Culte de commémoration de la Saint-Barthélemy 2025
Matthieu 2:14-18
Culte du 25 août 2024
Prédication de Béatrice Cléro-Mazire
Vidéo de la partie centrale du culte
Culte à l'Oratoire du Louvre
25 août 2024
913ème jour de la guerre en Ukraine
« Quelle alliance après la Saint-Barthélemy »
Culte avec Cène présidé par la pasteure Béatrice Cléro-Mazire
Liturgie et prédication de la pasteure Béatrice Cléro-Mazire
Culte accompagné à l'orgue par David Cassan, organiste co-titulaire
A 11h45, à l'issue du culte, dépôt de gerbe devant le monument Coligny
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Orgue
Annonce de la grâce
La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père en son Fils Jésus notre frère.
Accueil
....
Réunissons-nous dans la communion fraternelle avec le premier Répons.
Chant spontané : Bénissons Dieu le seul sauveur.
Louange
L’homme de la Voie
Homme de la Voie, on te disait prophète, on te disait divin
tu étais surtout sage et ta foi sur la terre
A créé le mouvement qui libère notre vie.
Homme du geste, on t’attendait comme roi, on t’attendait comme juge,
Tu fus l’homme du pardon, et devant la femme qu’on menace,
Tu traces sur la terre les lignes de la grâce.
Homme de la foi, on te disait blasphème, on te disait impie,
Tu fis jusqu’à la mort ce que ton cœur disait.
Ta croix levée scandalise notre esprit.
Homme de la résurrection, on te croyait fini, inhumé chez les morts
Tu te lèves et tu sors des tombeaux de nos vies
Avec toi l’existence devient l’éternité.
Homme de l’espérance on te croyait absent, relégué hors du monde
Tu habites nos consciences et fais naître nos gestes
Créateur d’horizons, fais-nous croire à la vie. Amen.
[Béatrice Cléro-Mazire]
Psaume : Le Psautier français n°72 « Revêts seigneur de ta justice », strophes 1, 3, 4 [Cliquer ici]
Volonté de Dieu
« Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre.
Allez de toutes les nations faites des disciples.
Baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et apprenez-leur à garder tout ce que je vous ai enseigné.
Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».
Répons : Volonté de Dieu [cliquer ici]
Repentance
Heureux l’homme qui ne suit pas les projets des méchants, qui ne s’arrête pas sur le chemin des pêcheurs, et qui ne s’assied pas parmi les insolents, mais qui trouve son plaisir dans la loi du Seigneur, et qui relit sa loi jour et nuit !
Il est comme un arbre planté près des canaux d’eau vive qui donne du fruit en son temps. (Psaume 1:1)
Répons : Repentance [cliquer ici]
Annonce du pardon
Mais Dieu renouvelle pour nous sa grâce et il dit :
Mon enfant,
tes péchés sont pardonnés,
ta foi t'a sauvé,
Avance en paix.
Liturgie du baptême
Instruction
Cher Alain,
Tu vas être baptisé au nom du Père qui te donne le souffle de vie.
Tu vas être baptisé au nom du Fils, Jésus-Christ, mort et ressuscité pour nous et qui, dans la foi, t’ appelle à son service.
Tu vas être baptisé au nom du Saint-Esprit qui a fait naître en toi, la foi, l’espérance et l’amour.
L’eau qui est ici est de l’eau ordinaire, qui aurait pu servir à donner à boire à un ami, à laver les mains d’un enfant, à faire pousser une plante, mais avec la Parole de Dieu, cette eau devient l’eau du sacrement du baptême, eau d’une nouvelle naissance avec Dieu.
Chaque jour notre baptême nous rappelle que nous dépendons de Dieu seul et qu’ensemble nous vivons de son amour.
Accueil d’Alain :
Alain tu as demandé le baptême.
Avec tes témoins, merci de t’approcher..
Alain est-ce par une démarche de foi que tu demandes le baptême ?
- Oui.
Alors je t’invite à confesser ta foi devant Dieu et devant cette assemblée :
Confession de foi d’Alain
Je m’appelle Alain, je suis né il y a 42 ans d’une mère suisse protestante et d’un père français catholique.
Élevé en Suisse, sans le savoir dans la tradition protestante d’inspiration zwinglienne par l’éducation de ma mère.
J’ai cheminé sans foi, sans croire à l’homme, ni à sa capacité à être sauvé.
En ce jour de la commémoration de la Saint-Barthélemy, j’ai fait le chemin inverse des huguenots français ayant trouvé refuge à Genève pour échapper à l’intolérance.
Né à Genève, je suis parti m’installer en Limousin il y a bientôt 10 ans pour exploiter un domaine de 32 ha.
Un retour à la terre après un début de parcours professionnel scientifique, dans une région qui s’est vu imposer la réforme protestante par Jeanne d’Albret, vicomtesse de Limoges et mère du futur Henri IV.
Une ville qui a protégé la communauté calviniste au moment de la Saint-Barthélemy.
Dans la Limoges du XXIème siècle, j’ai pris conscience de mon éducation protestante.
Le contact avec la nature m’a révélé la beauté du vivant.
Une succession d’événements tragiques est venu poser la question de la foi.
J’ai blâmé la malchance, j’ai blâmé d’autres personnes pour des choix que j’ai cru m’avoir été imposés, j’ai blâmé mon incapacité à trier ce qui était bon de ce qui était mauvais, je me suis isolé en me disant que l’homme était mauvais par nature, j’ai renoncé à la fraternité.
« Mais rien de ce qui entre en l’être humain ne peut le souiller, comme le dit l’Évangile de Marc au chapitre 7 verset 15 ; c’est ce qui sort de l’être humain qui peut le souiller. »
Ce ne sont pas les actes et les paroles des autres qui ont eu des conséquences sur ma vie, mais ce que j’en ai fait.
A présent, je place ma foi dans notre Seigneur pour m’aider à cheminer, à me libérer.
Je crois à l’amour de Dieu, je crois en l’amour fraternel des hommes pour montrer la voie du Royaume de Dieu.
Je place ma confiance en Dieu pour m’aider. Grâce à sa lumière, je veux trouver le chemin pour me pardonner et pardonner aux autres. Grandir et m’épanouir par le pardon dans l’amour de Dieu.
Je veux continuer à écouter, je veux apprendre la Parole, et la mettre en pratique dans ma vie. Je veux partager la lumière de Dieu, je veux partager la Loi de la liberté, par l’exemple et en soutenant mon prochain.
J’affirme ma foi dans l’esprit du libéralisme théologique protestant.
Je reconnais la primauté de la foi sur la doctrine.
Je crois à la vocation de l’homme à la liberté.
Je crois à la constante nécessitée d’une critique réformatrice.
J’admets la valeur relative des institutions religieuses.
J’affirme mon désir de réaliser une fraternité entre les hommes qui sont, sans distinction, des enfants de Dieu.
Je crois en l’Église, en Jésus Christ, notre Seigneur. Nous sommes ses disciples, il est venu chercher ce qui était perdu. Il est venu nous montrer le chemin pour éclairer notre voie avec ses Paroles et nous aider à nous libérer pour rejoindre le Royaume de Dieu.
Baptême
J’invite l’assemblée à ce lever pour être témoin du baptême d’Alain.
Alain, Je te baptise au nom du père, du fils et du Saint-Esprit.
Imposition des mains
Pour toi aussi Alain cette parole est vraie : « Dieu a tellement aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle ».
Exhortation à l’assemblée
Frères et sœurs, voici Alain
Par ce baptême, nous attestons qu’il est enfant de Dieu.
Il est ici chez lui vous êtes sa famille spirituelle.
Vous lui accorderez, ainsi qu’à sa famille, le soutien de votre prière.
Aucune contrainte ne le retiendra dans la communauté chrétienne mais si il venait à s’en séparer, vous affirmerez qu’il peut toujours y retrouver sa place. Vous serez ainsi pour lui, des témoins de l’amour inconditionnel de Dieu.
Doxologie
« Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, et d’éternité en éternité »
Lecture du passage de la Bible médité.
Matthieu 2 : 14-18 [voir aussi ici]
Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte, où il resta jusqu’à la mort d’Hérode, pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : D’Égypte, j’ai appelé mon fils.
Alors Hérode, voyant que les mages s’étaient moqués de lui, entra dans une violente fureur. Il envoya tuer tous les enfants jusqu’à l’âge de deux ans à Bethléem et dans toute la région, d’après la date qu’il s’était fait préciser par les mages. Alors fut accomplie la parole prononcée par le prophète Jérémie :
Un cri s’élève dans Rama, pleurs et longue plainte : c’est Rachel qui pleure ses enfants et ne veut pas être consolée, car ils ne sont plus.
Psaume : Le Psautier Français n°91, strophes 1, 2, 3, 5 [cliquer ici]
Prière d'illumination
Donne-moi, Seigneur Dieu, le vrai sens des mots, la lumière de l’intelligence et la foi en la vérité, afin que ce que je crois, je sache le dire aux hommes.
Ô Seigneur, c’est par la beauté que tu révèles ta grandeur.
Ô Seigneur, c’est à travers l’homme que tu révèles ton amour.
Seigneur, gonfle les ailes de ma foi pour que je puisse prêcher partout le nom de Dieu. Seigneur, délie ma langue pour que je fasse honneur à ton saint nom. Seigneur, éclaire mon esprit pour que je révèle à tous ceux qui l’ignorent ce que tu es, toi le Père du Fils de Dieu…
[Prière de Saint Hilaire]
Jeu d’orgue
Prédication : Quelle alliance après la Saint-Barthélemy
Cette famille qui fuit le massacre des innocents ressemble à s’y méprendre à celles qui ont tenté de fuir Paris lors de l’incroyable déchaînement de violence de la journée qui reste alors dans les mémoires comme : « la journée de Saint Barthélemy » puis, « la Saint Barthélemy ».
Et après ? Que se passe-t-il, dans Paris, une fois qu’on a jeté les corps à la Seine et qu’ils se sont échoués près de l’île Maquerelle, là où le fleuve dessine un coude et où, aujourd’hui, l’on peut contempler la Tour Eiffel ?
Comment vivre encore ensemble quand le massacre prend fin ?
Comment faire encore confiance à son État, quand il est devenu meurtrier ?
Quelle alliance est encore possible, quel pacte entre les citoyens et entre le roi et ses sujets ?
Pour ajouter à la sidération de cette violence d’État, il faut rappeler qu’elle survient, alors que, de façon très inédite dans les monarchies européennes de l’époque, Catherine de Médicis avait décidé, dix ans auparavant, pour sortir de la première guerre de religion, de promulguer un Édit permettant aux protestants et aux catholiques de vivre ensemble dans le même royaume et de partager, pour les personnes de la noblesse, les charges et les honneurs sans considération de leur appartenance religieuse.
L’Édit d’Amboise était une sorte de traité garantissant la liberté de conscience de chaque sujet du roi. Une première pour une monarchie où normalement, le trio : un monarque, une religion, un peuple était la règle. Catherine de Médicis voulait donc aller plus loin que l’arrêt des hostilités en rédigeant avec Michel de l’Hospital un document qui permettait de tolérer les protestants et de les voir comme de bons citoyens quand bien même ils n’auraient pas la même religion que le roi. Distinguer la religion de la politique semblait la meilleure façon de garantir l’unité d’un royaume.
Bien sûr, l’Édit était difficile à appliquer et les commissaires qui avaient été nommés pour le faire exister dans le quotidien des sujets, n’arrivaient que difficilement à faire advenir la justice. Car c’est bien la justice qui seule, pouvait empêcher la reprise des combats. Il fallait redonner les lieux de cultes aux protestants, tout en ne froissant pas les catholiques qui estimaient que leurs églises étaient dédiées à leur culte. Il fallait aussi déterminer si tel meurtre était un fait de guerre ou un fait divers. Et tout cela avec des témoignages difficiles à vérifier. Les critères étaient si difficiles à fixer pour rendre son droit à chacun, que les commissaires de la paix civile furent vite bien isolés devant le peu de bonne volonté des deux camps. Mais la volonté du monarque était claire : oublier toute violence et vivre en paix en faisant comme s’il ne s’était rien passé.
Alors, que ce massacre se soit déclenché avec une si grande cruauté en exterminant de façon systématique les gens de la religion Réformée était une surprise : qu’était devenu le « comme si » de la paix d’Amboise ?
C’est ce « comme si », ici, qui est important. Fiction politique par excellence, il devait permettre de recommencer sur une table rase, mais les cadavres gisaient bien sous la table.
Depuis l’Édit d’Amboise, la ligue catholique s’était organisée pour faire en sorte que les beaux projets pacificateurs de la reine ne s’accomplissent jamais et que les hérétiques soient traités comme tels et ne puissent pas prétendre aux mêmes avantages que les sujets fidèles. Avoir débuté le massacre par l’Amiral de Coligny confirme cette intention dans ce contexte, puisqu’il représentait à lui seul le symptôme de cette paix mal acquise de la reine. Ce protestant n’était pas seulement toléré, mais il avait ses entrées auprès du roi et lui servait même de conseiller et de confident. Et puis, le mariage qu’on avait célébré entre un protestant et Marguerite de Valois scellait un peu plus cette mixité convictionnelle dans le royaume.
Il est des êtres qui n’aiment pas la paix et préfèrent ensanglanter leur pays au nom de l’unité, plutôt que de supporter que ce pays soit divers.
Alors, après le mois terrible, que se passe-t-il?
Comment fit-on le bilan de la tuerie ? Était-il possible de demander, comme dix ans auparavant, l’oubli et la paix à tout prix ? Pouvait-on encore faire comme s’il ne s’était rien passé ? Comment se souvenir de ce qui s’apparente à un traumatisme collectif et réussir à faire de nouveau société ensemble ?
À l’époque moderne, la question s’est posée à de multiples reprises : après la Shoah, après le génocide du Rwanda, après les massacres de Bosnie, (comme le souligne Patrice Chéreau quand il réalise le film « La Reine Margot » et qu’il voit au même moment l’exhumation des charniers de Timisoara).
Quelle mémoire faire des corps et de leur passage par l’inhumain ?
Rendre la justice ? Qui en serait légitime ?
Se venger ? En avait-on encore les moyens ?
Faire mémoire et demander l’oubli pour la paix ? Les générations de rescapés ne pouvaient pas passer si vite sur une telle agression.
Jérémie Foa, l’historien auteur du livre : Ceux qui tombent, est allé voir dans les Archives ce qu’on avait fait aux bourreaux de la Saint Barthélemy et comment ils avaient achevé leur propre vie. Comme un chasseur de criminels de guerre, il constate : rien.
Il ne leur est rien arrivé, ils sont morts dans leur lit.
Les protestants survivants, se réfugient parfois en France, à Sedan par exemple comme Bernard Palissy, ou encore à Montargis où Renée de France accueille les rescapés. D’autres évidemment se réfugient en Angleterre où la cour a pris le deuil en signe de soutien et accueille celles et ceux qui fuient la France. Aux Pays-Bas et en Allemagne, en Suisse et dans le Palatinat, des communautés de réformés français se forment ainsi en Europe et elles seront précieuses pour accueillir les suivants, qui fuiront lors de la révocation de l’Édit de Nantes. On retrouve ici l’histoire tout à fait biblique d’un peuple en diaspora qui s’installe et accueille chaque génération quand les troubles du temps le commandent.
Puisque rien n’est fait cette fois pour rétablir la paix et que les bourreaux sont honorés et gratifiés par les bénéfices que le pouvoir royal leur octroie pour bons et loyaux services, la loyauté et la fidélité jusque-là conservées par les protestants va se muer en une nouvelle vision du pouvoir monarchique. En effet, que peut-être la fidélité au roi ou à la reine, quand le monarque assassine ses sujets ? N’a-t-il pas rompu l’alliance qui fait la légitimité même du pouvoir ?
Théodore de Bèze, le successeur de Jean Calvin à Genève, va mettre en question cette alliance. Il soutient un droit à la résistance. Dans son sillage, Georges Knox soutient la même idée monarcomaque.
Dès lors, d’une tragédie inassimilable va naître une nouvelle pensée politique qui servira de terreau aux idées contractualistes qu’on trouve chez les philosophes des XVIIème et XVIIIème siècles.
Quand le tyran devient fou, le peuple a le droit de lui résister.
Aidés des exemples bibliques comme celui de Saül, le roi désiré par le peuple et devenu fou, ou Hérode, le roi paranoïaque qui tue les nouveaux nés pour qu’on ne lui prenne pas sa place, les protestants exilés vont penser la loyauté autrement à partir de la Saint-Barthélemy, et leur rapport au pouvoir évoluera en faveur d’un contrat, pour eux ancestral : le roi a mandat de Dieu pour faire le bien de son peuple. Quand ce n’est plus le cas, le peuple peut se révolter et résister.
Aujourd’hui, les idées contractualistes ont fait leur chemin les États modernes ne peuvent se penser sans ce principe, même si sa mise en œuvre démocratique est parfois difficile.
C’est que, pour améliorer la vie en société, il faut que chaque génération accepte d’oublier une part de ses difficultés, de ses épreuves, et des torts qu’on lui a faits, pour avancer collectivement, comme si chacun avait vraiment sa place, son honneur et sa chance dans le jeu de forces qu’est un État. Les commémorations sont des marqueurs de ces efforts pour réguler cette mémoire collective qui demande parfois qu’on cesse de faire comme si les comptes étaient bien faits, la justice bien rendue sur les crimes du passé et les récits bien réglés entre chaque communauté.
La commémoration permet cet arrêt sur image qui remet le collectif en phase avec la réalité passée et rappelle que nous faisons « comme si » et seulement « comme si » ensemble. Commémorer, c’est accepter de tenir la mémoire pour ce qu’elle est : du passé ; et simultanément, se souvenir que ce qui a existé a bien existé et que le « comme si » de la concorde n’annule pas la réalité.
Quand, au XIXème, on érige le monument qui se trouve au chevet de ce temple, on choisit d’honorer le grand homme : Gaspard de Coligny, en gardant de lui cette phrase gravée sur le monument : « J’oublierais bien volontiers toutes choses qui touchent à mon particulier soit d’injures ou d’outrages, pourvu qu’en ce qui touche la gloire de Dieu et le repos public il puisse y avoir sûreté ». Cette phrase rappelle le désir de Gaspard de Coligny d’obtenir la paix civile, quitte à abandonner toute mémoire des outrages qu’on a pu lui faire. La tolérance et la paix civile sont à ce prix, il faut abandonner une part de soi-même pour que le bien de tous puisse exister.
On aurait pu ériger un monument montrant le massacre des protestants, mais ç’aurait été rouvrir les déchirures du passé, victimiser une communauté aux yeux des autres, et tel n’était pas le but. Il valait mieux se souvenir de la hauteur de vue qu’il avait fallu prendre pour continuer l’alliance civile après la Saint-Barthélemy.
Quand Joseph rentra dans son pays où l’on avait voulu massacrer son enfant, l’Évangile raconte qu’il fut prudent et alla s’établir à Nazareth, mais il reprit son métier et sa vie de famille, comme si un avenir était possible ici. De cette résilience est né l’enseignement d’un homme nommé Jésus, rescapé et pourtant prophète d’un avenir meilleur. Sans doute, la mémoire dont il était dépositaire ne contenait aucun ressentiment ni aucune haine, sinon, il n’aurait pas prêché un tel amour. C’est cet amour que nous annonçons dans nos sacrements, par le baptême, comme, ce matin, Alain l’a reçu, et par la communion, telle que nous allons la vivre tout à l’heure, en faisant mémoire du juste qu’on a tué, pour mieux avancer ensemble vers une société où la justice est possible.
AMEN
Jeu d’orgue
Choral n°1 = Alléluia n°31-04 « Après la longue attente », Strophes 1 à 3 [cliquer ici]
Annonces
Collecte
Liturgie de la Cène
Préface
Louons Dieu :
Seigneur notre Dieu et notre Père, quel bonheur de t'adorer partout et à tout moment. Quelle joie de te dire merci pour Jésus-Christ ton Fils Sa venue dans le monde a fait lever l'aube de ton règne d'amour. Humain parmi les humains, vivant jusqu'au bout ton pardon et ta paix, il nous a fait découvrir notre véritable humanité. Condamné au supplice de la croix, il s'est dépouillé de tout pouvoir et de tout prestige, pour nous rendre libres de te servir. Ressuscité, il est le messager d'un monde nouveau, d'où toute oppression, toute larme et tout mal disparaîtront. C'est pourquoi, avec celles et ceux qui ont vécu et proclamé cette espérance pendant tant de siècles, avec ton peuple assemblé ici et partout, nous célébrons ton nom et nous te chantons.
Répons : Pare-toi pour cette fête [cliquer ici]
Institution
Le soir venu, Jésus se mit à table avec les douze. Pendant le repas, il prit du pain et, après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna en disant : “Prenez, mangez, ceci est mon corps.” Ayant aussi pris la coupe et rendu grâces, il la leur donna en disant : “Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’alliance qui est répandu pour la multitude, pour le pardon des péchés. Je vous le dis, désormais, je ne boirai plus de ce fruit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, avec vous, dans le Royaume de mon Père.”
Prière de communion
Père invités à ta sainte Cène, nous faisons mémoire des paroles et des gestes de Jésus-Christ, de sa mort, de sa résurrection, et dans la confiance nous te présentons notre monde. Nous te prions pour tous ceux que tu nous mets en mémoire.
Prière d’intercession
...
Notre Père
Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ; pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. Amen.
Répons : Pare-toi pour cette fête, strophe 2 [cliquer ici]
Invitation
Nous sommes toutes et tous invités au repas du Seigneur. Venez car tout est prêt.
Fraction
Le pain que nous partageons est signe de la présence de Jésus, le Crucifié.
Le vin que nous partageons est le mémorial du sang du Christ, le Ressuscité.
Communion
Cantique : Louange et Prière n°150 « A toi la Gloire », strophes 1 à 3 [cliquer ici]
Prière d’action de grâce
Père, nous te remercions pour ce repas . Tu nous as rendus proches de toi. Élargis l'espace de notre vie. Donne-nous de cueillir, d’accueillir, de recueillir les êtres et les événements qui surviennent sur nos chemins. Nous ne pouvons pas faire cela sans toi. Accorde-nous, Seigneur, ta force et ton amour.
Bénédiction
Frères et sœurs, allez annoncer l’Évangile dans ce monde, il n’y en a pas d’autre. C’est ce monde que Dieu nous apprend à aimer.
Recevons la bénédiction de Dieu
Le Seigneur de nous bénit et nous garde.
Répons : Bénédiction [cliquer ici]
Orgue
Sortie
Lecture de la Bible
Évangile selon Matthieu, chapitre 2, versets 14 à 18 [NBS]
14 Joseph se leva, prit de nuit l'enfant et sa mère, se retira en Égypte
15 et y resta jusqu'à la mort d'Hérode. Cela arriva afin que s'accomplisse ce que le Seigneur avait dit par l'entremise du prophète : D'Égypte j'ai appelé mon fils.
Le massacre des enfants
16 Quand Hérode se vit joué par les mages, sa fureur fut extrême ; il fit supprimer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient à Bethléem et dans son territoire, d'après l'époque qu'il s'était fait préciser par les mages.
17 Alors s'accomplit ce qui avait été dit par l'entremise du prophète Jérémie :
18 Une voix s'est fait entendre à Rama,
des pleurs et beaucoup de lamentations :
c'est Rachel qui pleure ses enfants ;
elle n'a pas voulu être consolée,
parce qu'ils ne sont plus.
Vidéo du culte entier
Audio
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