Histoire du protestantisme parisien et de l'Oratoire

1914-1918 : Première Guerre mondiale

Pendant la première guerre mondiale, de nombreux paroissiens voient leurs fils partir à la guerre. Les pasteurs soutiennent la communauté dans leurs prédications. Vous pouvez lire la prédication du culte du 17 novembre 1918, présidé par le pasteur Wilfred Monod :  Après la Victoire, Ésaïe 42:4.

Dans le quartier, l'annexe des Grands magasins du Louvre formant le pâté de maison entre la rue de l'Oratoire et la rue Marengo (à l'emplacement de l'ancien couvent des Pères de l'Oratoire sous l'Ancien régime), est transformé en hôpital militaire, annexe du Val de Grâce.

L'annexe Marengo des Grands magasins du Louvre transformé en hôpital militaire, vue depuis le musée.

Monuments aux morts

Cette guerre a été une tragédie pour de nombreuses familles. Deux éléments dans l’Oratoire font mémoire de personnes qui se sont données pour le service des autres à cette occasion :

Le premier mémorial est un panneau qui fait toute la surface de la 2e chapelle latérale, il date de 1919 et garde la mémoire des enfants de l’Oratoire morts pour la France au cours de la Première Guerre mondiale. Cette toile marouflée a été exécutée par Gustave-Louis Jaulmes en collaboration avec l’architecte Charles Letrosne. L’arcature de la chapelle a été fermée, ménageant une pièce fermée qui servait à l’époque de salle funéraire.

La longue liste déroulée sur cet immense panneau peint en lettres d'or montre que de nombreuses familles ont été frappées. Encadrés de drapeaux, de palmes, de guirlandes et de couronnes de laurier la longue liste donne les noms des 142 membres de l’Église morts sous les drapeaux pendant la première guerre mondiale. Berger-Levrault, Dollfus, Hollard, Koechlin, Labrousse, Mettetal, Monod, Schlumberger, Silhol, Wagner. Cette énumération reflète les origines alsaciennes, suisses, cévenoles ou normandes de la géographie protestante et l’importance des pertes humaines au cours cette guerre. Nous avons retrouvés certains noms au cimetière Père Lachaise, comme Vincent Hollard (mort à 21 ans), Jean Wagner (22 ans) et Pierre Zwinger (22 ans).

Le deuxième souvenir est une plaque en marbre noir remerciant les soldats américains de la Première Guerre mondiale, cette plaque date de 1927 et est située face au monument aux morts de 14-18. Cette plaque a été inaugurée le 18 septembre 1927 lors d’une cérémonie franco-américaine en présence de membres de l’American Legion. Il est inscrit  « A la gloire de Dieu et en souvenir reconnaissant des officiers et soldats de l’armée expéditionnaire américaine qui sont morts pour la cause des alliés sur le sol de France »

Pour en savoir plus :

11 novembre 1938 - cérémonie interreligieuse sur la tombe du soldat inconnu avec les aumôniers militaires. De droite à gauche : Gustave Vidal, pasteur de l'Oratoire du Louvre de 1938 à 1960, l'abbé Auguste Goupil et le rabbin Maurice Zeitlin, président de l'Union des aumôniers blessés de guerre.

À noter, Gustave Vidal était manchot, amputé du bras gauche pendant la guerre.