Le tableau de Coypel
Une œuvre formait l’un des ornements les plus étonnants de l’église : sur le mur provisoire, prenait place un gigantesque tableau de 13,2 mètres de hauteur et 10,5 de large ; il fut commandé en 1729 à Charles-Antoine Coypel (1694-1752), premier peintre du roi. Pierre-Jean Mariette dit qu’ « il s’y donna beaucoup de peine, il y mit tout ce qu’il savait faire » et en effet, la toile fut considérée comme son chef-d’œuvre. Coypel avait représenté un Ecce homo où il s’inspirait du Raphaël des Chambres du Vatican ; comme dans l’Ecole d’Athènes, il utilisa des portraits de ses amis pour les figures des personnages accompagnant le Christ. Une telle pièce jouait donc un rôle autant spirituel que décoratif, ses dimensions créant un effet illusionniste qui masquait l’inachèvement de l’église. Retiré lors de l’achèvement de l’église vingt ans plus tard et envoyé au Noviciat, rue d’Enfer, ce tableau aujourd’hui perdu est connu par une gravure de François Joullain d’après l’esquisse.