La chaire du pasteur et la chaire du chantre
La chaire est utilisée par le prédicateur au cours du culte. La disposition de la chaire au centre de l’assemblée et sa hauteur ont un intérêt pratique mais aussi symbolique. Du point de vue pratique, la disposition en hauteur permet aux fidèles de bien entendre et voir le prédicateur. Avant l’installation d’une sonorisation la place de la chaire et l’abat-voix qui le couronne étaient particulièrement indispensables.
L’aménagement intérieur protestant donne une importance centrale à la chaire par l’orientation des bancs, des chaises et des stalles qui sont disposées partout dans l’Oratoire y compris dans le chœur et tournées vers la chaire, par la disparition de l’autel (déjà démoli précédemment sous la Terreur). Cette importance donnée à la chaire est en lien direct avec l’importance centrale donnée à l’interprétation de la Bible dans le protestantisme, et donc à la prédication lors du culte. Cette importance a été reprise en partie par la réforme catholique du cardinal de Bérulle. Cette disposition en cercle ou en carré autour de la chaire reprend celle des grands temples protestants d’avant leur destruction par Louis XIII et Louis XIV à l’édit de Nantes, comme au temple de Charenton.
La chaire actuelle est vraisemblablement la chaire des oratoriens qui est restée en la place qu’elle avait prise au XVIIIe siècle. Elle était à l’origine ornée de panneaux sculptés représentant des personnages bibliques qui ont été saccagés sous la Terreur. Une habile restauration l’a rendue opérationnelle.
En plus de la chaire du pasteur, les protestants de cette époque utilisait également une chaire pour le prédicateur-chantre qui assurait une partie du culte avant la prédication donnée par le pasteur. Cette deuxième chaire, plus simple et moins haute est visible sur les gravures du XIXe.
En 1889, par mesure d’économie, on supprime le poste de lecteur-chantre lorsqu’il demande son congé. Lors de la séance du conseil presbytéral du 22 octobre 1889, "M. le pasteur Decoppet demande le déplacement immédiat de la chaire du lecteur et son remplacement par une table de communion". La chaire du lecteur-chantre servait également pour l’École du dimanche (catéchisme des enfants) ou des réunions laïques.