Le manteau de Bartimée

Marc 10:46-52

Culte du 12 novembre 2023
Prédication de Vincens Hubac

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

12 novembre 2023
626ème jour de la guerre en Ukraine

« Le manteau de Bartimée »

Culte présidé par le Pasteur Vincens Hubac
avec Aurélien Pater, organiste suppléant à l'orgue

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Prédication : Le manteau de Bartimée


Des trois récits des aveugles guéris aux portes de Jéricho, celui de Marc est le plus complet et le plus connu, peut-être parce que l’aveugle est nommé : Bartimée ou fils d’impureté. C’est une malédiction qui explique ici l’infirmité ! Mais ce court récit est remarquable pour au moins trois raisons.

La première raison, c’est l’aspect diaconal du texte. Dans les Évangiles, on suit Jésus qui laisse l’impression de ne pas supporter la misère humaine, les souffrances, les malédiction, les exclusions : infirmités, démences, deuils…Autant de situations que Jésus, corrige, sauve, se mettant ainsi au service de ce que peut être la grâce de Dieu, portée par le Christ Sauveur. La grâce est le signe de la fin des malédictions ; elle est le signe de la dignité et de la fraternité. Les gestes sauveurs sont un témoignage puissant de l’espérance qu’on peut placer en celui qui exprime son amour envers sa création et envers les humains. Le synode régional de l’église Protestante Unie, réuni en ce moment même et qui se penche cette année sur les ministères, le témoignage et l’évangélisation a bien raison de souligner l’importance du ministère diaconal qui nous concerne tous. Car chacun de nous aura besoin, un jour ou l’autre, d’une main tendue, d’une parole de vie, d’une écoute compatissante, d’une aide alimentaire. Ensuite, aimer et être aimé de Dieu implique une manière d’être, marquée par l’accueil et la compassion à l’égard des autres, et des plus malheureux en particulier.

Le deuxième point qui retient notre attention est, comme le souligne la finale de l’hymne à l’amour de la première épître aux Corinthiens : la foi et l’espérance. C’est le cri de Bartimée. Malgré son impureté, il crie sa confession de foi : « fils de David, Jésus, et pitié de moi. » Dans l’homme Jésus, Bartimée reconnaît le Messie royal, attendu du peuple, Messie aussi guérisseur. Bartimée a confiance et renverse les codes en criant et en gênant la progression du cortège qui passe. Bartimée perturbe et suscite la réaction négative des compagnons de Jésus. Qui plus est, quand Bartimée comprend qu’il est entendu, et que le mot confiance, foi, est prononcé, il jette son manteau. Il fait comme le feront les compagnons de Jésus et le peuple de Jérusalem, au moment de l’entrée de Jésus dans la ville Sainte. Bartimée préfigure les rameaux dans son geste de démonstration, d’enthousiasme et de confiance. Le geste de Bartimée est un geste d’espérance, car le manteau est la seule chose qui lui appartient et qui soit inaliénable comme le souligne la loi dans exode 21 : 24 ou bien Deutéronome, 10 : 18 et 24 : 10.

Le manteau protège des intempéries et couvre la nudité. Dans notre récit, il permet de recevoir quelques pièces et donc de survivre. Or, en se séparant de ce manteau, Bartimée rompt avec les contingences imposées par sa situation d’aveugle, d’impur. Plein de foi et d’espérance, comme allégé d’un fardeau, à l’appel de Jésus, Bartimée se relève, c’est-à-dire ressuscite, et entre dans une vie nouvelle. Il en va de cet appel comme de l’acte diaconal. En effet, qui n’a pas entendu un jour ou l’autre, dans un moment de détresse, l’appel aussi fort que silencieux et personnel de l’esprit ? Qui peut nier que l’être humain n’est pas que biologique, ni une sorte de super animal grâce a son intelligence, mais qu’il est aussi un être appelé par l’Esprit, éclairé, dynamisé par un appel qui met debout et met en marche, dans la confiance et l’espérance malgré tous les malgré du monde ?

Enfin, et c’est le troisième point, l’acte diaconal de Jésus à l’égard de tous, la foi et l’espérance de Bartimée envers le fils de David sont le signe de la grâce, de l’amour absolu de Dieu dans l’acte indépassable de Pâques. Or comme le récit se déroule à la veille de la semaine sainte, ceci est imprimé dans la rencontre entre Jésus et Bartimée.

Le cortège qui sort de Jéricho, autour de Jésus, exprime la vie et le mouvement. Bartimée, exclu, statique, assis par terre, exprime l’amour. La rencontre est marquée par l’arrêt de Jésus et le mouvement de Bartimée. Arrêté, Jésus est dans l’amour. Bartimée, appelé, est remis debout et dans la résurrection et la vie.

C’est comme si la mort de Jésus donnait vie aux morts et aux exclus.

Enfin, ils repartent, et c’est la vie qui reprend pour tous. C’est bien Pâques qui est décrit ici et signifiée la grâce qui soutient toute action christique, l’amour de Dieu pour les humains et le monde.

Puissent vivre même les fils de l’impureté, même nous !

Paroles des chants du dimanche 12 novembre 2023

Psaume : Psautier Français n° 116 « Dans ta maison je suis heureux », strophes 1, 3, 4, 7

Strophe 1
J’aime mon Dieu car il entend ma voix ;
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.

Strophe 3
Tu as sauvé mon âme du néant,
Mes yeux des pleurs, mes pas de toute chute ;
Sur cette terre où tu veux que je lutte,
Je marcherai devant toi, triomphant.

Strophe 4
Plein de pitié et rempli de douceur,
Notre Seigneur exerce la justice ;
Il ne veut pas que les humbles périssent ;
Il a donné le repos à mon cœur

Strophe 5
Que te rendrai-je, ô mon libérateur ?
J’élèverai la coupe des louanges ;
Je connaîtrai un bonheur sans mélange
A te louer parmi tes serviteurs.

Strophe 6
Ce que nous sommes a du prix à tes yeux
Et notre mort atteint ton cœur de père.
Moi, je dirai comment ta main libère
Le plus petit des serviteurs de Dieu.

Strophe 7
Je veux, Seigneur, obéir à ta voix ;
Je veux chanter plein de reconnaissance,
Dans ta maison, la grande délivrance.
Vous qui l’aimez, chantez : Alléluia !

Cantique : Louange et Prière n°315 « L’Éternel seul est ma lumière », Strophes 1, 3, 4, 6

Strophe 1
L’Éternel seul est ma lumière,
Ma délivrance et mon appui ;
Qu’aurai-je à craindre sur la terre
Puisque ma force est toute en lui ?

Strophe 3
Son bras puissant, à ma requête,
Un prompt secours me prêtera,
Et, dans le fort de la tempête,
Sur un rocher m’élèvera.

Strophe 4
Réponds-moi donc, j'attends ta grâce :
Seigneur, exauce ton enfant !
Tu me dis de chercher ta face,
Et je la cherche, ô Dieu vivant !

Strophe 6
Réponds-moi donc, j'attends ta grâce :
Seigneur, exauce ton enfant !
Tu me dis de chercher ta face,
Et je la cherche, ô Dieu vivant !

Cantique : Louange et Prière n°278 « La foi renverse devant nous », Strophes 1 à 3

Strophe 1
La foi renverse devant nous
Les plus fortes murailles.
La foi triomphe des verrous
Et gagne les batailles.
La foi nous ouvre les trésors
De la toute-puissance ;
Les plus faibles deviennent forts
Sous sa sainte influence.

Strophe 2
Que n’ont pas souffert les héros
Dont nous suivons la trace ?
Que de dangers, que de travaux,
Mais quelle sainte audace !
Jésus lui-même, notre Roi,
N’a-t-il pas sur la terre
Suivi le sentier de la foi
Jusque sur le Calvaire ?

Strophe 3
Que leur victoire et leurs combats
Enflamment notre zèle !
Croyons et courons sur leurs pas :
Notre chef nous appelle.
Quand on le suit, tout est bonheur
Et jamais les tempêtes,
Sans la volonté du Sauveur,
N’éclatent sur nos têtes.

Strophe 4
La foi, c’est l’arme du chrétien
Pour vaincre l’adversaire.
C’est la force qui le soutient
Pour gravir son calvaire.
La foi qui vit au fond du cœur
Et l’emplit d’espérance
Le rend, pour l’amour du Sauveur,
Joyeux dans la souffrance.

Lecture de la Bible

Évangile selon Marc, chapitre 10, versets 46 à 52

Ils viennent à Jéricho. Et comme il sortait de Jéricho, avec ses disciples et une foule importante, un mendiant aveugle, Bartimée, fils de Timée, était assis au bord du chemin. Il entendit que c'était Jésus le Nazaréen et se mit à crier : Fils de David, Jésus, aie compassion de moi ! Beaucoup le rabrouaient pour le faire taire ; mais il criait d'autant plus : Fils de David, aie compassion de moi ! Jésus s'arrêta et dit : Appelez-le. Ils appelèrent l'aveugle en lui disant : Courage ! Lève-toi, il t'appelle ! Il jeta son vêtement, se leva d'un bond et vint vers Jésus. Jésus lui demanda : Que veux-tu que je fasse pour toi ? – Rabbouni, lui dit l'aveugle, que je retrouve la vue ! Jésus lui dit : Va, ta foi t'a sauvé. Aussitôt il retrouva la vue et se mit à le suivre sur le chemin.

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