Banc des conseillers
Une église réformée est gouvernée par des délégués élus par les paroissiens ("le consistoire", appelé maintenant "Conseil Presbytéral"). Dans les temples protestants, comme celui du Paradis à Lyon au XVIe siècle, des bancs bien spécifiques sont disposés pour recevoir ces Conseillers Presbytéraux, comme l’évêque catholique s’assied dans un fauteuil particulier dans une cathédrale catholique.
Dès 1811, le banc du Consistoire est ainsi construit face à la chaire, il est composé de deux rangées de bancs délimités par des panneaux ouverts par des portillons.
Quand Napoléon 1er reconnaît les églises réformées et luthériennes en France et définit leur cadre législatif, il reprend en partie cette disposition de l’église réformée mais il impose que le Consistoire soit composé des pasteurs desservant cette église et d’un groupe de six à douze laïcs «choisis parmi les citoyens les plus imposés au rôle des contributions directes». Cela constitue un changement notable puisque jamais jusqu’alors des conditions de fortune n’avaient été édictées pour les membres des Consistoires, et cela n’aura plus cour ensuite (fort heureusement). Les « Anciens » sont élus pour quatre ans et renouvelables par moitié tous les deux ans. Les protestants de Paris nommeront ainsi des conseillers du consistoire qui feront partie de la grande bourgeoisie : un conseiller d’État, un sénateur, deux membres du Tribunat, un membre du Corps Législatif et deux banquiers...
Ces conseillers presbytéraux seront rejoints dans le banc par les diacres à la création du conseil de l’entraide.
Pour en savoir plus :
- L’église réformée de Paris de 1802 à 1870, par André Encrevé : I. Le cadre institutionnel, II. Les hommes.