Musique et cantiques protestants
Le culte protestant est centré sur la lecture et l’interprétation de la Bible. Le culte est à part cela composé de quelques prières qui sont comme un appel à prier soi-même. Le chant est une respiration entre ces temps de parole.
Le chant des fidèles a une place importante dans le culte protestant, et cela dès le XVIe siècle avec Luther qui était un grand amateur de musique et même un compositeur inspiré (les cantiques dont il a écrit les paroles et la musique sont assez souvent chantés au cours du culte). Cette place du chant de l’assemblée remonte même aux temps bibliques, comme le montre les psaumes et les évangiles. C’est pourquoi les protestants, qui étaient réticents à utiliser des images comme support pédagogique pour transmettre l’Évangile, ont tout de suite fait une large place dans le culte au chant des fidèles .
Cela n’existait pas avant la Réforme, il a donc fallu inventer la notion de cantique, ce sont des chants dans la langue courante du peuple (en français, donc, ici et non en latin), chantés à l’unisson par les fidèles.
- Pour ce qui est des mélodies, certaines ont été composées spécialement mais un bon nombre d’entre elles reprenaient des chansons de variétés connues du peuple au XVIe siècle en France ou à Genève, quelques mélodies viennent du chant grégorien.
- Pour ce qui est des paroles de ces cantiques réformés, la plupart sont tirés des psaumes, assez librement traduits et mis en vers par Théodore de Bèze et Clément Marot au XVIe siècle. Ces paroles ont été ensuite régulièrement révisées pour suivre l’évolution de la langue. Quelques cantiques ont été aussi écrits sur d’autres textes bibliques que les Psaumes (le cantique de Siméon, le Magnificat, le Décalogue, le Notre Père).
Une autre partie de notre répertoire est formée par une sélection de chorals luthériens, la plupart étant connus dans la version donnée par Jean-Sébastien Bach, déclinée dans ses chorals, cantates et passions.
Une troisième source de cantiques vient du XIXe siècle qui a connu une période de « réveil » de l’église protestante assez productive dans ce domaine mais dont les paroles ont étrangement bien plus vieilli que les psaumes qui sont pourtant multimillénaires.
Quatre tableaux disséminés dans l’Oratoire permettent d’afficher les cantiques qui seront chantés lors du culte. Cela permet de ne pas se tromper de numéro de cantique ou de strophes. Cela permet aussi de se réjouir par avance du prochain chant en allant le reconnaître par avance. Les Psaumes sont recherchés dans un livre « Le Psautier Français » qui donne les 150 Psaumes mis en musique par la Réforme. Les autres cantiques sont recherchés dans un vieux recueil de cantiques auxquel bien des paroissiens de l’Oratoire sont attachés « Louange et Prière ».
En plus des cantiques annoncés, des chants rythment le déroulement du culte, ce sont des chants liturgiques qui sont changés selon la période de l’année (temps de l’avent et de Noël, temps de la Passion et de Pâques, temps de la Pentecôte), ces chants ne sont pas indiqués sur la tableau des cantiques mais placés dans un livret au début du Psautier.
L’orgue accompagne et guide le chant des cantiques (voir le chapitre concernant l’orgue).