Culte des Rameaux 2024
Marc 11:1-11
Culte du 24 mars 2024
Prédication de Agnès Adeline-Schaeffer
Vidéo de la partie centrale du culte
Culte à l'Oratoire du Louvre
Culte des Rameaux
24 mars 2024
759ème jour de la guerre en Ukraine
« Laissez entrer le Roi de Gloire »
Culte présidé par la pasteure Agnès Adeline Schaeffer
Prédication par la pasteure Agnès Adeline Schaeffer
Culte accompagné à l'orgue par David Cassan, organiste co-titulaire
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Orgue
Salutation
Amis, sœurs et frères,
La grâce et la paix vous sont données de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ, son fils, notre frère.
Nous avons la ferme assurance, que rien ne peut nous séparer de l’amour que Dieu nous a manifesté en Jésus-Christ. (Romains 8:38).
Accueil
Bienvenue à l’Oratoire du Louvre, pour ce culte des Rameaux.
Bienvenue à celles et ceux qui, peut-être, franchissent le seuil de ce temple pour la première fois.
Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent par le biais d’internet ou des réseaux sociaux.
Que nous soyons proches ou lointains, nous sommes dans l’incertitude du lendemain, nous sommes dans l’inquiétude provoquée par les soucis du monde et d’autres soucis quotidiens récurrents.
Cependant, ce culte est ce moment privilégié où nous sommes unis par le même Esprit. C’est lui qui nous guide sur les chemins de la fraternité, malgré l’humanité déchirée, et nous procure la paix intérieure dont nous avons besoin pour rester à la fois confiants, lucides et toujours dans le discernement.
Le culte qui nous réunit est accompagné ce matin par David Cassan, à l’orgue, Puissions-nous vivre ce moment, l’esprit au repos et le cœur apaisé.
Prière
Seigneur, tu es le port tranquille de tous ceux que les flots de la vie agitent ;
Tu donnes l'espérance à ceux qui désespèrent ; tu es le salut des malades,
le soutien des éprouvés, le guide des aveugles ;
tu es l'appui des épuisés...
Que j'obtienne le repos avec ceux qui mettent leur confiance en toi. Amen.
[Sévère de Thrace vers 304 ap. JC]
Répons : Seigneur que tous s’unissent
Seigneur que tous s’unissent
Pour chanter ton amour.
Ton soleil de justice
Se lève sur nos jours.
Le Fils de Dieu est homme,
Avec nous désormais,
C’est sa vie qu’il nous donne,
Et nous marchons en paix.
Louange
Louons l’Éternel !
Portes, élevez vos linteaux !
Élevez-vous, portes éternelles !
Laissez entrer le roi de gloire !
Trop basses ! Trop étroites les portes de Jérusalem !
Pour l’entrée de ce roi glorieux, il les faudrait plus hautes !
Pour celui qui vient, il les faudrait plus larges !
Portes, élevez vos linteaux !
Élevez-vous, portes éternelles !
Laissez entrer le roi de gloire !
Mais, ne serait-ce pas l’expression de mon désir de me ranger sous une loi, sous une puissance ?
Désir qu’il triomphe, et qu’avec lui, je triomphe, moi aussi, dans une Église qui a besoin de grandeur et de majesté pour vivre ?
Portes, élevez vos linteaux !
Élevez-vous, portes éternelles !
Laissez entrer le roi de gloire !
Le voici ! Il vient…Il vient…sur un âne !
En fait, la porte est déjà trop large ! Et trop haute !
Pour le serviteur qui va laver les pieds de ses disciples
Et mourir sur la croix.
Nous te saluons, du plus profond de notre cœur !
Béni sois-tu, toi qui viens au nom du Seigneur !
Béni sois-tu, toi, messager vivant de la paix !
Cette paix, ta paix, donne-nous de l’accueillir,
d’en vivre et d’en témoigner là où nous sommes !
Que nous soyons avec toi, par toi, des artisans de paix, malgré les épines qui sans cesse menacent de l’étouffer, en nous et autour de nous.
C’est à toi que nous confions notre monde d’enfants et d’adultes assoiffés de paix et de vie. Amen.
[d’après un texte du pasteur Michel Wagner]
Psaume : Psautier Français n°95 « Réjouissons-nous au Seigneur » , versets 1 à 4 [cliquer ici]
Volonté de Dieu :
Écoutons la volonté de Dieu, avec ce texte du prophète Zacharie :
Tressaille d’allégresse, fille de Sion !
Pousse des acclamations, fille de Jérusalem !
Voici que ton roi s’avance vers toi ;
il est juste et victorieux,
humble, monté sur un âne
– sur un ânon tout jeune.
Il supprimera d’Ephraïm le char de guerre
et de Jérusalem, le char de combat.
Il brisera l’arc de guerre
et il proclamera la paix pour les nations.
Sa domination s’étendra d’une mer à l’autre
et du Fleuve jusqu’aux extrémités du pays.
[Zacharie 9 : 9 et 10]
Répons : Dieu d’amour tu fais connaître
Dieu d’amour tu fais connaître
Au plus humble tes secrets,
Et pour lui tu es un maître,
Qui te plais à l’enseigner :
Ta Parole est son appui,
Le bonheur son héritage,
Et ses enfants comme lui
Auront la terre en partage.
Confession du péché
Éternel,
Ils sont devant nous, les temps de la violence, de la guerre et les temps du silence ;
La grande nuit du deuil, le point de solitude où convergent tous nos chemins de croix.
Nous t’en prions,
Donne-nous chaque jour la lumière de ton visage
Pour qu’elle irradie encore à l’heure de ton absence ;
Éternel, tu ne contournes pas le réel,
Au contraire, tu prends les vents de face,
Tu épouses charnellement la condition humaine.
Tu connais nos déserts, l’aridité et la mort,
Et tu connais aussi le chemin d’un Royaume,
Qui transcende nos misères ;
Éternel, nous t’en prions :
Donne-nous d’en goûter dès à présent la permanence,
Pour métamorphoser nos vies en particules d’éternité. Amen.
[d’après une prière de Marion Muller-Colard]
Répons : Seigneur reçois, Seigneur pardonne
Seigneur reçois, Seigneur pardonne
Notre misère et nos péchés ;
Et ce pardon que tu nous donnes,
Enseigne-nous à le donner.
O mon Seigneur, mon Dieu, mon Roi,
Aie pitié, aie pitié de moi.
Annonce du pardon
Pour recevoir le pardon que le Seigneur nous accorde, je vous invite à vous lever :
Dieu nous aime aussi avec nos limites et nos défauts.
Il nous accepte tels que nous sommes.
Il a rejoint notre humanité en Jésus-Christ pour lui donner une vie nouvelle.
Que son pardon et sa miséricorde nous relèvent et nous fasse vivre. Amen.
Répons : Louez Dieu pour sa grâce
Louez Dieu pour sa grâce,
Célébrez son amour,
Qui jamais ne se lasse,
Qui demeure à toujours.
Que tous les rachetés,
Les hommes qu’il fait vivre,
S’unissent pour chanter
L’amour qui les délivre.
Confession de foi
Je vous propose de vous unir à ce texte de ma consœur Béatrice Cléro-Mazire :
Je crois en Dieu sans pouvoir le définir,
il est la transcendance qui donne une autre dimension à ma vie.
je ne connais pas son nom,
je n’ai de lui aucune image
mais toujours dans ma vie il est là,
comme une lumière qui éclaire mon chemin,
un vis à vis dans la solitude des jours.
je crois que si ma foi vacille, il croit en moi sans se désespérer et c’est mon espérance.
Je crois en Jésus et je crois qu’il est le Christ
Dieu s’est révélé à lui et l’a pris pour fils
Il a cru en l’amour de Dieu et a aimé son prochain inconditionnellement
Il a été fidèle jusqu’au bout, loyal jusqu’à en mourir
son exemple me conduit,
Jésus est pour moi un maître de sagesse
sa résurrection a lieu chaque fois que nous marchons dans ses pas.
Je crois en l’Esprit Saint,
Et je ressens son action entre les hommes
qui veulent faire advenir le royaume de Dieu
Il nous réunit dans la communion fraternelle,
il me reprend quand je m’égare
et il éclaire les ténèbres de ma vie
j’ai confiance en son souffle, il m’a tant de fois sauvée.
Je crois en l’homme, quand il transforme le monde
pour le rendre plus juste, plus beau et habitable pour tous.
Je crois que nous faisons ce que nous pouvons
même si ce n’est pas assez
et j’ose croire que la foi, l’espérance et l’amour
président à l’action de beaucoup sur cette terre.
Je crois qu’il me faut ressusciter chaque jour de ma vie.
[Pasteure Béatrice Cléro-Mazire]
Répons : Célébrez Dieu rendez-lui grâce
Célébrez Dieu rendez-lui grâce,
car éternel est son amour.
Inclinez-vous devant sa face,
car éternel est son amour.
Avec ardeur que tous s’accordent,
Pour discerner de jour en jour,
Les dons de sa miséricorde,
Car éternel est son amour !
Doxologie : Gloire à Dieu, dans les cieux et sur la terre et d’éternité en éternité
Lecture biblique : Marc 11 : 1 à 11 (TOB)
1 Lorsqu’ils approchent de Jérusalem, près de Bethphagé et de Béthanie, vers le mont des Oliviers, Jésus envoie deux de ses disciples
2 et leur dit : « Allez au village qui est devant vous : dès que vous y entrerez, vous trouverez un ânon attaché que personne n’a encore monté. Détachez-le et amenez-le.
3 Et si quelqu’un vous dit : “Pourquoi faites-vous cela ?” répondez : “Le Seigneur en a besoin et il le renvoie ici tout de suite.” »
4 Ils sont partis et ont trouvé un ânon attaché dehors près d’une porte, dans la rue. Ils le détachent.
5 Quelques-uns de ceux qui se trouvaient là leur dirent : « Qu’avez-vous à détacher cet ânon ? »
6 Eux leur répondirent comme Jésus l’avait dit et on les laissa faire.
7 Ils amènent l’ânon à Jésus ; ils mettent sur lui leurs vêtements et Jésus s’assit dessus.
8 Beaucoup de gens étendirent leurs vêtements sur la route et d’autres des feuillages qu’ils coupaient dans la campagne.
9 Ceux qui marchaient devant et ceux qui suivaient criaient : « Hosanna ! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient !
10 Béni soit le règne qui vient, le règne de David notre père ! Hosanna au plus haut des cieux ! »
11 Et il entra à Jérusalem dans le temple. Après avoir tout regardé autour de lui, comme c’était déjà le soir, il sortit pour se rendre à Béthanie avec les Douze.
Cantique : Louange et Prière n°117 « Ton peuple heureux et frémissant », strophes 1, 2 et 3 [Cliquer ici]
Prière d'illumination
Éternel, Dieu de notre vie,
Comment entendre ta Parole, alors que nous sommes bousculés par l’actualité internationale,
et qu’en nous, monte l’inquiétude sourde devant les images de nos écrans ?
Comment vivre ce qui, en ta Parole, résonne en harmonie avec nos cœurs ?
Comment accueillir ce qui, en elle, est en dissonance avec nos habitudes ?
Nous voulons en tous cas discerner ta présence ce matin,
reconnaître nos limites et nos manquements,
et, d’entrée, te dire notre confiance,
car tu es celui qui nous éveille, celui qui nous relève, celui qui nous met en route,
celui qui nous accompagne sur le chemin, aussi difficile soit-il.
C’est toi que nous cherchons, Éternel, Dieu de la vie, en écoutant ta Parole.
Qu’elle soit féconde et qu’elle ne retourne pas à toi
sans avoir fait germer et grandir en nous le désir de vivre à ta suite. Amen.
[D’après une prière du pasteur Gabriel Monnet].
Orgue
Prédication : Laissez entrer le Roi de Gloire !
L’évangéliste Marc nous offre un récit de l’entrée de Jésus à Jérusalem bien orchestré. Tout y est : les préparatifs, minutieusement décrits, avec cet ânon sur lequel personne n’est jamais monté, l’entrée dans le temple de Jérusalem, certainement sur le parvis et non pas à l’intérieur, ni même dans le chœur, dont l’accès n’était réservé qu’aux prêtres, et une petite phrase de conclusion précisant que Jésus retourne à Béthanie.
Trois noms de lieux sont énoncés. Bethphagé, Béthanie et le Mont des Oliviers, les lieux centraux dans le drame qui va se jouer. Trois lieux géographiques qui ont leur importance : Béthanie, c’est l’endroit de l’amitié et du ressourcement, avec Marthe et Marie ; c’est l’endroit où dans l’Évangile de Jean, Jésus ressuscite Lazare. Béthanie c’est aussi le lieu de l’onction de Jésus par cette femme anonyme dans les évangiles de Matthieu, Marc et Luc, et prénommée Marie, sœur de Lazare, dans l’Évangile de Jean, qui va répandre un parfum de grand prix sur les pieds, ou sur la tête de Jésus, suivant les récits, symbolisant déjà son ensevelissement futur. Béthanie, littéralement, la maison des pauvres, est aussi l’endroit où Jésus annonce à ses disciples, que justement, ils auront toujours des pauvres parmi eux, mais que lui, Jésus, ils ne l’auront pas toujours.
Le mont des Oliviers est l’endroit où Jésus se retire pour avoir un dernier entretien avec ses disciples, pour veiller et prier, juste après avoir partagé le repas de la Pâque. Ils chantent des psaumes. Jésus prie son Père d’éloigner de lui la coupe de douleurs, mais il s’en remet totalement à la volonté du Père. C’est aussi l’endroit où Jésus est arrêté. Avec la mention de Bethphagé, qui veut dire « la maison des figues », comme anticipation, quelques versets plus loin, du figuier maudit qui est une métaphore du Temple. Dans les autres chapitres de l’Evangile de Marc, Jésus était sans cesse en mouvement, entre la maison, la synagogue, la barque, les champs, les chemins mais maintenant, tout se resserre, entre Jérusalem, Béthanie et le Temple. Et justement, après son entrée dans Jérusalem et avant de retourner à Béthanie, Jésus regarde tout autour de lui. Il regarde la ville, il regarde les hommes et les femmes qui y sont, avec ce regard profond et pénétrant qui laisse supposer qu’il sait tout de chacun jusqu’au plus profond de lui-même. Il sait tout du mauvais de l’être humain, comme du meilleur, bien mieux que l’être humain ne le sait lui-même.
En même temps, en regardant profondément, tout ce qui l’entoure, Jésus ne juge pas mais il se donne. Par ce regard, il donne sa bénédiction, sur toutes et tous. Il n’ignore pas de quoi les jours suivants seront faits pour lui. Livré, condamné à mort, crucifié, il sera offert à tous, les bras étendus sur une croix, grands ouverts sur la multitude, afin que personne ne soit privé ou exclu du don qu’il fait de lui-même. Personne ne le sait encore, personne ne veut le savoir d’ailleurs, mais lui, le sait.
Malgré son corps éclaté, écartelé sur la croix, sa vie donnée pour tous et pour chacun, c’est l’amour de Dieu pour tous et pour chacun, c’est sa bénédiction, sur nous tous et sur chacun. J’ai écrit cela, en pensant au tableau de Dali : le Christ de St Jean de la Croix, (1951), surplombant le monde, symbolisé par le lac et la barque, les bras étendus parallèles à la croix, en signe de bénédiction sur le monde avec un corps sans clous ni blessures. Chacun pourra le recevoir, le moment venu, comme une bénédiction dans sa propre vie. La scène des préparatifs de l’entrée annonce celle des préparatifs du dernier repas. C’est maintenant le temps de l’accomplissement.
« Laissez entrer le roi de gloire » chantait déjà le psalmiste ! Mais le psalmiste ne savait pas qui serait exactement ce roi de gloire. Alors, comment cette entrée va-t-elle se faire ? Jésus indique à deux de ses disciples ce qu’ils doivent faire, ce qu’ils doivent dire, d’abord se procurer un âne. Ici c’est immédiatement un ânon. Il mentionne aussi l’objection qui ne manquera pas lorsqu’ils le prendront. Les disciples trouvent toutes les choses comme Jésus le leur a indiqué. Ainsi, l’évangéliste Marc suggère-t-il que Jésus sait vers quoi il va, et il ne reculera, conformément aux trois annonces de la Passion qui précèdent. (8:31 ; 9:31 ; 10:32-34). « Le Seigneur en a besoin » ! C’est le mot de passe, pour signifier cet accomplissement en marche. « Laissez entrer le roi de gloire » ! Si les propriétaires consentent à donner l’ânon, c’est non seulement parce que « le Seigneur en a besoin » mais aussi et surtout pour un autre accomplissement, suggéré dans l’évangile de Marc, mais cité explicitement dans l’évangile de Matthieu : la prophétie de Zacharie, (Za 9:9 ) : « Dites à la fille de Sion: Voici, ton roi vient à toi, Plein de douceur, et monté sur un âne, Sur un ânon, le petit d'une ânesse ».
Il s’agit d’une prophétie ancienne, celle de Zacharie à l’époque d’Alexandre le Grand. Le contexte n’est pas le même. Les campagnes militaires d’Alexandre n’ont rien à voir avec la mission de Jésus, mais en son temps, Zacharie prophétise la venue de quelqu’un qui fera régner la paix et rétablira la justice, selon le cœur de Dieu. Cette personne ne viendra pas au temps d’Alexandre. Il faudra attendre plusieurs générations avant qu’elle ne se réalise avec Jésus, entrant à Jérusalem. L’expression « Seigneur » employée deux fois, l’une à propos de l’âne, et l’autre pendant les acclamations, est un titre christologique. Ainsi, l’évangéliste Marc montrer qu’en Jésus, c’est Dieu lui-même qui marche et entre à Jérusalem. « Laisser entrer le roi de gloire ! » Mais qui est-il ? Qui est ce roi ? Quelle est cette gloire ?
Jésus ne possède rien. Il a besoin d’un ânon emprunté à quelqu’un d’autre. Quelques jours plus tard, Jésus empruntera une salle pour le repas de la Pâque. Ces deux détails sont là pour illustrer la pauvreté de ce roi qui entre à Jérusalem. Et pourtant, Jésus est accueilli comme un roi. Ou plutôt comme le Sauveur, ainsi que l’indique ce petit mot « Hosanna », transcrit de l’hébreu « Hôshîa ‘nna » qui est une invocation à Dieu pour qu’il garde et sauve les pèlerins, montant au Temple de Jérusalem. Ici, cette acclamation s’adresse à l’envoyé de Dieu. Sauve-nous ! crie la foule. Elle voit en lui le Sauveur. Et elle a raison.
« Laissez entrer le roi de gloire ! » La gloire de Jésus, la vocation de Jésus de Nazareth, c’est d’être l’incarnation de l’amour de Dieu pour nous tous, c’est de nous attirer, ou de nous tirer à Dieu, de nous amener à lui, afin que l’éloignement entre Dieu et nous soit comblé. L’éloignement entre Dieu et nous n’est dû qu’à nous-mêmes, ou alors, aux « règles religieuses » qui ont toujours une bonne raison de rejeter, d’exclure. Jésus ne disait-il pas à Zachée, le juif, collecteur d’impôts : « Je suis venu chercher et sauver ce qui était perdu.
(Luc 19:10). L’important c’est d’être trouvé, et même d’être retrouvé, afin d’être accueilli, et même dans certains cas, d’être recueilli. C’est ce que Jésus vient faire à Jérusalem. Avec ses disciples, et aujourd’hui, avec nous, il vient jusqu’à cette ville, qui fait autorité, la ville de toutes les références, où la Loi de Moïse est reconnue et suivie. A Jérusalem, hier comme aujourd’hui, on sait ce qui est bien ou mal, juste ou injuste, pur ou impur.
C’est à Jérusalem qu’au temps de Jésus, siège le Sanhédrin, le conseil supérieur religieux, « l’assemblée suprême des juifs qui avaient le droit de décision en matière civile et religieuse » (définition du glossaire de la Bible). Jésus vient au cœur de la foi juive, mais aussi au cœur de la domination romaine. Jusqu’à présent, Jésus était ailleurs dans le pays, loin de la capitale. Maintenant il est au cœur du monde. De tous les mondes. Au milieu du bon et du mauvais, rassemblés.
Accueillir Jésus, c’est accueillir le salut. C’est accueillir la bénédiction de Jésus par la foule. Cet accueil est toujours d’actualité. Aujourd’hui, il vient rencontrer notre foi et celle de nos contemporains, d’abord grosse comme une graine de moutarde. Si nous choisissons de mettre le Dieu de Jésus-Christ dans notre vie et notre foi, alors nous serons poussés à notre tour dans nos retranchements et il nous faudra supporter les gestes de Jésus qui dérangent, venant renverser nos tables de marchandage, nos tables de compromissions et de querelles. Il viendra aussi nous poser la question sur lui : et vous aujourd’hui, qui dites-vous que je suis ? Les questions de Jésus seront alors radicales et nous ne pourrons pas les éviter. Nos réponses seront hasardeuses, hésitantes, peu fiables, tant qu’elles n’auront pas fait l’objet d’une véritable conversion. Et cette conversion est celle-ci : consentir à être autrement, et à aimer autrement. Être et aimer en vérité. Selon la vérité du Christ. L’amour de Dieu pour les hommes a été déterminé de toute éternité. La Bible nous dit que Dieu nous a tout donné, y compris la possibilité de se détourner de lui, de le rejeter, de le renier. Mais il a donné aussi cette possibilité de l’aimer, et surtout d’être aimés par lui, en premier, et ainsi, d’être « sauvés », par l’amour que les hommes sauront lui porter, en le donnant aux autres. Dieu s’en remet aux hommes, de génération en génération. Et à partir de Jésus, il nous demande de transmettre cet amour par toutes les formes, et en bénissant à notre tour.
Certes, c’est Jésus qui a l’initiative de nous sauver. On peut l’accepter ou non. On peut y consentir ou non. Nos vies sont si contradictoires et sinueuses, parfois. Nous sommes tellement influençables par d’autres tentations. Il y a le cercle vicieux de la haine, de la violence, de la rancune, de la détestation : C’est la spirale du mal, du mauvais, de la violence, de la vengeance à perpétuité, du malheur qui peut s’amplifier jusqu’à l’extrême, comme l’Histoire ne manque pas de nous le faire connaître pour le passé ; c’est l’histoire du monde dans lequel nous sommes aujourd’hui.
Mais il existe aussi le cercle vertueux comme celui dont Jésus a l’initiative. Je viens vers toi, je te regarde, et je te vois encore mieux que tu ne te vois toi-même. Tu n’es pas réduit à ce que tu penses ou à ce que tu fais. Tu portes en toi quelque chose de plus grand que toi. Tu te découvres aimé et tu peux aimer à ton tour. C’est ce que Jésus inscrit dans le cœur de ceux et celles qui le voient entrer à Jérusalem. C’est à nous d’en continuer cette inscription dans le cœur des hommes, à commencer par le nôtre. C’est cela qui nous sauve. L’entrée de Jésus à Jérusalem me sauve de moi-même. « Laissez entrer le roi de gloire ! »
Mais, pour être « sauvés », en l’occurrence par Jésus, il faut se trouver et se reconnaître dans la situation d’être perdu. Et ce n’est pas aussi simple que cela. Car nous sommes plutôt dans la tendance d’être sûr de nous. Nous aussi, nous avons des normes dont nous sommes sûrs, nous avons des lois que nous respectons la plupart du temps, nous pensons que nous en savons assez, pour ne pas avoir de leçons à recevoir, en tout cas, pas d’un plus petit que nous, pas de quelqu’un de différent de nous. Nous pensons que nous pouvons nous suffire à nous-mêmes. Nous avons du mal à être bousculés, bouleversés dans nos façons d’agir et même de croire. Nous nous complaisons la plupart du temps dans un certain immobilisme, nous n’aimons pas à être déplacés malgré nous.
Mais si à notre tour, nous accueillons Jésus, à Jérusalem, ou dans notre vie, c’est la même chose. Alors nous sommes bénis par cette entrée de Jésus à Jérusalem, malgré ce que nous sommes, ou mieux encore, avec ce que nous sommes.
A notre tour, nous jetons nos vêtements et des branches partout pour lui ouvrir la route. Nous devons le faire, même, ne serait-ce pour retrouver la modestie de notre vie, autrement dit, prendre la juste mesure de notre vie. Si la grâce de Dieu est pour tous, et donc pour moi et qui me sauve, alors je reconnais aussi que cette grâce me donne la possibilité, l’ouverture d’accepter qu’un autre, un que je réprouve, un parmi ceux que je condamne d’habitude, soit sauvé aussi par ce même amour. Et bien sûr, cela m’ouvre à quelque chose que je n’avais prévu de moi-même : le désir de bénir même celui que je n’approuve pas. La bénédiction de Dieu pour moi, à travers le Christ, me renvoie au fait que je puisse moi aussi être capable de bénir. Et c’est là que je découvre ma véritable humanité. Avons-nous ce sentiment d’être porté par la bénédiction de Jésus, et par conséquent, par la bénédiction de Dieu dans nos vies ?
Peut-être avons-nous envie de répondre « non ». Et pourtant, c’est cela la foi. La foi, c’est le sentiment d’être porté par la bénédiction de Dieu. C’est ce que nous disons, lorsque nous disons « je crois ».
Bien sûr, il ne s’agit pas de croire que l’on est parfait, ni même que nous sommes « les élus ». Il s’agit au contraire de comprendre qu’on pourrait être détesté, haï, maudit, persécuté même par certains, selon les Béatitudes (Matthieu 5) …. et qu’avec tout cela, nous pourrions nous sentir perdus.
Mais il y a un acte gratuit, de la part de quelqu’un qui se donne, il y a là un acte libre et le don d’une vie, qui vient dans ma vie à moi, comme Jésus entrant à Jérusalem, et qui vient me relever, me sortir de la boue, il y a une parole qui me murmure à l’oreille, comme à la vôtre : tu es une nouvelle créature.
Jésus en entrant à Jérusalem vient insuffler une nouvelle vie, en moi, en chacun de nous, il nous aide à respirer profondément pour chanter avec la foule : « Hosanna dans les cieux très hauts ».
Alors, mon frère, ma sœur, mon ami, toi aussi tu peux laisser entrer le roi de gloire dans ta vie, car il vient, il est là non pour être servi pour te servir et t’aimer tel que tu es. Amen.
Orgue
Cantique : choral 33 / Alléluia n°41-03 « Dieu des louanges sois béni », strophes 1, 2 et 3 [cliquer ici]
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Offrande
Orgue
Prière d’intercession
Éternel, Dieu de la vie,
C’est par ta grâce que nous pouvons accomplir les œuvres que tu as préparées pour nous.
A travers l’histoire de notre monde, tu t’es montré secourable et tu as répondu aux cris de détresse de ton peuple malgré ses égarements loin de toi !
Rends-nous attentifs à notre tour à la misère des peuples qui périssent lors des guerres, des attentats, des catastrophes naturelles, qui souffrent de la famine, des bombardements, des camps de réfugiés, de la famine, des emprisonnements arbitraires.
Rends-nous conscients de la faculté et du privilège que nous avons de ne pas avoir à supporter ces maux, et d’avoir la capacité de témoigner de ta présence, auprès de celles et ceux qui souffrent.
C’est par l’intermédiaire de notre personne que ta grâce peut faire de chaque être humain secouru un nouveau partenaire et nous avancerons ensemble vers cet horizon commun : ton règne.
[d’après une prière du Pasteur Jacques Gradt]
Nous te prions en nous remettant nous-mêmes en ton amour, pour rester présents et solidaires dans ce monde, pour ne pas nous résigner, parce que nous voulons résister au pouvoir de la force, et ne pas faiblir devant ce qu’il y a à faire et devant ce qui surviendra.
Nous te prions parce que nous ne voulons pas nous laisser dominer par un esprit de peur ou d’indifférence, mais parce que nous voulons être animés de ton Esprit de fraternité et de partage.
Souffle en nous ce dont nous avons besoin de courage pour rester des amis, des frères et des sœurs, des vivants, et être ainsi, pour tous, des témoins de ton amour sans condition.
[d’après une prière de la Pasteure Dominique Hernandez].
Et nous rassemblons notre prière dans celle que Jésus a enseignée à ses disciples :
Notre Père
Qui es aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite, sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
Pardonne-nous nos offenses
Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal.
Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire,
Pour les siècles des siècles,
Amen.
Exhortation
Amis, frères et sœurs, voici l’exhortation et la bénédiction de la part du Seigneur, pour chacun et chacune de nous, avec les mots de l’apôtre Paul dans la lettre aux Philippiens (4 : 6-7) :
Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces.
Bénédiction
Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées, en Jésus-Christ. Amen.
Répons : Bénis, ô Dieu, nos routes
Bénis, ô Dieu, nos routes,
Nous les suivrons heureux
Car toi qui nous écoutes,
Tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres,
J’y marche par la foi,
Même au travers des ombres
Ils conduisent à toi.
Orgue
Sortie
Paroles des chants du Culte du 24 mars 2024
Dimanche des Rameaux
Psaume : Le Psautier français n° 95 « Réjouissons-nous au Seigneur », strophes 1 à 4.
[Pour écouter, cliquer ici]
Strophe 1 Lui seul est grand, lui seul est Dieu. |
Strophe 3 Strophe 4 |
Cantique : Louange et Prière n°117 « Ton peuple heureux et frémissant », Strophes 1 à 3.
Strophe 1 Ton peuple heureux et frémissant Strophe 2 Amis d'un jour, enfants pieux, |
Strophe 3 Nous le chantons à notre tour, |
Choral n°33 = Alleluia n°41-03 « Dieu des louanges sois béni », Strophes 1 à 3
Strophe 1 Strophe 2 |
Strophe 3 Martin Luther 1539 |
Paroles des répons du temps de la Passion
Après la salutation
Répons : « Seigneur que tous s'unissent »
(Alléluia n°31/20 ou Arc en Ciel n°303, str.1).
Seigneur que tous s'unissent
Pour chanter ton amour.
Ton soleil de justice
Se lève sur nos jours.
Le fils de Dieu est homme,
Avec nous désormais.
C'est sa vie qu'il nous donne
Et nous marchons en paix.
Après la volonté de Dieu
Répons : « Dieu d'amour tu fais connaître » (Psaume 25, str.4)
Dieu d’amour, tu fais connaître
Au plus humble tes secrets ;
Et pour lui tu es un maître
Qui te plais à l’enseigner ;
Ta parole est son appui,
Le bonheur son héritage ;
Et ses enfants comme lui
Auront la terre en partage.
(Alléluia n°43/04 ou Arc-en- Ciel n°407, strophe 1)
Seigneur, reçois ; Seigneur, pardonne
Notre misère et nos péchés
Et ce pardon que tu nous donnes,
Enseigne-nous à le donner.
O mon Seigneur, mon Dieu, mon roi,
Aie pitié, aie pitié de moi.
Après l’annonce de la grâce
Répons « Louez Dieu pour sa grâce » (Psaume 107, str.8)
Louez Dieu pour sa grâce, Célébrez son amour
Qui jamais ne se lasse, Qui demeure à toujours.
Que tous les rachetés, Les hommes qu’il fait vivre,
S’unissent pour chanter L‘amour qui les délivre.
Après la confession de foi
Répons : « Célébrez Dieu, rendez-lui grâce » (Psaume 118, str.1)
Célébrez Dieu, rendez-lui grâce,
Car éternel est son amour.
Inclinez-vous devant sa face,
Car éternel est son amour.
Avec ardeur que tous s’accordent
Pour discerner de jour en jour
Les dons de sa miséricorde,
Car éternel est son amour.
Après la bénédiction Répons : « Confie à Dieu ta route » (L&P n°309, str.5)
Bénis ô Dieu nos routes, nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes, tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres, j’y marche par la foi,
Même au travers des ombres, ils conduisent à toi.
Lecture de la Bible
Évangile selon Marc, chapitre 11, versets 1 à 11 [NBS]
L'entrée de Jésus à Jérusalem
1 Alors qu'ils approchent de Jérusalem, vers Bethphagé et Béthanie, près du mont des Oliviers, il envoie deux de ses disciples
2 en leur disant : Allez au village qui est devant vous ; sitôt que vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme ne s'est encore assis ; détachez-le et amenez-le.
3 Si quelqu'un vous dit : « Pourquoi faites-vous cela ? », répondez : « Le Seigneur en a besoin ; il le renverra ici tout de suite. »
4 Ils s'en allèrent et trouvèrent un ânon attaché dehors, près d'une porte, dans la rue ; ils le détachent.
5 Quelques-uns de ceux qui étaient là se mirent à leur dire : Qu'est-ce que vous faites ? Pourquoi détachez-vous l'ânon ?
6 Ils leur répondirent comme Jésus l'avait dit, et on les laissa aller.
7 Ils amènent à Jésus l'ânon, sur lequel ils lancent leurs vêtements ; il s'assit dessus.
8 Beaucoup de gens étendirent leurs vêtements sur le chemin, et d'autres des rameaux qu'ils avaient coupés dans la campagne.
9 Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient criaient : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
10 Béni soit le règne qui vient, le règne de David, notre père ! Hosanna dans les lieux très hauts !
11 Il entra à Jérusalem, dans le temple. Quand il eut tout regardé, comme il était déjà tard, il sortit vers Béthanie avec les Douze.
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