Histoire du protestantisme parisien et de l'Oratoire

1745 : Construction du portail de l’Oratoire

  • 1740-1745 Les travaux de construction de l’église de l’Oratoire, interrompus depuis un siècle, reprennent sur les plans de l’architecte Caqué : les dernières travées de la nef et la façade de l’église rue Saint-Honoré sont achevées

Les travaux de construction de l’Oratoire, menés avec une grande rapidité, s’interrompent en 1625, par manque d’argent et à cause de difficultés pour acquérrir les derniers terrains nécessaires pour réaliser le plan prévu menant jusqu’à la rue Saint Honoré. La mort de Bérulle, en 1629, en empêchent la continuation.

Le 11 décembre 1739, les trésoriers de France faisaient injonction aux Oratoriens d’abattre leurs six maisons rues Saint-Honoré et du Coq, frappées de vétusté. Une expertise fut conduite le 25 mars 1740, prélude à leur destruction complète. On découvrit à cette occasion les fondations faites pour achever l’église - il manquait 2,60 mètres pour atteindre le portail sur la rue Saint Honoré dessiné sur le plan d’origine.

Le père Jean-Baptiste Sauge, supérieur de l’Oratoire, décida de mener à bien le chantier commencé sous Louis XIII.  L’idée n’avait jamais abandonnée. Une consultation d’architectes fut sans doute organisée, car on conserve deux propositions pour la nouvelle façade à bâtir : l’une, signée et datée de janvier 1740, est l’œuvre de Jacques V Gabriel, premier architecte du Roi ; l’autre de Gilles-Marie Oppenord, ancien architecte du Régent, connu comme un brillant décorateur. Plus modestement, les Oratoriens s’en remirent à leur architecte, qui agit ici également comme entrepreneur : Pierre Caqué, dont Blondel dit qu’il était « homme de beaucoup d’expérience et de capacité ». L’Oratoire est incontestablement son œuvre majeure.

L’année 1740 fut employée à faire les fondations de la façade et de la nef. Le chantier de la façade et de la nef fut mené à bien en trois ans, de 1744 à 1746. Sitôt le gros-œuvre achevé, Caqué fit procéder en 1746-1748 au ragrément et ravalement des intérieurs de l’édifice, afin d’harmoniser la pierre des deux parties, tandis qu’on démontait l’autel du XVIIe siècle et son fameux tabernacle. A cette occasion eut lieu une modification du parti d’origine : l’architecte supprima les serliennes de Lemercier dans les tribunes, exception faite de celle située dans l’axe du chœur. Autre changement, qui participe de cette « aération » : des grilles de fer forgé basses toutes identiques remplacèrent les clôtures de bois des chapelles, grilles que montre une gravure d’Allois de 1791.

La réalisation de la nef permit de rendre au chœur de Lemercier sa fonction. Caqué y dressa un nouveau maître-autel  à baldaquin, très imposant, pour lequel on fit un modello à grandeur en plâtre à la fin de 1747. Il fut réalisé l’année suivante et abritait un autel en tombeau, à l’antique, orné de sculptures dues à François Pollet, de l’Académie de Saint-Luc. L’ensemble a eu les honneurs de la gravure, par Le Canu.

Tout était terminé en 1748 et deux ans plus tard, le 12 juillet 1750, l’édifice commencé 130 ans plus tôt était enfin consacré par Mgr Languet de Gergy, archevêque de Sens, frère du célèbre curé de Saint-Sulpice.