L'apparition aux 11 et un envoi en mission

Culte du 21 avril 2024

Provisoirement : culte entier

Culte à l'Oratoire du Louvre

dimanche 21 avril 2024
787ème jour de la guerre en Ukraine
« L'apparition aux 11 et un envoi en mission »

Culte présidé par la pasteure Agnès Adeline-Schaeffer
Culte accompagné à l'orgue par Sarah Kim, organiste co-titulaire

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Orgue

Salutation
Mon frère, ma sœur, mon ami·e.
Toi qui es venu·e ce matin, dans ce temple, prendre le temps d’écouter la Parole de Dieu, renouveler tes forces physiques et spirituelles, par le chant, la prière, rencontrer ton prochain au milieu de ton activité familiale ou de ton travail, sois sans crainte !
Le Seigneur est là, il t’appelle, il t’invite à l’écouter et à le recevoir ici et maintenant.
La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père, et de Jésus-Christ son Fils, notre Sauveur et notre frère.
 
Accueil :
Bienvenue à chacun, chacune pour ce temps de culte, que vous soyez paroissiens fidèles ou que vous soyez là peut-être pour la première fois.
Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent par le site internet ou par les réseaux sociaux. Nous sommes en communion les uns avec les autres.
Bienvenue et merci à Sarah Kim, qui nous accompagne à l’orgue ce matin.
Aujourd’hui, nous aurions dû accueillir le pasteur Bruno Gaudelet, pour le culte et la présentation de son livre. Mais il a eu un empêchement. Alors, ma consœur Béatrice Cléro-Mazire assure le culte ce matin au temple des Batignolles et c’est moi qui suis avec vous ce matin. Nous retrouverons le pasteur Gaudelet à une date ultérieure au mois de juin.
Nous sommes en communion en particulier avec celles et ceux qui traversent un temps d’épreuves, un temps de remise en question, un temps de solitude, un temps de deuil.
Que chacun de vous se sente ici chez lui dans cette maison de prières.

Prière
Prions ensemble :

Père, tu es là, au milieu de nous.
C’est Toi qui nous offres ce temps de culte,
Pour accueillir une Parole
Qui féconde notre existence.
Ce temps de culte, tu nous le donnes
Pour partager avec des frères et des sœurs
Notre adoration et notre prière.
Amen et merci.

Répons : « O Seigneur ta fidélité » (Ps. 36, str. 1).
O Seigneur ta fidélité
remplit les cieux et ta bonté
Dépasse toute cime.
Ta justice est pareille aux monts
Tes jugements sont plus profonds,
Que le plus grand abîme.
De la puissance du néant
Tu veux sauver tous les vivants,
Toute chair, toute race,
Les hommes se rassembleront,
Autour de toi, ils trouveront,
Leur paix devant ta face.

Louange
Louons Dieu avec les mots du psaume 23 :
 
1 Psaume de David.
   L'Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien.
2 Il me fait reposer dans de verts pâturages,
   Il me dirige près des eaux paisibles.
3 Il restaure mon âme,
   Il me conduit dans les sentiers de la justice,
   A cause de son nom.
4 Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort,
   Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi :
   Ta houlette et ton bâton, voilà mon réconfort.
5 Tu dresses devant moi une table,
   En face de mes adversaires ;
   Tu oins d'huile ma tête,
   Et ma coupe déborde ;
6 Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront
   Tous les jours de ma vie,
   Et je reviendrai dans la maison de l'Éternel
   Pour la durée de mes jours.

Je vous invite à poursuivre notre louange en prenant le chant du 

Psaume : Le Psautier Français n° 77B « L’âme de douleur atteinte », strophes 1, 2 et 4 [cliquer ici]
 
Volonté de Dieu
Dans les heures qui ont précédé sa passion, Jésus a donné ce commandement nouveau à ses disciples : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Nul n’a d’amour plus grand que celui qui se dessaisit de sa vie pour ceux qu’il aime. Ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres. (Jean 15/9) 
 
Répons : Proclame ta Parole
Proclame ta Parole, lumière pour nos vies,
Rassemble tous tes membres, en un seul corps unis,
Et fais de tous les hommes, tes instruments de paix,
Pour restaurer le monde, selon ta volonté.
 

Confession du péché
Prions ensemble :

Éternel,
Pour te louer, nous n’avons pas assez de reconnaissance,
Pour te demander pardon, nous n’avons pas assez d’humilité,
Pour te confesser, nous n’avons pas assez de foi,
Pour te remettre nos vies, nous n’avons pas assez confiance en toi.
Éternel, nous te prions.

Sans rien avoir, mais en attendant tout de toi.
Nous te demandons de venir régner sur notre monde,
De te manifester parmi les hommes,
De prendre ta place dans notre vie.

Éternel,
Nous sommes des enfants blessés et fragiles.
Apprends-nous à vivre ta grâce.
Nous sommes des enfants violents et coléreux.
Apprends-nous à vivre le service.
Nous sommes tes enfants.
Apprends-nous à vivre ensemble, avec Toi.
AMEN.   
[Céline Rohmer]

Répons : « Mon Rédempteur est vivant » (L&P n°149 ou Arc-en-Ciel n°475, str.1)
Mon Rédempteur est vivant,
C’est en lui seul que j’espère,
La mort le tenait gisant
Dans l‘étreinte de la terre ;
Mais Dieu reste le plus fort,
Jésus a vaincu la mort.

Annonce du pardon : 
Pour accueillir le pardon que Dieu nous donne, je vous invite à vous lever
 
Peut-être avons-nous le sentiment que Dieu est loin,
Et pourtant le prophète Ésaïe nous rappelle que
notre nom est gravé dans la paume de sa main.
 
Quels que soient nos égarements,
Quelles que soient nos fautes ou nos chutes,
Notre nom est gravé dans la paume de sa main.

Quels que soient les fossés, les barrières, ou les murs
Que nous mettions entre Dieu et nous,
Notre nom est gravé dans la paume de sa main.

Au-delà de nos fautes et de nos ténèbres,
Notre nom est gravé dans la paume de sa main.
Mon frère, ma sœur,
Tu es aimé de Dieu. Amen.

Chantons à Dieu notre reconnaissance !
 
Répons : « Mon Rédempteur est vivant » (L&P n°149 ou Arc-en-Ciel n°475, str.2)
Je ne craindrai désormais
Aucun pouvoir de ce monde
Car tu nous donnes la paix
Où toute autre paix se fonde,
Garde-nous dans ta clarté,
Ô Jésus ressuscité.

Confession de foi :
Je vous propose de vous unir à cette confession de foi, extraite d’un témoignage qui a été dit ici, il y a quelques années, dans ce temple par une jeune femme, Ameline qui avait demandé le baptême :

J’ai choisi de croire en un Dieu tel qu’il est présenté dans l’Évangile.
En un Dieu qui n’appelle pas seulement l’élan irrépressible de l’affect, un amour que l’on ressent de tout son cœur, mais en un Dieu qui fait appel à la totalité de mon être, à mon âme, à ma force et mon intelligence.
C’est grâce à cela que je peux dire que j’ai choisi rationnellement d’entrer dans l’irrationnel, que c’est ma raison, celle-là même qui m’a fait m’interroger sur le monde qui m’entoure, qui m’a permis d’accepter ce projet d’amour qui dépasse mes simples attributs et qui pourtant exige tout de moi.
J’ai choisi d’entrer dans cet abandon d’amour et d’y consacrer ma force chaque jour. Car quelle force faut-il en effet pour répondre à l'exigence et la condition d’un tel amour : aimer son prochain comme soi-même ?
Je n’ai jamais dû faire preuve d'un effort si grand que lorsque j’ai dû intégrer au plus profond de mon cœur, qu’autrui quel que soit la forme qu’il puisse prendre ou les actes qu’il puisse commettre était lui aussi un enfant de Dieu, que la personne en face de moi faisait l’objet d’un amour incommensurablement plus grand que toute la rancœur, voire toute la haine que je ne pourrais jamais lui vouer.
Cette exigence que je porte à mon prochain, il est lui-même en position de la porter.
C’est ainsi que je comprends le projet de Dieu et que j’affirme ma volonté d’y participer par mon baptême : porter en moi une exigence d’amour de sorte que je dois la supposer présente dans mon prochain, ce qui me pousse à agir de la manière la plus juste possible. C’est cette même exigence qui est pour moi au fondement de l’incitation chrétienne à répondre à un acte de haine par un acte d’amour…

 Car je ne peux choisir qui est ce prochain que je dois aimer : face au mépris qu’il peut me porter, je dois faire preuve de toute mon intelligence pour comprendre la raison d’un tel sentiment, de toute ma force pour ne pas me laisser entraîner sur la pente haineuse, de tout mon cœur pour proposer une solution d’amour et de toute mon âme pour ne pas me décourager en chemin.

Cette exigence a de quoi donner le vertige car elle n’est pas qu’une pétition de principe, elle oblige à agir.
En tant que nouvelle baptisée, il me faut désormais, comme Jean (le Baptiste) le fut avant, « la voix de celui qui crie dans le désert », il me faut porter ce message d’amour et que celui-ci transparaisse dans chaque acte de vie, dans chaque parole et ce même dans les situations les plus désespérées voire les plus absurdes. Me faire baptiser, c’est accepter l’idée que désormais, il ne me faudra jamais plus cesser de crier, qu’il me faudra être la plus bruyante, la plus tonitruante possible quitte à parfois déranger et bousculer. Aujourd’hui, je m’engage raisonnablement à poursuivre un idéal qui s’appuie sur une force d’amour qui dépasse toute raison.
[Ameline G., Oratoire du Louvre le 20 juin 2021]

Répons : Dans ma vie de chaque jour
Dans ma vie de chaque jour,
je partagerai ta gloire,
Je vivrai dans ton amour
le bonheur de ta victoire.
Et dans ton éternité,
nous chanterons ta beauté.


Doxologie : Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, d’éternité en éternité !

Lecture biblique :
Évangile selon Matthieu, chapitre 28, versets 16 à 20 (traduction TOB)
[voir aussi ICI pour la traduction NBS]

16 Quant aux onze disciples, ils se rendirent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. 
17 Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais ils eurent des doutes. 
18 Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. 
19 Allez donc : de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, 
20 leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. »

Cantique : Louange et Prière n°216 « Seigneur que ton règne adorable », strophes 1, 2 et 3 [cliquer ici]
 
Prière d'illumination :
Éternel, Dieu de la vie,
Ouvre mon esprit à l’intelligence de ta Parole,
Et que mon cœur demeure brûlant tandis que tu me parles.
Comme la pluie féconde la terre,
Et fait germer la semence,
Que ta Parole accomplisse sa mission, au cœur de mon existence,
Qua ta volonté féconde ma vie,
Que ton amour lui permette de porter des fruits,
Et quelques soient les chemins sur lesquels j’avance,
Qu’il me reste toujours un moment pour te dire ma gratitude,
Par mes mots comme par mon chant. Amen. (Agnès Adeline).
 
Orgue

Prédication : L'apparition aux 11 et un envoi en mission

Amis, frères et sœurs,
Depuis trois dimanches, nous continuons notre cheminement avec les récits des différentes apparitions de Jésus ressuscité. La première avait été celle de l’Évangile de Marc, avec ce texte final qui semble insister sur le baptême comme seule possibilité de faire du croyant un chrétien, puis la deuxième étape était l’apparition de Jésus aux onze, dans l’Évangile de Luc, où le repas partagé devient le lieu de reconnaissance du Ressuscité. Notre troisième étape nous ramène en Galilée, selon la parole de Jésus aux femmes, pour le moment seuls témoins privilégiés de Jésus ressuscité : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée, c’est là qu’ils me verront ».  (Matthieu 28:10).
Le récit que nous venons d’entendre est court et direct. Les onze rencontrent à leur tour le Ressuscité, ce qui a déjà été précisé dans les autres évangiles (Marc et Luc). On ne nous dit rien sur l’apparence physique de Jésus. Est-ce que ses vêtements sont blancs ? Est-ce qu’il y a une lumière spéciale qui l’entoure ?  Le récit est d’une sobriété désarmante. Quand les disciples voient Jésus, ils se prosternent. Autrement dit, ils s’agenouillent, ils s’inclinent, ils s’abaissent devant lui. C’est une impulsion très forte, qui exprime leur considération et leur respect. Apparemment, les disciples reconnaissent en Jésus une autorité sans réserve. Et pourtant, nous dit le texte, ils eurent des doutes. Ici, c’est la bonne traduction du texte grec : « Tous eurent des doutes ». Mais dans d’autres traductions, nous pouvons trouver : « quelques-uns eurent » ou « certains eurent » des doutes. Comme si c’était en quelque sorte, irrecevable, voire impossible, que tous les disciples aient des doutes. C’est d’ailleurs ce qui leur sera reproché par Jésus, dans l’Évangile de Marc, justement d’avoir des doutes. Au fond, que ce soit certains, ou même la totalité, ils ont quelque chose de rassurant, je trouve, ces disciples, en ce sens qu’ils rejoignent la plupart d’entre nous, voire la totalité d’entre nous, lorsque nous entendons ce récit. Nous sommes plongés de la même façon qu’eux dans le doute ou le scepticisme. L’événement de la résurrection de Jésus ne s’impose aucunement comme une évidence. Il faut parfois toute une vie pour comprendre ce que cela signifie. Comme s’il y avait une résistance, qui nous empêche d’y adhérer à fond.
Ces tous derniers versets de l’Évangile de Matthieu arrivent comme une sorte de conclusion, venant clôturer la période terrestre de Jésus. A partir de maintenant, ce n’est plus le même type de relation qui va se mettre en place entre Jésus et ses disciples et cela se manifeste ici par le fait que le Ressuscité envoie ses disciples en mission. Les disciples sont en train de vivre leurs derniers moments avec Jésus, lui qui ne s’est pas encore soustrait à leurs regards.  D’ailleurs, dans l’Évangile de Matthieu, il n’y a pas à proprement parler de récit de l’Ascension, juste un envoi des disciples en mission. Si on ne sait rien du physique de Jésus dans ce récit, on peut imaginer, en tout cas je l’imagine ainsi, que c’est tout de même un Jésus glorieux qui parle à ses disciples, image suggérée par ces mots : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre ». Et ce Jésus, investi de cette autorité, rappelle un passage d’un autre livre de la Bible, le livre du prophète Daniel. Ce prophète avait eu une vision, décrite de cette façon : « Au fils de l’homme fut donné empire, honneur et royaume, et tous les peuples, nations et langues l’adorèrent » (Daniel 7:14). Sans doute, Matthieu l’évangéliste reconnaît qu’il y a l’accomplissement de cette prophétie dans cette présence spécifique de Jésus. En tout cas, c’est de cette façon qu’il l’exprime, étant donné qu’il s’adresse à une communauté juive. Et pour Matthieu, il est important que tout ce qui a été annoncé dans le premier Testament, voit son accomplissement en la personne de Jésus de Nazareth, qui est un Messie inattendu mais possible.
Jésus envoie ses disciples en mission avec ces mots surprenants : « Allez ! De toutes les nations, faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à garder tout je vous ai prescrit ». Ce texte résonne pour certains d’entre nous comme quelque chose qui nous est familier. En effet, ce sont ces versets qui sont cités, chaque fois qu’un baptême est célébré dans l’Église. C’est le texte de référence sur lequel nous nous appuyons pour justifier le baptême, baptême que l’on peut demander à tout âge.
Jésus envoie donc ses disciples en mission, et cette mission est démesurée. C’est un défi impossible à relever au premier abord. Ne sommes-nous pas devant une certaine passation de pouvoir ? Jésus dit : « Tout pouvoir m’a été donné…mais c’est vous qui allez partir vers les nations, c’est vous qui allez baptiser ! C’est vous qui allez enseigner !
Cette formule « Père, Fils et Saint-Esprit » est quelque chose de curieux, à cette place dans l’Évangile. C’est la première fois qu’elle est mentionnée aussi explicitement. Alors cette formule porte un nom, qui n’existe pas en tant que telle dans la Bible !  Mais qui a été inventée pour exprimer ce qu’elle voulait dire. Il s’agit de la Trinité. Être baptisé « au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit » témoigne d’une pratique religieuse qui était déjà en place, par l’Église primitive, au moment de la rédaction de cet Évangile. Ailleurs, dans les actes des apôtres, par exemple, les croyants sont baptisés au nom de Jésus-Christ, (Actes 2:38). Le baptême semble bien être la porte d’entrée pour devenir chrétien, comme dans l’Évangile de Marc. En tout cas c’est bien la mission de baptiser que les disciples reçoivent. Et qu’est-ce que baptiser sinon de faire entrer une personne dans une relation personnelle avec Dieu, présent de trois façons, à la fois distinctes et complémentaires : Dieu présent à l’origine du monde, (Père), Dieu présent dans la rencontre avec le prochain, (Fils), Dieu présent dans le souffle (Esprit). 
Cette formule est suivie d’une exhortation : apprendre, à ceux qui sont baptisés, à garder tout ce que Jésus a prescrit ou enseigné.
En quelques mots, nous avons le concentré de la mission des disciples : le baptême et l’enseignement. Autrement dit : le sacrement et la prédication de la Parole qui sont en quelque sorte les deux piliers qui tiennent l’équilibre de la célébration chrétienne. Rien de plus, rien de moins. Et c’est quelque chose que nous pratiquons toujours aujourd’hui, avec des nuances propres à chaque personne qui demande le baptême, exprimées par une confession de foi, ou un texte d’engagement à la manière d’Ameline, dont nous avons entendu le texte tout à l’heure.
Jésus laisse une mission, à la fois simple et immense.  Et nous pouvons sentir une sorte de tension, à cet instant. Si Jésus envoie ses disciples en mission, c’est que lui, d’une certaine façon, se retire. Jésus est en train de leur faire comprendre qu’il ne sera plus avec eux physiquement. C’est pourquoi il ajoute : « Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps ».
Oui, c’est à vous d’y aller, mais vous n’êtes pas seuls !
Les disciples ne savent pas encore qu’ils se retrouvent face à eux-mêmes. Il n’y a aucune formule magique dans ce passage, tel que l’évangéliste Matthieu nous le transmet.  Jésus dit simplement à ses disciples qu’ils ont l’essentiel pour continuer : sa présence invisible.
C’est donc aux disciples d’écrire la suite de l’histoire, pour qu’elle ne tombe pas aux oubliettes. C’est à eux de prendre le relais du message de Jésus, de ses actes, de sa vie, de ses guérisons, de ses miracles, de son témoignage.  C’est à eux de dire aux autres ce qu’ils ont reçu de lui, ce qu’ils ont compris de lui, et comment cela les fait vivre. C’est à eux de transmettre ce qu’ils ont appris, de donner ce qu’ils ont reçu, afin que se prolonge le message et la présence de Jésus, de génération en génération. Si Jésus a, en quelque sorte, rempli une partie du contrat, sur la terre, les disciples sont appelés, à leur tour, à remplir la leur, malgré leurs doutes et leurs peurs, malgré leurs hésitations et leur sentiment d’impuissance. Et même s’ils n’ont pas tout compris du message de Jésus ! Appelés à témoigner de que Jésus a dit et a fait, avec juste cette promesse, aussi démesurée que la mission elle-même : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps », symbolisant une présence invisible, mais durable, voire éternelle. Cette promesse rejoint ainsi une autre promesse de Dieu, dans le premier Testament, qui répétait à chaque prophète envoyé, à chaque témoin missionné, la même promesse d’être constamment avec lui. Et puis, n’est-ce pas l’autre nom de Jésus, « Emmanuel », Dieu avec nous, annoncé à sa naissance, justement dans ce même évangile ?  (Matthieu 1:23).  C’est une façon de dire, que même s’il ne se voit pas, Dieu, en Jésus, s’implique dans la mission des disciples, et dans la nôtre aujourd’hui, si nous prenons le relais.  Mais cela avait déjà été dit autrement, à travers cette autre parole de Jésus : « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux ». (Matthieu 1 :20).  Être assemblés en son nom, au fond, c’est simplement être réunis en son amour. C’est être réunis en ayant une confiance aveugle, si j’ose dire, en une présence invisible et néanmoins fidèle.  C’est croire à cette présence, malgré le silence, malgré l’absence.
Cette présence va se décliner autrement que physiquement, à partir de maintenant. Cette présence naît de cette promesse.
C’est un pari totalement fou. Et pourtant il ne s’agit de rien d’autre. Juste une promesse.  Une promesse insensée, qui peut donner le droit à chacun, chacune, de plonger dans un doute, sinon incontournable, en tout cas légitime.  Faire confiance à quelqu’un qu’on ne voit pas, qu’on n’entend pas, mais qui promet simplement d’être là, tout de même, c’est à la fois absurde et enthousiasmant.  Recevoir cette promesse, donner du crédit à cette parole, c’est tout simplement faire une confiance absolue, ce qui est la définition même de la foi. Cela n’empêche en rien de se poser les questions nécessaires à l’intelligence de la foi, à la critique de la foi, mais, à un moment donné, si cette parole rejoint une part de ma vie, sinon ma vie tout entière, alors c’est seulement avec la confiance qu’on y va, et rien d’autre !  C’est comme ça aussi dans la vie, lorsqu’on s’engage avec quelqu’un par amour, lorsqu’on a un enfant avec cette personne, ou que l’on construit un projet de vie avec une Eglise, ou qu’on s’engage dans un métier, un service, ou une association. Tout en réfléchissant, tout en pesant le pour ou le contre, et même si on se trompe de chemin, c’est cette promesse de ne pas être seuls, qui fait que nous y allons. Cela rejoint toutes les intimes convictions des autres témoins de la Bible, qui se sont levés et qui sont partis, un beau matin, convaincus que leur marche ne serait pas vaine, persuadés coûte que coûte, pour les uns, que le chemin conduirait quelque part, même à travers le désert ; certains, pour d’autres, qu’une présence invisible mais fidèle, agirait sur les éléments, ou se tiendrait, imperceptible, dans le murmure d’un souffle ténu. C’est cette même conviction qui a fait se lever d’autres témoins plus proches de nous, comme Dietrich Bonhoeffer, pendant la seconde guerre mondiale, ou encore Paul et Marcelle Vergara, Marcelle Guillemot et Suzanne Spaak, dont la mémoire sera sobrement honorée vendredi prochain lors de la journée nationale du souvenir des victimes et héros de la déportation et dont vous pouvez voir la plaque commémorative à l’entrée de ce temple. Je pense aussi à quelqu’un comme Martin Luther King, par exemple. 
Croire à cette promesse de ne jamais être seul, le croire de toutes ses forces, même au plus profond de la solitude, du découragement, et si possible, plus encore, au plus profond de la souffrance et de la maladie, ou pire, dans l’enfer de la torture et de la persécution, de l’emprisonnement et même de la mort. Et si on ne peut plus le croire, alors espérer que d’autres vont le croire pour moi.  Croire en cette parole, que l’amour et la vie sont plus forts que toute forme de mort, malgré les apparences contraires. Être porté par cette parole, encore aujourd’hui, ici et maintenant, alors que nous partageons ce temps ensemble. Cette promesse d’être avec nous tous les jours, jusqu’à la fin des temps, jusqu’à la fin de chacun de nos mondes, en fait, donne un élan irrésistible à tout engagement. Elle fait trouver les mots qu’il faut pour répondre à un appel et partir à l’aventure, comme la nuée des témoins qui nous ont précédés et qui ont fait leur travail de témoins, malgré leurs doutes, leurs hésitations, leurs remises en question, puisque nous sommes là aujourd’hui, à notre tour, prêts d’une façon ou d’une autre, à prendre la relève, dans cette même confiance absolue. Tant d’autres aujourd’hui, comptent sur notre prière, attendent une parole qui les remette debout, qui donne un sens à leur vie, qui réoriente leur vie, leur marche, qui les enracine dans une confiance qui réconcilie. L’Évangile a peut-être été proposé un jour dans notre vie. En tout cas, il est encore proposé aujourd’hui. Si cela a changé quelque chose dans notre quotidien, s’il nous a mis en route, d’une façon ou d’une autre, à la suite du Ressuscité, proposons-le à d’autres maintenant. Nous ne passerons jamais pour des illuminés, mais seulement pour des personnes habitées par ce qu’elles croient. Nous ferons alors l’expérience d’une foi unifiée à la vie. Le signe visible de cette présence invisible sera la paix. Intérieure comme extérieure. C’est là seulement, que nous saurons que Jésus, le Christ, est pleinement dans nos vies, et que, malgré son apparente absence, Dieu, en lui, n’a jamais déserté l’humanité.  Il continue d’être présent auprès des générations qui suivent. Il peut toujours nous rejoindre aujourd’hui. Entre la prédication, le baptême et le repas partagé, ces récits sont autant de rencontres possibles, pour qu’à notre tour, nous nous posions cette question : Qui est le Ressuscité pour moi aujourd’hui ? Est-ce moi qui le rencontre ou est-ce lui qui me rencontre ? Amen.
 


Orgue
 
Cantique : Louange et Prière n° 265 « Ne laisse pas ma foi », strophes 1, 2 et 3 [cliquer ici]

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Offrande pour l’église

Orgue
 
Prière d'intercession : [improvisée]}

Nous nous unissons pour dire la prière que Jésus a enseigné à ses disciples :

Notre Père
Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ;
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire,
aux siècles des siècles. Amen.
 
Bénédiction de l’assemblée
Recevez maintenant la bénédiction de la part du Seigneur :
Que le Dieu de l’Espérance, vous remplisse de toute joie et de toute paix, dans la foi, afin que vous aussi, vous débordiez d’espérance, par la puissance de l’Esprit-Saint.
Amen.

Répons : « Ô Seigneur, tu nous as fait voir » (Ps. 68, str.5).
O Seigneur, tu nous as fait voir
Et ton amour et ton pouvoir
Dans mainte délivrance.
Fais-nous voir encore aujourd’hui
L’œuvre que ton amour construit
Et quelle est ta puissance.
Toute la terre et tous les cieux
Ensemble tournés vers leur Dieu
Célèbrent sa présence :
A toi qui fais notre bonheur,
A toi, grand Dieu, soient tout honneur,
Force et magnificence.

Sortie
Orgue

Paroles des chants du Culte du 21 avril 2024

Psaume : Psautier Français n° 77 B « L’âme de douleur atteinte », strophes 1, 2 & 4

1 - L’âme de douleur atteinte,
J’élève au Seigneur ma plainte.
Je le cherche au long des nuits
Et je tends les mains vers lui.
Sans repos mon cœur l’appelle,
Troublé que ce Dieu fidèle
Ait paru nous délaisser.
Voudrait-il nous rejeter ?

2 - Je refuse en ma souffrance
L’appui d’une autre espérance ;
Dieu seul peut me consoler,
Lui seul peut me relever.
Sans fin, revit dans mes veilles
Le souvenir des merveilles
Que Dieu fit pour ses élus.
Ce temps est-il révolu ?

3 - Dieu nous a voilé sa face :
Veut-il nous ôter sa grâce ?
A-t-il vraiment oublié
Sa parole et sa pitié ?
Dans l’abîme où tu me plonges,
Ce doute en la nuit me ronge :
C’est que ta main n’agit plus,
Que ta voix ne parle plus !


4 - Mais voici que tu m’éclaires ;
Je comprends ce grand mystère :
Tes miracles d’autrefois
Sont présents quand je te crois.
Ta main ouvre à qui t’écoute,
Comme autrefois, une route
Dans l’abîme de la mer,
Le silence du désert.

Cantique : Louange et Prière n°216 « Seigneur que ton règne adorable », Strophes 1 à 3

1 - Seigneur que ton règne adorable
S’affermisse enfin parmi nous,
Ce règne à nul autre semblable
Qu’on ne peut hâter qu’à genoux,
Règne auquel ton Esprit incline
Par l’attrait puissant de ta voix,
Règne où la force qui domine,
C’est ton amour, ô Roi des Rois !

2 - S’il est d’abord sans apparence,
S’il ne grandit que lentement,
Telle à nos yeux est la semence
Qu’apporte ou que chasse le vent.

Mais, ô Dieu ! Tu la vivifies :
Voici l’arbre aux puissants rameaux ;
Et sous ses branches agrandies
S’abritent les nids des oiseaux.

3 - Ô Roi que le monde désire,
Qu’il désire et ne connaît pas,
Étends au loin l’heureux empire,
Que tu veux fonder ici-bas !
Qu’il soit vaste autant que la terre,
Qu’il soit pur autant que les cieux,
Et que partout, ô notre Père,
Il rende ton nom glorieux !

Cantique : Louange et Prière n°265 « Ne laisse pas ma foi », Strophes 1 à 3

Strophe 1
Ne laisse pas ma foi, défaillir loin de toi ;
Viens en mon âme ; et daigne chaque jour,
Seigneur, de ton amour, nourrir la flamme.

Strophe 2
Sois vraiment mon Sauveur, déploie en ma faveur
Ta grâce immense : La foi, l’amour, l’espoir,
Je dois tout recevoir de ta clémence.

Strophe 3
Mets en moi ton Esprit
      qui relève et guérit ;
Fais-moi revivre.
      Nul ne t’invoque en vain ;
À toi, jusqu’à la fin,
      mon cœur se livre.

Paroles des répons du temps de Pâques

Après la salutation
Répons : « O Seigneur ta fidélité » (Ps. 36, str. 1).

O Seigneur ta fidélité
remplit les cieux et ta bonté
Dépasse toute cime.
Ta justice est pareille aux monts
Tes jugements sont plus profonds,
Que le plus grand abîme.
De la puissance du néant
Tu veux sauver tous les vivants,
Toute chair, toute race,
Les hommes se rassembleront,
Autour de toi, ils trouveront,
Leur paix devant ta face.

Après la volonté de Dieu
Répons : « Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » (Arc-en-Ciel n°484, str.3)

Proclame ta Parole,
Lumière pour nos vies,
Rassemble tous les membres
En un seul corps, unis,
Et fais de tous les hommes
Tes instruments de paix
Pour restaurer le monde,
Selon ta volonté ! 

Après la prière de repentance
Répons : « Mon Rédempteur est vivant » (L&P n°149 ou Arc-en-Ciel n°475, str.1)

Mon Rédempteur est vivant,
C’est en lui seul que j’espère,
La mort le tenait gisant
Dans l‘étreinte de la terre ;
Mais Dieu reste le plus fort,
Jésus a vaincu la mort.

Après l’annonce de la grâce
Répons : « Mon Rédempteur est vivant » (L&P n°149 ou Arc-en-Ciel n°475, str.2)

Je ne craindrai désormais
Aucun pouvoir de ce monde
Car tu nous donnes la paix
Où toute autre paix se fonde,
Garde-nous dans ta clarté,
Ô Jésus ressuscité.

Après la confession de foi
Répons : « Mon Rédempteur est vivant » (L&P n°149 ou Arc-en-Ciel n°475, str.3)

Dans ma vie de chaque jour,
Je partagerai ta gloire ;
Je vivrai dans ton amour
Le bonheur de ta victoire.
Et dans ton éternité,
Nous chanterons ta beauté.

Après la bénédiction
Répons : « Ô Seigneur, tu nous as fait voir » (Ps. 68, str.5).

O Seigneur, tu nous as fait voir
Et ton amour et ton pouvoir
Dans mainte délivrance.
Fais-nous voir encore aujourd’hui
L’œuvre que ton amour construit
Et quelle est ta puissance.
Toute la terre et tous les cieux
Ensemble tournés vers leur Dieu
Célèbrent sa présence :
A toi qui fais notre bonheur,
A toi, grand Dieu, soient tout honneur,
Force et magnificence.

Lecture de la Bible

Évangile selon Matthieu, chapitre 28, versets 16 à 20 [NBS]

Le Ressuscité envoie ses disciples en mission

16 Les onze disciples allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus avait désignée. 
17 Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais quelques-uns eurent des doutes ; 
18 Jésus s'approcha et leur dit : Toute autorité m'a été donnée dans le ciel et sur la terre. 
19 Allez, faites des gens de toutes les nations des disciples, baptisez-les pour le nom du Père, du Fils et de l'Esprit saint, 
20 et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai commandé. Quant à moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde

Vidéo du culte entier

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