La joie du Royaume
Luc 1:46-55 , Actes 8:28-40 , 2 Corinthiens 6:1-10
Culte du 27 octobre 2024
Prédication de Bruno Gaudelet
Vidéo de la partie centrale du culte
Culte à l'Oratoire du Louvre
27 octobre 2024
976ème jour de la guerre en Ukraine
« La joie du Royaume »
Culte de la Réformation présidé par le pasteur Bruno Gaudelet
Liturgie et prédication du pasteur Bruno Gaudelet
Culte accompagné à l'orgue par Alexandre Korovitch, organiste suppléant
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Orgue
Annonce de la grâce :
La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ notre Seigneur !
Accueil :
Le 31 octobre 1517, Martin Luther afficha 95 thèses réformatrices sur la porte de l’église de Wittenberg.
Ce fut le commencement de la Réforme que les églises protestantes célèbrent le dimanche le plus proche du 31 octobre.
Bienvenue donc à tous et toutes pour se souvenir et rendre grâce à Dieu pour la Réformation de l’Eglise qui n’est pas une œuvre du passé, mais une dynamique permanente stimulée par Dieu qui est Esprit !
Répons : « Bénissons Dieu le seul Seigneur »
Louange :
Éternel, nous voici dans ta maison pour nous mettre à ton écoute.
Donne-nous ton Esprit et fait silence en nos cœurs, afin que rien ne vienne nous distraire de ta communion.
Reçois-nous dans ta présence et donne-nous communion à toi et les uns aux autres par Jésus-Christ, notre Bon Berger, qui nous conduit à toi. Amen
Chantons notre louange.
Psaume de Louange : Le Psautier Français n°138, « Que tout mon cœur soit dans mon chant », strophes 1 à 3 [cliquer ici]
Volonté de Dieu : (Matthieu 5 : 13-16)
C'est vous qui êtes le sel de la terre, dit Jésus,
Mais si le sel devient fade avec quoi le salera-t-on ?
Il n'est plus bon qu'à être jeté dehors et foulé aux pieds par les
hommes.
C'est vous qui êtes la lumière du monde.
Une ville située sur une montagne ne peut être cachée.
On n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau,
mais on la met sur le chandelier, et elle brille pour tous ceux qui sont
dans la maison.
Que votre lumière brille ainsi devant les hommes,
afin qu'ils voient vos œuvres bonnes,
et glorifient votre Père qui est dans les cieux.
Répons : « Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute »
Repentance
Éternel, en ce jour où nous nous souvenons de la réformation, nous te bénissons pour ces hommes et ces femmes qui ont re-fait jaillir l’Évangile de dessous le boisseau et re-donné à ton Église la saveur de son sel !
Merci pour la redécouverte de l’Évangile, car c’est grâce à cette Bonne Nouvelle, que nous pouvons nous présenter aujourd’hui sereins devant toi, car alors même que nous reconnaissons devant toi nos manquements et les zones d’ombre de nos vies nous avons intégré le message de Jésus qui nous assure que loin d’être notre juge, tu es pour chacun de nous un Père bienveillant.
Relève-nous donc de nos faiblesses et de nos manquements, Éternel. Sanctifie nos consciences et fais-nous grandir dans la bienveillance envers les autres. Nous te demandons au nom du Christ-Jésus qui nous conduit à Toi. Amen.
Répons : « J’aime mon Dieu, car il entend ma voix »
Annonce de la grâce (Éphésiens 2 : 8-10) :
C'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi.
Cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu.
Ce n'est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie.
Car nous sommes son ouvrage, nous avons été créés en Christ-Jésus
pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d'avance,
afin que nous les pratiquions.
C’est la Bonne Nouvelle de l’Évangile !
Nous la chantons avec le Chant spontané :
Répons « Combien grande est ta gloire »
Confession de foi
Je crois en Dieu notre Père, qui nous prend pour ses enfants et nous aime comme il aime Jésus-Christ.
Je crois en Jésus-Christ, notre Seigneur et frère.
Il révèle le Père et établit la Nouvelle Alliance qui nous fait enfants de Dieu.
En lui nous avons le pardon, l’espérance et l’amour.
Je crois que Dieu est Esprit.
Il demeure en notre esprit et nous atteste que nous sommes enfants de Dieu.
Il guide l'Église par l'Évangile et nous révèle la gloire de Jésus-Christ.
Je crois l'Église du Christ secrète et universelle, visible et invisible, pécheresse et pardonnée.
Je crois au Royaume de Dieu comme horizon des hommes et espérance qui donne du sens au présent, au passé et au futur.
Répons : « Grand Dieu, nous te bénissons »
Doxologie : « Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, et d’éternité en éternité ».
Lectures bibliques : [voir aussi ici]
Évangile de Luc 1 : 46-55
Et Marie dit : Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit a de l'allégresse en Dieu, mon Sauveur. Parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Car voici désormais toutes les générations me diront bienheureuse. Parce que le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. Son nom est saint, et sa miséricorde s'étend d'âge en âge sur ceux qui Le craignent. Il a déployé la force de son bras ; Il a dispersé ceux qui avaient dans le cœur des pensées orgueilleuses. Il a fait descendre les puissants de leurs trônes, élevé les humbles, rassasié de biens les affamés, renvoyé à vide les riches.
Il a secouru Israël, son serviteur, et s'est souvenu de sa miséricorde, comme il l'avait dit à nos pères, Envers Abraham et sa descendance pour toujours.
Actes des Apôtres 8 : 28-40
Un ange du Seigneur adressa la parole à Philippe : Lève-toi et va du côté du midi, sur le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza, celui qui est désert. Il se leva et partit. Et voici, un Éthiopien, un eunuque, haut fonctionnaire de Candace reine d'Éthiopie, et le surintendant de tous ses trésors, était venu à Jérusalem pour adorer et il s'en retournait, assis sur son char, en lisant le prophète Ésaïe.
L'Esprit dit à Philippe : Avance, et rejoins ce char. Philippe accourut et entendit l'Éthiopien qui lisait le prophète Ésaïe. Il lui dit : Comprends-tu ce que tu lis ? Il répondit : Comment le pourrais-je, si quelqu'un ne me guide ? Et il invita Philippe à monter s'asseoir avec lui. Le passage de l'Écriture qu'il lisait était celui-ci : Il a été mené comme une brebis à l'abattoir ; et, comme un agneau muet devant celui qui le tond, Il n'ouvre pas la bouche. Dans son humiliation, son droit a été supprimé, Et sa génération, qui la racontera ? Car sa vie est supprimée de la terre. L'eunuque prit la parole et dit à Philippe : Je te prie, de qui le prophète dit-il cela ? De lui-même, ou de quelque autre ? Alors Philippe ouvrit la bouche et, commençant par ce texte, lui annonça la bonne nouvelle de Jésus. Comme ils continuaient leur chemin, ils arrivèrent à un point d'eau. Et l'eunuque dit : Voici de l'eau ; qu'est-ce qui m'empêche d'être baptisé ? Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. L'eunuque répondit : Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. Il ordonna d'arrêter le char ; tous deux descendirent dans l'eau, Philippe ainsi que l'eunuque, et il le baptisa. Quand ils furent remontés hors de l'eau, l'Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l'eunuque ne le vit plus, alors que, joyeux, il poursuivait son chemin. Quant à Philippe, il se trouva dans Azot, puis il évangélisa toutes les villes par lesquelles il passait jusqu'à son arrivée à Césarée.
2e Épitre aux Corinthiens 6 : 1-10
Puisque nous travaillons ensemble, nous vous exhortons à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain.
Car il dit : Au temps favorable je t'ai exaucé, Au jour du salut je t'ai secouru. Voici maintenant le temps vraiment favorable, voici maintenant le jour du salut. Nous ne donnons aucun sujet de scandale en quoi que ce soit, afin que notre service ne soit pas un objet de blâme. Mais nous nous rendons à tous égards recommandables, comme serviteurs de Dieu, par beaucoup de persévérance dans les tribulations, dans les privations, dans les angoisses, sous les coups, dans les prisons, dans les émeutes, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes; par la pureté, par la connaissance, par la patience, par la bonté, par l'Esprit Saint, par un amour sans hypocrisie, par la parole de vérité, par la puissance de Dieu, par les armes offensives et défensives de la justice ; au milieu de la gloire et du déshonneur, au milieu de la mauvaise et de la bonne réputation; regardés comme imposteurs, quoique véridiques ; comme inconnus, quoique bien connus; comme mourants, et voici que nous vivons ; comme châtiés, quoique non mis à mort; comme attristés, et nous sommes toujours joyeux; comme pauvres, et nous enrichissons plusieurs; comme n'ayant rien, et nous possédons tout.
Cantique : Louange et Prière n°170 « Viens habiter dans nos âmes », Strophes 1 à 2 [cliquer ici]
Prière d'illumination :
Notre époque nous parait rude, Éternel, et en même temps elle semble si fragile dans ses équilibres.
Les horreurs de la guerre que vivent ces milliers de civils sous les bombes et la mitraille au Proche Orient, ou à nos portes en Europe
Les dérèglements climatiques, les injustices sociales, le sentiment de délitement de la cohésion sociale et parfois des valeurs,…
Où trouver notre sagesse et notre paix, sinon auprès de toi ?
Mais comment te trouver si toi-même tu ne nous guides pas jusqu’à toi ?
Fais-nous la grâce de te chercher et de te trouver Ô Dieu, et parle-nous !
Oui parle-nous, Éternel !
Tes serviteurs écoutent. Amen !
Jeu d’orgue
Prédication : La joie du Royaume
Introduction : la foi engageante
Les textes relatifs à l’eunuque Éthiopien et à la conversion de Paul, ainsi que le cantique de Marie, illustrent particulièrement ce que le Royaume, dont Jésus est le Héraut et le messager, produit chez celles et ceux qui l’accueillent. C’est ce que je vous propose de méditer ce matin, en commençant par le personnage de Marie qui est une figure attachante du troisième évangile. Luc la présente comme une toute jeune femme qui accueille la vocation qui lui est proposée avec une foi exemplaire. Les protestants boudent, assez souvent cette foi exemplaire, en réaction, bien sûr, à la dévotion mariale. C’est un tort car, comme tous les personnages bibliques, le personnage de Marie est un personnage romancé qui nous aide à élucider ce qu’il en est de la foi pour la Bible. La foi, emounah en hébreu, pistis en grec, se définit d’après les textes bibliques comme une relation de confiance personnelle avec Dieu. Elle se distingue donc de la « croyance » qui se situe sur le plan de l’intellect et dont les contenus sont ajustables, modifiables : à revisiter. La foi emounah ou pistis est relation de confiance. Les psalmistes utilisent pour la définir la métaphore du rocher. L’Éternel est mon rocher, mon appui, ma haute retraite ! Jésus rebondit sur cette métaphore dans sa parabole du sage et du fou qui construisent leur maison sur le sable ou le roc. La foi, c’est s’appuyer sur Dieu, dans la confiance que sa bienveillance est solide. Tout ceci est connu, et pourrait laisser à penser que la foi relève entièrement de l’intériorité ou de l’intimité. Celles et ceux qui font de la laïcité la religion de ceux qui n’en ont pas, voudraient d’ailleurs reléguer la foi à l’intime, à l’intériorité. La foi devrait être pour eux une affaire privée, intime, et point barre. Sauf que la foi véritable nous engage personnellement, intimement, bien sûr, mais également sur les plans éthiques et existentiels, et donc dans la vie publique, sociale et sociétale. Qu’implique la foi et quels fruits produit-elle dans les cœurs et les vies des fidèles qui font de l’Éternel leur rocher, qui s’appuient sur l’Éternel et l’Évangile du Christ-Jésus ? C’est ce que nous aide à élucider les personnages de Marie, de l’éthiopien et de Paul dans le livre des Actes.
I. Marie
Le personnage de Marie en Luc présente deux vertus qui ont beaucoup compté pour les Réformateurs et pour les premières générations de protestants : je veux parler du courage de la foi et de la joie de la foi.
Pour la Marie de Luc, le courage de la foi consiste, non seulement à répondre positivement à la vocation que Dieu lui adresse, mais c’est aussi la capacité d’assumer publiquement les conséquences qui peuvent découler de cette réponse positive. A bien y regarder, Marie n’offre pas dans la Bible un exemple de réponses positives à un appel de Dieu, parmi d’autres. Non ! Luc en fait délibérément l’exemple même de la réponse fidèle des croyants. En effet, alors que le lecteur de la Bible découvre un Abraham complétement obnubilé par la réalisation de la promesse au sujet de sa descendance, alors que Moïse renâcle à répondre positivement à l’appel de Dieu et demande finalement que le Seigneur envoie quelqu’un d’autre à sa place, alors que David conserve des zones d’ombre dans son cœur et dans sa vie, que Jérémie ne peut s’empêcher de pleurer sur sa vocation et que Zacharie, père de Jean-Baptiste, reste incrédule malgré la visitation d’un ange de Dieu, … la Marie de Luc fait, en ce qui la concerne, absolument confiance à Dieu. Pourtant, le narrateur le sous-entend parfaitement, c’est bien son bonheur tranquille auprès de Joseph et même sa propre vie qu’elle met en jeu en acceptant la vocation que Dieu lui adresse. Dans un contexte où on lapide les femmes qui deviennent enceintes sans le concours de leurs maris, elle risque, rien de moins que la mort. Son acquiescement à la vocation que lui adresse Gabriel n’a donc rien d’anodin dans le récit de Luc. Or, loin de l’effrayer, son acquiescement à Dieu la remplit d’une joie intense. Serait-elle insouciante ? Il serait plus juste de dire que la Marie de Luc illustre tout simplement l’expérience de la joie intense de la prise de conscience de la présence de Dieu dans son quotidien.
La joie est le second aspect du personnage de Marie dans le récit de l’enfance selon Luc : Marie exulte de joie ! Le cantique que l’évangéliste met sur ses lèvres est un hymne typique de la liesse qui envahit celui ou celle qui accueille Dieu, celui ou celle qui consent à Dieu. La joie, la jubilation intérieure, est l’émotion qui accompagne toute prise de conscience de la présence de Dieu et toute réponse positive à son appel.
II. L’eunuque
Il y a deux autres personnages dans le livre des Actes – qui prolonge le troisième évangile – par lesquels Luc approfondit la thématique de la joie et du courage de la foi. Le premier est l’eunuque éthiopien et le second l’apôtre Paul.
L’eunuque éthiopien est un juif de la diaspora venu en pèlerinage à Jérusalem. Luc le présente comme un haut dignitaire du royaume d’Éthiopie exerçant de hautes fonctions, probablement au sein du harem du souverain puisque l’auteur précise qu’il était eunuque. Ce personnage représente à lui seul le paradoxe de la réussite et de la frustration. Quoi de plus triste, en effet, pour un juif du Second Temple, de ne point posséder cette descendance que le Premier Testament présente comme la bénédiction concrète de l’Éternel ? « Le fric c’est chic » et la carrière est importante pour la vie d’une femme et d’un homme, mais ils ne font pas tout, dit la sagesse populaire et surtout l’Évangile. Le riche éthiopien a bien compris, lui, que les dorures et les fastes des palais ne remplissent pas une vie. C’est pourquoi il s’est mis en route pour venir en pèlerinage afin de prier le Dieu unique et remplir son vide intérieur. Or, il n’est pas très radieux sur le chemin du retour vers l’Éthiopie où le rejoint Philippe. Il médite sur le passage où Ésaïe évoque un mystérieux personnage messianique, au chapitre 53. Pour l’évangéliste qui le rejoint sur le chemin l’occasion est trop belle. Il entre en discussion avec lui et lui dévoile sans tarder la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu. C’est Philippe qui parle et qui explique, dit le livre des Actes, mais c’est l’Esprit Saint qui frappe à la porte du cœur de l’Éthiopien. Et c’est pour lui l’heureux temps de la rencontre avec Dieu. L’homme ouvre son cœur à la présence divine et reçoit Celui qui remplit de sa joie et de sa force. Philippe le baptise et « joyeux », dit le texte, le voici qui poursuit son chemin transformé et régénéré, prêt à affronter sa vie, ses responsabilités, avec le courage de sa foi nouvelle.
III. Paul
Le deuxième exemple de courage et de joie que découvre Luc dans le livre des Actes, n’est autre que celui de l’apôtre Paul. Sa conversion à la foi chrétienne pose question. Comment le plus grand ennemi des premiers chrétiens, celui qui respirait la menace et la persécution à leur endroit, a-t-il pu devenir le plus grand missionnaire du mouvement de Jésus lui-même ? Le récit de sa rencontre du Christ sur le chemin de Damas est un midrash qui relate sa conversion, non un reportage historique. Paul a fait l’expérience de la foi au sein même de son esprit torturé et fragilisé par le fanatisme. Il déclare dans l’épitre aux Galates (1.11-2.1) s’être retiré plus d’une décennie en Arabie après sa conversion où il a pu maturer sa foi et revisiter sa théologie pharisienne à la lumière du Christ-Jésus. Mais lorsque Barnabas est venu le chercher à Tarse où son talent croupissait, il a répondu « oui » « amen ! » à la vocation qui le saisissait. Vu la défiance que les chrétiens avaient de lui et la haine fanatique que ses anciens frères d’armes, les pharisiens, lui vouaient, c’était extrêmement courageux.
Dans la seconde épitre aux Corinthiens que nous avons lue, il décrit les difficultés et les épreuves auxquelles sa foi nouvelle l’a conduit et que Luc évoque dans le cycle de Paul du livre des Actes. De notable brillant, promis à une belle carrière de docteur de la Loi, il a accepté de devenir un paria pour son peuple et pour les pharisiens ses anciens amis. Lui et son équipe était souvent, écrit-il dans la seconde épitre aux Corinthiens : « dans les tribulations, dans les privations, dans les angoisses, sous les coups, dans les prisons, dans les émeutes, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes ; au milieu de la gloire et du déshonneur, au milieu de la mauvaise et de la bonne réputation; regardés comme imposteurs, quoique véridiques ; comme inconnus, quoique bien connus; comme mourants, et voici que nous vivons; comme châtiés, quoique non mis à mort ; comme attristés, et nous sommes toujours joyeux ; comme pauvres, et nous enrichissons plusieurs; comme n'ayant rien, et nous possédons tout ». Qu’est-ce qui rendait Paul si courageux, si endurant, si tenace, si infatigable, si intrépide ? Une seule réponse : sa foi et la joie de sa foi qui faisait son courage : « On nous regarde comme attristés et nous sommes toujours joyeux » écrit-il. Vu l’opposition qu’il soulevait et les difficultés qu’il affrontait pour rendre libres les églises qu’il avait fondées, il y avait de quoi être attristé. L’expérience de cette foi qui est tout ensemble saisissement, découverte de la Présence divine, communion à Dieu et au Christ, acquiescement courageux à Dieu, … versait en lui la joie imprenable du Royaume de Dieu qui découle de la foi. Cette joie indicible qui transporte le cœur, même dans l’affliction. Cette joie qui ne se confond certes pas avec la gaité, mais qui faisait dire à Paul qu’il était toujours joyeux quoiqu’il ne manquât ni de peines, ni d’affronts.
Conclusion
Que nous disent ces textes ?
Nous passerions à côté de leur visée si nous regardions les figures de Marie, de l’Éthiopien ou de Paul comme des figures hors normes. Tout au contraire, ces récits sont ciselés comme des midrashim pour nous communiquer le souffle qui les anime.
La foi est une expérience engageante ! Voilà ce que nous dévoilent les figures de Marie, de l’éthiopien et de Paul. On s’y implique et on y implique sa vie en totalité. La foi est une expérience, l’expérience de la Présence de Dieu qui vient à l’esprit, l’expérience d’un appel, d’une vocation, qui nous saisit, l’expérience d’une relation qui conduit à des temps de communion, on ne saurait dire comment, … Une expérience qui vient à nous au travers de cette aventure d’idée qui rebondit dans les Écritures et qui fait son chemin en nous lorsque nous participons au sens que ces idées induisent.
La foi est une expérience de sentiment et d’affect autant que de Raison. La spiritualité qui déconnecte la Raison n’est pas la foi emounah ou pistis de la Bible car celle-ci est sagesse, Hokhmah. Or, la sagesse, la hokhmah est intelligence de la foi. Et c’est pour cela, d’ailleurs, que la foi est engageante. Le « oui » de la foi, adressé à Dieu, implique que des « non » soient aussi prononcés. « Non » à ce qui penche vers le mauvais ou le méchant. « Non » à l’injustice et à ce qui nuit au prochain. « Non » à ce qui renverse les vertus et les valeurs. « Non » à ce qui glisse vers le bas, vers les instincts égoïstes ou primaires… « On ne peut être d’accord avec Jésus, ou être l’ami de Jésus », disait un pasteur de ma jeunesse, « si on est ami avec tout le monde ou d’accord avec toutes les idées ». Si on dit « oui » à Jésus, si on dit « oui » à Dieu, on doit dire « non » à ce qui n’est pas ami de Dieu, à ce qui n’est pas ami de Jésus. Le « oui » adressé à Dieu nous engage, voilà ce que sous-tendent les figures de Marie, de l’éthiopien et de Paul et cet engagement peut nous rendre impopulaire socialement ; parfois même impopulaire dans les Églises ou les milieux chrétiens, comme ce fut le cas de Paul qui se disait au milieu de la bonne et de la mauvaise réputation. Le courage de la foi et la joie de la foi ne peuvent pas se taire face à l’injustice, face au mal ou face à la désespérance du prochain. Impossible pour celui ou celle qui fait l’expérience de la joie du Royaume de Dieu de rester muet ou neutre face à ce qui est injuste ou tordu. Les figures de Marie, de l’éthiopien et de Paul établissent que la découverte du Royaume de Dieu et la réponse positive à son appel provoque une joie indicible, mais nous appelle aussi au courage d’être les disciples de Jésus-Christ. Amen !
Paroles d’envoi avant la bénédiction
Souvenons-nous qu’en ce jour où nous avons célébré la Réformation de l’Église, nous nous sommes souvenus du courage de nos pères et mères dans la foi ; ce courage – qui transparait au travers des figures de Marie, de l’éthiopien et de Paul – les réformateurs l’ont eu. Ils ont été sel de la terre, ils ont soulevé l’Europe par leur foi, par leur courage, par leur engagement public et social. Que cette Parole nous habite et qu’elle fasse de nous aussi des disciples.
Orgue
Cantique : Louange et Prière n°297 « Dieu des grâces éternelles », Strophes 1 à 3 [cliquer ici]
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joyeux.
Orgue
Liturgie de la Cène :
Introduction
Après avoir renouvelé dans nos cœurs la Bonne Nouvelle de l’Évangile et médité la Parole, nous sommes invités maintenant autour de cette table, qui n’est pas la table de l’Église réformée qui la possède, mais la table du Christ-Jésus. C’est lui qui la préside. Et c’est lui qui donne sa communion et qui nous donne communion les uns aux autres par l’Esprit de Dieu. Qui que nous soyons, quelles que soient nos origines culturelles ou cultuelles, si nous confessons que Jésus est Seigneur, nous sommes bienvenus à ce repas.
Levons-nous pour répondre à son appel
Préface
Il est bon et joyeux de remercier Dieu pour la vie qu’il nous donne en Jésus-Christ
Il est bon et joyeux de remercier Dieu pour le pain et le vin signes et sceaux de sa communion.
Il est bon et joyeux d’être les invités, les amis, les frères, les disciples de Jésus le Christ ;
De même, après avoir soupé, il prit la coupe et dit : +"Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez".
Éternel, nous faisons mémoire de la vie et de l’œuvre de ton Christ : il est notre Messie et guide.
Nous faisons mémoire de la Bonne Nouvelle de son message : il est notre libérateur.
Nous faisons mémoire de sa Pâques et de ses promesses : il est notre espérance !
Et nous ferons un cercle en gardant notre feuillet de chant à la main :
Répons : « Pare-toi pour une fête » (str. 1)
Institution
Le Seigneur Jésus, la nuit où il fut livré, prit du pain, et après avoir rendu grâce, il le rompit et dit : "Prenez, mangez, ceci est mon corps donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi".
Prière de communion et d’intercession
Prière d’intercession : ...
Notre Père :
Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ;
pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés.
Ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent le règne,
la puissance et la gloire,
aux siècles des siècles.
Amen.
Invitation à faire un cercle
Tout est prêt dit le Seigneur !
Tout est accompli ! Venez !
Fraction / élévation
- Le pain que nous rompons est la communion au Christ-Jésus et à la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu, Notre Père.
- La coupe de bénédiction pour laquelle nous rendons grâce est la communion au Christ-Jésus et au Royaume du Père que rend présent son Esprit Saint.
Communion
(On prend le pain et le vin si possible ensemble).
Action de grâce
Nous te rendons grâce, Éternel, pour ce pain et ce vin signe et symbole de l’alliance fondée par Jésus-Christ.
Nous te rendons grâce pour la Bonne Nouvelle de l’Évangile qui nous relève et nous fait vivre.
Nous te rendons grâce pour ta Présence dans nos vies et les multiples soins de ta Providence.
Reçois favorablement nos prières les plus secrètes et la reconnaissance de nos cœurs. Amen
Cantique : Louange et Prière n° 150 « A toi la gloire », strophes 1 à 3 [cliquer ici]
Envoi
Nous allons reprendre nos routes et nos métros. Souvenons-nous qu’en ce jour où nous avons célébré la Réformation de l’Église, nous nous sommes souvenus du courage de nos pères et mères dans la foi ; ce courage – qui transparait au travers des figures de Marie, de l’éthiopien et de Paul – les réformateurs l’ont eu. Ils ont été sel de la terre, ils ont soulevé l’Europe par leur foi, par leur courage, par leur engagement public et social. Que cette Parole nous habite et qu’elle fasse de nous aussi des disciples.
Bénédiction
Le Seigneur vous bénit et vous garde. Le Seigneur fait resplendir sur vous sa lumière et vous accorde sa grâce. Le Seigneur tourne sa face vers vous et vous donne la paix.
Répons : « Confie à Dieu ta route »
Orgue
Sortie
Paroles des chants du Culte du 27 Octobre 2024
Psaume : Psautier Français n° 138 « Que tout mon cœur soit dans mon chant », strophes 1 à 3
Strophe 1
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Strophe 2
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Cantique : Louange et Prière n°170 « Viens habiter dans nos âmes », Strophes 1 à 2
Strophe 1 |
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Cantique : Louange et Prière n°297 « Dieu des grâces éternelles », Strophes 1 à 3
1 - O Dieu des grâces éternelles !
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3 - Celui-là vit, ô Dieu ! qui t'aime,
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Cantique : Louange et Prière n° 150 « A toi la gloire », strophes 1 à 3
[Pour écouter, cliquer ICI]
Strophe 1
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Et redis sans cesse |
Paroles des répons du temps de l'Église
Après la salutation
Répons : « Bénissons Dieu le seul Seigneur » (Ps. 134, str.1).
Bénissons Dieu le seul Seigneur,
Nous qu’il choisit pour serviteurs.
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.
Après la volonté de Dieu
Répons : « Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » (L&P n°193, str.1)
Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute :
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis.
Je le suis, je veux l’être, et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.
Après la prière de repentance
Répons : « J’aime mon Dieu, car il entend ma voix ». (Ps. 116, str.1)
J’aime mon Dieu car il entend ma voix,
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.
Après l’annonce de la grâce
Répons « Combien grande est ta gloire » (Ps 92 selon L&P n° 38 str.2).
Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais,
Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter, Seigneur, tes divines merveilles !
Après la confession de foi
Répons : « Grand Dieu, nous te bénissons » (L&P n°69, str.1)
Grand Dieu, nous te bénissons, nous célébrons tes louanges,
Éternel, nous t’exaltons, de concert avec les anges,
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !
Cène « Pare-toi pour une fête» (L&P n°205, str. 1&2)
Strophe 1 Pare-toi pour une fête
O mon âme tiens-toi prête
Monte plus haut que la terre
Vers la céleste lumière.
Ton Seigneur t'offre une place
Au grand banquet de sa grâce ;
Ce Maître au pouvoir immense
Avec toi fait alliance.
Strophe 2
Jésus, ta voix nous convie
A ce festin de la vie ;
En ce lieu tout me retrace
Les prodiges de ta grâce ;
Fais qu'aujourd'hui je contemple
Tes charités sans exemple,
Avant de me nourrir d'elles
A tes tables éternelles !
Après la bénédiction
Répons : « Confie à Dieu ta route » (L&P n°309, str.5)
Bénis ô Dieu nos routes, nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes, tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres, j’y marche par la foi,
Même au travers des ombres, ils conduisent à toi.
Lecture de la Bible
Évangile selon Luc, chapitre 1. versets 46-55
Et Marie dit: Mon âme exalte le Seigneur
Et mon esprit a de l'allégresse en Dieu, mon Sauveur,
Parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Car voici: désormais toutes les générations me diront bienheureuse.
Parce que le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. Son nom est saint,
Et sa miséricorde s'étend d'âge en âge Sur ceux qui le craignent.
Il a déployé la force de son bras; Il a dispersé ceux qui avaient dans le coeur des pensées orgueilleuses,
Il a fait descendre les puissants de leurs trônes, Élevé les humbles,
Rassasié de biens les affamés, renvoyé à vide les riches.
Il a secouru Israël, son serviteur, et s'est souvenu de sa miséricorde,
Comme il l'avait dit à nos pères, Envers Abraham et sa descendance pour toujours.
Actes des Apôtres, chapitre 8, versets 28-40
Un ange du Seigneur adressa la parole à Philippe : Lève-toi et va du côté du midi, sur le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza, celui qui est désert. Il se leva et partit.
Et voici, un Éthiopien, un eunuque, haut fonctionnaire de Candace reine d'Éthiopie, et le surintendant de tous ses trésors, était venu à Jérusalem pour adorer,
et il s'en retournait, assis sur son char, en lisant le prophète Ésaïe.
L'Esprit dit à Philippe : Avance, et rejoins ce char.
Philippe accourut et entendit l'Éthiopien qui lisait le prophète Ésaïe. Il lui dit : Comprends-tu ce que tu lis ?
Il répondit : Comment le pourrais-je, si quelqu'un ne me guide ? Et il invita Philippe à monter s'asseoir avec lui.
Le passage de l'Écriture qu'il lisait était celui-ci : Il a été mené comme une brebis à l'abattoir ; Et, comme un agneau muet devant celui qui le tond, Il n'ouvre pas la bouche.
Dans son humiliation, son droit a été supprimé, Et sa génération, qui la racontera? Car sa vie est supprimée de la terre.
L'eunuque prit la parole et dit à Philippe: Je te prie, de qui le prophète dit-il cela? De lui-même, ou de quelque autre?
Alors Philippe ouvrit la bouche et, commençant par ce texte, lui annonça la bonne nouvelle de Jésus.
Comme ils continuaient leur chemin, ils arrivèrent à un point d'eau. Et l'eunuque dit : Voici de l'eau ; qu'est-ce qui m'empêche d'être baptisé ?
Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. L'eunuque répondit : Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu.
Il ordonna d'arrêter le char; tous deux descendirent dans l'eau, Philippe ainsi que l'eunuque, et il le baptisa.
Quand ils furent remontés hors de l'eau, l'Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l'eunuque ne le vit plus, alors que, joyeux, il poursuivait son chemin.
Quant à Philippe, il se trouva dans Azot, puis il évangélisa toutes les villes par lesquelles il passait jusqu'à son arrivée à Césarée.
2ème Épître de Paul aux Corinthiens, chapitre 6. versets 1-10
Puisque nous travaillons ensemble, nous vous exhortons à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain.
Car il dit : Au temps favorable je t'ai exaucé, Au jour du salut je t'ai secouru. Voici maintenant le temps vraiment favorable, voici maintenant le jour du salut.
Nous ne donnons aucun sujet de scandale en quoi que ce soit, afin que notre service ne soit pas un objet de blâme.
Mais nous nous rendons à tous égards recommandables, comme serviteurs de Dieu, par beaucoup de persévérance dans les tribulations, dans les privations, dans les angoisses,
sous les coups, dans les prisons, dans les émeutes, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes;
par la pureté, par la connaissance, par la patience, par la bonté, par l'Esprit Saint, par un amour sans hypocrisie,
par la parole de vérité, par la puissance de Dieu, par les armes offensives et défensives de la justice ;
au milieu de la gloire et du déshonneur, au milieu de la mauvaise et de la bonne réputation; regardés comme imposteurs, quoique véridiques;
comme inconnus, quoique bien connus; comme mourants, et voici que nous vivons; comme châtiés, quoique non mis à mort;
comme attristés, et nous sommes toujours joyeux; comme pauvres, et nous enrichissons plusieurs; comme n'ayant rien, et nous possédons tout.
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