Les pots à feu

L’architecture du temple de l’Oratoire présente au sommet de ses façades latérales, au niveau du grand toit d’ardoise, quelques éléments décoratifs caractéristiques. Si le passant lève les yeux et observe attentivement, il reconnaîtra des « pots à feu ». Noircis par les ans, leur symbolique garde sa force d’évocation. Les flammes sont dirigées vers le ciel, le domaine de l’esprit et traditionnellement résidence du divin.
Un tel décor surprend les protestants iconoclastes, se méfiant de ce qui est marqué au coin de l’idolâtrie. Le symbole, illustre l’Écriture :
Épître aux Corinthiens : le trésor qui est le nôtre est porté dans des vases... — Zacharie voit un chandelier d’or portant des vases à son sommet… - L’Exode affirme que l’Éternel est descendu au milieu du feu… - Le psalmiste, déclare qu’un feu intérieur le consume, et Jérémie : Que la parole qui sort de sa bouche soit du feu ! Jésus est celui qui baptise de feu. Le psalmiste aspire à une prière qui soit comme de l’encens, un parfum d’agréable odeur. La maison de Dieu est une maison de prière inspirée par l’Esprit. Ces « pots à feu », comme de l’encens, rappellent au public extérieur au Temple ce qui se passe à l’intérieur, c’est-à-dire le parfum de la prière des saints. (Apocalypse 5.8)
Ces « pots à feu », ouvrent symboliquement le toit du Temple. Nous ne sommes pas rassemblés sous une chape religieuse, mais notre assemblée est « à découvert », soumise au souffle de l’Esprit. Bien que réalisés en pierre, ces « pots à feu », ne sont que le sommet de cette tente divine, légère et mobile, que l’on visite comme une simple étape de notre voyage terrestre par l’expérience vivante de la foi.
La prière de l’Église est rappelée par ce signe de pierre, élément décoratif pour les uns, symbolique pour les autres. La référence sculptée dit la ferveur de la prière s’élevant vers Dieu en réponse à Sa propre attente d’un dialogue réconciliant et guérissant qu’Il appelle de ses vœux.
Dieu est lui-même l’inspirateur de notre prière. Les « vases » que sont nos corps sont traversés du feu que Jésus est venu allumer sur la terre. Ce ne sont certes que des vases d’argile, mais le trésor qu’ils abritent renouvelle toute vie. Il est sans prix !
Pasteur Werner Burki
