Le partage, une valeur toujours d’actualité

Actes 11:19-30

Culte du 17 mars 2024
Prédication de Agnès Adeline-Schaeffer

Pas de vidéo disponible, avec nos profonds regrets

Culte à l'Oratoire du Louvre

Culte de l'éducation biblique
17 mars 2024
752ème jour de la guerre en Ukraine
« Le partage, une valeur toujours d’actualité »

Culte présidé par les pasteures Agnès Adeline Schaeffer et Béatrice Cléro-Mazire
Prédication par la pasteure Agnès Adeline Schaeffer
Culte accompagné à l'orgue par David Cassan, organiste co-titulaire

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Musique : orgue

Salutation :
Frères et Sœurs, la grâce et la paix vous sont données, ici et maintenant, de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ, son Fils, notre Sauveur.
Le Seigneur nous appelle, le Seigneur nous rassemble.
Le Seigneur nous unit.
Il est présent parmi nous.

Accueil :

Bienvenue à chacune et chacun pour ce temps de culte.
Que vous veniez pour la première fois, ou que vous veniez régulièrement, soyez ici chez vous, dans cette maison où nous sommes rassemblés pour nous ouvrir à la présence de Dieu.
Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent par le biais du site internet ou celui des réseaux sociaux. Nous sommes en communion les uns avec les autres, en particulier avec celles et ceux qui traversent un temps d’épreuves et d’incertitudes, un temps de peine et de solitude.

Aujourd’hui, bienvenue aux enfants et aux jeunes de l’Éducation Biblique, bienvenue à l’équipe des monitrices qui entoure tous ces jeunes, à Béatrice qui assurera tout à l’heure le mini-culte avec les enfants, bienvenue aux parents, aux familles de tous ces enfants.
Bienvenue à David Cassan qui nous accompagne à l’orgue ce matin.

Prions ensemble :

Dieu notre Père, nous sommes rassemblés ce matin en ton nom.
Relève-nous de notre torpeur,
Réveille en nous l’urgence de ton Évangile,
Ressuscite en nous le désir de te suivre.
Que plane sur notre assemblée le souffle de ton Esprit !
Que descende sur nous la grâce de ton fils Jésus-Christ !
 
Répons : Psaume 8/1 Ton nom Seigneur est un nom magnifique
Ton nom Seigneur est un nom magnifique,
Sans fin la terre en reprend le cantique
Elle répond de toute sa beauté
A la splendeur du ciel illuminé

Louange :
Avec le psalmiste nous louons Dieu :

Éternel,
"Ta présence est comme une pluie qui tombe sur un terrain moissonné, comme des ondées qui arrosent la campagne."
Tu es promesse de vie au cœur même de l’aridité de notre vie quotidienne.
Éternel,
"Ta parole nous affranchit de l’oppression et de la violence" car dans l’assurance de ton amour "pour le pauvre qui crie et le malheureux qui n’a point d’aide", nous trouvons les mots pour te confier notre peur et notre espoir dans la promesse du Règne qui vient.  Nous puisons la force de choisir pour notre vie les chemins de la justice. Dans la certitude de ta fidélité, nous recevons l’audace de rencontrer et de témoigner.
Merci, Éternel,
Pour nos cœurs et nos yeux qui s’ouvrent sur la simplicité de tes dons et pour la joie qui nous illumine.
C’est par elles que Ton Règne s’avance parmi nous, "que tous les rois se prosterneront devant Toi et que toutes les nations Te serviront".
(D’après le Ps. 72)

Psaume : Le Psautier Français n° 72 « Revêts Seigneur de ta justice », strophes 1, 3 et 4 [cliquer ici]

Volonté de Dieu
Écoutons ce que Dieu nous donne la force de faire :

Voici le jeûne auquel je prends plaisir, dit le Seigneur,
Détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens de la servitude,
Revoie libres les opprimés, et que l’on rompe toute espèce de joug.
Partage ton pain avec celui qui a faim.
Fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile.
Si tu vois un homme nu, couvre-le.
Ne te détourne pas de ton semblable. (Ésaïe 58 : 6-8).

Répons : psaume 72/1 « Revêts, Seigneur, de ta justice »
Revêts, Seigneur, de ta justice
Le prince de la paix
Et parmi nous qu’il établisse
son royaume à jamais
En lui les plus humbles du peuple,
Trouvent un défenseur
Délivrant les fils de la veuve
Et brisant l’oppresseur

Confession du péché
Je vous invite à la prière :

Éternel, Nous voici devant toi, avec notre vie partagée,
Avec notre soif de te suivre, et nos résistances à ton appel ;
Avec notre désir d’aimer notre prochain, et nos égoïsmes,
Avec notre quête de lumière, et nos obscurités,
Avec notre foi, et avec nos peurs.
Oui, nous voici devant toi, tels que nous sommes,
Et voilà que tu nous appelles à convertir notre regard, à changer d’orientation.
A ne plus regarder notre vie selon nos critères et nos points de vue, 
mais selon les tiens.
Tu nous appelles à déposer à tes pieds nos craintes et nos lâchetés,
à nous dépouiller de toutes nos illusions et à laisser ta lumière se déposer sur nos ténèbres.
Nous voici, tels que nous sommes, avec nos doutes et nos contradictions.
Mais nous voulons te suivre, tout de même.
Accepte notre repentance, Seigneur, et enracine-nous dans la confiance.
Amen.

Répons : L&P 630 « Tel que je suis »
Tel que je suis
Bien vacillant,
En proie au doute à chaque instant,
Lutte au dehors,
Crainte en dedans,
Agneau de Dieu, je viens, je viens.

 
Déclaration du pardon 
Pour accueillir le pardon que Dieu nous donne, je vous invite à vous lever 

Ne crains pas dit l’Eternel , car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu es précieux à mes yeux et je t’aime. (Es 43/1)
Va, ta foi t’a sauvé, ton péché est pardonné. (Luc 7/48-50)
Va avec la force que tu as. (Jg 6/14)
 
Répons : Ps 47 : « Frappez dans vos mains »
Frappez dans vos mains, vous tous les humains !
A cris redoublés, peuples assemblés,
Exultez de joie, car voici le roi.
Redoutable et doux, Dieu veille sur vous,
Son bras souverain, sa puissante main
Étend à jamais son règne de paix.

Confession de foi :
Je vous propose de confesser notre foi, avec le texte de la Confession de foi de Barmen écrite en 1934, par l’église confessante protestante, opposée au régime nazi

Nous croyons que Dieu est le Père de tous les hommes, de tous les
      peuples, de toutes les races. Personne n'est exclu de son amour.
Nous sommes tous créés à son image et à sa ressemblance.
      C'est ce qui fonde la dignité et l'égalité de tous les hommes.
Dieu, le Père, a donné la terre à tous et pour tous.
      C'est ce qui fonde la solidarité.
Les biens de la création doivent affluer dans les mains de tous.
      C'est le plus sûr chemin de la paix, car la paix est le fruit de la
      justice.
Nous croyons que Jésus est le frère de tous les hommes, et
      spécialement des pauvres. C'est lui que nous voyons avoir
      faim, être nu, étranger, prisonnier ou malade.
Nous croyons que celui qui juge, humilie ou calomnie, juge,
      humilie, calomnie Jésus-Christ, car tout homme a le visage
     du Christ.
Nous croyons que Jésus-Christ, par sa vie et ses paroles,   
      nous dit qui est l'homme.
Nous avons à faire nôtres les choix qu'il a faits : faire passer
      les personnes avant les richesses, la liberté avant la
      tranquillité, la vérité avant la propre opinion, les respect des
      autres avant l'efficacité, l'amour avant la loi.  
Jésus-Christ ressuscité nous donne l'Esprit de Dieu.
Nous croyons que l'Esprit est esprit de liberté, esprit de
      tolérance, esprit de justice, esprit de paix.
Il accueille au lieu de d'exclure. Il respecte au lieu de
       condamner. Il ouvre les portes et ne les ferme jamais.
Nous croyons que son espérance est plus forte que tous les
      désespoirs. AMEN.
(Site de l’Oratoire)
 
Répons : L&P 115 : « Hosanna Hosanna »
Hosanna Hosanna
Chantons d’un cœur fidèle
Le plus grand des amours
Et la joie éternelle
Jésus le crucifié
le Roi plein de douceur
Dans son humilité
devient notre Seigneur.

 
Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, et d’éternité en éternité !
 
Lecture biblique : Actes des Apôtres chapitre 19, versets 19 à 30 [cliquer ici

(Traduction de La Colombe)
19 Ceux qui avaient été dispersés à cause de la persécution survenue après (la mort d') Étienne allèrent jusqu'en Phénicie, à Chypre et à Antioche ; ils n'annonçaient la parole à personne d'autre qu'aux Juifs. 
20 Il y eut cependant parmi eux quelques hommes de Chypre et de Cyrène, qui, venus à Antioche, parlèrent aussi aux Grecs et leur annoncèrent la bonne nouvelle du Seigneur Jésus. 
21 La main du Seigneur était avec eux, et grand fut le nombre de ceux qui crurent et se convertirent au Seigneur.
22 Le bruit en parvint aux oreilles (des membres) de l'Église de Jérusalem, et ils envoyèrent Barnabas jusqu'à Antioche. 
23 Lorsqu'il fut arrivé et qu'il vit la grâce de Dieu, il s'en réjouit et les exhorta tous à rester d'un cœur résolu attachés au Seigneur. 
24 Car c'était un homme bon, plein d'Esprit Saint et de foi. Et une foule assez nombreuse se joignit au Seigneur.
25 Barnabas partit ensuite pour Tarse, afin de chercher Saul ; 
26 et après l'avoir trouvé, il le conduisit à Antioche. Pendant une année entière, ils participèrent aux réunions de l'Église et enseignèrent une foule assez nombreuse. Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens.
27 En ces jours-là, des prophètes descendirent de Jérusalem à Antioche. 
28 L'un d'eux, du nom d'Agabus, se leva et déclara par l'Esprit qu'il y aurait une grande famine sur la terre entière. Elle eut lieu, en effet, sous Claude. 
29 Les disciples décidèrent d'envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui habitaient la Judée. 
30 C'est ce qu'ils firent : ils l'envoyèrent aux anciens par les mains de Barnabas et de Saul.

Cantique : Louange et Prière n°178 « Qu’aujourd’hui toute la terre », strophes 1, 2, 3 et 6 [cliquer ici]

Prière d’illumination :
Éternel, au moment où nous te prions, peut-être sommes-nous fatigués, découragés, désespérés.
Nous ne comprenons pas toujours ce qui nous arrive, nous perdons le sens de notre vie, les événements du monde brouillent notre communion avec toi.
C’est alors que tu nous rejoins dans notre marche. Mais nous n’arrivons pas à te reconnaître du premier coup.
Chaque fois que nous ouvrons la Bible, c’est toi qui viens à notre rencontre.
En expliquant les Écritures, c’est toi qui éclaires notre chemin.
Seigneur, nous te prions : envoie sur chacun et chacune de nous ton Esprit saint.
Si tu ne viens pas toi-même ouvrir les Écritures, 
Notre lecture sera pauvre.
Notre compréhension sera limitée.
Mais, si ton Esprit nous éclaire,
Ta Parole fera sens,
Notre marche s’orientera,
Notre chemin se précisera.
Viens Saint-Esprit, ouvrir notre cœur et notre intelligence,
A la compréhension de la Parole. Amen.

Orgue

Prédication : Le partage, une valeur toujours d’actualité

En ce jour d’éducation biblique, nous continuons d’étudier le livre des Actes, et pour notre rencontre d’aujourd’hui, l’équipe des monitrices a retenu le thème du partage, à partir d’un extrait du chapitre 11. Le livre des Actes des Apôtres relate les actes de certains apôtres, en particulier Pierre et Paul, les apôtres de référence.  Les auteurs de ce livre, que l’on pense être attribué à Luc, pour l’essentiel de ce texte, ont le souci de montrer comment s’organise s’affirme et rayonne la première église, après l’Ascension du Christ ; tout d’abord autour de la personne de Pierre, à partir d’Israël, dont Jérusalem est le cœur, puis avec Paul, à travers le monde romain tout entier, marquant ainsi le côté universel, dans le contexte de l’époque. L’autre nom du livre des Actes des Apôtres, c’est « l’évangile du Saint-Esprit ». Avant d’être arrêté et de mourir, Jésus promet à ses disciples de leur envoyer l’esprit Saint. Et c’est le jour de Pentecôte que cette promesse se réalise, selon le livre des Actes (Actes 2).  L’Esprit-Saint que reçoivent les disciples dans la chambre haute, est une force qui va les propulser au dehors, dans la ville. Cette force va les pousser en avant et les faire devenir les témoins de Jésus-Christ par l’annonce de l’Évangile.

C’est ainsi que cette aventure commence. Et Pierre, dans son premier discours devant la foule réunie à Jérusalem, proclame : « Je répandrai mon Esprit sur toute chair » (Actes 2 : 17-18) reprenant ainsi la prophétie de Joël (Joël 2 : 18-32), manifestant ainsi son accomplissement. Ceux qui demandent le baptême au nom du Seigneur Jésus reçoivent ce don par l’imposition des mains. Et l’Esprit Saint « descend » sur toute personne à l’appel de la prière, que ces personnes soient juives ou non-juives, et chacun ouvre son cœur à l’enseignement inspiré par l’Esprit. Si nous n’avons pas cela en tête, lorsque nous lisons le livre des Actes, alors, nous passons à côté de la force intérieure qui irradie chaque apôtre, et nous passons à côté de toutes les grâces, pour ne pas dire de toute la grâce, que procure le don de l’Esprit à chacun, à travers la lumière, la force, la joie, la sagesse, et aussi le discernement. L’épisode raconté au chapitre 11 (v. 19-30) se situe dans un contexte de persécutions, survenues après la lapidation d’Étienne (Actes 8).  Nous sommes à Antioche, et tout d’abord, les apôtres annoncent l’Évangile à personne d’autre qu’aux Juifs. Puis quelques-uns s’enhardissent et annoncent l’Évangile aux personnes de langue grecque. Et voilà que toutes ces personnes, juives et non-juives se tournent vers le Christ. Cette nouvelle assemblée grandit de jour en jour et c’est à Antioche que les apôtres prennent le nom de « chrétiens », disciples du Christ, en grec, mais ce nom de Christ vient de l’hébreu « Messiah » qui veut celui est qui est « oint », celui qui reçoit l’onction d’huile sur sa tête, comme une sorte de crème ou de pommade.  Alors au départ, ce terme de « chrétien » est plutôt un quolibet, une ironie, une pitrerie, que l’on pourrait traduire par « pommadés ». Ces apôtres, en particulier Barnabas et Paul prêchent l’amour du prochain, le pardon, l’accueil de Dieu pour tous, ils refusent la violence et annoncent un royaume d’amour. Et l’on se moque d’eux. Et de cette moquerie, ils vont en faire une appellation assumée, qui est toujours d’actualité aujourd’hui.

Et c’est là que le récit bascule dans quelque chose d’autre. Voilà qu’un disciple, nommé Agabus, prophétise sous l’action du Saint-Esprit, qu’une grande famine allait survenir. Et cela advient sous le règne de l’empereur Claude. La famine est un fléau récurrent dans la Bible. On se souvient de la famine en Israël au temps de Joseph et ses frères, famine qui les pousse à demander asile en Égypte. On pense encore à la famine qui obligea Noémie, la belle-mère de Ruth, à fuir Bethléem et à trouver refuge au pays de Moab. Le nom d’Agabus veut dire « sauterelle », qui rappelle d’autres fléaux bien connus du livre de l’Exode, comme les dix plaies d’Égypte. La mission de ce disciple est contenue dans son prénom : prophétiser le fléau de la famine. Et les versets qui ont retenu notre attention pour notre rencontre d’aujourd’hui sont ceux-ci : « les disciples décidèrent d’envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui habitaient la Judée. C’est ce qu’ils firent. Ils l’envoyèrent aux anciens par l’intermédiaire de Barnabé et de Paul ».
Une catastrophe arrive dans une autre région que la leur. Sensibles à cette détresse, les disciples s’organisent, et mettent en place un partage de leurs biens, pour secourir les personnes en danger de mourir de faim. Le mot en grec qui est employé pour « secours », est en fait le mot « service », διάκονος diaconia, qui a donné le terme de diaconie, ou d’une façon plus actuelle, « entraide ». Qu’est-ce que l’entraide ou la diaconie aujourd’hui, sinon toujours ce même acte de secours, par le partage ? Et de quel partage s’agit-il ? De partage des biens. Partage des denrées, partage de vêtements, mais aussi partage de paroles de soutien et d’encouragement, partage aussi certainement de la Parole, de l’Évangile, pour toutes ces personnes qui devaient se sentir abandonnées de Dieu.

Partager. Ce mot en français est à double-entrée. Il contient à la fois la division et la réunion. Il peut se comprendre ainsi : comme couper quelque chose en plusieurs éléments, et le distribuer. Couper un gâteau en plusieurs parts, par exemple, et en donner une à chacun.  Avoir un sachet de bonbons et en donner un à chacun. Chacun reçoit sa part. On dit aussi que l’on partage la même joie ou le même chagrin, on dit alors que l’on prend part à cette joie ou à ce chagrin. Le partage a longtemps appartenu au registre des héritages, avec l’idée d’un calcul, en vue d’une distribution, avec un tiers, qui supervise, à savoir le notaire ou le banquier, afin que l’opération soit équitable. Ne dit-on pas aussi partager les bénéfices d’une entreprise ? Et les bénéfices ici sont à entendre dans le sens de revenus, de dividendes, ou de profit, selon une organisation très pointue.

Mais on peut entendre aussi le mot « bénéfices » dans le sens étymologique de ce terme, à savoir les bienfaits. Littéralement, bienfait veut dire : « faire du bien ». Alors les bénéfices relèvent de tout ce qui fait du bien. Partager les bénéfices ne repose pas que sur une distribution de monnaies « sonnantes et trébuchantes », mais également sur un partage d’autres valeurs qui font aussi du bien, telles que l’attention, l’écoute, le soutien, l’encouragement, la protection, la présence, l’amitié.  Voici ce qu’écrit Dominique Lecourt, philosophe mais aussi président du Comité d’éthique de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) : « Partager une joie, c’est transcender la vision d’une humanité divisée, fragmentée ; d’une humanité constituée d’individus atomisés jouant chacun pour soi sa partie ou son rôle sur la scène du théâtre social. Comme l’a montré en son temps Spinoza, partager c’est alors l’un par l’autre, dans cette union affective autant que rationnelle, amplifier le sentiment d’une commune humanité. »  Le partage peut donc amplifier le sentiment d’une commune humanité. il me semble que nous devrions le marquer en lettres capitales un peu partout sur les frontons de nos institutions, tant laïques que religieuses. Parce que partager n’est pas si inné que cela, même au travers des textes bibliques.

Tout au long des textes prophétiques, on s’aperçoit que Dieu ne cesse de rappeler à son peuple le sens du partage, par le soin porté aux plus petits., aux plus déshérités. Dieu, par l’intermédiaire des prophètes, rappelle sans cesse la solidarité auprès des plus démunis. Pourtant, la société hébraïque est bien organisée. Il y a tout un système de solidarités pour qu’il n’y ait pas de pauvres. Et pourtant il y en a, comme l’indique le terme employé à travers les textes : ne pas négliger la veuve et l’orphelin. Prendre soin des veuves. Ne pas exploiter ni maltraiter les veuves, les orphelins et les immigrés. Ces injonctions parsèment les livres d’Ésaïe, de Jérémie et des autres prophètes. Les veuves, comme les orphelins et les immigrés dans la Bible symbolisent les situations d’inégalité et d’injustice. C’est pour cela que l’accent est mis dans de nombreux textes sur le partage, afin que personne ne souffre. Mais ce n’est pas si simple. Partager ne coule pas de source. On le voit bien dans les réactions du jeune enfant qui n’a aucune envie de partager ses jouets, surtout avec quelqu’un qu’il ne connaît pas. Il faut tant et tant de temps d’apprentissage pour ne plus craindre de partager. Tant de temps pour apprendre et comprendre que partager avec autrui est le premier critère du bonheur, comme l’écrit Frédéric Lenoir dans son livre « Le miracle Spinoza ». C’est peut-être pour cela que les chrétiens, toutes confessions confondues, ont développé la « pensée sociale de l’Eglise », largement inspirée par toutes les situations de partage prônées et vécues dans le Nouveau Testament, en particulier avec les Actes des Apôtres, qui enseignent la mise en commun des bien afin que personne ne soit lésé.

Mais, me direz-vous, il y aura toujours des profiteurs de régimes qui vont s’en mettre plein les poches. D’où un étrange sentiment qui nous habite, et l’on se découvre « partagé ». Être partagé…au sens passif, c’est être animé de sentiments contraires, c’est être écartelé, divisé de l’intérieur, ce qui n’a rien à voir avec la division de quelque chose en vue de le donner. Non ici, être divisé, c’est prendre conscience de nos contradictions. Je voudrais bien partager, mais je n’y arrive pas, quelque chose me retient. Peut-être la peur de manquer, tout simplement.

C’est vrai qu’il y a une notion de dépouillement, en lien avec la notion de partage. Un dépouillement est pourtant nécessaire, si nous voulons que cessent les inégalités. De nombreuses analyses économiques révèlent que les inégalités se sont creusées dans notre pays, pendant la pandémie. Il est donc impératif de trouver de nouvelles solidarités. Et cela commence par partager, simplement, en fonction des ressources de chacun. Les chrétiens le savent, puisqu’ils sont nourris de la Parole, à commencer par le témoignage des Apôtres, qui sont passés aux actes. Et puisque ce texte s’adresse à nous aujourd’hui, rassemblés dans ce temple, c’est à nous de nous en saisir et de l’actualiser dans le contexte qui est le nôtre. Le partage, sous toutes ses formes, matérielle, amicale, spirituelle, était, est et restera une valeur humaine incomparable puisqu’elle nous met en relation l’un avec l’autre, les uns avec les autres.  « Le partage peut donc amplifier le sentiment d’une commune humanité ». Devenir toujours plus humain, ne serait-ce pas le plus sûr chemin de rencontrer Dieu, puisque chaque être humain est créé à son image ? 

Amen.

Pour aller plus loin :

Orgue

Cantique : Louange et Prière n°222 : Que la moisson du monde est grande, strophes 1, 2 et 3 [cliquer ici]

Annonces

Offrande 
Nous allons maintenant recueillir votre offrande. Que chacun donne ce qu’il a décidé en son cœur, sans regrets, ni contrainte. L’offrande recueillie aujourd’hui est destinée à la vie de l’Église. C’est aussi de cette manière que notre église rend témoignage.

Orgue

Prière
Éternel,
Comme tout le monde
j’aime retrouver celles et ceux qui sont comme moi,
qui me ressemblent,
mes amis, ma famille…
C’est plus facile de leur parler et de partager avec eux.
Mais toi tu ouvres mes yeux
Tu me dis ; regarde aussi les autres, aime-les !
Partage avec eux
Même quand ils te semblent loin
Ensemble vous êtes mes enfants.
Alors, Éternel, je découvre que c’est beau de rencontrer et de partager
avec celles et ceux qui ne sont pas comme moi,
qui vivent autrement,
qui parlent un autre langage,
qui voient et connaissent d’autres choses que moi.
Alors je découvre que j’ai de la joie à donner ma part
Autant qu’à recevoir la part de celle ou de celui qui me donne.
Éternel,
Merci de nous ouvrir les yeux
et de nous inviter toujours à nous accueillir, à partager
nos richesses
nos différences
toutes belles.
(d’après une prière dans « l’Église en Actes »)

Prière d’intercession : ...

Et nous rassemblons nos prières dans celle que Jésus a enseignée à ses disciples :

Notre Père
Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ;
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent
le règne, la puissance et la gloire,
aux siècles des siècles. Amen.

Exhortation 

Recevons l’exhortation et la bénédiction de la part du Seigneur :

Ne te détourne pas de ton semblable…
Alors ta lumière apparaîtra comme l’aurore,
Et ta guérison germera promptement.
La gloire de l’Éternel t’accompagnera.
Tu appelleras et le Seigneur répondra.
Tu crieras et il dira : « Me voici ».
(Ésaïe 58:10-11)

Bénédiction


Sœurs, Frères, Amis, 
Que l’Éternel fasse rayonner l’habit de lumière,
Qu’il a posé sur chacun et chacune d’entre nous
Qu’il nous garde dans son amour
Qu’il nous bénisse et nous conduise à la vie éternelle
Amen - Alléluia

Répons : Ps 138/1 Que tout mon cœur soit dans mon chant
Que tout mon cœur soit dans mon chant,
Qu’il soit brûlant de tes louanges,
Je te rends grâces en ta maison
Je loue ton nom devant les anges.
Tu es venu pour exalter
La renommée de ta parole,
J’adore ta fidélité
Et ta bonté qui me console. 

Orgue
Sortie
 

Paroles des chants du Culte du 17 mars 2024

Psaume : Le Psautier français n° 72 « Revêts, Seigneur de ta justice », strophes 1, 3, 4.

1 - Revêts, Seigneur, de ta justice
Le Prince de la paix
Et parmi nous qu’il établisse
Son royaume à jamais.
En lui, les plus humbles du peuple
Trouvent un défenseur,
Délivrant les fils de la veuve
Et brisant l’oppresseur.

2 - Qu’il règne sur toute la terre,
Sur tous les océans,
Tant que le soleil les éclaire
Jusqu’à la fin des temps.
Des sommets qu’il fasse descendre
La paix et la bonté,
Sur les coteaux qu’il vienne étendre
Le droit et l’équité.

3 - Comme l’ondée il renouvelle,
Il reverdit nos prés.
Il donne au droit vigueur nouvelle ;
Le monde en est paré.
Dans son royaume sans frontières
Les grands s‘inclineront ;
Et tous les peuples qu’il libère
En paix le serviront.

4 - Il est l’appui dans leur détresse
Des plus abandonnés.
Sa main guérit, son bras redresse
Le faible méprisé.
Il vient sauver dans son épreuve
L’esprit du malheureux ;
Plus que le sien, le sang du pauvre
A du prix à ses yeux.

Cantique : Louange et Prière n°178 « Qu’aujourd’hui toute la terre », Strophes 1, 2, 3, 6.

1 - Qu’aujourd’hui toute la terre
S’égaye au nom du Seigneur.
Qu’à Dieu monte sa prière
Par Jésus, le Rédempteur.

2 - Qu’aujourd’hui son Évangile
En tous lieux soit publié.
Qu’à porter son joug facile
Tout pécheur soit convié.

3 - Qu’aujourd’hui, remplis de joie,
En écoutant son appel,
Bien des cœurs trouvent la voie
Qui va de la terre au ciel.

6 - Qu’aujourd’hui la paix descende,
Seigneur, sur tous tes enfants
Et que partout l’on entende
Leurs hymnes reconnaissants.

Cantique : Louange et Prière n°222 « Que la moisson du monde », Strophes 1 à 3

1 - Que la moisson du monde est grande !
Suscite, ô Dieu, des moissonneurs.
Que ton esprit sur eux descende ;
Bénis partout tes serviteurs,
Et que ton règle glorieux,
S'étende ainsi sous tous les cieux !

2 - Revêts de force leur faiblesse,
Et ceins leurs reins de vérité
Qu'un zèle ardent toujours les presse !

Remplis leur cœur de charité.
Et que ton règle glorieux,
S'étende ainsi sous tous les cieux !

 3 - Hâte ce jour, ô notre Père,
Cet heureux jour qui doit venir,
Où devant toi, sur notre terre,
Tous les genoux devront fléchir,
Où toute langue, à ton honneur,
Dira que Christ est le Seigneur.

Paroles des répons des cultes d'éducation biblique

Après la salutation
Ton nom, Seigneur (Psaume 8, str. 1)

Ton nom, Seigneur, est un nom magnifique,
Sans fin la terre en reprend le cantique ;
Elle répond de toute sa beauté
A la splendeur du ciel illuminé.

Après la volonté de Dieu
Revêts, Seigneur, de ta justice (Psaume 72, str. 1)

Revêts, Seigneur, de ta justice
Le Prince de la paix
Et parmi nous qu'il établisse
Son royaume à jamais.
En lui, les plus humbles du peuple
Trouvent un défenseur,
Délivrant les fils de la veuve
Et brisant l'oppresseur.

Après la prière de repentance
Tel que je suis (L&P n°630)

Tel que je suis bien vacillant
En proie au doute à chaque instant,
Lutte au dehors, crainte au dedans,
Agneau de Dieu, je viens, je viens !

Après l’annonce de la grâce
Frappez dans vos mains (Psaume 47, str. 1)

Frappez dans vos mains, Vous, tous les humains !
A cris redoublés, Peuples assemblés,
Exultez de joie Car voici le roi.
Redoutable et doux, Dieu veille sur vous ;
Son bras souverain, Sa puissante main,
Étend à jamais Son règne de paix.

Après la confession de foi
Hosanna, hosanna ! (Arc-en-Ciel 441/3)

Hosanna, hosanna !
Chantons d'un cœur fidèle
Le plus grand des amours
Et la joie éternelle !
Jésus le crucifié,
Le roi plein de douceur,
Dans son humilité
Devient notre Seigneur.

Après la bénédiction 
Que tout mon cœur (Psaume 138, str.1)

Que tout mon cœur soit dans mon chant,
Qu'il soit brûlant de tes louanges !
Je te rends grâce en ta maison,
Je loue ton nom devant les anges.
Tu es venu pour exalter
La renommée de ta parole.
J'adore ta fidélité 
Et ta bonté qui me console.

Lecture de la Bible

Livre des Actes des Apôtres, chapitre 11, versets 19 à 30 [NBS]

L'Eglise d'Antioche

19 Ceux qui avaient été dispersés à cause de la détresse survenue au sujet d'Etienne passèrent donc en Phénicie, à Chypre et à Antioche ; ils ne disaient la Parole à personne d'autre qu'aux Juifs. 
20 Il y eut cependant parmi eux quelques hommes de Chypre et de Cyrène qui, venus à Antioche, parlèrent aussi aux gens de langue grecque et leur annoncèrent la bonne nouvelle du Seigneur Jésus. 21 La main du Seigneur était avec eux, et un grand nombre de gens devinrent croyants et se tournèrent vers le Seigneur.
22 La nouvelle parvint aux oreilles de l'Eglise de Jérusalem, et on envoya Barnabé, en lui demandant de passer à Antioche. 
23 A son arrivée, lorsqu'il vit la grâce de Dieu, il se réjouit, et il les encouragea tous à rester attachés au Seigneur d'un cœur résolu. 
24 Car c'était un homme bon, plein d'Esprit saint et de foi. Et une foule importante se joignit au Seigneur.
25 Il partit ensuite chercher Saul à Tarse. 
26 Après l'avoir trouvé, il le conduisit à Antioche. Pendant une année entière, ils participèrent aux rassemblements de l'Eglise et instruisirent une foule importante. Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens.

Un geste d'entraide

27 En ces jours-là, des prophètes descendirent de Jérusalem à Antioche. 
28 L'un d'eux, nommé Agabos, se leva et annonça par l'Esprit qu'il y aurait une grande famine sur toute la terre habitée. Elle eut lieu, en effet, sous Claude. 
29 Les disciples décidèrent d'envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui habitaient la Judée. 
30 C'est ce qu'ils firent : ils l'envoyèrent aux anciens par l'entremise de Barnabé et de Saul.

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