Tout est à vous

1 Corinthiens 3:16-23

Culte du 6 octobre 2024
Prédication de Dominique Hernandez

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

6 octobre 2024
955ème jour de la guerre en Ukraine
« Tout est à vous ! »

Culte présidé par la pasteure Dominique Hernandez
Liturgie et prédication de la pasteure Dominique Hernandez
Culte accompagné à l'orgue par Sarah Kim, organiste co-titulaire

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Orgue

ANNONCE DE LA GRÂCE
La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père et de Jésus le Christ notre Sauveur et notre frère

ACCUEIL
Bienvenue à chacun et chacune d’entre vous tous rassemblés pour ce temps de culte, présents dans ce temple, au loin par le moyen des réseaux sociaux, que vous soyez fidèles au culte à l’Oratoire ou passants.
Merci à Sarah Kim qui accompagne à l’orgue notre célébration et élève ainsi notre âme, et merci au chœur de l’Oratoire et à son chef Alexandre Korovitch qui enchanteront le culte après la prédication.
Bienvenue à vous tous et toutes venus puiser en vous et au travers de la présence de tous la joie et le courage, la confiance et l’énergie que Dieu verse en nous en abondance et générosité !

Prions

Éternel notre Dieu, que ton Souffle vienne, en nous, entre nous,
qu’il déplie les évidences, qu’il chasse la froideur et la raideur,
et qu’il ranime notre mémoire comme notre élan,
qu’il nous tienne en éveil, en vie, en joie, en communion. Amen

Chant spontané : Bénissons Dieu le seul Seigneur

LOUANGE (d’après le Petit livre de célébrations)

Ô Éternel, le monde que tu crées est destiné à être un lieu bon,
et les humains qui le peuplent, tu les appelles tes enfants.
Tu nous donne le Christ pour faire émerger ce qu’il y a de meilleur en nous.
Tu nous donnes ton Esprit, capable de nous changer, car tu es prêt à faire de nos cœurs ta demeure.
Aussi, malgré le mal nous te louons bon pour la bonté qui nous relève.
Malgré la haine, nous te louons pour l’amour qui nous vivifie.
Malgré l’obscurité, nous te louons pour la lumière qui nous éclaire.
Malgré le mensonge, nous te louons pour la vérité qui nous soutient.
Nous te louons de tout notre cœur et de toute notre voix ! 

Psaume : Le Psautier Français n°66, « Vous tous les peuples de la terre », strophes 1 à 4

VOLONTÉ DE DIEU (d’après Charles Singer, Semailles)

Sur nos routes de chaque jour, l’Éternel nous envoie travailler avec obstination au déblaiement difficile des préjugés et des parti pris qui empêchent la rencontre,
établir des passerelles afin que, par-dessus les fossés d’exclusion, de rancune et d’ignorance, mains et cœurs se rejoignent en respectueux dialogue.
L’Éternel nous appelle chaque jour à remettre en service les routes et les ponts entre les humains.

Chant spontané : Parle, parle Seigneur

REPENTANCE (d’après Michel Wagner, Prières qui n’en ont pas l’air)

Il y a des jours où tout va mal, où la nuit du monde rôde autour de moi et distille en moi son néant. Où que je me tourne, ce ne sont que murs d’indifférence, concours de malchance, cloisons de séparation, injustices envers tant d’humains.
Mon premier réflexe est de te rendre responsable, ou de penser que tu m’as oublié, toi dont l’œuvre devrait être de me donner la vie… Je ne me demande pas toujours si ce n’est pas moi qui ai manqué de justice, de discernement. Je ne me demande pas toujours à quelle lumière mon regard est éclairé.

Mon autre réflexe est de chercher un coupable, et j’en trouve toujours, et même plusieurs. Il y en a tant qui ne sont pas comme je voudrais qu’ils soient, qui n’écoutent pas ta Parole, qui ne suivent pas ta Loi. Je suis plus prompt à accuser qu’à me remettre en question et à faire face à la réalité.

Écoute-moi, prend pitié de moi. Ne me laisse pas m’enfermer en moi-même, ni dans des textes, ni dans des prétextes.
Libère-moi, aide-moi à sortir au grand vent de ton Esprit. Amen

Chant spontané : J’aime mon Dieu car il entend ma voix

ANNONCE DE LA GRÂCE (d’après Charles Singer, Semailles)

L’amour que le Christ a distribué,
le pardon qu’il a offert,
la liberté qu’il a éveillée,
la vie qu’il a relevée,
tout ce qu’il a servi de la part de Dieu à ses frères et sœurs germe et se déploie encore pour chacun de nous, en chacun de nous.
Car l’amour de Dieu fracture même les lourdes pierres de la mort et du péché. Par lui nous vivons vraiment !

Chant spontané : Combien grande est ta gloire

CONFESSION DE FOI : (Charles Wagner)

Éternel, tu nous as aimés le premier ;
avant que nous existions, avant nos pères,
avant les débuts obscurs dont sortit l’humanité,
tu nous as aimés.
Mieux qu’une mère en espérance d’enfant, qui pense
à l’inconnu qui sommeille en elle,
tu nous as aimés d’avance et portés.
Car nous sommes ton espérance.
Nous sommes ta crainte, ta joie et ta douleur.
Malgré l’immense peine que tu subis par nous,
tu nous as voulus et nous veux encore, toujours.
A travers les obstacles, les chemins perdus, les gouffres,
les ombres de mort,
tu nous veux, tu nous mènes, tu communies avec nous.
Tu nous aimes victorieusement,
avec une puissance devant laquelle tout cèdera.
Tu boiras avec nous les calices, tu combattras tous les combats,
tu descendras dans toutes les tombes, jusqu’à la fin
Et la fin sera bonne. Amen

Chant spontané : Grand Dieu nous te bénissons

LECTURE DE LA BIBLE : 1 Corinthiens 3 : 16-23

16 Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ? 
17 Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et c'est ce que vous êtes. 
18 Que nul ne s'abuse lui-même : si quelqu'un parmi vous pense être sage selon ce siècle, qu'il devienne fou, afin de devenir sage. 
19 Car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu. Aussi est-il écrit : Il prend les sages dans leur fourberie. 
20 Et encore : Le Seigneur connaît les raisonnements des sages, (Il sait) qu'ils sont vains. 
21 Que personne donc ne mette sa gloire dans les hommes ; car tout est à vous, 
22 soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit les choses présentes, soit les choses à venir. Tout est à vous ; 
23 et vous êtes à Christ, et Christ est à Dieu.

Cantique : Louange et Prière n°213 « Gloire à ton nom, ô Dieu de paix », strophes 1 à 3

PRIÈRE D’ILLUMINATION

Notre Dieu, donne-nous ton Esprit pour que nous sachions
où aller quand notre avenir est incertain, que pouvoir quand nous sommes au bout de nos forces, que devenir sous ton appel.
Dieu de notre espérance, nous te cherchons dans la méditation de ces témoignages anciens de la Bible,
nous t’espérons, ô toi, source de la nouveauté de vie… Amen

Orgue

Prédication : Tout est à vous !

Le choix de ce texte de la première épître de Paul aux Corinthiens a deux racines. L’une dans le culte de dimanche dernier au Foyer de l’âme (dont je vous porte les fraternelles salutations) où avec les jeunes du catéchisme nous avons reconnu les éléments caractéristiques d’un temple protestant aujourd’hui. L’un des textes sur lesquels portait la méditation était les versets 15 et 16 de ce chapitre 3 et c’est sur le verset 16 que nous avons commencé aujourd’hui la lecture. Une question destinée à provoquer une prise de conscience chez les chrétiens et chrétiennes de Corinthe, de tous lieux et de tous temps.

L’autre racine, c’est ce sentiment de lassitude voire de désolation qui saisit beaucoup de nos contemporains à entendre jour après jour des nouvelles de guerre, de menaces de guerre, de conflits, d’affrontements, bloc contre bloc, parti contre parti, faction contre faction, groupe contre groupe, ici et au loin, comme une extrême fragmentation du monde face à laquelle beaucoup se sentent impuissants, démunis.

Dans la première lettre aux Corinthiens, l’apôtre Paul répond à une situation de crises multiples à l’intérieur de l’Église de Corinthe.
Les conflits portent sur le couple, sur les viandes sacrifiées aux idoles, consommables ou pas, sur les manifestations spirituelles (les dons de l’Esprit), également sur la place des femmes. Et aussi sur la communion au travers de la forme du repas du Seigneur à Corinthe, les uns ayant déjà trop bu quand les autres arrivent à peine.
Mais la première source de conflit dont Paul se saisit, c’est l’existence de plusieurs partis à l’intérieur de la communauté. Il y a celles et ceux qui se réclament d’Apollos, celles et ceux qui en tiennent pour Céphas c’est-à-dire Pierre, celles et ceux qui se réfèrent à Paul lui-même, et d’autres encore à Christ, écrit l’apôtre. Quand même ! pourrait-on dire, sans savoir avec certitude si ce parti du Christ est véritablement constitué à Corinthe ou si Paul l’introduit par provocation. Pourquoi pas un « parti du Christ », ou même un « parti de Dieu » qui pourrait revendiquer plus de proximité avec la source de la foi, une forme de pureté propre à discréditer les autres partis…

Paul comprend que ce conflit est le signe que les Corinthiens ont repris les manières du monde, c’est-à-dire, pour l’apôtre, le monde sans Christ, le monde qui ne reconnaît pas le Christ et fonctionne à coup de pressions, de rapports de force, de luttes d’influence. Les vieilles habitudes, les automatismes reviennent rapidement et même inconsciemment sous la poussée de l’esprit de parti ou de clan où chacun s’oppose aux autres et ce n’est pas tant pour exercer le pouvoir que pour se justifier. Cette justification ne s’appuie pas sur le Christ mais sur un témoin du Christ. Certains affirment : Je suis de Paul, et d’autres : Je suis d’Apollos. La revendication identitaire se fonde sur les catégories du monde : figures de référence, ou encore, plus largement, origine ethnique, culture, religion, statut social, idéologie… Elle relève de la sagesse humaine qui se réfère à un savoir, des croyances, des convictions, des compétences, une conformité. Ainsi cette justification d’être ne s’enracine pas dans la grâce de Dieu mais dans des qualités d’humain et, pour Paul, cela est l’anti-Évangile, le contraire, la négation de la Bonne Nouvelle. C’est ce contre quoi il s’élève dans cette épître, et aussi dans la lettre aux Galates avec beaucoup plus de virulence.
Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ? L’éminente dignité de l’Église à Corinthe n’est pas un but à atteindre mais la réalité dont il s’agit de rendre compte. Elle n’est pas non plus réservée à l’Église de Corinthe. Rendez-vous compte de qui vous êtes, soyez-en conscients car c’est la Bonne Nouvelle, une expression de l’Évangile : vous êtes le temple de Dieu, et l'Esprit de Dieu habite en vous. Le Dieu de Jésus-Christ n’a besoin ni de constructions, ni de sacrifices, il se tient dans la fragilité humaine ; il y rejoint le plus humble et le plus méprisé. Et nous pouvons aussi bien entendre cette Bonne Nouvelle de manière personnelle que de manière communautaire, le singulier de chaque personne est relié aux singuliers des autres ; la communion accueille chacun et chacune.
Rendez-vous compte de ce que vous êtes, soyez donc ce que vous êtes, et surtout sans esprit de supériorité par rapport à qui que ce soit, même par rapport au monde, mais dans un esprit de témoignage et de service, un esprit d’amour. C’est dans cette même épître que Paul écrit que, de la foi, l’espérance et l’amour, c’est l’amour le plus grand (1 Corinthiens 13:13). Il ne s’agit pas bien sûr de ne pas tenir compte des différentes manières de croire et de vivre dans la foi, ni d’écarter la diversité des théologies, mais de redonner une juste place à Dieu et à ce que l’on dit de lui dans l’Église, une juste place à partir de laquelle les relations dans l’Église seront tissées d’amour et de service.

Le rappel de la Bonne Nouvelle : vous êtes le temple de Dieu et l’Esprit de Dieu habite en vous, est prolongé par une autre affirmation, celle qui termine notre péricope ce matin : Tout est à vous, et vous êtes à Christ, et Christ est à Dieu.
C’est là un procédé dont Paul use à plusieurs reprises dans l’épître, au sujet de plusieurs conflits. Ainsi il écrit au chapitre 11 : la tête de tout homme, c’est le Christ, la tête de la femme, c’est l’homme et la tête du Christ, c’est Dieu. Si la formule peut faire grimacer au XXI° siècle, elle est propre à rendre conscient l’humain de son origine, en Christ et en Dieu, ce qui requalifie les relations dans un couple selon la dimension de la grâce reçue de Dieu en Christ.
D’une manière proche, Paul écrit également au sujet de la consommation de la viande des sacrifices : Tout est permis, et tout n’est pas utile (1 Corinthiens 10:23), car la liberté ne saurait faire fi du souci des plus faibles. L’essentiel pour la vie quotidienne des croyants, c’est toujours la manière d’être en relation avec les autres, croyants ou pas.
Tout est à vous et vous êtes à Christ et Christ est à Dieu. Comme tout est permis ou encore dans l’épître aux Corinthiens mais en creux : non plus tout mais rien : si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien (1 Corinthiens 13:2).
La radicalité, l’ampleur du Tout est suspendu à la grâce, dans la foi. L’espace dégagé par le Tout ne l’est que par grâce, sinon ce Tout devient dévorant, dévorant de l’autre et dévorant de celui qui ne l’accroche pas à la grâce offerte à tous et toutes. Nous savons, nous voyons à quel point ce Tout quand il n’est que tout humain est mortifère. Tout est à vous : les uns, les autres, la vie, la mort, le présent, l’avenir… Il en est qui croient effectivement que tout est à eux, mais cela conduit à la destruction. En Ukraine, en Russie, en Israël, en Palestine, au Liban et ici même avec d’autres manières moins guerrières mais non moins dévastatrices. Un « Tout est à vous » fondé sur soi, sur une identité ou des qualités mondaines génère le chaos.
Tout est à vous, tout est à nous : c’est bien tentant puisque l’humain est capable de déployer volonté, intelligence, patience dans des projets multiples jusqu’à s’y croire, jusqu’à s’en croire, se glorifier, et profiter, abuser des hommes, des femmes surtout, des enfants aussi, et des richesses de la nature, de l’abondance de la terre sans que rien ne vienne réguler ses appétits s’il reste sans conscience éveillée, sans âme vivifiée, sans relation avec l’insaisissable altérité de la transcendance.

Paul dévoile la vanité de l’attitude partisane et de la revendication identitaire fondé sur les catégories mondaines. Il en désigne la folie et plus que la folie, la bêtise. Bien plus tard Martin Luther King dira qu’il nous faut apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous mourrons ensemble comme des imbéciles.
Tout est à vous et vous êtes à Christ et Christ est à Dieu. Il n’y a pas de parti du Christ qui, au nom d’une singularité exclusive et contraignante, s’opposerait et lutterait contre d’autres qui n’en seraient pas ou autrement, ou qui serait indifférent à celles et ceux qui sont différents.
La grâce donnée et reçue reconfigure l’existence humaine dans ses relations à elle-même, aux autres et à Dieu, non pas en fonction d’un dogme mais selon le don.

Mais alors comment comprendre Tout est à vous ? Il ne s’agit certes pas d’une propriété, d’une domination, d’une maîtrise au sens d’un avoir qui nous appartient. Ce n’est pas une mise à disposition pour en faire ce que nous voulons. Mais le Tout est l’espace de notre liberté à vivre de grâce, l’espace de notre liberté à vivre librement.
A vous, soit Paul, soit Apollos, soit Céphas ? Ils sont au service, un service que Paul qualifie parfois d’esclavage, ainsi qu’il l’écrit toujours aux Corinthiens au chapitre 9 : Bien que je sois libre à l’égard de tous, je me suis rendu esclave de tous (1 Corinthiens 9:19), ce que Martin Luther a fort justement inscrit premièrement pour ouvrir le Traité sur la liberté du chrétien : Un chrétien est un libre Seigneur de toutes choses et il n’est soumis à personne. Un chrétien est un serf corvéable en toute chose et il est soumis à tout le monde. Que les témoins, les transmetteurs soient donnés pour accompagner nos quêtes ne génère rien d’autre que de la gratitude et l’élan du relai pour poursuivre la tâche.

A vous le monde ? Il est le lieu, tous ses lieux sont les lieux où, devant qui que ce soit, nous pouvons manifester par nos paroles et nos actes qu’il est possible de vivre autrement que dans les logiques de prédation et de domination.
A vous soit la vie, soit la mort ? Dans la confiance, dans l’espérance, elles ne suscitent plus ni frayeur, ni fascination, ni soumission, elles ne sont ni sacrées ni méprisables.
A vous soit le présent, soit l’avenir ? Ce sont les temps des possibles, des peut-être, de l’inventivité, de la participation à l’œuvre de Dieu.
Ils sont à nous si nous ne nous abusons pas nous-mêmes en restant attachés, en restant collés aux autojustifications et aux justifications mondaines, jusqu’à cette hypocrisie qui agaçait prodigieusement Paul ; les Galates l’ont clairement lu dans l’épître que l’apôtre leur a adressée.
Tout est à nous parce que nous sommes à Christ, fondés dans la grâce, dans l’amour.
Ainsi il s’agit de devenir responsable dans ce vaste espace, dans cette liberté ouverte, répondre de la grâce donnée et reçue et déjà dans la manière de considérer autrui, de l’envisager non comme autre à combattre mais comme un autre bénéficiaire de la même grâce, appelé à la même vie vivante.

Paul rappelle aux Corinthiens et à tous les croyants que le don de la grâce les décale de la sagesse du monde, radicalement, c’est à dire à la racine, à l’origine. Leur identité n’est pas assignée, ni méritée ; elle est en Christ qui les relie à Dieu, source de vie vivante. Vous êtes à Christ : loin de l’ornière de l’esprit de parti où l’existence échoue à être véritablement existence, où l’être humain est confiné, entravé, le décalage est tenu d’avec les idéologies et les structures qui replient et referment la possibilité d’exister. Vous êtes à Christ : là est le commun large et accueillant à la diversité des singularités, le gage de toute dynamique de vie, l’ouverture aux possibles, la plénitude de la vie, la paix de l’âme.

Tout est à nous, et nous sommes à Christ et Christ est à Dieu. Sur cette conscience, sur cette prise de conscience, il importe de rester vigilant pour ne pas être rétrécis, ne pas être réduits aux partis, aux dogmes, à la conformité, aux déterminations extérieures, à la fatalité de devoir mourir, à subir ce qui est et ce qui vient, tout ce qui restreint et contraint, enferme et exclut. Parce que ce monde qui ne reconnaît pas le Christ est aussi le monde aimé de Dieu, nous pouvons ainsi manifester qu’il est possible de vivre autrement que selon les logiques de domination et de sélection, vivre de gratuité, de don, de reconnaissance, de confiance. L’Église est le lieu où nous le découvrons, où nous en gardons la conscience vive, où nous l’expérimentons. Et c’est pour le manifester ailleurs, pour le proposer, l’offrir autour de nous, partout et à tous et toutes, c’est-à-dire déjà là où nous vivons quotidiennement. C’est la part, la responsabilité que nous sommes appelés prendre au sein du monde.

Parce que nous sommes le temple de Dieu, parce que nous sommes à Christ et Christ à Dieu, nous pouvons témoigner qu’il est encore possible de vivre ensemble.

Orgue + Chœur de l'Oratoire

Cantique : Louange et Prière n°342 « Oh qu’il est beau de voir des frères », strophes 1 à 3

ANNONCES ET COLLECTE

PRIÈRE D’INTERCESSION :

Éternel nous te rendons grâce pour ce que nous recevons des témoins de la foi qui nous ont précédés et qui nous aident à comprendre ce que c’est qu’être vivant, être humain.

Nous avons toujours besoin de devenir lucides sur ce qui nous habite et sur ce qui nous entoure :

  • sur ces pensées, ces rêves, ces tentations de grandeur, de pouvoir, de renommée, de prestige,
  • sur ces logiques de comparaisons, de mérites, de performances.

Nous avons besoin d’être éclairés pour ne pas nous y perdre et pour ne pas perdre celles et ceux qui ne sauraient pas, ne pourraient pas s’y débrouiller.

Nous avons besoin d’être encouragés pour renoncer à l’exercice de grandes et petites puissances de domination sur autrui et sur ce qui nous entoure et pour favoriser les solidarités et les coopérations.

Nous voyons bien, nous savons que tant d’hommes, de femmes, d’enfants sont meurtris et tués par ces logiques mortelles de cupidité, d’idolâtrie, de violence, d’indifférence ; et nous prions pour ne pas nous résigner, pour ne pas oublier, et pour prendre notre part aux œuvres de justice, de respect, de paix.

NOTRE PÈRE

Nous glissons notre prière dans celle que Jésus a enseigné à ses disciples :
Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal.
Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire,
Aux siècles des siècles. Amen.

BÉNÉDICTION

L’Éternel vous bénit et vous garde !
L’Éternel fait rayonner sur vous son regard et vous accorde sa grâce !
L’Éternel porte sur vous son regard et vous donne la paix ! Amen

Chant spontané : Confie à Dieu ta route

Orgue


SORTIE

Paroles des chants du Culte du 6 Octobre 2024

Répons : Salutation

Psaume : Psautier Français n°66 « Vous, tous les peuples de la terre », strophes 1 à 4

1-  Vous, tous les peuples de la terre,
Acclamez Dieu, chantez de joie.
Louez le Dieu en qui espère,
Sur qui s’appuie tout homme droit.
Seigneur dont la force est terrible,
Tes œuvres nous ont étonnés;
Ceux qui se croyaient invincibles
Tu les contrains à s’incliner.

2-  Dieu a changé en terre ferme
La mer où son peuple a passé.
A l’oppression il a mis terme:
Redressez vous, applaudissez!
L’autorité que Dieu exerce
Sans se lasser veille en tous lieux,
Pour déjouer l’œuvre perverse,
Pour abaisser les orgueilleux.

3-  Quand tu veux éprouver notre âme
Comme au creuset l’or ou l’argent,
Tu nous fait traverser la flamme,
Tu fais déborder les torrents.
Mais, Seigneur, tu maintiens nos têtes
Au dessus des flots déchaînés.
Dans le fracas de la tempête
Tu soutiens nos cœurs effrayés.

4-  Seigneur, accepte mon offrande,
Ces mains levées en ton honneur.
Je veux que partout l’on entende
L’œuvre de mon libérateur:
Béni sois tu, Dieu secourable,
Toi qui jamais n’as écarté
Le moindre appel du misérable,
Mais près de lui t’es arrêté.

Répons : Volonté de Dieu

Répons : Repentance

Répons : Grâce

Répons : Confession de foi

Cantique : Louange et Prière n°213 « Gloire à ton nom, ô Dieu de paix », strophes 1 à 3

1 - Gloire à ton nom, ô Dieu de paix,
Pour ta grâce ineffable,
Toi qui répands tant de bienfaits,
Sur un monde coupable,
Ton peuple t'implore à genoux ;
Éternel abaisse sur nous
Un regard favorable.

2 - O Jésus-Christ, puissant Sauveur,
Qui nous rendit le Père.
En nous assurant sa faveur,
En toi notre âme espère.

Bénis ton Église en ce jour,
Rends la, Seigneur, par ton amour,
Plus forte et plus prospère.

3 - Esprit-Saint, grand Consolateur,
O toi qui nous révèles
Tous les trésors du Rédempteur,
Viens nous rendre fidèles.
Assiste-nous dans nos combats ;
Fais dans nos cœurs, dès ici bas
Toutes choses nouvelles.

Cantique : Louange et Prière n° 342 « Oh qu’il est beau de voir des frères », strophes 1 à 3

Strophe 1
Oh ! qu'il est beau de voir des frères,
Dans la paix du Seigneur s'unir !
Oh ! qu'il est beau dans leurs misères
De les voir tous se soutenir !
Qu'à jamais ce saint héritage
Soit, ô Dieu, notre doux partage !

Strophe 2
Permets que l'Esprit de concorde,
Semblable au parfum de l'encens,
De ton sanctuaire déborde
Sur nous et nos petits enfants.
Des cieux descend, sainte rosée ;
Que la terre en soit arrosée !

Strophe 3
Tu l'as promis dans ta Parole :
Parmi nous tu veux habiter.
De ta promesse qui console
Tes enfants doivent hériter.
Oh ! qu'en toi nos âmes bénies
En ton amour restent unies.

Répons : Bénédiction

Paroles des répons du temps de l'Église

Après la salutation
Répons : « Bénissons Dieu le seul Seigneur » (Ps. 134, str.1)

Bénissons Dieu le seul Seigneur,
Nous qu’il choisit pour serviteurs.
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.

Après la volonté de Dieu
Répons : « Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » (L&P n°193, str.1)

Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute :
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis.
Je le suis, je veux l’être, et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.

Après la prière de repentance
Répons : « J’aime mon Dieu, car il entend ma voix ». (Ps. 116, str.1)

J’aime mon Dieu car il entend ma voix,
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.

Après l’annonce de la grâce
Répons « Combien grande est ta gloire » (Ps 92 selon L&P n° 38 str.2)

Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais, 
Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles  ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter, Seigneur, tes divines merveilles !

Après la confession de foi
Répons : « Grand Dieu, nous te bénissons » (L&P n°69, str.1)

Grand Dieu, nous te bénissons, nous célébrons tes louanges,
Éternel, nous t’exaltons, de concert avec les anges,
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !

Après la bénédiction
Répons : « Confie à Dieu ta route » (L&P n°309, str.5)

Bénis ô Dieu nos routes, nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes, tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres, j’y marche par la foi,
Même au travers des ombres, ils conduisent à toi.

Lecture de la Bible

Première Épître de Paul aux Corinthiens, chapitre 3, versets 16 à 23 [NBS]

16 Ne savez-vous pas que vous êtes le sanctuaire de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ? 
17 Si quelqu'un détruit le sanctuaire de Dieu, Dieu le détruira ; car le sanctuaire de Dieu est saint – c'est là ce que, vous, vous êtes.

Tout vous appartient, mais vous, vous appartenez au Christ

18 Que personne ne se trompe lui-même : si quelqu'un parmi vous se considère comme sage selon ce monde, qu'il devienne fou pour devenir sage. 
19 En effet, la sagesse de ce monde est folie devant Dieu. Car il est écrit : Il prend les sages à leur propre ruse. 
20 Et encore : Le Seigneur connaît les raisonnements des sages, il sait qu'ils sont futiles. 
21 Que personne ne mette donc sa fierté dans des hommes ; car tout vous appartient, 
22 soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit le présent, soit l'avenir. Tout vous appartient ; 
23 mais vous, vous appartenez au Christ, et le Christ appartient à Dieu.

Vidéo du culte entier

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À Voir également