Extérieur de l'Oratoire du Louvre au XXIe siècle

Le portail de la rue Saint-Honoré

Quant à la façade, enfin dressée  au milieu du 18° siècle sur l'une des rues les plus commerçantes et les plus riches de Paris, elle inversa le regard que l'on porta désormais  sur l'Oratoire. Et ce changement de regard correspondait aussi à un changement de vocation. Les rois sont alors à Versailles plus qu'au palais du Louvre et l'Oratoire est tourné vers la ville avec des prêches si réputés que les puissants faisaient réserver une bonne place par leurs serviteurs longtemps avant la messe.

Cette façade est d'une forme très courante à l'époque, il s'agit d'une version de la formule à deux ordres superposés, ailerons et fronton sommital, qui a fait le tour du monde depuis sa mise au point en Italie au XVe siècle. La composition de cette façade est assez appréciée des spécialistes, mais elle valait surtout par son exceptionnelle parure sculptée, inspirée de l'exemple de Saint-Roch. Ce décor en bas-relief fut confié au ciseau de Nicolas Adam, dit le cadet, et de Claude Francin, sculpteurs du Roi réputés. Deux groupes de statues se détachaient, posées sur le haut du mur de part et d'autre de la façade: L'Annonciation, à droite, et Le Baptême du Christ, à gauche.

Ces sculptures et autres bas reliefs ont été saccagés à la révolution, mais il est miraculeusement resté un magnifique bas relief en bois qui a été redécouvert lors de la restauration de la façade en 2011, au-dessus de la grande porte. Il est clair que cette sculpture a une véritable intention théologique, elle est comme une prédication offerte par les Oratoriens à la foule des passants arpentant la rue Saint Honoré.

Cette décoration était connue par des représentations sur des gravures que nous possédons et chacun pensait qu'elle avait été détruite. Des conservateurs et des historiens d'art, très intéressés par cette "découverte" font des recherches et des hypothèses afin d'expliquer pourquoi cette décoration aurait été protégée et pas les autres décorations dans l'église.

Cette façade est surmontée d'une croix en pierre qui, elle aussi, a été détruite en 1793. Cette croix a été rétablie à l'identique en 1852 à l'occasion de la restauration du portail, a été détruite par un avion lors de la Seconde guerre mondiale et remis dans les années 1950.