Saint-Louis du Louvre
L'ancienne église Saint-Thomas du Louvre, transformée en Saint-Louis du Louvre au XVIIIe siècle, est désaffectée à la Révolution française. Grâce au soutien de la municipalité, la communauté protestante et son pasteur Paul-Henri Marron — descendant de huguenots et ancien chapelain de l'ambassade de Hollande à Paris — loue la salle. Le premier culte a lieu le dimanche de Pâques, 22 mai 1791.
Le temple réformé est orné de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et du Notre Père. La chaire provient de l’église des Capucins de la rue Saint-Honoré et un orgue est placé sur la tribune de musiciens.
Par arrêté consulaire du 2 décembre 1802, l’église Saint-Louis du Louvre est affectée au consistoire réformé, qui y siège. Mais neuf ans plus tard, Napoléon Iᵉʳ souhaite joindre au nord le Louvre aux Tuileries et libérer l’espace intérieur ainsi délimité, et il décide sa démolition. Les protestants déménagent en 1811 à l'Oratoire du Louvre, en emportant les archives, le mobilier, les stalles et la porte principale.
L'édifice est détruit, mais reste à l'état de ruine jusqu'en 1850, lorsque Napoléon III fait construire à cet emplacement, par l’architecte Hector Lefuel, la salle du Manège, la salle des écuries impériales. Au-dessus est élevée la vaste salle des États, qui sert de salle d’ouverture des séances législatives jusqu’en 1870. C'est dans cette salle qu'est exposée depuis 1966 La Joconde de Léonard de Vinci. Sans oublier les peintures colorées des grands peintres vénitiens : monumentales Noces de Cana de Véronèse, Le Concert champêtre de Titien et son Homme au gant, l’esquisse fougueuse réalisée par Tintoret pour Le Couronnement de la Vierge, La Belle Nani de Véronèse… et tant d’autres chefs-d’œuvre.
Voir aussi
- Sur la frise chronologique, 1791 : Installation des protestants à Saint-Louis du Louvre
- Sur la carte du Père Lachaise protestant, la tombe du pasteur Marron