Extérieur de l'Oratoire du Louvre au XXIe siècle

La rue de Rivoli et la galerie Baltard

Le percement de la rue Rivoli en 1854 entraîne une profonde transformation de l'extérieur de l'Oratoire, comme d'ailleurs une transformation complète du quartier avec d'invraisemblables travaux.

  • Les bâtiments de l'ancien couvent des Oratoriens vont être démolis, laissant uniquement l'église de l'Oratoire.
  • L'Oratoire va être séparé du palais du Louvre par une large avenue alors qu'il était auparavant dans le même ensemble.
  • Pour garder la continuité des arcades tout en laissant apparaître le beau chevet de l'Oratoire, l'architecte Baltard a l'idée de construire ce balcon unique en son genre.

Dans Paris, il n'y a que la jolie petite rue des Colonnes (près de la Bourse) qui ait une galerie qui rivalise avec celle de la rue de Rivoli (non par la taille, mais par l'ancienneté), et la place des Vosges (par la beauté).

La première partie, en partant de la Concorde est percée sous les ordres de Napoléon Bonaparte en 1800-1835, bordée au nord d'immeubles de Percier et Fontaine, avec cette galerie inspirée des villes d'Italie. C'est d'ailleurs d'Italie que lui vient ce nom de Rivoli, lieu d'une victoire de Bonaparte en 1797. Dans le « grand dessein » de Napoléon, le Palais du Louvre est agrandi de la partie qui est actuellement occupée par le musée des Arts Décoratifs, ce sera Louis XVIII qui achèvera cette construction.

Les travaux se poursuivront tout au long du XIXe siècle, ils arrivent au niveau de la place du Palais-Royal en 1835, puis au niveau de l'Oratoire vers 1854. Napoléon III amplifiera encore ces grands travaux dans Paris à son retour d'exil en 1848, il veut rendre Paris plus salubre en ouvrant de grandes avenues et des parcs. Il nomme Haussmann préfet de Paris en 1863. Il paraît que certains projets prévoyaient la démolition de l'église Saint Germain l'Auxerois pour agrandir la place devant la colonnade du Louvre, mais que Haussmann, étant protestant a refusé pour que l'on ne soupçonne pas son protestantisme d'être la cause de la démolition de cette église catholique dont les cloches ont donné le signal du massacre de la Saint Barthélemy en 1572.

Pour faire place aux nouvelles rues, les bâtiments annexes de l'ancienne congrégation de l'Oratoire, côté Marengo (ex rue du Coq) vont alors être démolis, ainsi qu'une galerie couverte d'une terrasse qui restait de l'hôtel du Bouchage et qui communiquait avec l'église. Les rues du Coq ( future Marengo) et de l'Oratoire qui étaient des impasses vont être percées sur la nouvelle rue de Rivoli.

La galerie-terrasse de l'Oratoire va être construite entre 1854 et 1856 avec des matériaux provenant de la place de la Concorde. Là encore, plusieurs projets existaient, et l'on doit au protestant Baltard d'avoir ainsi ce beau dégagement de l'Oratoire sur la rue de Rivoli et sur le palais du Louvre.