Chevet
Le chevet d'une église semble souvent n'être que l'arrière de n'importe quel bâtiment, un élément secondaire. Il n'en est pas ainsi de l'Oratoire puisque le chevet était la face de l'Oratoire tournée vers le palais du Louvre. Même si les plans d'origine prévoyaient bien la construction d'un grand portail ouvrant sur la rue Saint Honoré, pendant plus d'un siècle (jusqu'en 1745) ce côté de l'Oratoire est resté en travaux, et l'on accédait à l'Oratoire de ce côté que par un petit passage creusé dans les immeubles bordant la rue Saint Honoré. C'était alors la face tournée vers le Louvre et ouverte sur les autres bâtiments de l'Oratoire qui était la face principale. Ce chevet n'est d'ailleurs pas simplement l'arrière de l'église de l'Oratoire mais il est formé d'une chapelle indépendante de forme elliptique, comme on le voit sur la photo aérienne.
Cette chapelle est en forme de rotonde, sa forme exceptionnelle, avec ses trois baies hautes et les voûtes en berceaux ornées de chérubins, était considérée au XVIIIe siècle comme l'une des plus belles de Paris.
Vue de l'extérieur, cette chapelle ne ressemble pas à une rotonde à cause de son toit pointu, curieusement percé d'une immense fenêtre. Une hypothèse a circulé que ce comble éclaté par cette grande fenêtre avait pour fonction d'apporter encore de la lumière dans la rotonde, lumière qui tomberait ainsi par un oculus verticalement dans la chapelle, éclairant l'autel qui se trouvait en dessous. Mais aucune ancienne gravure n'indique la présence de cette fenêtre sur le toit du chevet, il semble donc plus probable qu'elle a été percée afin de rendre possible l'utilisation de ces combles, vers 1820 quand l'église protestante cherchait plus de salles pour mener ses activités, avec cette fenêtre et le plancher, le chevet offrait ainsi non pas une mais trois grandes salles agréables.
Ces combles sont accessibles par un escalier en vis qui monte dans la tourelle ouest, et qui mène aussi au clocheton et aux grands combles.
La partie supérieure de la rotonde, avec les trois grandes fenêtres, forme depuis 1925 la salle haute dédiée à l'éducation religieuse, séparée par un plancher de la grande sacristie qui est dans la partie basse, éclairée par trois petits vitraux en demi-cercle.
Il ne reste rien du lien matériel, spirituel, politique qui associait l'Oratoire au palais du Louvre dont il était la chapelle royale, au temps où le roi et la Cour se rendaient à pied du Palais à l'église en entrant par la porte du chevet pour le prêche quotidien ou pour une splendide cérémonie dans une occasion particulière.