La Joie

2 Corinthiens 6:3-10 , Psaume 16

Culte du 11 décembre 1932
Prédication de Pasteur Emile Guiraud

Premier sermon prêché à l' Oratoire du Louvre par le Pasteur Emile Guiraud le 11 décembre 1932

Avant-propos

Le 14 septembre 1937 le pasteur Emile Guiraud était rappelé à Dieu.
Mais son ministère dans l'église de l'oratoire du Louvre n'a pas cessé pour cela d'être une vivante réalité. Son esprit, dans lequel l'église avait reconnu d'emblée son âme la meilleure, affirme spontanément la permanence de son action. Par sa valeur propre, par sa soumission à l'esprit du sauveur, il demeure, il travaille, il poursuit son œuvre constructive. Cependant, il a paru possible de prolonger et d'élargir cette action, en faisant entendre à nouveau la voix de ce vivant. Pour ceux qu'il a nourris du pain de vie pendant son ministère terrestre, pour ceux qui voudraient entrer demain dans le cercle de son rayonnement, l'église de l'oratoire a préparé avec amour le livre qu'elle offre aujourd'hui à ses fidèles.
Les pages en sont toutes baignées de lumière Et de paix. La méditation ardente du prédicateur nous y est livrée telle qu'elle a jailli de son cœur, sans retouche ni correction, comme un message de la vie éternelle ; et la même foi en la même vie éclaire et transfigure la douleur qui s'exprime dans l'hommage de ses collègues et de ses frères.
Aussi ne voulons-nous ici d'autre avant-propos que ces quelques lignes trouvées dans les papiers du pasteur :

Tout ce qui a été dit sur la mort et la vie future, je le donne tranquillement pour cette parole du Christ : 
« Je remets mon esprit entre tes mains. »

Je ne sais pas, mais tu es là, fidèle gardien ;
Tu m'as relevé quand je tombais dans la poussière ;
Tu m'as ramené quand j'allais m'égarant ;
Tu m'as fait vivre quand je me détruisais moi-même ;
Tu ne m'abandonneras pas quand je ne serai plus rien sur terre.
Mon cœur qui a souffert, mon âme qui a cherché, ma conscience qui a lutté, monteront vers l'invisible.
De cette ascension dans la lumière, ce petit volume voudrait être l'humble témoin.

Paroles d'un Vivant 

Ensemble de six méditations du pasteur Emile Guiraud

Méditations
I. La joie
II. Avec Dieu
III. Chez Lui
IV. Fleurir
V. La prière
VI. L'âme

et Services In memoriam célébrés
le 16 septembre 1937
et le 16 octobre 1937

Lectures bibliques

Garde-moi, ô dieu ! Car je cherche en toi mon refuge. Je dis à l’Éternel : tu es mon seigneur,
Tu es mon souverain bien.
Je bénis l’Éternel, mon conseiller,
La nuit même, mon cœur m'exhorte ;
J'ai constamment l’Éternel sous mes yeux,
Quand il est à ma droite, je ne chancelle pas.
Aussi mon cœur est dans la joie, mon esprit dans l'allégresse, et mon corps repose en sécurité.
Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts,
Tu ne permettras pas que celui qui t'aime voie la tombe. Tu me feras connaître le sentier de la vie ;
Il y a d'abondantes joies devant ta face,
Des délices éternelles à ta droite.
Psaume 16


Nous ne donnons aucun sujet de scandale en quoi que ce soit, afin que notre ministère ne soit l'objet d'aucun blâme. Nous nous rendons recommandable sous tous les rapports, comme le doivent  les ministres de dieu, par une grande patience dans les afflictions, dans la détresse, dans les extrêmes misères, sous les coups, dans les prisons, dans les émeutes, dans les fatigues, dans les veilles, dans les jeûnes; par la pureté, par la science, par la longanimité, par la bonté, par un esprit saint, par une charité sincère, par la parole de vérité, par la puissance de dieu ; maniant de la main droite et de la main gauche les armes de la justice ; tantôt honoré, tantôt méprisé, tantôt considéré, tantôt diffamé, tenu pour imposteur, bien que véridique, pour inconnu, quoique bien connu, pour mourant, et voilà que nous vivons, pour châtié, et pourtant nous ne sommes pas mis à mort, pour triste, nous qui sommes toujours joyeux, pour n'ayant rien, nous qui possédons tout.
2 Corinthiens 6:3-10.


Réjouissez-vous toujours dans le seigneur ; je vous le répète : réjouissez-vous.
Philippiens 4:4.


Vous serez dans la douleur, mais votre douleur sera changée en joie. Personne ne vous ravira votre joie. Jean 16:20.

Ma joie qui est parfaite. Jean 3:29.

L’Éternel sera vu à votre joie. Ésaïe 66:5.

Prédication : La Joie

Dans ces paroles bibliques que nous venons de rassembler en une gerbe, discernez, mes frères, le surprenant visage de la joie.
Elle n'est pas la compagne de ceux qu'on appelle les heureux, les satisfaits enfouis au creux d'un bien-être : elle est née dans la douleur et de la douleur. Elle n'est pas une émotion fugitive, un rayon de lumière si vite effacé par les nuées ; elle ne peut être ni brisée ni ternie ; rien, personne ne saurait la ravir. Au travers des heures obscures, des tempêtes et des nuits, elle demeure sans hésitations et sans ombre de crainte : elle est parfaite ; et devant les appréhensions de l'avenir elle s'affirme paisible et sûre : elle porte en elle le visage de l'Éternel. A quelle hauteur nous soulèvent ces paroles ! quelle indicible et surhumaine lumière palpite pour nous dans ce mot : la Joie !

La Joie donc, et non pas le rire ou la gaieté, ces excitations, ces griseries passagères qui masquent si souvent des vies secrètement désemparées ; non pas encore le contentement du sage, ce grand vaincu qui a replié ses élans et mis en berne ses rêves et ses aspirations, demandant le moins possible à la vie pour ne pas en essuyer les douloureux refus ;... et pas même le bonheur ! Ce fragile bonheur, suspendu à ces fils si ténus de notre santé, de la faveur des hommes ou des événements, ces grands rochers parfois soudain dressés devant nous et contre qui viennent se briser nos plus humbles projets, nos plus légitimes espérances ; même pas le bonheur, dont nos cœurs sont pleins de débris.
Non ! pas ces imitations, pas ces pénombres où nos cœurs vacillent et tremblent toujours, mais la pleine clarté souveraine où nos cœurs sont sûrs : la Joie !

Frères, si nous pouvions seulement l'entrevoir, si nous pouvions pressentir quelque chose de son secret ! Oui, même si nous ne devons pas encore recevoir la Joie, si nos âmes ne sont pas encore prêtes à l'accueillir... de l'avoir aperçue, d'avoir vu passer au milieu de nous son visage lumineux, de savoir qu'elle existe, réelle, la Joie, et qu'elle est possible, et qu'elle est même tendue à nos vies... cela suffirait, me semble-t-il, pour que nous regardions déjà nos misères d'un cœur plus vaillant, avec un secret élan de victoire. Même enfoncés dans la nuit, d'avoir entrevu la lumière nous serions soulevés par l'espoir et peut-être même déjà secrètement apaisés.
Vers le pays de la Joie, allons donc ensemble sous la conduite de l’Évangile.
L'Évangile ? Mais est-il bien le guide qualifié pour nous conduire à la Joie ?
Mais l’Évangile, c'est en définitive une vie la plus dépouillée et la plus accablée qui se puisse concevoir ; la vie de l'Homme des douleurs, vie commencée dans le dénuement, poursuivie dans la peine, la souffrance, les si lourdes incompréhensions spirituelles, vie qui agonise enfin sur une Croix. Est-ce donc là un chemin qui conduise à la Joie ?

Et ce n'est pas seulement le héros des Évangiles qui est ainsi tout frappé par la douleur ; tous ceux qui se sont fiés à lui et qui l'ont suivi portent des visages où la souffrance a laissé les plus profondes blessures et même des blessures jusqu'alors inconnues. Et, bien plus, ce Christ à qui nous voudrions nous confier pour qu'il nous conduise à la Joie, voici qu'il nous entraîne vers des troubles, des angoisses indicibles : Comme s'il voulait nous priver de tout repos et allumer en nous un feu qui dévore, quelle insistance il met à nous entretenir de ce qui est bien fait pour nous désespérer : la mort. Il en scrute les terreurs, il en évoque les effrois et toujours, à la fin de toute vie, il dessine cet immuable horizon, cette accablante certitude : mourir. Ajoutant encore à cette intime torture, il suscite en nous ce sentiment douloureux qui fait crier de détresse : notre faillite intérieure, ce dégoût de soi qui s'appelle le sentiment du péché. Quel étrange prélude pour nous préparer à posséder la Joie ! Mais ce n'est pas fini : quand il nous a ainsi tout courbés et brisés, l’Évangile nous jette dans le monde en nous disant : avec vos cœurs que j'ai rendus sensibles, avec vos consciences que j'ai affinées, avec toute cette délicatesse spirituelle que vous avez acquise à mon contact, allez maintenant avec votre vie offerte, allez au milieu des hommes, des coups, des rudesses, des violences, des incompréhensions ; allez, votre lot est de souffrir, d'exceptionnellement souffrir, puisqu'en vos cœurs ouverts vont se répercuter les plus secrètes angoisses des hommes.

En vérité l’Évangile est bien le guide le plus qualifié pour nous entraîner loin du calme, de la sérénité, de la Joie, puisqu'il nous attache pareillement à la douleur.
Et pourtant l'Évangile conduit à la Joie. S'il parle d'abord de la souffrance, s'il la scrute si profondément, jusque dans ses profonds battements, c'est qu'il est loyal, lui, l'Évangile, c'est qu'il ne veut pas nous donner une petite fausse joie qui jetterait un voile sur nos détresses. S'il veut illuminer la vie, lui, l'Évangile du fervent amour, il ne se contente pas de clartés et de sourires de surface. C'est que dans la vie il y a le .péché, il y a la douleur, il y a la mort, et on aura beau fermer les yeux sur eux, tant que ces trois réalités qui brûlent en sous-sol n'auront pas été vaincues, on mentira, on pourra parler d'ivresses, d'excitations, mais on ne pourra pas parler de la Joie.

L'Évangile veut apprendre à l'homme le cantique de la Joie. Et il ne veut pas d'une petite berceuse gracieuse et apaisante pour les âmes superficielles et faciles; il veut que son cantique monte des abîmes, de là même où on n'entend que des pleurs, des De Profundis et parfois même rien, plus rien, pas même un cri qui appelle.
Et si là, de l'abîme, des voix montent et chantent trois fois : « Heureux ! je suis le délabré intérieur que le pardon a ressuscité, — Heureux ! je suis le douloureux qui a vu sa douleur devenir un sillon de vie infinie, — Heureux ! je suis le mourant qui ne redoute plus la mort mais qui l'acclame »... alors, oui, nous aurons entendu le cantique de la Joie, le véritable, le seul, le cantique de la Joie qui est parfaite.
Et c'est pourquoi, dès ses premières paroles, le Christ a proclamé l'invraisemblable promesse, l'extraordinaire conquête, qui ne sont des paradoxes que pour ceux qui ignorent décidément la vie : Heureux ceux qui pleurent, Heureux les pauvres en esprit qui connaissent leur misère intérieure, Heureux les persécutés précipités dans la mort. C'est à ces détresses, à ces abîmes que le Christ veut faire connaître et chanter la Joie.
Et alors le monde saura ce que c'est que le miracle de la Joie.

Le Christ a-t-il réussi ? Les abîmes ont-ils chanté ? Oh ! l'hymne invraisemblable qui commence là-bas en Galilée au contact de Jésus et au travers des générations se continue jusqu'au milieu de nous. Comment l'exprimer ?
Au bord du lac où le Seigneur ressuscité retrouve les siens, c'est l'apôtre Pierre tout courbé, anéanti sous l'écrasement de sa faute : il a renié son Maître. Auprès du vainqueur de la mort, les jours sombres sont à jamais passés, le Christ est là dans la gloire de la vie de l'Esprit et l'apôtre assiste à cette heure. Oui ;... mais il a renié son Maître. C'est la victoire, dans ce Christ lumineux, c'est la présence évidente de Dieu, c'est la vie humaine gonflée d'espoirs infinis. Mais il n'y ,a pas de lumière, pas d'espoir pour Pierre : il a renié son Maître. Renié ! Effacer cela, ôter du cœur cette brûlure. « Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu ?... Pais mes brebis. » Au cœur de Simon c'est comme un soleil qui afflue ; un flot de clarté l'envahit : la Joie. La Joie du pardon.

Dans la chambre où depuis des années déjà la maladie la paralyse, une jeune fille aux grands yeux sourit à ses visiteurs. Quelle pauvre vie ! alors que la jeunesse lui offrait ses enchantements et ses découvertes. e Mais non, je suis parfaitement heureuse. J'ai compris que moi qui souffre je pouvais mieux que tant d'autres comprendre les douloureux, bien les aimer et les aider. Je leur écris, je les reçois, je les raffermis, je place à leurs fronts une clarté ; ... et en voyant que ma souffrance, loin de me tenir à l'écart de la vie, me permet d'y travailler avec l'aide de Dieu à ces profondeurs qu'il est si rare de pouvoir atteindre, je suis heureuse et je bénis ma souffrance, je bénis Dieu. En vérité, il faut être joyeux », disait Adèle Kamm. La douleur qui se sait définitive ici-bas, qui se croyait emmurée, stérile, condamnée à se replier sur elle-même, et qui voit s'ouvrir devant elle le plus profond, le plus passionnant des sillons de la terre offert à son labeur. La souffrance qui fait vivre, créatrice de courage et d'élans : la Joie. La Joie aux grands yeux.

Et, enfin, dans un cachot romain, certain de son supplice pour avoir annoncé Christ, saint Paul écrit : la mort elle-même ne peut nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ. — Oh ! m'en aller pour être avec Christ ! Nous ne sommes pas seulement vainqueurs, nous sommes plus que vainqueurs. Plus que vainqueurs ! entendez ce superlatif, cet excès qui déborde ; il ne dit pas seulement le courage ou même la confiance devant le tombeau, il exprime la Joie ! la Joie qui ne résiste pas seulement à la mort niais qui s'en nourrit. En vérité, Philippiens, réjouissez-vous avec moi.

Et cette joie, Frères, ne l'avez-vous jamais entrevue et comme goûtée ? Dans vos cœurs il y avait une grande épouvante, un anéantissement, parce que la mort avait frappé à côté de vous. Mais un jour, après quelle méditation, quelle prière, ou seulement quel recueillement dans vos souvenirs, par quel mystérieux secours qui répondait à vos larmes, vous avez eu pour un court instant que vous ne pourrez plus oublier, vous avez eu la certitude intime, absolue comme une évidence, que la mort ne pouvait que nous remettre plus complètement aux mains de Dieu, que les disparus sont entrés plus profondément que nous dans la vie ; et peut-être même avez-vous senti comme un invisible et tout proche regard se pencher sur vous. Alors quelle joie vous a soulevés ! Tous les bonheurs que vous aviez éprouvés, tous les événements favorables qui avaient éclairé votre vie, rien, rien ne pouvait approcher de cette plénitude d'allégresse, de cette illumination intérieure. Alors vous étiez heureux, heureux sans limites comme si vous aviez abordé à un monde nouveau, heureux jusqu'aux larmes, jusqu'à aimer votre solitude, votre dépouillement, votre douleur où venait de vous effleurer ce qu'aucune réalité de la terre ne saurait donner : le visage de l'Éternité.

Et toutes ces joies, ou plutôt cette Joie, car c'est la même qui apparaît sous des aspects différents, cette Joie n'a rien reçu de la terre, rien de nous-mêmes, si dépouillés, rien des hommes pauvres et chancelants comme nous ; et pourtant elle est là, elle porte dans ses yeux quelque chose de surhumain, quelque chose comme un regard de ressuscité.

C'est que la Joie est véritablement une résurrection. Pour la connaître il faut en quelque manière mourir, perdre le visible et l'éphémère pour être saisi par l'invisible et l'éternel. C'est peut-être, disons-le en tremblant, quand nos sécurités et nos bonheurs sont morts que la Joie, cette Ressuscitée de Dieu, apparaît.

Quel prodigieux message, Frères, nous rassemble aujourd'hui ! Vous tous les douloureux, les moralement accablés, les tenaillés par la douleur, les désolés par la mort, vous êtes les prédestinés des Béatitudes, la terre où s'accomplissent les grands miracles de Dieu, comme le désert qui sera rempli de sources ; et parmi les forces et les beautés d'une Église conquérante, mieux encore que les clairs enthousiasmes des jeunes qui brûlent d'aller à la conquête pour Christ, vous, les combattants au cœur balafré, vous êtes, vous constituez le plus vivant de l'Église : l'Église aux profondes angoisses sociales, car elle sait ce que c'est que souffrir, l'Église des grands accueils à toutes les détresses, l'Église qui sait comprendre, qui peut comprendre et qui n'exclut personne, la rayonnante Église qui ne connaît plus, ne peut plus connaître d'anathèmes, l'Église de la vie, de la Joie en Christ.

Un des plus grands génies de la musique, Beethoven, un jour, fut frappé comme à mort : il devenait sourd. Finie sa maîtrise : finie sa vie. Cette diminution capitale pour lui le précipita dans le désespoir. Pensée et cœur en tumulte roulaient à l'abîme. Mais un jour le grand brisé écrivit de la musique et ce fut l'Hymne à la Joie, où il traduisait l'expérience par laquelle il venait de passer. On ne peut l'entendre encore sans en ressentir la grandeur. Ce sont dès l'abord des thèmes farouches qui grondent de révolte, de souffrance, qui s'affaissent comme dans un invincible accablement. Puis soudain un silence, et voici l'inattendu, le miracle : enveloppé d'un calme céleste, d'une sécurité surnaturelle, un souffle léger caresse les souffrances, se glisse au cœur et le pénètre ; et peu à peu, après quelques rythmes encore oppressés, toute la musique monte, s'accorde, s'enchaîne à ce thème vainqueur, pour ne plus être par lui qu'un souffle puissant de plénitude, de triomphe et de Joie. C'est bien ainsi : les thèmes mêmes de nos souffrances, de nos pauvres vies, Dieu ne les efface pas, il les transpose, il les enchaîne à la Joie... et le souffle léger qui a tout emporté dans la victoire, vous l'avez reconnu, il est en vous l'esprit tout proche de Jésus-Christ.

Et un jour encore, Albert Durer grava une tête de Christ, Christ majestueux et sûr malgré la bouche convulsée, malgré les yeux où se reflètent des barreaux de prison, malgré les épines et le sang, Christ vaincu et éternellement vainqueur. C'était un soir de mai ; il avait plu tout le jour et Dürer venait d'ensevelir sa mère.

Combien d'âmes insoupçonnées portent en elles un hymne à la Joie, un visage de Christ vainqueur !

Et la promesse du Christ nous fait tressaillir : Pour le moment vous êtes dans la douleur ; mais je vous reverrai, alors votre cœur se réjouira et personne ne vous ravira votre Joie. Et en ce jour-là vous ne m'interrogerez plus sur rien.

Lecture de la Bible

Psaume 16.

Garde-moi, ô dieu ! Car je cherche en toi mon refuge. Je dis à l’Éternel : tu es mon seigneur,
Tu es mon souverain bien.
Je bénis l’Éternel, mon conseiller,
La nuit même, mon cœur m'exhorte ;
J'ai constamment l’Éternel sous mes yeux,
Quand il est à ma droite, je ne chancelle pas.
Aussi mon cœur est dans la joie, mon esprit dans l'allégresse, et mon corps repose en sécurité.
Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts,
Tu ne permettras pas que celui qui t'aime voie la tombe. Tu me feras connaître le sentier de la vie ;
Il y a d'abondantes joies devant ta face,
Des délices éternelles à ta droite.

2 Corinthiens 6:3-10.
Nous ne donnons aucun sujet de scandale en quoi que ce soit, afin que notre ministère ne soit l'objet d'aucun blâme. Nous nous rendons recommandable sous tous les rapports, comme le doivent  les ministres de dieu, par une grande patience dans les afflictions, dans la détresse, dans les extrêmes misères, sous les coups, dans les prisons, dans les émeutes, dans les fatigues, dans les veilles, dans les jeûnes; par la pureté, par la science, par la longanimité, par la bonté, par un esprit saint, par une charité sincère, par la parole de vérité, par la puissance de dieu ; maniant de la main droite et de la main gauche les armes de la justice ; tantôt honoré, tantôt méprisé, tantôt considéré, tantôt diffamé, tenu pour imposteur, bien que véridique, pour inconnu, quoique bien connu, pour mourant, et voilà que nous vivons, pour châtié, et pourtant nous ne sommes pas mis à mort, pour triste, nous qui sommes toujours joyeux, pour n'ayant rien, nous qui possédons tout.

Philippiens 4:4.
Réjouissez-vous toujours dans le seigneur ; je vous le répète : réjouissez-vous.

Evangile de Jean 16:20.
Vous serez dans la douleur, mais votre douleur sera changée en joie. Personne ne vous ravira votre joie.

Evangile de Jean 3:29.
Ma joie qui est parfaite.

Livre d'Ésaïe 66:5.
L’Éternel sera vu à votre joie.