniques, les livres d'Esdras et de Néhémie, le livre d'Esther.
Job, les Psaumes, les Proverbes de Salomon, le livre de l'Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques.
Les livres d'Ésaïe, de Jérémie, les Lamentations de Jérémie, les livres d'Ézéchiel, Daniel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie.
Le Nouveau Testament
L’Évangile selon Matthieu, selon Marc, selon Luc et selon Jean.
Le second livre de Luc, autrement dit les Actes des Apôtres.
Les Épîtres de Paul : une aux Romains, deux aux Corinthiens, une aux Galates, une aux Éphésiens, une aux Philippiens, une aux Colossiens, deux aux Thessaloniciens, deux à Timothée, une à Tite, une à Philémon.
L'Épître aux Hébreux, l'Épître de Jacques, la première et la deuxième Épître de Pierre, la première, la deuxième et la troisième Épître de Jean, l'Épître de Jude, et l'Apocalypse.
4. L'Écriture, règle de la foi
Nous reconnaissons que ces livres sont canoniques et la règle très certaine de notre foi, non pas tant par le commun accord et le consentement de l'Église, que par le témoignage et la persuasion intérieure du saint Esprit, qui nous les fait distinguer des autres livres ecclésiastiques sur lesquels, bien qu'ils soient utiles, on ne peut fonder aucun article de foi.
5. L'autorité de l'Écriture
Nous croyons que la Parole qui est contenue dans ces livres a Dieu pour origine, et qu'elle détient son autorité de Dieu seul et non des hommes.
Cette Parole est la règle de toute vérité et contient tout ce qui est nécessaire au service de Dieu et à notre salut ; il n'est donc pas permis aux hommes, ni même aux anges, d'y rien ajouter, retrancher ou changer.
Il en découle que ni l'ancienneté, ni les coutumes, ni le grand nombre, ni la sagesse humaine, ni les jugements, ni les arrêts, ni les lois, ni les décrets, ni les conciles, ni les visions, ni les miracles ne peuvent être opposés à cette Écriture sainte, mais qu'au contraire toutes choses doivent être examinées, réglées et réformées d'après elle.
Psaume 12:7 ; 19:8-9.2 ; Tm. 3:15-17 ; 2 P. 1:21 ; Jean 3:31, 34 ; 15:15 ; Dt. 30:15-16, 19-20 ; Jean 15:10 ; Actes 20:27 ; Rm. 15:4 ; Dt. 4:2 ; 13:1 ; Pr 30:6 ; Ga. 1:8-9 ; 3:15 ; 1 Tm. 1:3 ; 2 Jean 9-10 ; Ap. 22:18 ; Psaume 62:10 ; Mt. 15:3, 9 ; Marc 7:7 ; Actes 5:28 ; Rm. 3:4 ; 1 Co. 3:11 ; 11:1-2, 23 ; 15:2 ; 2 Th. 2:2 ; 1 P. 4:11 ; 1 Jean 4:1.
Dans cet esprit, nous reconnaissons les trois Symboles, à savoir :
- le Symbole des Apôtres,
- le Symbole de Nicée,
- le Symbole d'Athanase,
parce qu'ils sont conformes à la Parole de Dieu.
6. La Trinité
Cette Écriture sainte nous enseigne qu'en la seule et simple essence divine que nous avons confessée, il y a trois Personnes, le Père, le Fils et le saint Esprit.
- Le Père, cause première, principe et origine de toutes choses ;
- Le Fils, sa Parole et sa sagesse éternelle ;
- Le saint Esprit, sa force sa puissance et son efficacité.
Le Fils est éternellement engendré du Père ; le saint Esprit procède éternellement du Père et du Fils.
Les trois personnes de la Trinité ne sont pas confondues, mais distinctes ; elles ne sont pourtant pas séparés, car elles possèdent une essence, une éternité, une puissance identiques, et sont égales en gloire et en majesté.
Nous acceptons donc, sur ce point, les conclusions des Conciles anciens, et repoussons toutes les sectes et hérésies qui ont été rejetées par les saints docteurs, comme Hilaire, Athanase, Ambroise et Cyrille.
Mt. 3:16-17 ; 28:19 ; 2 Co. 13:13 ; 1 Jean 4:13-14 ; 5:7 ; Ml 2:10 ; Jean 5:17, 19 ; Pr 8:12 ; 22:31 ; Jean 1:1-2 ; 17:3-5 ; Rm. 1:3 ; 1 Co. 8:6 ; Col 1:16 ; Hé. 1:3 ; Ap. 19:13 ; Es 48:16 ; 61:1 ; Mt. 12:28 ; Luc 1:35 ; Jean 15:26 ; Ga. 4:6 ; Jean 8:23, 58 ; Ph 2:5 ; Ap. 1:8 ; Jean 14:16-17 ; Rm. 8:9 ; 1 Co. 6:11 ; Jean 15:26 ; Rm. 8:9 ; Ga. 4:6 ; Tt 3:5-6.
7. La Création
Nous croyons que Dieu, en trois Personnes coopérantes, a – par sa puissance, sa sagesse et son incompréhensible bonté – créé toutes choses, non seulement le ciel, la terre et tout ce qui s'y trouve, mais aussi les esprits invisibles.
De ceux-ci, les uns (Satan et les démons) sont déchus et tombés dans la perdition, les autres (les anges) ont persévéré dans l'obéissance.
Nous croyons que les premiers, ayant sombré dans la perversité, sont ennemis de tout bien, par conséquent de toute l'Église ; et que les autres, ayant été préservés par la grâce de Dieu, sont des serviteurs chargés de glorifier son Nom et de servir au salut de ses élus.
Gn 1 ; Job 33:4 ; Ps. 104 ; Es. 40:26 ; Jean 1:3, 10 ; Actes 17:25-27 ; Hé. 1:2 ; 3:4 ; Col 1:16-17 ; Ps. 33:6.Lc 8:31 ; Mt. 25:41 ; 2 P. 2:4 ; Jude 6 ; Psaume 103:20-21 ; Jean 8:44 ; 2 Co. 2:11 ; 11:14 ; Ep. 6:12 ; Psaume 34:8 ; 148:2 ; Mt. 25:31 ; Hé. 1:7, 14.
8. La providence de Dieu
Nous croyons non seulement que Dieu a créé toutes choses, mais qu'il les gouverne et les conduit, disposant de tout ce qui arrive dans le monde et réglant tout selon sa volonté.
Certes, nous ne croyons pas que Dieu soit l'auteur du mal ou que la culpabilité puisse lui en être imputée, puisqu'au contraire sa volonté est la règle souveraine et infaillible de toute droiture et de toute justice vrai. Mais Dieu dispose de moyens admirables pour se servir des démons et des impies, de telle sorte qu'il sait convertir en bien le mal qu'ils font et dont ils sont coupables.
Ainsi, en confessant que rien ne se fait sans la providence de Dieu, nous adorons avec humilité les secrets qui nous sont cachés, sans nous poser de questions qui nous dépassent. Au contraire, nous appliquons à notre usage personnel ce que l'Écriture sainte nous enseigne pour être en repos et en sécurité ; car Dieu, à qui toutes choses sont soumises, veille sur nous d'un soin si paternel qu'il ne tombera pas un cheveu de notre tête sans sa volonté. Ce faisant, il tient en bride les démons et tous nos ennemis, de sorte qu'ils ne peuvent nous faire le moindre mal sans sa permission.
Psaume 104 ; Jb. 34:14-15 ; Jean 5:17 ; Hé. 1:3 ; Gn. 27:20 ; 1 R 22:34 ; Ps. 75:7-8 ; 115:3 ; 139:2-6, 13-18 ; Pr 21:1 ; Es. 10:5-7 ; 45:7 ; Lm 3:37-38 ; Mt. 10:29-30 ; Actes 14:17 ; 17:26-28 ; Jc 4:15 ; Job 1:22 ; Ps. 5:5 ; Os 13:9 ; Ga. 5:19-21 ; 1 Jean 2:16 ; 3:8 ; Psaume 45:7 ; 119 ; Gn. 45:8 ; 50:20 ; Job 12:13-25 ; Actes 2:23-24 ; 4:28 ; Rm. 8:28 ; Rm. 9:19-20 ; 11:33-34 ; Job 1:21 ; Ps. 10:14 ; 37:5 ; Rm. 5:3-4 ; 8:28-29 ; 2 Co. 4:7-18 ; 1 Th. 5:18 ; Jc 1:1-3 ; Mt. 6:25-34 ; 10:30 ; Luc 21:18 ; Gn. 3:15 ; Job 1:12 ; 2:6 ; Es. 45:1-8.
II. L'homme et son péché
9. Pureté originelle et déchéance de l'homme
Nous croyons que l'homme – qui a été créé pur, sans la moindre tache et conforme à l'image de Dieu – est par sa propre faute déchu de la grâce qu'il avait reçue. Il s'est ainsi séparé de Dieu qui est la source de toute justice et de tous biens, au point que sa nature est désormais entièrement corrompue.
Nous croyons que l'homme, étant aveuglé dans son esprit et dépravé dans son cœur, a perdu toute intégrité sans en avoir aucun reste.
Bien qu'il ait encore quelque discernement du bien et du mal, nous disons néanmoins que la lumière qui subsiste en lui se change en ténèbres quand il est question de chercher Dieu, de sorte qu'il n'en peut nullement approcher par son intelligence et sa raison.
Quoique l'homme ait une volonté, par laquelle il est incité à faire ceci ou cela, nous croyons toutefois qu'elle est totalement prisonnière du péché, en sorte qu'il n'a de liberté à bien faire que celle que Dieu lui donne.
Gn. 1:26, 31 ; Ec 7:29 ; Ep. 4:24 ; Gn. 3:6, 17 ; Es 1:2-4 ; 59:2 ; Jr. 2:13, 17, 21-22 ; Ep. 4:18 ; Gn. 2:17 ; 3:19 ; 6:5 ; 8:21 ; Jean 3:19-20 ; Rm. 5:12, 18 ; Ep. 2:1-3 ; Jean 8:3, 43-44 ; Rm. 1:29-32 ; 3:9-18 ; 7:5 ; 1 Jean 1:8, 10 ; Rm. 1:21 ; 2:14-20 ; Job 14:4 ; 1 Co. 2:14 ; Jr 13:23 ; Rm. 7:14-20 ; Psaume 94:11-12 ; Es. 26:12 ; Jean 1:4-5, 9 ; 6:44, 65 ; 8:36 ; 15:5 ; Rm. 6:17-18 ; 8:6-7 ; 2 Co. 3:5 ; Ph 2:13.
10. L'hérédité du péché
Nous croyons que toute la descendance d'Adam est infectée de cette souillure du péché originel, qui est un vice héréditaire, et non pas seulement une imitation, comme les pélagiens, dont nous réprouvons les erreurs, l'ont enseigné.
Nous n'estimons pas qu'il soit nécessaire de rechercher comment le péché se transmet d'un homme à sa descendance, car il nous suffit de savoir que ce que Dieu avait donné à Adam n'était pas pour lui seul, mais pour toute sa postérité avec lui, et qu'ainsi, en la personne même d'Adam, nous avons été dépouillés de tous biens, et sommes tombés dans une indigence extrême et dans la malédiction.
Cf. art 9. Psaume 51:7 ; Jean 1:4-5 ; Mt. 15:19 ; Gn. 1:26-28 ; 2:15-17 ; Gn. 3:14-24 ; Rm. 5:12, 18-19.
11. La condamnation du péché
Nous croyons aussi que ce vice du péché originel est péché, au sens propre du mot, qu'il suffit à condamner tout le genre humain, jusqu'aux petits enfants dès le sein maternel, et que Dieu le considère comme tel.
Nous croyons même qu'après le baptême le péché originel est toujours péché quant à la culpabilité bien que la condamnation en soit abolie dans les enfants de Dieu, Dieu ne la leur imputant plus par sa bonté gratuite.
Nous croyons aussi que le péché originel est une perversion qui produit toujours des fruits de corruption et de révoltes, tels que les hommes les plus saints, quoiqu'ils y résistent, ne cessent point d'être entaché de faiblesses et de fautes tant qu'ils habitent en ce monde.
Rm. 3:9-18 ; 5:12, 18-19 ; Ep. 2:3, 5 ; Psaume 51:7 ; Es. 48:8 ; Rm. 5:14 ; Rm. 7:8, 10, 17-18, 20, 23.
III. Jésus-Christ
12. Notre élection en Jésus-Christ
De cette corruption et de cette condamnation générales où tous les hommes sont plongés, nous croyons que Dieu retire ceux que, dans sa volonté éternelle et immuable, il a élu par sa seule bonté et miséricorde en notre Seigneur Jésus-Christ, et cela sans considération de leurs œuvres.
Nous croyons qu'il laisse les autres dans cette même corruption et condamnation, pour démontrer en eux sa justice, tout comme il fait briller, dans les premiers, les richesses de sa miséricorde. Car ceux-ci ne sont pas meilleurs que les autres jusqu'à ce que Dieu les distingue selon le dessein immuable qu'il a arrêté en Jésus-Christ avant la création du monde.
Il n'est d'ailleurs personne qui puisse s'approprier un tel bien par ses propres moyens, puisque, de nature, nous ne pouvons avoir un seul bon mouvement, aucune bonne disposition de notre volonté, ni aucune bonne pensée, jusqu'à ce que Dieu nous ait devancés et nous y ait disposés.
Ex. 33:19 ; Rm. 8:29 ; 9:15.1 S 12:22 ; Jean 15:16 ; Rm. 2:11, 23 ; 11:5-6 ; Ep. 1:4-6 ; Psaume 5:5-7 ; Ez. 9:10 ; 18:4 ; Rm. 1:18 ; Ga. 6:7-8 ; Ex. 9:16 ; Rm. 9:18, 22-23 ; Cf. art. 9 ; Jr. 10:23 ; Ep. 1:4-5.
13. Notre salut est en Christ
Nous croyons qu'en Jésus-Christ tout ce qui était nécessaire à notre salut nous a été offert et communiqué. Nous croyons que Jésus-Christ, qui nous est donné pour que nous soyons sauvés, a été fait pour nous à la fois sagesse, et justice, et sanctification, et rédemption, en sorte qu'en se séparant de lui on renonce à la miséricorde du Père, en laquelle nous devons avoir notre unique refuge.
Mt. 1:21 ; Jean 14:16 ; Ga. 1:19-20 ; 1 Tm. 2:5-6 ; Jean 3:16 ; 1 Jean 1:2.1 Co. 1:30 ; Ep. 1:7-8 ; Col 1:13-14 ; 2:10 ; Tt 2:14 ; Ac. 4:11 ; 1 Tm. 2:5.
14. La divinité et l'humanité de Jésus-Christ
Nous croyons que Jésus-Christ, étant la Sagesse de Dieu et son Fils éternel, a revêtu notre chair afin d'être Dieu et homme en une même personne et, en vérité, un homme semblable à nous, capable de souffrir dans son corps et dans son âme, ne différant de nous qu'en ce qu'il a été pur de toute souillure.
Quant à son humanité, nous croyons que le Christ a été l'authentique postérité d'Abraham et de David, quoiqu'il ait été conçu par l'efficacité secrète du saint Esprit. Ce faisant, nous rejetons toutes les hérésies qui, dans les temps anciens, ont troublé les Églises, et notamment aussi les imaginations diaboliques de Servet, lequel attribue au Seigneur Jésus une divinité fantastique, d'autant qu'il le dit être idée et patron de toutes choses, et le nomme Fils personnel ou figuratif de Dieu, et finalement lui forge un corps de trois éléments incrées, ainsi mêle et détruit toutes les deux natures.
Jean 1:14 ; Ga. 4:4 ; Ph 2:6-7 ; Mt. 26:38 ; Luc 23:46 ; Jean 12:27 ; 19:30 ; Hé. 2:17-18.2 Co. 5:21 ; Hé. 4:15 ; 1 P. 2:22 ; 1 Jean 3:5 ; Gn. 22:18 ; Ps. 132:11 ; Jr. 33:15 ; Mt. 1:1 ; Actes 2:30-31 ; Mt. 1:18 ; Luc 1:31, 34-35.
15. Les deux natures du Christ
Nous croyons qu'en une même personne, à savoir Jésus-Christ, les deux natures sont vraiment et inséparablement conjointes et unies, chacune d'elles conservant néanmoins ses caractères spécifiques, si bien que, dans cette union des deux natures, la nature divine, conservant sa qualité propre, est restée incréée, infinie et remplissant toutes choses, de même que la nature humaine est restée finie, ayant sa forme, ses limites et ses caractères propres.
En outre, quoique Jésus-Christ, en ressuscitant, ait donné l'immortalité à son corps, nous croyons toutefois qu'il ne l'a pas dépouillé de la réalité propre à sa nature humaine.
Nous considérons donc le Christ en sa divinité, de telle sorte que nous ne le dépouillons point de son humanité.
Mt. 1:23 ; Luc 1:35 ; Jean 1:14 ; 1 Tm. 2:5 ; 3:16 ; Cf. art. 7, notes 1 et 2 ; Jean 3:31-34 ; 12:44-45 ; 14:9-10 ; Col 1:19-20 ; Mt. 26:11 ; 27:50 ; Luc 23:46 ; 24:38-39 ; Ac. 3:21 ; Rm. 1:4 ; 1 Co. 15:12-24 ; Ph. 2:6-11 ; 3:21 ; Jean 20:25, 27 ; Actes 1:2-3.
IV. L’œuvre du salut
16. La mort du Christ
Nous croyons que Dieu, en envoyant son Fils dans le monde, a voulu montrer son amour et son inestimable bonté envers nous en le livrant à la mort et en le ressuscitant pour accomplir toute justice et pour nous acquérir la vie céleste.
Es. 53:6 ; Jean 1:29 ; 3:16 ; 15:13 ; Rm. 4:25 ; 8:3, 32:33 ; Hé. 22:14-15 ; 1 Jean 4:9.
17. Notre réconciliation
Nous croyons que, par le sacrifice unique que le Seigneur Jésus a offert sur la croix, nous sommes réconciliés avec Dieu, afin d'être tenus pour justes devant lui et considérés comme tels. Nous ne pouvons, en effet, lui être agréables et participer à son adoption que s'il nous pardonne nos fautes et les ensevelit.
Nous affirmons donc que Jésus-Christ est notre intégrale et parfaite purification, qu'en sa mort nous avons une totale réparation pour nous acquitter de nos forfaits et des iniquités dont nous sommes coupable, et que nous ne pouvons être délivrés que par ce moyen.
Hé. 7:27 ; 9:12, 24:28 ; 10:12, 14, 18 ; 1 P. 3:18 ; Rm. 5:1, 8-9 ; 8:1 ; 2 Co. 5:18-20 ; Col 2:14 ; Hé. 5:7-9 ; Rm. 4:24 ; 5:19 ; 2 Co. 5:21.1 P. 2:24-25 ; Jean 15:3 ; Rm. 8:2 ; Hé. 9:14 ; 1 P. 1:18-19 ; Es 53:5, 12 ; Mt. 20:28 ; Rm. 3:23-24 ; Col 1:14 ; 1 Tm. 2:6 ; Hé. 2:17 ; Ac. 2:21 ; 4:12 ; 1 Co. 2:2 ; Ph 3:8.
18. Notre pardon gratuit
Nous croyons que toute notre justice est fondée sur la rémission de nos péchés et que notre seul vrai bonheur se trouve dans ce pardon, comme le dit David.
C'est pourquoi nous rejetons tous les autres moyens par lesquels nous penserions pouvoir nous justifier devant Dieu et sans présumer d'aucune vertu ni d'aucun mérite, nous nous en tenons uniquement à l'obéissance de Jésus-Christ, qui nous est attribuée aussi bien pour couvrir toutes nos fautes que pour nous faire trouver grâce et faveur devant Dieu.
En fait, nous croyons qu'en nous écartant si peu que ce soit de ce fondement – l'obéissance de Jésus-Christ – nous ne pourrions trouver ailleurs aucun repos, mais que nous serions toujours rongés par l'inquiétude puisque, pris en nous-mêmes, nous sommes dignes d'être haïs par Dieu, et que nous ne serons jamais en paix avec lui jusqu'à ce que nous soyons fermement convaincus d'en être aimés en Jésus-Christ.
Es. 1:18 ; 43:25 ; Jr. 31:4 ; Ez. 36:29 ; Jean 3:17-18 ; 5:24 ; Rm. 3:23-24 ; 1 Co. 6:11 ; Col 1:14 ; 1 Jean 2:12 ; Psaume 32:1-3 ; cf. art. 17, nota 2 ; Luc 1:77 ; Rm. 4:6-8 ; 8:1-2 ; Rm. 4:2 ; 1 Co. 1:29-31 ; 4:7 ; Rm. 5:19 ; Cf. art 17 ; Ep. 2:8.
19. La prière
Nous croyons que c'est par ce moyen que nous avons la liberté et le privilège d'invoquer Dieu avec la pleine confiance qu'il se montrera notre Père. Car nous n'aurions pas le moindre accès au Père, si nous n'étions introduits auprès de lui par ce médiateur. Pour être exaucés en son nom, il convient de recevoir notre vie de Jésus-Christ comme de notre chef.
Mt. 11:27 ; Jean 14:6 ; Hé. 4:14-16 ; Psaume 50:15 ; 145:18 ; Jr. 29:12-14 ; Mt. 6:9 ; 7:11 ; Luc 11:2 ; Rm. 5:10 ; 8:14-17 ; Ga. 4:6 ; Ep. 3:12 ; Hé. 10:19-22 ; Ep. 2:18 ; Mt. 28:18 ; Marc 16:19 ; Rm. 8:33 ; Col 3:1 ; 1 Tm. 2:5 ; Hé. 7:24-25 ; 1 Jean 2:1 ; Jean 14:13 ; 16:23-24 ; Cf. Art 17 ; Rm. 8:31-32 ; 1 Co. 2:2 ; Ga. 2:20-21 ; Hé. 2:17-18.
20. La justification par la foi
Nous croyons que Dieu nous fait participer à cette justice (art. 18) par la foi seule, puisqu'il est dit que Jésus-Christ a souffert pour obtenir notre salut, afin que quiconque croit en lui ne périsse point.
Nous croyons que nous participons à la justice de Jésus-Christ parce que les promesses de vie, qui nous sont données en lui, sont adaptées à notre usage et que nous en sentons l'effet quand nous les acceptons ; car nous sommes convaincus – la bouche même de Dieu nous en donnant la formelle assurance – que nous ne serons pas frustrés de ce qu'elles promettent.
Ainsi, la justice que nous obtenons par la foi dépend des promesses gratuites par lesquelles Dieu nous déclare et nous atteste qu'il nous aime.
Jean 3:15-16, 18 ; 6:47 ; Actes 4:12 ; Rm. 1:17 ; 3:21-28 ; 4:4-5, 25 ; 8:1 ; 10:4 ; Ga. 2:16 ; 3:24 ; Ep. 2:8 ; Ph 3:9 ; 2 Tm. 1:9 ; Tt 3:5 ; 1 P. 1:4-5 ; Jean 14:27 ; 15:11 ; Rm. 5:1-2 ; Ga. 2:15-21.2 Co. 1:20 ; Rm. 8:31-39 ; Ep. 3:16-19 ; Tt 3:5-7.
21. Le don de la foi
Nous croyons que nous recevons la lumière de la foi par la grâce secrète du saint Esprit, de telle manière qu'elle est un don gratuit et personnel que Dieu dispense à ceux que bon lui semble. Les fidèles n'ont donc pas de quoi s'en glorifier, le fait d'avoir été préférés aux autres les obligeant bien davantage.
Nous croyons aussi que la foi n'est pas seulement donnée d'une manière temporaire aux élus, pour les introduire dans le bon chemin, mais pour les y faire aussi persévérer jusqu'au terme de leur vie. Car, puisque le commencement de cette œuvre de grâce incombe à Dieu, c'est aussi à lui de la parachever.
Ep. 1:18 ; Rm. 5:5 ; 2 Co. 1:22 ; Ep. 1:13-14 ; 1 Th. 1:5 ; Jean 15:16 ; Ep. 2:8 ; 1 P. 1:3-4 ; Rm. 2:29 ; 12:3 ; 1 Co. 4:7 ; Ep. 2:9 ; 1 P. 1:5-11.1 Co. 1:8-9 ; Es 26:12 ; Luc 17:5 ; Jean 6:29 ; 1 Co. 10:13 ; Ph 1:6 ; 2:13.
22. Notre régénération
Étant asservis au péché par notre nature corrompue, nous croyons que c'est par cette foi que nous sommes régénérés, afin que nous vivions d'une vie nouvelle. En effet, c'est en nous appropriant la promesse qui nous est faite par l'Évangile, à savoir que Dieu nous donnera son saint Esprit, que nous recevons par la foi la grâce de vivre saintement et dans la crainte de Dieu.
Ainsi la foi non seulement ne refroidit pas en nous le désir de bien et saintement vivre, mais au contraire l'engendre, l'excite et produit nécessairement les œuvres bonnes.
Au reste, bien que Dieu, pour accomplir notre salut, nous régénère et nous rende capables de faire le bien, nous confessons toutefois que les œuvres bonnes que nous faisons sous la conduite de son Esprit ne viennent point en compte pour nous justifier ou pour mériter que Dieu nous tienne pour ses enfants, parce que nous serions toujours ballottés par le doute et l'inquiétude, si nos consciences ne s'appuyaient sur la réparation par laquelle Jésus-Christ nous a acquittés.
Cf. art. 9, 10, 11 ; Jean 8:34, 36 ; Rm. 6:4-7, 22 ; Col 1:13 ; 2:13 ; 3:9-10, 17 ; 1 P. 1:3 ; Jean 3:5 ; 5:24 ; Actes 15:9 ; Rm. 8:15 ; 10:17 ; 1 Th. 1:5 ; 1 P. 1:3 ; Rm. 14:23 ; 1 Tm. 1:5 ; Hé. 11:6 ; Mt. 5:16 ; 7:7 ; Luc 1:74-75 ; Jean 15:5, 8 ; Rm. 6:22 ; 2 Co. 5:9-10 ; Ga. 5:6, 19-26 ; Ep. 2:10 ; 1 Th. 4:3, 7 ; Tt 2:14 ; 3:8 ; Jc 2:14, 18, 22, 26. 1 Jean 2:3-6 ; 3:3 ; 5:18. Dt. 30:6 ; Ph 2:13.Lc 17:10 ; Rm. 4:1-2, 4.2 Tm. 1:9 ; Tt 3:5-7.
23. L'usage de la Loi et des Prophètes
Nous croyons qu'en la venue de Jésus-Christ toutes les images et représentations de la Loi ont pris fin. Cependant, quoique les cérémonies de l'Ancien Testament ne soient plus en usage, nous croyons que nous trouvons en la personne du Christ – en qui toutes choses ont été accomplies – la substance et la réalité de ce qu'elles représentaient et signifiaient.
Au surplus, nous croyons qu'il faut nous aider de la Loi et des Prophètes tant pour régler notre vie que pour être confirmés dans les promesses de l'Évangile.
Rm. 10:4 ; Mt. 5:17 ; Col 2:17 ; Hé. 9:11-14, 24-28 ; 10:10, 13-18. Dt. 4:2 ; 13:1 ; Rm. 7:12 ; 2 Tm. 3:16 ; 2 P. 1:19.
24. Rejet de fausses doctrines
Puisque Jésus-Christ nous a été donné pour seul avocat et nous a ordonné de nous adresser directement à son Père en son nom, et puisqu'il ne nous est permis de prier qu'en nous conformant à la manière que Dieu nous a prescrite dans sa Parole :
Nous croyons que tout ce que les hommes ont inventé quant à l'intercession des saints trépassés n'est qu'abus et ruse de Satan pour les détourner de la manière de bien prier.
Nous rejetons aussi tous les autres moyens que les hommes présument avoir pour se racheter envers Dieu, parce qu'ils discréditent le sacrifice de la mort et de la passion de Jésus-Christ.
Enfin, nous considérons le purgatoire comme une erreur provenant de cette même boutique, d'où découlent aussi les vœux monastiques, les pèlerinages, l'interdiction de se marier et de consommer certains aliments, l'observation cérémonieuse des jours, la confession auriculaire, les indulgences et toutes choses semblables, par lesquelles on pense mériter la grâce et le salut.
Toutes ces choses, nous les rejetons non seulement à cause de l'idée mensongère de mérite qui y est attachée, mais aussi parce qu'elles sont des inventions humaines qui imposent un joug à nos consciences.
1 Tm. 2:5 ; Hé. 7:24-25 ; 10:19-22 ; 1 Jean 2:1-2 ; Jean 16:23-24 ; Mt. 6:5-13 ; Luc 11:2-4 ; Jean 14:6, 13 ; Mt. 15:7-11 ; Actes 10:14-15 ; Rm. 14:2-3 ; Ga. 4:9-11 ; 5:1-4 ; Col 2:16-17, 20-23 ; 1 Tm. 4:1-5 ; Tt 1:15.
V. L'Église : sa nature
25. Le ministère de la prédication et des sacrements
Parce que nous ne connaissons Jésus-Christ et toutes ses grâces que par l'Évangile, nous croyons que l'ordre de l'Église, qui a été établi par l'autorité du Christ, doit être sacré et inviolable, et que, par conséquent, l'Église ne peut se maintenir que s'il y a des pasteurs qui ont la charge d'enseigner.
Nous croyons que les pasteurs, quand ils sont dûment appelés et exercent fidèlement leur charge, doivent être honorés et écoutés avec respect, non que Dieu dépende de tels aides ou moyens inférieurs, mais parce qu'il lui plaît de nous maintenir en un seul corps au moyen de cette charge et de cette discipline.
Par conséquent, nous réprouvons les esprits chimériques qui voudraient bien, autant qu'ils peuvent, anéantir le ministère de la prédication de la Parole de Dieu et des sacrements.
Rm. 1:16-17 ; 10:14-17 ; Mt. 18:19-20 ; Luc 12:42-48 ; Ep. 1:22-23 ; 3:8-10 ; Mt. 10:40 ; Luc 10:16 ; Jean 13:20 ; Actes 26:17-18 ; Rm. 10:14-15 ; 1 Co. 3:5-7, 9 ; 4:1-2 ; 2 Co. 5:20.
26. L'unité de l'Église
Nous croyons donc que nul ne doit se tenir à l'écart et se contenter de sa personne, mais que tous les fidèles doivent, ensemble, garder et maintenir l'unité de l'Église, en se soumettant à l'enseignement commun et au joug de Jésus-Christ ; et cela partout où Dieu aura établi un ordre ecclésiastique véritable, alors même que les Pouvoirs publics et leurs lois y seraient opposés.
Nous croyons que tous ceux qui ne se soumettent pas à cet ordre ou s'en affranchissent pour faire bande à part contreviennent à l'ordonnance de Dieu.
Psaume 5:8 ; 22:23 ; 1 Co. 12:12-30 ; Ep. 4:4-16. Dn. 3:17-18 ; 6:9 ; Ac. 4:17, 19 ; 5:29 ; 18:13 ; Hé. 10:25.
27. L'Église véritable
Nous croyons toutefois qu'il convient de discerner soigneusement et avec clairvoyance quelle est l'Église véritable parce qu'on abuse par trop de ce titre.
Selon la Parole de Dieu, nous disons donc que l'Église véritable est la communauté des fidèles qui, d'un commun accord, veulent suivre cette Parole et la pure religion qui en dépend ; qui en font leur profit tout au long de leur vie, grandissant et se fortifiant sans cesse dans la crainte de Dieu, selon qu'il leur est nécessaire de progresser et de marcher toujours plus avant. Au surplus, quels que soient leurs efforts, il leur faut avoir assidûment recours à la rémission de leurs péchés.
Néanmoins, nous ne nions pas que, parmi les fidèles, il n'y ait des hypocrites et des réprouvés, dont la malignité ne peut cependant priver l'Église de son titre légitime.
Jr. 7:1-15 ; Mt. 3:9-10 ; 7:21-23 ; Jean 8:47 ; 10:27 ; Actes 17:11-12 ; Ep. 2:19-22 ; 4:11-16 ; 6:10-18 ; Ga. 5:17-22 ; 1 P. 1:2-11 ; 1 Jean 3:14-15 ; Rm. 3:24 ; 5:6-10 ; Col 1:14 ; 1 R 19:18 ; Mt. 13:24-30, 47-50 ; Rm. 9:6 ; 1 Tm. 1:18-20 ; 2 Tm. 2:18-20.
28. Les fausses Églises
Fondés sur cette définition de l'Église véritable, nous affirmons que là où la Parole de Dieu n'est pas reçue et où l'on ne se met nullement en peine de s'y soumettre, et là où il n'est fait aucun usage authentique des sacrements, on ne peut estimer qu'il y ait quelque Église.
C'est pourquoi nous condamnons les assemblées de la Papauté, parce que la pure vérité de Dieu en est bannie, que les sacrements y sont corrompus, altérés, falsifiés ou totalement anéantis, et que toutes sortes de superstitions et d'idolâtries y ont vogue.
Nous estimons donc que tous ceux qui se joignent à de tels actes et y participent se séparent et se retranchent du corps de Jésus-Christ.
Toutefois, parce qu'il reste encore quelque petite trace d'Église dans la Papauté, et qu'en outre la réalité essentielle du baptême y a subsisté – jointe au fait que l'efficacité du baptême ne dépend pas de celui qui l'administre – nous confessons que ceux qui y sont baptisés n'ont pas besoin d'un second baptême. Cependant, à cause des corruptions qui s'y trouvent, on ne peut, sans se souiller, y présenter les enfants au baptême.
Mt. 10:14-15 ; Jean 10:1 ; 1 Co. 3:11-13.1 Co. 10:14 ; 2 Co. 6:14-15 ; 1 Jean 5:21 ; Mt. 3:11 ; 28:19 ; Marc 1:8 ; Actes 1:5.
VI. L'Église : son organisation
29. Les ministères
Quant à l'Église véritable, nous croyons qu'elle doit être gouvernée selon l'ordre établi par notre seigneur Jésus-Christ, à savoir qu'il y ait des pasteurs, des surveillants et des diacres, afin que la pureté de la doctrine y soit maintenue, que les vices y soient corrigés et réprimés, que les pauvres et tous les affligés soient secourus dans leurs besoins, que les assemblées se tiennent au nom de Dieu et que les adultes y soient édifiés, de même que les enfants.
Ac. 6:3-4 ; 14:23 ; 1 Co. 12:28 ; Ep. 4:11 ; 1 Tm. 3:1, 8 ; 2 Tm. 4:1-5 ; Tt 1:5, 9 ; Ga 1:6-9 ; Mt. 18:15-18 ; 1 Co. 5:4-5, 11-12 ; 2 Th. 3:14-15.
30. L'égalité des pasteurs
Nous croyons que tous les vrais pasteurs, en quelque lieu qu'ils soient, ont la même autorité et une égale puissance sous un seul chef, un seul souverain et seul évêque universel : Jésus-Christ.
Pour cette raison, nous croyons qu'aucune Église ne peut prétendre sur aucune autre à quelque domination ou quelque souveraineté que ce soit.
Mt. 18:2-4 ; 20:26-27 ; Luc 22:26 ; Actes 6:1-6 ; 2 Co. 1:24 ; Es 61:1 ; Luc 4:17-21 ; Ep. 1:22 ; Col 1:18 ; 1 P. 2:25.
31. Les vocations
Nous croyons que nul ne peut prétendre, de sa propre autorité, à une charge ecclésiastique, mais que cela doit se faire par élection, autant qu'il est possible et que Dieu le permet.
Nous ajoutons cette restriction, en particulier parce qu'il a été parfois nécessaire – et même de notre temps où il n'existait plus d'Église véritable – que Dieu suscitât des hommes d'une façon extraordinaire pour dresser de nouveau l'Église qui était dans la ruine et la désolation.
Mais, quoi qu'il en soit, nous croyons qu'il faut toujours se conformer à le règle que tous, pasteurs, surveillants et diacres, soient assurés d'être appelés [par Dieu] à leur charge.
Ac. 1:21-22 ; 6:3-6 ; 14:23 ; Rm. 10:15 ; 1 Tm. 3:7 ; Tt 1:5 ; Hé. 5:4 ; Jr 23:21 ; Mt. 28:18-19 ; Marc 16:15 ; Jean 15:16 ; Actes 13:2 ; Ga. 1:15.
32. L'union entre les Églises
Nous croyons aussi qu'il est bon et utile que ceux qui sont choisis pour être surintendants cherchent ensemble les moyens qu'ils doivent mettre en œuvre pour diriger et administrer tout le corps de l'Église. Toutefois, qu'ils ne s'écartent en rien de ce que notre Seigneur Jésus-Christ nous a ordonné sur ce point.
Ceci n'empêche pas qu'il y ait quelques règlements particuliers à chaque endroit, selon que l'opportunité l'exigera.
Ac. 6:3 ; 14:23 ; 15:2, 24-28.1 P. 5:1-4.1 Co. 14:26, 33, 40.
33. Lois et règlements ecclésiastiques
Cependant, nous rejetons toutes les invention humaines et toutes les lois qu'on voudrait introduire sous prétexte de servir Dieu et par lesquelles on voudrait lier les consciences. Nous n'approuvons que ce qui contribue à établir la concorde et est propre à l'entretenir, et à maintenir chacun – du premier au dernier – dans l'obéissance.
Nous devons donc suivre sur ce point ce que notre Seigneur a déclaré quant à l'excommunication, que nous approuvons et confessons être nécessaire avec toutes ses conséquences.
Mt. 15:9 ; Rm. 16:17-18 ; 1 Co. 3:11 ; 7:23 ; Ga. 5:1 ; Mt. 18:15_17 ; Mt. 18:15-18.
VII. LES SACREMENTS
34. Les sacrements en général
Nous croyons que les sacrements sont ajoutés à la Parole pour nous la confirmer plus amplement, afin de nous servir de gages et de preuves de la grâce de Dieu, de sorte qu'à cause de notre faiblesse et de notre ignorance, ils concourent à soulager et à aider notre foi.
Nous croyons que les sacrements sont des signes extérieurs au moyen desquels Dieu agit par la puissance de son Esprit, afin de nous y rien représenter en vain. Nous sommes toutefois persuadés que toute la substance et la réalité des sacrements est en Jésus-Christ.
Gn. 17:9-10 ; Ex. 12:7, 13 ; Mt. 26:26-28 ; 28:19 ; Marc 14:22-25 ; Luc 22:14-20 ; Actes 2:37-38 ; 22:16 ; Rm. 4:11 ; 1 Co. 10:16 ; 11:24-25 ; Ga. 3:27 ; Ep. 5:26 ; Jean 6:53, 63 ; 1 Co. 5:7 ; Col 2:11-12, 17.
35. Le baptême
Nous reconnaissons seulement deux sacrements communs à toute l'Église : le baptême et la sainte cène.
Le baptême nous est donné en témoignage de notre adoption, parce que nous sommes alors greffés au corps de Christ, afin d'être lavés et nettoyés par son sang, et puis renouvelés par son Esprit pour vivre d'une vie sainte. Bien que nous ne recevions qu'une seule fois le baptême, nous affirmons aussi que les bienfaits qui nous y sont présentés s'étendent au cours entier de notre vie, et même à notre mort, en sorte que nous avons une attestation permanente que Jésus-Christ sera toujours notre justice et notre sanctification.
Or, quoique le baptême soit un sacrement de foi et de pénitence, néanmoins, parce que Dieu reçoit dans son Église les petits enfants avec leurs parents, nous disons que, par l'autorité de Jésus-Christ, les petits enfants engendrés des fidèles doivent être baptisés.
Ac. 2:38 ; 22:16 ; Rm. 6:3-5 ; 1 Co. 6:11 ; Tt 3:5-6 ; Mt. 3:11-12 ; Marc 16:16 ; Gn. 17:11-12 ; Mt. 19:14 ; Actes 2:39 ; 1 Co. 7:14 ; Col 2:11-12.
36. La sainte cène
Nous confessons que la sainte cène nous apporte le témoignage de notre unité avec Jésus-Christ. En effet, Christ n'est pas seulement mort et ressuscité une seule fois pour nous, mais il nous repaît et nourrit vraiment aussi de sa chair et de son sang, afin que nous soyons un avec lui et que sa vie nous soit communiquée. Or, bien qu'il soit au ciel jusqu'à ce qu'il en revienne pour juger le monde, nous croyons toutefois qu'il nous nourrit et vivifie – par l'action secrète et incompréhensible de son Esprit – de la substance de son corps et de son sang. Nous affirmons que cela se fait spirituellement, non pas pour substituer à l'effet et à la vraie réalité de la cène imagination ou pensée, mais parce que ce mystère dépasse par sa grandeur notre humaine capacité, et tout l'ordre de la nature ; bref : parce qu'il est céleste, nous estimons qu'il ne peut être saisi que par la foi.
Cf. art. 34. Jean 6:56-57 ; 17:20-23 ; Ep. 5:30 ; Mc 16:19 ; Actes 1:11 ; 3:21 ; Jean 6:63 ; Jean 6:35 ; Ep. 3:17.
37. L'efficacité des sacrements
Nous croyons – nous l'avons déjà dit – que dans la cène comme au baptême, Dieu nous donne réellement et effectivement ce qu'il y représente. C'est pourquoi nous joignons aux signes la vraie possession et la jouissance de ce qui nous y est présenté. Ainsi, tous ceux qui apportent à la table sacrée du Christ une pure foi reçoivent vraiment – comme un vase l'eau qui l'emplit – ce que les signes y attestent : c'est que le corps et le sang de Jésus-Christ ne servent pas moins de nourriture et de breuvage à notre âme que le pain et le vin à notre corps.
Jean 6:35, 40, 47-51, 53 ; 1 Co. 11:23-29.
38. La nécessité des sacrements
Nous affirmons ainsi d'une part que l'eau du baptême, tout en restant un élément caduc, ne laisse pas de nous attester avec vérité la purification intérieure de notre âme par le sang de Jésus-Christ et par l'efficace de son Esprit ; d'autre part que le pain et le vin, qui nous sont donnés dans la cène, nous servent vraiment de nourriture spirituelle, car ils nous montrent comme à l'œil nu que la chair de Jésus-Christ est notre nourriture, et son sang notre breuvage.
Nous désapprouvons donc les esprits chimériques et les sacramentaires qui ne veulent recevoir ces signes et ces marques, vu que Jésus-Christ déclare: « Ceci est mon corps, et cette coupe est mon sang. »
Ac. 22:16 ; Rm. 6:3-4 ; Ga. 3:27 ; Ep. 5:26 ; Jean 6:51 ; 1 Co. 11:24-29 ; Mt. 26:26 ; 1 Co. 11:24.
VIII. LES POUVOIRS PUBLICS
39. La nécessité des gouvernements
Nous croyons que Dieu veut que le monde soit dirigé par des lois et des gouvernements, afin qu'il y ait quelques freins pour réprimer les appétits désordonnés du monde. Nous croyons donc que Dieu a institué les royaumes, les républiques et toutes autres sortes de principautés, héréditaires ou non, et tout ce qui appartient à l'état de la justice, et qu'il veut en être reconnu l'auteur.
Dans ce but, Dieu a mis le glaive dans la main des magistrats pour réprimer les péchés commis non seulement contre la seconde Table des commandements de Dieu, mais aussi contre la première.
Il faut donc, à cause de Dieu, non seulement qu'on supporte que les autorités exercent la souveraineté de leur charge, mais aussi qu'on les honore et les estime d'un profond respect, les considérant comme ses lieutenants et officiers, qu'il a établis pour exercer une charge légitime et sainte.
Ex 18:20-21 ; Dt. 1:15-17 ; Pr 8:15 ; Rm. 13:1-2. Dt. 16:18-20 ; Ps. 82:1-4 ; Jr. 21:12 ; 22:2-3 ; Rm. 12:3-4.1 R 15:12 ; 2 R 23:1-27 ; Rm. 13:1-2 ; 1 Tm. 2:1-2 ; Tt 3:1 ; 1 P. 2:13-14.
40. L'obéissance due aux autorités
Nous affirmons donc qu'il faut obéir à leurs lois et règlements, payer taxes, impôts et autres charges, et consentir à cette obéissance d'une bonne et franche volonté – quand même ils seraient infidèles – pourvu que la souveraineté absolue de Dieu demeure entière.
Ainsi, nous réprouvons ceux qui voudraient rejeter toute hiérarchie, établir la communauté et le mélange des biens et renverser l'ordre de la justice.
Mt. 17:24-27 ; Marc 12:17 ; Ac. 4:17-20.
Voir aussi
- Sur notre frise chronologique : en 1559 à Paris, le premier synode réformé adopte cette Confession de foi