L'enceinte de Philippe Auguste
Le roi Philippe II dit « Auguste » a bâti une forteresse le long de la Seine pour protéger Paris des invasions possibles venant de l’ouest, notamment des Anglais, alors en Normandie. Ce premier Louvre est achevé en 1202, ce n’était pas encore un palais, mais un château médiéval entièrement dédié à l’utilité militaire avec des tours qui protégeaient les murailles et un donjon qui ressemblait à une grosse et haute tour centrale. Philippe Auguste bâtit également une muraille encerclant Paris, haute de 9 mètres, épaisse de 3 mètres avec des créneaux et un chemin de ronde, avec une tour de défense à distance régulière, et des portes lourdement fortifiées pour garder les entrées de Paris. Une de ces portes gardait la rue Saint-Honoré, une des artères les plus passantes.
Mais Paris va continuer son expansion, surtout sur la rive droite, débordant à l’extérieur de la muraille dans ce que l’on appelait les faubourgs. Deux siècles plus tard, Charles V va construire une nouvelle muraille protégeant le Louvre (dont il fera son palais) et le faubourg Saint Honoré. La muraille de Philippe Auguste est alors progressivement déclassée, elle est parfois démontée pour réutiliser les pierres, parfois des portions de murs sont intégrés tels quels comme mur d’une maison.
Des plans anciens et des observations récentes permettent de vérifier que l’Oratoire a été construit à cheval sur la muraille de Philippe Auguste. Le chevet (où se trouve l’actuelle grande sacristie) étant placé sur une des tours, et le portail de la rue Saint Honoré étant assis sur les restes de la porte Saint-Honoré. Dans la cave de l’Oratoire, qui s’étend sous la grande sacristie, un mur arrondi fait de grosses pierres taillées est un reste de ces tours de 6 mètres de diamètre qui protégeaient la muraille. Le petit couloir et la seconde cave ont été creusés dans le remblais qui existait entre les deux faces de la muraille.
Cette cave a été creusée sous le chevet de l’Oratoire, probablement pour y disposer des reliques dans une crypte sous le maître-autel qui était dans le chevet. Quand l’autel a été déplacé du chevet vers le chœur en 1745, un couloir a été creusé, probablement dans l’épaisseur de la muraille de Philippe Auguste pour que les reliques et les restes du cardinal Pierre de Bérulle, fondateur de l’Oratoire, puissent demeurer sous le maître autel.