Que la foi demeure !
Luc 18:1-8
Culte du 19 novembre 2023
Prédication de Agnès Adeline-Schaeffer
Vidéo de la partie centrale du culte
Provisoirement : culte entier
Culte à l'Oratoire du Louvre
19 novembre 2023
633ème jour de la guerre en Ukraine
« Que la foi demeure ! »
Culte présidé par la pasteure Agnès Adeline-Schaeffer
avec David Cassan, organiste co-titulaire, à l'orgue
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Orgue
Salutation
Amis, frères et sœurs,
Recevez la grâce et la paix de la part de Dieu notre Père, de Jésus-Christ, son fils, notre Sauveur et notre frère.
Accueil
Bienvenue à chacune et chacun pour ce temps de culte.
Que vous veniez pour la première fois, ou que vous veniez régulièrement, soyez ici chez vous, dans cette maison où nous sommes rassemblés pour nous ouvrir à la présence de Dieu.
Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent pour le biais du site internet ou celui des réseaux sociaux. Nous sommes en communion les uns avec les autres, en particulier avec celles et ceux qui traversent un temps de deuil, un temps de maladie, de souffrances, de solitude et d’injustice.
Bienvenue et merci à David Cassan qui nous accompagne à l’orgue ce matin.
Il nous arrive d'être inquiet à cause d'un souci, d'une angoisse, d'une peur qui s'infiltre en nous, et qui nous ronge.
A cause de cette inquiétude, nous ne trouvons plus le repos, nous nous agitons, nous devenons fébriles, et nous nous fatiguons.
Nous sommes alors dans une spirale qui va de l'inquiétude à l'agitation, de l'agitation à la fatigue, et de la fatigue au découragement.
Mais il est écrit au livre d’Esaïe (30/15 – La Colombe) :
Ainsi a parlé le Seigneur, l'Éternel, le Saint d'Israël :
C'est dans le retour à Dieu et le repos que sera votre salut,
C'est dans le calme et la confiance que sera votre force.
Alors, ouvrons ce culte ici et maintenant, dans le calme et la confiance, avec le premier
répons de la liturgie insérée au début du psautier français.
Répons : Bénissons Dieu le seul Seigneur (Ps 134).
Bénissons Dieu le seul Seigneur,
Nous qu’il choisit pour serviteurs.
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.
Louange :
Cantique des montées.
Des profondeurs de l'abîme je t'invoque, Éternel !
Seigneur, écoute ma voix !
Que tes oreilles soient attentives
A la voix de mes supplications !
Si tu gardais le souvenir des fautes, Éternel,
Seigneur, qui pourrait subsister ?
Mais le pardon se trouve auprès de toi,
Afin qu'on te craigne.
J'espère en l'Éternel, mon âme espère,
Et je m'attends à sa parole.
Mon âme compte sur le Seigneur,
Plus que les gardes ne comptent sur le matin,
Que les gardes ne comptent sur le matin.
Israël, attends-toi à l'Éternel !
Car la bienveillance est auprès de l'Éternel,
Et la libération abonde auprès de lui.
C'est lui qui libérera Israël
De toutes ses fautes.
Psaume : Psautier français n° 130 « Du fond de ma détresse », Strophes 1 à 4 [cliquer ici ]
Volonté de Dieu :
Écoutons ce que Dieu veut pour nous et nous donne la force de faire :
On t'a fait connaître, ô homme, ce qui est bien ;
Et ce que l'Éternel demande de toi,
C'est que tu pratiques le droit,
Que tu aimes la loyauté,
Et que tu marches humblement avec ton Dieu. (Michée 6:8)
Répons : Parle, parle Seigneur
Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute :
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis.
Je le suis, je veux l’être, et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.
Confession du péché
Prions ensemble :
Mon Dieu,
Il y a tant de choses
Qui ne sont pas des fautes,
Mais simplement des difficultés,
Des nœuds, des vagues,
Dans lesquelles nous nous sentons emportés
Et où nous perdons pied jusqu'à nous noyer,
Sans savoir pourquoi.
Il y a tant de choses qui arrivent
Sans que nous l'ayons cherché,
Ni voulu, ni compris
Et peu à peu voici que nous nous asphyxions
Dans le trouble, le regret,
Le remords et le noir.
Nous te prions pour tout ce qui n'est pas une faute
et qui est pourtant devenu une détresse
Et une culpabilité.
Nous t'en prions,
Viens alléger et fortifier nos vies,
Et la vie du monde entier.
Tiens-nous debout.
Amen !
(« Des nœuds, des vagues », André Dumas)
Répons : « J’aime mon Dieu, car il entend ma voix ».
J’aime mon Dieu car il entend ma voix,
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.
Annonce du pardon
Pour accueillir la grâce que Dieu renouvelle, avec les mots empruntés à l’apôtre Paul,
je vous invite à vous lever :
Ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni le présent, ni l'avenir,
Ni les puissances, ni les êtres d'en-haut, ni ceux d'en-bas, ni aucune autre créature
ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Christ-Jésus notre Seigneur.
Répons : « Combien grande est ta gloire (Ps 92).
Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais,
Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter, Seigneur, tes divines merveilles !
Confession de foi (dite de l’Oratoire)
Je crois en Dieu, le Père
tout-puissant, créateur des cieux et de la terre.
L'Éternel règne, il est Esprit. Il est Amour.
L'amour de Dieu envers nous s'est révélé en ceci :
alors que nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous.
Je crois en Jésus-Christ, notre Seigneur.
Il est venu chercher et sauver ce qui était perdu.
Il est le Chemin, la Vérité et la Vie, le même hier, aujourd'hui, éternellement.
À ceci, tous reconnaîtront que nous sommes ses disciples,
si nous avons de l'amour les uns pour les autres.
Je crois au Saint-Esprit
qui rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.
Nous avons été baptisés d'un seul Esprit pour former un seul corps.
Je crois au Royaume de Dieu,
à l'amour plus fort que la mort.
Je crois à la vie éternelle.
La victoire par laquelle le monde est vaincu, c’est notre foi.
Seigneur augmente-nous la foi.
Amen.
Répons : Grand Dieu, nous te bénissons
Grand Dieu, nous te bénissons, nous célébrons tes louanges,
Éternel, nous t’exaltons, de concert avec les anges,
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !
Doxologie
« Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, et d’éternité en éternité »
Lecture de la Bible [cliquer ici]
Évangile selon Luc, chapitre 18, versets 1 à 8 (La Colombe)
1 Jésus leur dit une parabole, pour montrer qu'il faut toujours prier et ne pas se lasser.
2 Il dit : Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et qui n'avait d'égard pour personne.
3 Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire : Fais-moi justice de mon adversaire.
4 Pendant longtemps il ne voulut pas. Mais ensuite il dit en lui-même : Bien que je ne craigne pas Dieu et que je n'aie d'égard pour personne,
5 néanmoins parce que cette veuve me cause des ennuis, je lui ferai justice, de peur que jusqu'à la fin, elle ne vienne me casser la tête.
6 Le Seigneur ajouta : Entendez ce que dit le juge inique.
7 Et Dieu ne ferait-il point justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tarderait-il à leur égard ?
8 Je vous le dis, il leur fera promptement justice. Mais, quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?
Choral n°33 / Alléluia n° 41/03 « Dieu des louanges », Strophes 1 à 3 [cliquer ici]
Prière d’illumination
Ta Parole est comme l’eau.
Rafraichis-nous à sa source,
Plonge-nous dans son courant,
Entraine-nous vers sa mer.
Ta Parole est comme le feu.
Qu’elle nous éclaire sans nous éblouir.
Qu’elle nous réchauffe sans nous brûler.
Qu’elle nous embrase sans nous dévorer.
Ta Parole est comme le ciel.
Élargis-nous en elle, pour que nous connaissions
La hauteur et la profondeur de tout ce qui est.
Ta Parole est comme la terre.
Enracine-nous-en elle,
Pour que nous éprouvions la solidité et la constance
De tout ce que tu nous donnes, exiges et promets.
Amen.
(Pasteur André Dumas)
Orgue
Prédication : Que la foi demeure !
Amis, frères et sœurs,
Qui n’a pas traversé un jour ce désert aride que l’on nomme l’injustice ?
Qui n’a pas été habité par cette impression bizarre qui laisse dans le cœur et sur la langue, le sentiment amer de l’impuissance et de la révolte ?
Qui ne s’est jamais senti écarté, délaissé, abandonné, alors qu’il recherchait ou disait la vérité et qu’il n’a pas été cru ?
Et qui n’a pas découvert, par la même occasion, cette envie sourde de rendre le mal pour le mal, ou de faire justice soi-même ?
Chacun, chacune connaît à un moment de sa vie ou un autre, l’obligation d’attendre que justice soit faite, pour une chose ou pour une autre. Et bien souvent, cette justice tardant à être faite, le découragement le saisit, si ce n’est la résignation qui l’emporte. Tant pis, je laisse tomber puisque rien ne bouge !
Alors, contre toute attente, voilà une histoire de l’Évangile particulièrement séduisante. Une parabole de Jésus qui convient bien. Une femme, veuve de surcroît, vient à bout d’un juge inique, voire cynique ! De quoi faire rêver dans notre contexte actuel.
La parabole met en scène un juge et une femme veuve qui ont des relations pour le moins tendues. Le juge ne s’intéresse pas au cas de cette femme qui lui casse les pieds, en tout cas, la tête, et la veuve insiste de toutes ses forces pour obtenir réparation. Elle veut que justice soit faite, et elle y arrive. L’histoire est encadrée par une introduction significative : « Jésus leur dit cette parabole pour montrer qu’il faut toujours prier et ne pas se lasser » et une conclusion surprenante : « Dieu fera justice à ses élus encore plus vite que le juge inique, mais la vraie question reste celle-ci : « Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
La parabole s’oriente donc autour de trois axes : la prière, la justice et la foi.
La prière : il faut toujours prier, dit l’évangéliste Luc, et de préférence sans se lasser. Mais Luc, dans un chapitre précédent (Luc 11) a déjà raconté une autre parabole, celle de l’ami inopportun, qui insiste tard dans la nuit pour que son ami lui donne du pain pour des voyageurs arrivés sans prévenir. Et il insiste tant et si bien qu’il reçoit le pain demandé. L’entêtement contenu dans la prière est récompensé.
Ici, c’est autre chose. Notre histoire va plus loin. La femme veuve demande autre chose que du pain pour ses amis. Elle demande que justice soit faite. Et elle pousse le juge dans ses retranchements, jusqu’à ce que justice soit faite. Elle veut simplement qu’il effectue son travail de juge, qu’il ne se dérobe pas à la fonction qui lui incombe. Elle l’oblige à prendre et à assumer ses responsabilités, et qu’il ne soit pas le chainon manquant pour faire advenir le royaume. Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit dans cette parabole : faire advenir le royaume. La démarche de la veuve peut agacer, déranger, mettre mal à l’aise, parce qu’elle dénonce un dysfonctionnement. Alors que si chacun remplit sa part du contrat, le dysfonctionnement disparait. Et le royaume peut advenir.
La justice : cette parabole est bien plus dérangeante qu’il n’y parait. Pour une fois, elle encourage chacun et chacune à ne rien lâcher tant que justice n’est pas faite. Elle encourage, pour ne pas dire exhorte, chacun et chacune à sortir les cadavres planqués dans le placard depuis des lustres, à enlever la poussière cachée sous le tapis, tout simplement parce qu’à force de la cacher cette poussière, on se prend les pieds dedans. Cette histoire a pour but de dénoncer toute forme d’injustice, à tous les niveaux de la société, du travail, de la famille et de l’église, surtout lorsque ces injustices sont devenues systémiques. Alors, me direz-vous, c’est une lutte sans fin, depuis la nuit des temps, tout simplement parce qu’il faut du temps pour lutter contre « la banalité du mal » selon l’expression de la philosophe Hanna Arendt. Mais si on ne lutte pas, alors, ce mal finit par nous rejoindre, nous rattraper, voire gagner sur nous, soit que nous le subissions, soit que nous le commettions. Finalement on y participe plus ou moins, à ce mal, quand nous baissons les bras devant la violence, devant les discriminations de toutes sortes, devant la pauvreté, devant le sexisme ou le racisme. Devant l’obscurantisme aussi. Au fond, la véritable tentation c’est de hausser les épaules, en signe d’impuissance ou de résignation, au lieu de hausser le ton pour dénoncer ce qui ne va pas. Et on a tort de ne pas faire entendre sa voix, quand ça ne va pas. Une petite voix qui demande inlassablement que justice soit faite, fait beaucoup plus de bruit que celui de tous ceux qui crient des horreurs, parce qu’ils ne croient en rien, ou ne craignent personne.
Et la surprise de cette parabole réside dans le fait que pendant un instant, Jésus compare le juge inique à Dieu. Si le juge inique cède à la requête de la veuve, alors, il n’y a de raison, que Dieu qui est Justice par excellence, ne rende pas justice à celui ou celle qui le demande sans se lasser. En fait, cette justice est déjà rendue, mais en même temps il ne faut pas se lasser de la demander. Cette justice est comme le royaume, « déjà là et pas encore là ». Le croyant vit dans cette tension du « déjà là et pas encore ». Jésus dira sur la croix « tout est accompli », mais pour celles et ceux qui sont au pied de cette croix, tout reste à faire, à faire advenir. Et lorsque Jésus dit en conclusion de sa parabole : « Et quand le fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? », c’est de cela dont il s’agit : y aura-t-il encore des hommes et des femmes qui auront soif de justice ? Ici dans cette histoire, la foi, c’est avoir faim et soif de justice, comme le proclamait Jésus dans les Béatitudes : « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés » (Matthieu 5). Heureux êtes-vous chaque fois que justice est faite. Ici dans cette parabole, la veuve fait entendre sa voix, et le juge inique finit par lui rendre justice.
Rendre justice, faire justice… cela prend du temps, de nombreuses années parfois. Simplement parce que les victimes ont eu leur parole confisquée, ainsi que celle des lanceurs et des lanceuses d’alerte, qui pourtant, à bien des moments, ont essayé d’avertir, d’informer, de dessiller le regard d’une société, d’une famille, voire d’une église, trop longtemps aveugle et sourde.
Et c’est ainsi que le royaume si cher au cœur du message du Christ avance d’un petit pas, d’un pas menu, certes, mais avance tout de même. Et c’est le plus important. Le royaume est déjà là tout entier dans le Dieu de Jésus-Christ, mais il reste à le faire advenir par nous, croyants imparfaits, croyants aux mains nues, que nous croyons en un Dieu, ou que nous croyons en l’être humain.
Et si par hasard, nous croyons en Dieu, alors méfions-nous de ce que nous croyons, et surtout, examinons le Dieu en qui nous croyons. Quelle est la représentation de Dieu que nous avons et que nous véhiculons ? Est-ce encore celui d’un vieillard barbu assis sur son nuage, dirigeant tout du haut de son ciel, ou est-ce l’image de Dieu qui s’est incarné en un homme, Jésus de Nazareth, venant vivre au milieu des hommes, proclamant un Dieu « AVEC » les hommes, et non pas contre les hommes ? Selon ce que nous croyons, cela change tout.
La foi : cette parabole de Jésus nous invite à faire attention à ce que la foi que nous professons ne soit pas un déni d’humanité. Le discours que nous entendons régulièrement, et peut-être plus en ce moment, nous ouvre à la vigilance de notre annonce de l’Évangile. Il semble qu’une certaine prédication chrétienne est parfois « la plus grande pourfendeuse de l’humanité » (Raphaël Picon, un Dieu insoumis, p.51).
Cette parabole parle à notre cœur, mais aussi à notre intelligence, car nous savons bien que l’injustice existe toujours.
L’injustice a toujours été de mise et il est bien difficile d’avoir le courage de lutter contre elle, parce que c’est comme un puits sans fond, que cela soit du temps de Luc ou du nôtre. Lutter contre l’injustice, au sens large du terme, c’est une manière de lutter contre le mal. Et c’est exactement ce que demande la veuve de notre parabole.
Cette parabole nous interpelle-t-elle ce matin ? Sommes-nous sensibles à l’image de cette femme, démunie, qui n’a personne pour la défendre, personne pour l’accompagner. Elle ne compte que sur elle-même et sur l’intensité, la répétition, l’obstination de sa demande : « que justice soit faite ».
Cette parabole se place du côté des victimes, des petits, des laisser pour compte, qui s’entêtent à demander que justice soit faite.
Avec quelle foi recevons-nous cette parabole ? Sommes-nous en adéquation avec le Dieu qu’annonce Jésus ? Marion Muller-Colard, théologienne, témoigne ainsi dans son commentaire de cette parabole : « Ce Dieu dont nous parle Jésus n’est pas seulement un Dieu juste, il est Justice. Justice d’ores et déjà donnée, accomplie, acquise. Alors pourquoi demander ? Parce que nous ne sommes pas encore dans le Royaume, où toutes les justices fusionneront. Parce que le règne spirituel et le règne temporel, comme le remarquait Luther, sont encore à distinguer. Parce que l’Évangile souligne sans cesse la tension entre l’espérance ancrée dans cette Justice à laquelle Jésus donne visage et le combat à mener pour la justice dans le monde ».
Les temps que sont les nôtres, sont troublés. Notre foi est éprouvée. Et c’est bien là la question que Jésus pose, à la fin de son histoire : « Mais quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? ».
Qu’est-ce que la foi ? C’est la question qui a démarré le brunch libéral hier matin, à la salle Monod, avec Béatrice Cléro-Mazire et Vincens Hubac. (*)
La parabole d’aujourd’hui nous donne une réponse parmi d’autres possibles : « La foi, ce n’est pas seulement la confiance et l’espérance, mais c’est ici un désir inassouvissable de justice. Un désir que Dieu a placé en nous, et en lequel il place sa propre espérance ». (Marion Muller-Colard, Eclats d’Evangile, p. 198).
Finalement, le plus entêté de notre histoire, c’est Dieu, à travers le personnage de la veuve. C’est Dieu qui croit en l’être humain. Encore faut-il que nous y croyions nous-mêmes.
Et si nous disons que la foi soulève les montagnes, alors, nous finirons bien par nous lever à notre tour, pour aider les autres à se relever, dans le seul but d’être des hommes et des femmes, et des enfants, aussi, debout, synonyme même, image même d’un peuple re-suscité, ressuscité, suscité à nouveau. Et permettez-moi de paraphraser Albert Schweitzer : ainsi sera insufflée une nouvelle vie, ainsi naîtront de nouvelles actions adaptées aux besoins de notre temps, et ainsi pourrons-nous contribuer à l’achèvement du monde. Ainsi deviendrons-nous des enfants du royaume de Dieu.
Que la foi demeure, que notre joie d’en vivre demeure aussi !
Amen.
Pour aller plus loin :
- Michel Cornuz, Le protestantisme et la mystique, chapitre consacré à Albert Schweitzer, (p. 101 à 121), Labor et Fides 2003
- Muller-Colard, Eclats d’Evangile, Labor et Fides 2017
- Laëtitia Atlani-Duault, Christine Lazerges, Joël Molinario, Violences systémiques dans l’Eglise catholique : apprendre des victimes, éditions Lefèvre Dalloz, les sens du droit, Clamecy 2023
A voir :
- France 2 : Série « Sambre », d’après le livre d’Alice Géraud, « Sambre », éditions Jean-Claude Lattès 2023
- (*) Vidéo du brunch libéral du samedi 18 novembre 2023 sur oratoiredulouvre.fr [cliquer ici]
Orgue
Cantique : Louange et Prière n°265 « Ne laisse pas ma foi », Strophes 1 à 3 [cliquer ici]
Annonces
Offrande Orgue
Prière d’intercession
Éternel, Dieu de la vie,
Tu n’es pas seulement juste, tu es la Justice,
Ce point de lumière où jaillit l’évidence du juste combat,
Ce lieu de courage qui ne baisse pas les bras,
Cet entêtement pugnace à désigner les devoirs et les droits.
Chez les hommes, tu suscites une soif infinie de toi
Celui ou celle qui te cherche, cherche ce lieu, cette lumière, ce combat,
Si nous crions à toi, nous crions à la justice,
Si elle tient entre tes mains, nous la portons à bout de bras.
Éternel, Dieu de la vie,
Tant que le monde criera nous attendrons de toi
Que justice soit rendue, et que justice soit faite,
Peu à peu notre soif et notre révolte feront s’effriter
Les remparts qui se dressent entre le monde et ton Royaume.
(Marion Muller-Colard, Eclats d’Evangile, p. 198-199)
Notre Père
Notre Père, qui es aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
Pardonne-nous nos offenses
Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal.
Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire,
Pour les siècles des siècles, amen.
Bénédiction
Recevons la bénédiction de la part du Seigneur :
Mon frère, ma sœur, mon ami,
Que l’Éternel te bénisse et te garde !
Que l’Éternel fasse rayonner sur toi son regard et t'accorde sa grâce !
Que l’Éternel porte sur toi son regard et te donne la paix !
Amen.
Répons : Bénis Ô Dieu nos routes
Bénis ô Dieu nos routes, nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes, tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres, j’y marche par la foi,
Même au travers des ombres, ils conduisent à toi.
Orgue
Sortie
Paroles des chants du dimanche 19 novembre 2023
Psaume : Le Psautier Français n°130 « Du fond de ma détresse », Strophes 1 à 4
Strophe 1
Si tu comptes nos fautes, |
Strophe 3
Qu’Israël sur Dieu fonde |
Choral n°33 / Alléluia n° 41/03 « Dieu des louanges », Strophes 1 à 3
Strophe 1 Strophe 2 |
Strophe 3 Martin Luther 1539 |
Cantique : Louange et Prière n°265 « Ne laisse pas ma foi », Strophes 1 à 3
Strophe 1
|
Strophe 3
|
Lecture de la Bible
Évangile selon Luc, chapitre 18, versets 1 à 8 [NBS]
La parabole du juge et de la veuve
1 Il leur disait une parabole, pour montrer qu'il faut toujours prier, sans se lasser.
2 Il dit : Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et qui n'avait d'égard pour personne.
3 Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire : « Rends-moi justice contre mon adversaire ! »
4 Pendant longtemps il ne voulut pas. Mais ensuite il se dit : « Bien que je ne craigne pas Dieu et que je n'aie d'égard pour personne,
5 néanmoins, parce que cette veuve m'importune, je vais lui rendre justice, de peur que jusqu'à la fin elle ne vienne me casser la tête. »
6 Le Seigneur ajouta : Entendez ce que dit le juge injuste.
7 Et Dieu ne ferait pas justice à ceux qu'il a choisis, alors qu'ils crient vers lui jour et nuit ? Il les ferait attendre ?
8 Je vous le dis, il leur fera justice bien vite. Mais quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?
Vidéo du culte entier
Audio
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