Les fonds baptismaux (appelés parfois « Le baptistère »)
La présence de fonts baptismaux n’était pas vraiment dans les habitudes des protestants réformés à l’origine, Une aiguière (carafe en métal) ou une coupe étaient utilisées pour verser quelques goutes d’eau sur la tête du baptisé (enfant ou adulte). Le « baptistère » de l’Oratoire date de 1889 et a été fabriqué en même temps que la table de communion.
Le baptistère est décoré de colombes (symbole biblique évoquant l’Esprit-Saint, c’est-à-dire la présence créatrice de Dieu). En effet, selon les évangiles, le véritable baptême est un baptême d’Esprit, une présence de Dieu en chacun. Par rapport à ce baptême du Christ, le baptême fait dans l’église est un peu comme la colombe gravée en bois: ce n’est qu’une image de la présence de Dieu.
À l’Oratoire, le baptistère est au centre de l’église. Il pourrait être à la porte, cela insisterait sur le sens du baptême comme entrée dans la communauté chrétienne, mais dans l’église protestante les baptêmes sont faits au centre de l’église, au milieu de la communauté pour dire que le baptême est d’abord un signe de la "grâce de Dieu", qui est centrale dans la théologie protestante (la grâce = l’amour gratuit de Dieu pour la personne individuelle).
Le baptistère est ainsi dans la proximité immédiate de la Bible, de la chaire et de la table de communion. Cela marque l’unité de ces trois gestes que sont la lecture de la Bible, la Communin et le baptême. Comme l’Évangile est la bonne nouvelle du salut que Dieu donne en Jésus-Christ, la communion et le baptême sont pour les protestants les deux sacrements, c’est à dire des signes visible de cette même grâce universelle. Le pain et le vin de la communion, l’eau du baptême sont comme une prédication disant ce salut de façon personnelle et sensible, afin d’aider l’homme à le saisir et à en vivre.
Mais ni le baptême ni la Cène ne donnent à proprement parler le salut, comme si ces gestes étaient des actes magiques que Dieu attendrait pour accorder son salut. Mais ce sont plutôt des gestes montrant aux personnes et à leur entourage qu’ils sont bel et bien au bénéfice de la grâce de Dieu, qu’ils ont part à son « alliance », qu’ils ont « leur place dans la communauté chrétienne et que cette place y resterait toujours marquée même s’ils venaient à s’en éloigner » comme il est dit lors du baptême.
L’ancienne tradition réformée voulait que les baptêmes soient administrés en présence de la communauté, donc au cours d’un culte dominical. Mais depuis l’origine de l’Oratoire, les usages ont été plus souples, les baptêmes se faisant souvent dans des cultes familiaux, voire au domicile des intéressés. Cela répond à un désir de tenir compte le mieux possible des particularités de chaque famille.