Jean Goujon
L'architecte protestant Jean Goujon est idéalement situé sur le pavillon Sully, en vis-à-vis de son homologue Jacques Androuet du Cerceau et au dos l'aile Lescot sur laquelle il a travaillé. Il réalise le grand escalier d'Henri II, les statues de la salle des cariatides, certains bas-reliefs de la Cour carrée.
Né en Normandie en 1510, Jean Goujon a marqué Paris de son art. En 1544, il réalise le jubé de Saint-Germain-l'Auxerrois (dont les bas-reliefs sont exposés au Louvre). Il réalise les bas-reliefs de nymphes de la fontaine des Innocents aux Halles (également au Louvre), et il s'appuie de la main gauche sur une maquette de la fontaine. Au XIXe siècle, on lui attribue la statue de Diane chasseresse (exposée dans la salle des Cariatides), et une reproduction de la tête est à côté du pied droit.
Jean Goujon travaille pour le connétable Anne de Montmorency et réalise les bas-reliefs des Quatre Saisons en 1550, pour l’hôtel de Jacques de Ligneris, cousin de Pierre Lescot. En 1578, l'hôtel de Ligneris est acheté par Françoise de La Baume, veuve de François de Kernevenoy, dont le nom breton de Kernevenoy est transformé en « Carnavalet ». C'est depuis 1880 le musée Carnavalet, musée de l'histoire de Paris. François de Kernevenoy (1520-1571), Grand Écuyer du roi Henri II et précepteur du duc d'Anjou, le futur roi Henri III, est peut-être secrètement protestant — c'est ce qu'en dit l'ambassadeur espagnol Don Frances de Alava.
Disparition
Jean Goujon est incarcéré à plusieurs reprises en 1552 et 1555, sans doute parce qu'il est protestant.
Pendant les guerres de Religion, Jean Goujon s'exile en Italie. On perd sa trace à Boulogne, 1564, où il est peut-être identifié par un contemporain. Au XIXe siècle est imaginé la légende romantique de son assassinat durant le massacre de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572. Dans l'aquarelle de Joseph Félon ci-dessous, de 1834, Jean Goujon est représenté agonisant devant l'un des reliefs de la façade du Louvre.