Coins secrets
Dans ce chapitre :
- La cave et la muraille de Philippe Auguste
- Les combles du chevet
- Les coursives
- La chauve souris de Théodore Monod
- D'autres peut-être à venir (corniche du temple, balcon sur la rue Saint-Honoré, intérieur de l'orgue, studio de France Culture...)
La cave et la muraille de Philippe Auguste
C'est le premier architecte de l'Oratoire, Métezeau qui a dressé des plans et qui a dirigé les fondations. C'est donc à lui que nous devons l'orientation originale de l'Oratoire. Habituellement une église est orientée face à l'Est, au soleil levant pour une raison symbolique facile (la lumière, la position géographique de Jérusalem par rapport à nous). Mais le concile de Trente (1545-1563) a délivré de cette règle afin de favoriser la construction d'églises dans des villes déjà encombrées.
Des plans anciens et des observations récentes permettent de constater que l'Oratoire a été construit exactement à cheval sur la muraille de Philippe Auguste, datant du XIIIe siècle et qui n'était plus en usage au XVIIe. C'est donc ces vestiges qui ont donné à l'Oratoire son orientation: Le chevet (où se trouve l'actuelle grande sacristie) étant placé sur les restes d'une des tours, et le portail de la rue Saint Honoré étant assis sur les restes de la porte Saint-Honoré.
Dans la cave de l'Oratoire, qui s'étend sous la grande sacristie, un mur arrondi fait de grosses pierres taillées est un reste des tours de 6 mètres de diamètre qui protégeaient la muraille.
Cette cave se prolonge avec un petit couloir qui conduit à une seconde cave, plus petite, qui se trouve exactement sous le choeur de l'Oratoire, endroit choisi pour placer les restes du Cardinal de Bérulle. Ce couloir a été creusé dans le remblai qui existait entre les deux faces de la muraille de Philippe Auguste.
Les combles du chevet
Ces combles sont accessibles par un escalier en vis qui monte dans la tourelle ouest, et qui mène aussi au clocheton et aux grands combles.
Les combles du chevet de l'Oratoire forment une belle et agréable salle, lumineuse avec cette grande fenêtre donnant une vue imprenable sur le palais du Louvre, avec ses quatre fortes colonnes en bois massif qui soutiennent ce plafond en forme de voûte.
Dans cette salle se sont réunis en particulier toute sortes de groupes de jeunes de l'Oratoire: des louveteaux comme l'indique une ancienne inscription peinte dans l'escalier, ou les anciens catéchumènes et étudiants de l'Oratoire (et leurs amis). L'accès se faisait alors par le 160 rue de Rivoli et la porte du chevet la plus proche du pied de cet escalier.
Aujourd'hui cette salle n'est plus utilisée pour des raisons de sécurité, en cas d'incendie l'issue de secours serait trop difficile par ce petit escalier en vis.
Les coursives
L'Oratoire est entièrement ceinturé de longs couloirs qui permettent d'accéder où l'on veut dans l'Oratoire (aussi bien dans le chœur, le centre, la nef, les chapelles latérales et les tribunes basses). Ces galeries voûtées ont un aspect qui étonne et séduit les visiteurs.
C'est le premier architecte de l'Oratoire, Métezeau qui a dressé des plans et qui a dirigé les fondations avec ces couloirs qui lui ont peut-être été inspirés par l'Escurial. Même si Métezeau a été alors évincé et remplacé par Jacques Lemercier, celui-ci n'a pu faire autrement que de garder la base des murs même s'il regrettait ces couloirs qui diminuaient la largeur de la nef.
En 1858, l'architecte Baltard fit prolonger ces deux couloirs latéraux du XVIIe siècle pour les faire se réunir autour de la chapelle circulaire, il a également ouvert une porte au 1 rue de l'Oratoire qui donne sur le couloir.
La chauve souris de Théodore Monod
Un fidèle de l'Oratoire, Théodore Monod, a offert cette chauve-souris en céramique à l'Oratoire, un peu comme une facétie. En effet, sur la fin de sa vie, il entendait moins bien, et plutôt que de se tenir à sa place habituelle dans les stalles, il adopta la chapelle qui était alors équipée d'écouteurs (un nouveau système permet maintenant aux personnes qui entendent moins bien de se tenir où elles veulent dans l'Oratoire). Théodore appelait cette chapelle « la grotte des sourds », et pour le naturaliste qu'il était, une grotte méritait d'être habité de chauves-souris. A défaut de pouvoir en installer une colonie vivante dans l'Oratoire, il offrit cette chauve-souris en céramique.
Théodore Monod (1902-2000), connu comme scientifique, explorateur, et naturaliste, a eu un rayonnement important comme penseur, philosophe et théologien à l'esprit libre et ouvert. Théodore Monod était très lié à l'Oratoire, de par sa famille, son père Wilfred Monod était pasteur à l'Oratoire de 1907 à 1938, ainsi qu'Adolphe Monod son arrière-grand-père qui fut pasteur à l'Oratoire de 1848 à 1855. Mais c'est surtout par choix personnel que Théodore était attaché à l'Oratoire. Il y était très présent quand il n'était pas en expédition dans le désert.