Transformations de l'Oratoire du Louvre après 1789

Benjamin Delessert (1773 - 1847)

La famille Delessert est une famille protestante et parisienne qui s’est illustrée dans le commerce de la soie, la banque, la création de la première filature de coton en France et la fondation de la Caisse d’Épargne. Cette famille a marqué le protestantisme parisien au XIXe siècle par son engangement.

Les premiers Delessert protestants émigrent de France en Suisse après la Révocation de l’Édit de Nantes en 1685. Jean-Jacques naît à Cossonay en Suisse en 1690, mais revient en France à Lyon, en 1721 où il crée un commerce de soieries. Son fils Étienne (1735-1816) s’établit à Paris où il devient banquier et fonde les premières sociétés d’assurance. C’est un philanthrope soucieux du bien- être du peuple et il fonde juste avant la Révolution deux écoles gratuites pour les enfants protestants. Il est arrêté en 1792, et ne devra sa survie qu’à la chute de Robespierre en 1794, comme le pasteur Marron. Il reprend ses activités sous le Directoire, les étend à l’agronomie et à la mécanisation de l’agriculture. Il participe avec d’autres financiers à la création de la Banque de France en 1800.

Etienne Delessert est membre du Consistoire de l’Eglise de l’Oratoire, son fils Benjamin Delessert (1773-1847) lui succèdera. A sa mort, il sera remplacé au Consistoire par son frère (François Delessert, 1780-1868).

C’est Benjamin, un des fils d’Étienne, entré dans la banque de son père en 1796, qui devient Régent de la Banque de France en 1802. Il crée à Passy en 1801, la première raffinerie de sucre de betterave et y remet en activité une filature de coton. Benjamin Delessert fut par ailleurs un éminent botaniste ; grand collectionneur d’herbiers, en relation avec les plus grands naturalistes de son époque il fut nommé membre libre de l’Académie des Sciences.

A partir de 1815 il s’implique dans la vie politique française ; il est élu député de Paris puis de Saumur, de 1817 à 1842 ; il siège au Centre gauche et se bat pour améliorer la condition des malades dans les hôpitaux et pour l’abrogation de la peine de mort.

Il participe en 1818 à la création de la Caisse d’Épargne qu’il dirigera jusqu’à sa mort.

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