Croix
Dans des églises protestantes de sensibilité luthérienne ou anglicane, il a toujours semblé normal de voir des croix. Mais dans une église de culture calviniste il n’y a pas d’autre décoration dans un temple que la belle simplicité des murs nus, une grande Bible exposée, et des versets bibliques. Il n’y a donc jamais eu de croix dans un temple protestant réformé jusqu’au XXe siècle. C’est après la première guerre mondiale que les protestants ont commencé à mettre des croix dans les temples. Peut-être parce que cette guerre a été une telle horreur que les protestants se sont rappelé les souffrances du Christ sur la croix, et son espérance qu’au delà de la mort et de la souffrance, chaque personne est promise à la vie. C’est pourquoi les croix qui sont entrées ainsi dans les églises protestantes ne représentent pas Jésus-Christ souffrant et mourant, ce sont de simples croix nues, évoquant par l’absence du corps crucifié l’échec de la mort, et la victoire de la vie que donne Dieu en Christ.
C’est en 1930 que le pasteur Wilfred Monod inspire au Conseil Presbytéral l’idée de mettre cette croix dans l’Oratoire. Elle rappelle la croix qui était à l’extérieur sur le fronton de l’Oratoire rue Saint-Honoré, croix qui avait été démolie par les révolutionnaires en 1793, et rétablie vers 1850 lors des travaux de restauration de cette façade.