Quelques psaumes à prier

Les Psaumes font partie du patrimoine commun des juifs et des chrétiens, puisqu'ils sont dans la première partie de la Bible que nous appelons l'Ancien Testament ("ancien" ne voulant évidemment pas dire "vieux truc d'occasion que l'on a remplacé par un neuf", mais comme dans "un meuble ancien et précieux que nous sommes heureux d'utiliser encore des générations après"). Les Psaumes sont effectivement des textes qui ont entre 2500 et 3000 ans d'histoire peut-être. Ce sont des méditations (sur la vie, sur Dieu) et des prières, parfois mêlant méditation et prière. La Bible compte 150 psaumes, il y a une petite difficulté à citer le n° d'un psaume car selon les éditions il y a parfois une petite différence d’une unité dans le n° du Psaume (les protestants et les juifs suivent la numérotation hébraïque, les anciennes bibles catholiques suivant la numérotation des traductions en grec puis latin).

L’intérêt de lire des Psaumes n’est pas de faire plaisir à Dieu mais le but est d’en tirer un bénéfice spirituel, que cette lecture nous convertisse, nous rende plus confiant en Dieu, plus aimant pour notre prochain, plus en forme et plus heureux nous-mêmes. Car c’est la conversion du pécheur qui donne de la joie dans le ciel (Luc 15:7), pas de nous voir réciter des psaumes comme des moulins à prière. Donc, la sincérité, l’authenticité de notre lecture du psaume est indispensable, notre implication personnelle dans le Psaume, comme s'il parlait de nous en train d'espérer en Dieu, de lui demander pardon, de lui crier nos reproches, de remercier Dieu pour son aide, pour la beauté de ce monde, de notre vie...

Et c'est ça qui est formidable, ces psaumes offrent des témoignages de vies humaines et de relations à Dieu, et après s'être un peu habitué à leur style, ils nous sont incroyablement proches, et ils ont été écrits pour ça, et c'est pour cette force d'évocation qu'ils ont été conservé et ont rendu tant de services depuis lors.

  • Par exemple, le Psaume 51 (dans la numérotation hébraïque, n° 50 dans la traduction grecque), l’entête de ce Psaume nous dit qu’il a été prié par David après un épisode de péchés épouvantables (en général pire que ce que nous ne ferons jamais, j’espère). Nous ne sommes pas dans la même situation que David, et pourtant, nous sommes tous pécheurs et la repentance est une bonne hygiène de vie, ouvrant à l'espérance et la possibilité de progresser, avec l'aide de Dieu qui s'y connaît en processus d'évolution, de genèse. La prière de David contenait sans doute des détails des circonstances de son péché et de ses remords, la prière de ce psaume a été transformée pour la rendre plus neutre afin de nous permettre de venir l’habiter avec notre propre vie, nos propres difficultés, laisser Dieu nous pardonner et nous guérir. Prier ce Psaume est alors très efficace, si l’on y met de la sincérité.
  • De même pour le Psaume 8 qui rend grâce pour l’incroyable merveille qu’est la personne humaine, même toute petite. Chaque jour de notre vie, nous pouvons avoir un bénéfice à nous rappeler que nous sommes une merveille, « presque l’égale de Dieu », c’est une promesse et une responsabilité.
  • Et les psaumes de confiance en Dieu, qui nous font un bien fou.

Certains Psaumes peuvent faire peur ou sembler horribles, parlant de méchants qui sont éliminés violemment. Quand on connaît l'amour de Dieu, il n'est bien entendu pas question d'un Dieu qui nous éliminerait si nous n'avons pas la moyenne, et l'on peut comprendre alors ces textes comme nosu redisant ce formidable aide de Dieu pour nous débarrasser enfin de cette méchanceté qui nous habite et dont nous avons du mal à nous débarrasser, avec tout ce qui est souffrant en nous, ce qui nous fait du mal. C'est ainsi qu e le Psaume 1er, par exemple nous promet un bonheur qui vient de Dieu, libérant du mal ce qui est juste en nous, lui permettant enfin de grandir et porter les fruit s de notre propre créativité, à notre rythme, librement...

Quand on a lu plusieurs fois le Psautier, nous connaissons un peu les psaumes « qui nous parlent » le mieux (pas forcément ceux qui nous font le plus plaisir, mais ceux qui sont pour nous les plus efficaces pour nous faire avancer dans diverses circonstances), nous pourrons alors plus facilement aller chercher le juste psaume à tel moment particulier pour nous, le psaume dont nous avions besoin. Le lire, puis le méditer lentement, comme on sirote une liqueur rare, se laisser inspirer une prière personnelle, ou un silence fécond, placé devant Dieu, le laissant nous offrir ses dons.

Il y a aussi des psaumes qui ne nous parlent pas, c’est normal. Peut-être est-ce que ce sera le psaume dont vous ou moi aurons besoin le 21 avril 2017 à 11h37 ? Peut-être aussi est-ce un psaume a la parole dure, qui mérite d’être compris au 2e degré, au sens figuré, comme je le disais plus haut. Pour cela, il n’est pas inutile de faire de temps en temps une lecture savante, une exégèse des textes bibliques et en particulier des Psaumes. Et en parallèle, d'en faire une lecture priante.

Voici ce dont témoigne Martin Luther (même s'il n'est pas exemplaire en tout, il nous donne là une bonne piste) :
Voila comment je m'y prends moi-même pour prier. Que notre Seigneur Dieu vous donne à tous et à toutes de faire mieux. Quand je sens que le soucis des affaires a refroidi mon zèle pour la prière... je prends mon petit psautier, m'enferme dans ma chambre...

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