Intérieur de l'Oratoire du Louvre aujourd'hui

Les vitraux et la légion d’honneur

Les vitraux de l’Oratoire sont clairs, à peine ornés d’un décor coloré sur la bordure.

En effet, avec les oratoriens et plus encore avec les protestants, l’objectif n’est pas seulement de faire connaître les récits bibliques par des images pieuses, mais de porter chacun à la lecture directe des textes bibliques et de les ouvrir à une réflexion personnelle par la prédication.

Les églises de la Contre-Réforme sont d’ailleurs plutôt lumineuses.

A l’origine, ces vitraux étaient décorés de fleurs de lys, bien dignes d’une chapelle royale. Ces ornements ont été déposés en 1791-1792 et mis en dépôt aux Petits-Augustins.

Le vitrail qui est actuellement derrière la foret de tuyaux d’orgue a été orné de la croix de la Légion d’honneur, en mémoire de cette distinction conférée en 1811, par Napoléon Ier, aux pasteurs Marron, Rabaut-Pommier et Mestrezat, premiers pasteurs de l’Oratoire :

  • Paul-Henry Marron, qui a assuré le culte protestant avant même la liberté de culte en France dans le seul lieu possible alors: dans une ambassade étrangère, puis dans diverses salles quand cela fut permis, à Saint Louis du Louvre puis à l’Oratoire. Marron était un poète apprécié par Napoléon. Il mourut en 1832 emporté par le choléra et fut enterré au cimetière du Père Lachaise.
  • Rabaut-Pommier (ancien pasteur du Désert devenu conventionnel), il était le frère de Rabaut-Saint-Etienne.
  • et Frédéric Mestrezat (apparenté à un illustre pasteur du temple de Charenton).

Napoléon honore ainsi cette année-là le protestantisme et justifie par ce geste l’attribution de l’Oratoire au culte protestant réformé.

Touchés par ce geste et désirant en faire mémoire, une croix de la légion d’honneur a été insérée en 1814 au centre du vitrail de la façade rue Saint Honoré.