Musée du Louvre protestant

Antiquités orientales - Levant

Le département des antiquités orientales du musée du Louvre, face à l'Oratoire, expose les vraies reliques de la Terre sainte. Pas de superstition catholique ici, mais de l'étude scientifique, qui permet d'éclairer une lecture historico-critique de la Bible, avec une remise en contexte archéologique. C'est le saint des saints vers lequel est orienté notre temple. Un trésor vénéré par le professeur du Collège de France Thomas Römer, dont tous les livres sont en vente à notre librairie.

De 1946 à 1968, le département est dirigé par le pasteur André Parrot (1901-1980), qui est ensuite le premier directeur du musée du Louvre de jusqu'en 1972. En 1960, il épouse notre plus célèbre organiste, Marie-Louise Girod (1915-2014).

Les œuvres de Palestine et Jordanie sont au rez-de-chaussée de l'aile Sully, entre l'escalier Henri-IV et les jardins de l'Oratoire. Le chevet de notre temple est visible après les collections perses et phéniciennes, depuis les fenêtres de la salle 315, où sont exposés les émouvants reliefs funéraires de Palmyre.

Salle 303 - Palestine

Stèle de Mesha, IXe s. av. J.-C. AO 5066. Photo Gustave, mars 2025.

La salle 303 expose notamment la Stèle de Mesha (AO 5066). Cette pierre de basalte noir est découverte à l'est de la mer Morte en 1868 par le pasteur allemand Frederick Augustus Klein, et acheté par le Louvre en 1873. Elle est gravée de 34 lignes en caractère de type phénicien dans un dialecte très proche de l'hébreu. Elle a été réalisée en 842 avant Jésus-Christ, à l'occasion de l'érection d'un sanctuaire à Kamosch, un dieu cité dans la Bible. 

Elle relate la reprise sur Israël de nombreux territoires moabites par le roi Mesha. C'est la première occurrence hors de la Bible du nom propre du Dieu d'Israël, יהוה, YHWH. Elle mentionne également Israël et le roi Omri, souverain du royaume du nord Israël, au moment où le royaume du sud s'appelle Juda, et qui devient ensuite la Samarie.

Un des débats concernant cette stèle depuis 1994 est la mention ou non du roi David à la ligne 31. Des Bédouins ont brisé la stèle en morceaux après sa découverte, pensant qu'elle dissimulait un trésor, et l'inscription a été reconstituée comme un puzzle.

Salle 301 - Syrie côtière

Stèle de Baal à la foudre, -2000. AO 15775. Photo Gustave, mars 2025.

La salle 301 expose notamment la Stèle de Baal au foudre (AO 15775). Cette pierre calcaire provient de l'ancien royaume d'Ougarit (XVe – XIIIe siècle av. J.-C.), dans le nord-ouest de l'actuelle Syrie, où de nombreux écrits ont été retrouvés et permettent de mettre en perspectives les mythes bibliques. Elle est découverte par archéologue alsacien Claude Schaeffer en 1932.

La stèle gravée représente le dieu de l'orage et de la pluie Baal, cité dans l'Ancien Testament. Il marche vers la droite, levant une massue de son bras droit et plantant dans le sol une lance. Il porte une barbe et une haute coiffe à cornes, l'identifiant comme divinité — voir Exode 34:29 et les cornes de Moïse.

Des tablettes cunéiformes, écrits en ougaritique, décrivent le combat entre Baal, depuis sa résidence de la montagne, et Mot, dieu de la mort et de la sécheresse. D'autres évoquent son combat contre Yam, le dieu de la mer. Les lignes ondulées gravées sur la base qui pourrait symboliser la montagne et la mer.

Voir aussi

Les grands chercheurs contemporains sur ces œuvres (protestants ou juifs), sont Matthieu Richelle, Israël Finkelstein, Nadav Na'aman et Thomas Römer.