Histoire du protestantisme parisien et de l'Oratoire

1830-1882 : Tensions entre « libéraux » et « évangéliques »

Sous l’impulsion de missionnaires venus d’Angleterre après la défaite de Napoléon, un « Réveil » protestant est prêché, critiquant une place jugée trop grande laissée à la raison. Les rapports entre deux tendances, conservatrices et libérales, créent des tensions à l’Oratoire où elles sont toutes deux représentées : Frédéric et Adolphe Monod (soutenu par Guizot) sont attirés par le Réveil conservateur, les Coquerel père et fils sont soutenus par Schickler sont libéraux. L’organisation de l’église mise en place par Napoléon est centralisée, gouvernée par un consistoire qui se réunit à l’Oratoire mais qui gère l’ensemble des lieux de cultes protestants réformés de Paris. Les libéraux représentent environ 40% et les conservateurs 60%, les libéraux sont ainsi barrés.

Lors du synode de 1872 au Temple du Saint-Esprit, la crise est à son comble, une union libérale va être créée face à l’impossibilité aux libéraux d’être reconnus malgré l’importance de leur minorité.

La situation s’améliorera pour les protestants libéraux en 1882 avec la décentralisation qu’apporte la création des 8 paroisses, chacune dirigée par un Conseil Presbytéral élu par les paroissiens. L’Oratoire est une des paroisses mais reste également le siège du Consistoire regroupant les paroisses (le consistoire disparaitra en 1905 avec la loi de séparation des églises et de l’Etat). A l’Oratoire, la majorité des paroissiens est libérale, contrairement aux 7 autres paroisses où ils restent seulement une forte minorité. Progressivement les libéraux de tout Paris se rattacheront à l’Oratoire où des pasteurs libéraux pourront être nommés officiellement.

La paix entre protestants et libéraux se fera finalement en 1938 avec la création de l’Eglise Réformée de France, en particulier sous l’impulsion du pasteur André-Numa Bertrand, pasteur à l’Oratoire, qui est libéral mais sans outrance.

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