Garder le cœur toujours brûlant

Luc 24:13-35 , Psaume 103

Culte du 30 juin 2024
Prédication de Agnès Adeline-Schaeffer

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

30 juin 2024
« Garder le cœur toujours brûlant »

Culte avec Sainte-Cène présidé par la pasteure Agnès Adeline-Schaeffer
Culte de départ à la retraite de la pasteure Agnès Adeline-Schaeffer
Liturgie par Agnès Adeline-Schaeffer et Béatrice Cléro-Mazire

Prédication par la pasteure Agnès Adeline-Schaeffer
Culte accompagné à l'orgue par Sarah Kim, organiste co-titulaire
Chœur « Les amis.e.s. d’Agnès » dirigé par Marie-Pierre Pongy

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Musique : Orgue
Bach – Choral du Veilleur

Salutation :

Mon frère, ma sœur, mon ami.e.
Toi qui es venu.e aujourd’hui,  dans ce temple, prendre le temps d’écouter la Parole de Dieu, renouveler tes forces physiques et spirituelles, par le chant, la prière, rencontrer ton prochain au milieu de ton activité familiale ou de ton travail, sois sans crainte !

Le Seigneur est là, il t’appelle, il t’invite à l’écouter et à le recevoir ici et maintenant.

La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père, et de Jésus-Christ son Fils, notre Sauveur et notre frère.
 
Accueil :

Nous vous souhaitons la bienvenue à l’occasion de ce culte.
Il revêt un caractère spécial, puisque c’est un culte d’action de grâce pour les ministères pastoral et d’aumônier de prison d’Agnès.

Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent par le direct du site internet.
Bienvenue à celles et ceux qui nous regardent de l’étranger.
Bienvenue à celles et ceux qui franchissent le seuil du temple de l’Oratoire peut-être pour la première fois.
Nous sommes en communion les uns avec les autres.
En particulier avec celles et ceux qui vivent un temps de deuil et de souffrances, de solitude et de remise en question.
Merci à Sarah Kim, pour son accompagnement à l’orgue
Merci au petit Chœur : « Les amis d’Agnès », dirigé par Marie-Pierre Pongy.

Ouvrons ce culte avec le premier répons.
 
Répons : Bénissons Dieu le seul Seigneur
Bénissons Dieu le seul Seigneur,
Nous qu’il choisit pour serviteurs,
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.

 
Louange :

Père, c’est de toi que viennent toutes vies.
Tu es présent dans chaque créature.
Tu es caché et présent comme la vie au fond de chaque être.
Père, si tu te retires, nous périssons !
Si tu retires ton Esprit, nous ne sommes plus que des cymbales retentissantes
et des coques vides !
Si tu te retires, notre vie n’est plus qu’une somme de devoirs, et ça, ce n’est plus vivre !
Mais si tu renouvelles ton amour, nous pouvons aimer à nouveau !
Si tu envoies ton Esprit, nous pouvons te reconnaître en tous nos frères et nos sœurs !
Si par le Christ, tu es vivant en nous, nous sommes vivants en toi !
Que l’Éternel se réjouisse de ses œuvres !
Je me réjouirai dans le Seigneur !  Amen.
(Agnès Adeline)
 
Psaume : Le Psautier Français n°84, « Dans ta maison je suis heureux », strophes 1 et  4 [cliquer ici]
 
Volonté de Dieu
Écoutons ce que Dieu nous donne la force de faire :
A l’un des scribes qui demandait à Jésus quel était le plus grand commandement, Jésus répondit :
Voici le premier : Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l'unique Seigneur;  et Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. 
Voici le second: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là.…
Autrement dit, dans cette semblableté, tu aimeras le Seigneur ton Dieu et ton prochain, comme toi-même.
Il n’y a pas d’autres commandements plus grands que ceux-là.

Répons : Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute
Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute :
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis,
Je le suis-je veux l’être, et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.

 
Confession du péché
Assurés de l’amour de Dieu en Jésus-Christ, confessons notre péché :

Dieu, notre Père, nous sommes rassemblés devant toi, nous qui venons de tous les horizons, de cultures et d’éducations différentes, de sensibilités religieuses diverses.
Tu sais lesquels d’entre nous ont pleuré cette année, dans le secret de leur chambre, devant le chevet d’un malade, devant la porte d’une prison, devant la porte de la mort.
Tu sais lesquels d’entre nous ont pleuré parce qu’ils n’avaient pas été aimés, accueillis, écoutés, reconnus, adoptés.
Tu sais aussi lesquels d’entre nous ont pleuré parce qu’ils n’avaient pas su trouver les mots, ni dire les paroles qui consolent, qui soulagent.
Tu sais lesquels d’entre nous ont été meurtris parce qu’ils n’ont pas fait attention, parce qu’ils sont arrivés trop tard, parce qu’ils ne savaient pas qu’ils étaient frères et sœurs des plus pauvres et des plus déshérités.
Tu sais aussi lesquels d’entre nous n’ont pas pleuré cette année. La vie les a entraînés sans répit. Ils ont peut-être oublié de vivre. Ils ont peut-être oublié d’être humains, tout simplement.
Père, accorde à chacun, chacune d’entre nous, la tendresse de ta présence.
Nous te le demandons, au nom de ton Amour, Jésus le Christ. Amen. 
(Agnès Adeline)
 
Répons : J’aime mon Dieu car il entend ma voix
J’aime mon Dieu car il entend ma voix
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.

 
Annonce du pardon 
Pour accueillir le pardon que Dieu nous donne, je vous invite à vous lever :

Le prophète Ésaïe nous rappelle que
notre nom est gravé dans la paume de sa main.

Quels que soient nos égarements,
Quelles que soient nos fautes ou nos chutes,
Notre nom est gravé dans la paume de sa main.
Quels que soient les fossés, les barrières, ou les murs
Que nous mettions entre Dieu et nous,
Notre nom est gravé dans la paume de sa main.

Au-delà de nos fautes et de nos ténèbres,
Notre nom est gravé dans la paume de sa main.
Mon frère, ma sœur,
Tu es aimé de Dieu. Amen.

Chantons à Dieu notre reconnaissance !
 
Répons : Combien grande est ta gloire
Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais,
Et combien tes hauts fait sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter Seigneur, tes divines merveilles !

 
Confession de foi :

Je crois que Dieu peut et veut faire naître le bien à partir de tout, même du mal extrême.
Aussi a-t-il besoin d’hommes pour lesquels « toutes choses concourent au bien ».
Je crois que Dieu veut nous donner chaque fois que nous nous trouvons dans une situation difficile la force de résistance dont nous avons besoin.
Mais il ne la donne pas d’avance, afin que nous ne comptions pas sur nous-mêmes, mais sur Lui seul.
Dans cette certitude, toute peur de l’avenir devrait être surmontée.
Je crois que nos fautes et nos erreurs ne sont pas vaines et qu’il n’est pas plus difficile à Dieu d’en venir à bout que de nos prétendues bonnes actions.
Je crois que Dieu n’est pas une fatalité en dehors du temps, mais qu’il attend nos prières sincères et nos actions responsables et qu’il y répond.
(Dietrich Bonhoeffer)
 
Répons : Grand Dieu nous te bénissons
Grand Dieu nous te bénissons,
Nous célébrons tes louanges,
Éternel, nous t’exaltons
De concert avec les anges,
Et, prosternés devant toi,
Nous t’adorons, ô grand Roi !
Et prosternés devant toi,
Nous t’adorons, ô grand Roi !

 
Doxologie : Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, d’éternité en éternité !

Lectures bibliques (Traduction La Colombe) [cliquer ici]
 
Psaume 103
De David.
Mon âme, bénis l'Éternel !
Que tout en moi (bénisse) son saint nom !
Mon âme, bénis l'Éternel,
Et n'oublie aucun de ses bienfaits !
C'est lui qui pardonne toutes tes fautes,
Qui guérit toutes tes maladies,
Qui rachète ta vie du gouffre,
Qui te couronne de bienveillance et de compassion,
Qui rassasie de biens ta vieillesse,
Qui te fait rajeunir comme l'aigle.
L'Éternel fait justice,
Il fait droit à tous les opprimés.
Il a fait connaître ses voies à Moïse,
Ses hauts faits aux fils d'Israël.
L'Éternel est compatissant et il fait grâce,
Il est lent à la colère et riche en bienveillance ;
Il ne conteste pas sans cesse,
Il ne garde pas (sa colère) à toujours ;
Il ne nous traite pas selon nos péchés
Et ne nous rétribue pas selon nos fautes.
Mais autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre,
Autant sa bienveillance est efficace pour ceux qui le craignent ;
Autant l'orient est éloigné de l'occident,
Autant il éloigne de nous nos offenses.
Comme un père a compassion de ses fils,
L'Éternel a compassion de ceux qui le craignent.
Car il sait de quoi nous sommes formés,
Il se souvient que nous sommes poussière.
L'homme ! ses jours sont comme l'herbe,
Il fleurit comme la fleur des champs.
Lorsqu'un vent passe sur elle, elle n'est plus,
Et le lieu qu'elle occupait ne la reconnaît plus. 
Mais la bienveillance de l'Éternel (dure) d'éternité en éternité
Pour ceux qui le craignent,
Et sa justice pour les fils de leurs fils,
Pour ceux qui gardent son alliance
Et se souviennent de ses préceptes, afin de les accomplir.
L'Éternel a établi son trône dans les cieux,
Et son règne domine sur toutes choses.
Bénissez l'Éternel, vous ses anges,
Qui êtes puissants en force et qui exécutez sa parole,
En obéissant à la voix de sa parole !
Bénissez l'Éternel, vous toutes ses armées,
Qui êtes à son service et qui faites sa volonté !
Bénissez l'Éternel, vous toutes ses œuvres,
Dans tous les lieux où il domine !
Mon âme, bénis l'Éternel !

Évangile selon Luc 24 : 13-32   
Et voici que ce même jour, deux d'entre eux allaient à un village nommé Émmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades, 
ils s'entretenaient de tout ce qui s'était passé. 
Pendant qu'ils s'entretenaient et discutaient, Jésus s'approcha et fit route avec eux. 
Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. 
Il leur dit : Quels sont ces propos que vous échangez en marchant ? Et ils s'arrêtèrent, l'air attristé. 
L'un d'eux, nommé Cléopas, lui répondit : Es-tu le seul qui séjourne à Jérusalem et ne sache pas ce qui s'y est produit ces jours-ci ? 
— Quoi ? leur dit-il. Ils lui répondirent : Ce qui s'est produit au sujet de Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple, et comment nos principaux sacrificateurs et nos chefs l'ont livré pour être condamné à mort et l'ont crucifié. 
Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël, mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces événements se sont produits. 
Il est vrai que quelques femmes d'entre nous, nous ont fort étonnés ; elles se sont rendues de bon matin au tombeau et, n'ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leur sont apparus et ont déclaré qu'il est vivant. 
Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses tout comme les femmes l'avaient dit ; mais lui, ils ne l'ont pas vu. 
Alors Jésus leur dit : Hommes sans intelligence, et dont le cœur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes ! 
Le Christ ne devait-il pas souffrir de la sorte et entrer dans sa gloire ? 
Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait.
Lorsqu'ils furent près du village où ils allaient, il parut vouloir aller plus loin. 
Mais ils le pressèrent, en disant : Reste avec nous, car le soir approche, le jour est déjà sur son déclin. Il entra, pour rester avec eux. 
Pendant qu'il était à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction ; puis il le rompit et le leur donna. 
Alors leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent ; mais il disparut de devant eux. 
Et ils se dirent l'un à l'autre : Notre cœur ne brûlait-il pas au-dedans de nous, lorsqu'il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures ? 
Ils se levèrent à l'heure même, retournèrent à Jérusalem et trouvèrent assemblés les onze et leurs compagnons, qui leur dirent : Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon. 
Ils racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin, et comment ils l'avaient reconnu à la fraction du pain.

Cantique : Louange et Prière n°390 « Consacre à ton service », strophes 1 et 3 [cliquer ici]
 
Prière d’illumination :  Détendre l’arc

Dégage-toi dans la mesure où tu t’engages sans compter. Prends de la distance dans la mesure où tu communies fraternellement à autrui. Le cœur humain même le plus généreux n’est pas inépuisable. Dieu seul est illimité. À exiger sans cesse le maximum de lui-même, l’être profond se dissocie et se perd. La parole devient alors vide et la prière inquiète. Pour retrouver un regard libre, il faut fuir et se tenir, tranquille et rassemblé, devant le Maître de tout.
Pars donc vers la source cachée de toute chose. ...
Quitte tout et tu trouveras tout..
(Règle des Diaconesses de Reuilly)
 
Musique : Orgue
Bach, Extrait de la Cantate n° 22

Prédication : Garder le cœur toujours brûlant

Chers amis, chers frères et sœurs,
Au moment où nous parlons de culte d’adieu, culte d’au-revoir, culte de départ… qui sont les mêmes mots que ceux pour un service funèbre, il ne manque que le culte de consolation et on est bon ! Je n’arrivais pas à trouver le bon titre… j’ai toujours du mal à trouver le titre qui va bien… finalement, grâce à Béatrice, grâce à Aurore, qui toutes les deux ont le sens de la formule, j’ai fini par opter pour « culte d’action de grâces » pour les ministères effectués dans cette église : pasteure et aumônier des prisons. C’est bien aussi de pouvoir rendre grâces à Dieu, quand on est vivant !
Aujourd’hui, nous vivons un moment de transition. Encore en activité pour quelques heures, et demain matin, un nouveau statut : la retraite. La retraite… c’est quelque chose qu’on regarde toujours de très loin, on n’imagine pas un instant que ça va arriver, qu’on va y arriver et puis…

Et puis nous y sommes, aujourd’hui. Le plus simplement du monde. Une date et un jour pour se donner rendez-vous… et nous voici réunis !
Et je suis particulièrement heureuse, émue et reconnaissante pour chacune de vos présences ici même dans ce temple, et aussi pour la présence de celles et ceux qui nous regardent par internet.
C’est volontairement que j’ai choisi le texte des disciples d’Emmaüs pour accompagner cette nouvelle tranche de vie. Cette nouvelle tranche de ma vie. C’est un texte de résurrection. Parce que c’est mieux de ressusciter de son vivant !
Deux hommes marchent sur une route. Ils sont en train de quitter la ville de Jérusalem pour se rendre, peut-être chez eux, à Emmaüs, un village dont personne n’a retrouvé la trace. Distance entre Jérusalem et Emmaüs, environ 11 km.  L’un de ces hommes s’appelle Cléopas. L’autre, on ignore son nom. Quelques heures auparavant, ces deux hommes ont entendu un témoignage étrange.  Quelques femmes de leur entourage se sont rendues de bonne heure, le matin, au tombeau de Jésus, mais voilà qu’elles ont trouvé le tombeau ouvert, avec personne dedans. Devant le tombeau, deux messagers leur ont posé une question très importante : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts Celui qui est vivant ? Il n’est pas ici, il est ressuscité ». (Luc 24/…  ) Les femmes sont venues rapporter ce témoignage aux disciples de Jésus, dont Cléopas et son ami. Mais voilà, le témoignage des femmes ne les a pas convaincus. Ils n’arrivent pas à croire à la résurrection de Jésus, ils sont plongés dans le désarroi le plus total. Ils quittent Jérusalem car ils n’ont plus rien à y faire. La mort de Jésus a détruit l’espoir d’une délivrance pour Israël et pour eux-mêmes.

Ils marchent sur la route, sans doute bien décidés à tourner le dos pour toujours à leurs rêves, à leurs projets, à leur espérance. En chemin, ils sont rejoints par un inconnu. Pour eux c’est encore un inconnu, mais nous, en entendant le texte, nous sommes mis dans la confidence : nous savons que c’est Jésus.
Les deux disciples ne reconnaissent pas cet homme qui marche avec eux, qui se tient à leurs côtés. Cet inconnu prend le temps de cheminer, de les écouter. Il les invite même vigoureusement à prendre conscience de la faiblesse de leur foi et il leur rappelle patiemment le sens de toutes les Écritures. Puis ils s’assoient ensemble à l’auberge et ce n’est qu’au moment où l’inconnu rompt le pain que les disciples reconnaissent en lui, Jésus, leur Seigneur. Et à ce moment-là, il disparaît de devant eux. Les disciples ont retrouvé leur confiance et leur espérance. Ils repartent sans plus attendre vers Jérusalem témoigner à leur tour de ce qu’ils ont compris et reçu du Seigneur.
Nous ne trouvons ce récit que dans l’Évangile de Luc. Luc est en train de rédiger son évangile. Il ne raconte pas simplement la vie et le ministère de Jésus, tel qu’il l’a connu et compris, mais Luc souhaite donner son témoignage de croyant. Lorsqu’il raconte cette histoire de Cléopas et de son ami, c’est un peu de lui-même que Luc parle, en ce sens qu’il partage sa propre réflexion sur « la condition du croyant écartelé entre la solitude de sa vie chrétienne et la certitude tâtonnante de la présence du Seigneur ressuscité.  J’emprunte ces mots au pasteur Bernard Gilliéron, qui a écrit un petit livre particulièrement intéressant sur ce récit d’Emmaüs. Il écrit : « Les deux hommes d’Emmaüs sont les frères de Luc. Nos frères. Ce qui leur est arrivé peut et doit nous arriver. Aussi tout dans ce récit est-il au-delà-du récit. Tout est-il destiné à nous entraîner dans la même découverte du Christ ressuscité cheminant avec nous, s’asseyant à notre table, ouvrant nos yeux fermés, nous poussant nous aussi à témoigner de notre rencontre personnelle avec lui ».
Cléopas est nommé. L’autre non. Et c’est une chance ! L’homme anonyme, cela peut être chacun, chacune d’entre nous. A nous de prendre le risque de nous y identifier.
Ce récit des pèlerins d’Emmaüs accompagne ma vie depuis de nombreuses années. Il accompagne tout autant mon ministère pastoral, parce que les deux se sont liés un jour de septembre 1999, lors de ma reconnaissance pastorale, il y a 25 ans.
25 ans me direz-vous, c’est bien peu quand d’autres personnes font 30 ou 40 ans de ministère pastoral… mais voilà ! C’est ce qui arrive aux personnes qui répondent tardivement à une vocation précoce… Pour ma part, ce sera 25 ans, comme pasteure, mais je n’oublie pas toutes les années précédentes, passées dans l’Église en tant que prédicatrice laïque, catéchète, déléguée au synode, et même présidente de conseil presbytérale avant d’étudier la théologie.  Comme les disciples d’Emmaüs, toujours en chemin, sur les routes de ma vie humaine, plus ou moins longues, plus ou moins encombrées, plus ou moins ensoleillées, avec toujours, ces questions existentielles lancinantes, ces réflexions spirituelles tourbillonnantes sur la vie et sur la mort, sur la maladie et la souffrance, sur l’amour et la haine, le bien et le mal, la fidélité et l’infidélité, la vérité et le mensonge.
Et toutes ces questions sur l’existence de Dieu, et de quel Dieu ? Bien sûr je croyais en Dieu… mais lequel ? J’emprunte maintenant les mots qui suivent à Raphaël Picon : « Ce Dieu, figure tutélaire qui surplombe le monde pour y intervenir quand bon lui semble ou ce Dieu qui hante encore quantité de sermons, de cantiques et de confessions de foi ?
Et Jésus dans tout ça ? Qui est-il ? Quelqu’un de mi-homme, mi-Dieu qui, un beau jour reviendrait sur les nuées du ciel à la manière d’un super héros, sauver le monde de sa perte… ce Jésus devenu l’idole de nombreux chants et textes de prières, est-il réellement celui que je voulais suivre ? »
 
C’est en 1989 que tout a changé dans ma foi, lorsqu’un pasteur m’offrit un numéro d’Évangile et Liberté,  la revue du protestantisme libéral. Juste au moment où je traversais une crise existentielle sans précédent, qui m’obligea à redéfinir le contenu de ma foi…
A l’époque, je ne savais même pas qu’il y a un protestantisme libéral…

Et cette découverte m’a aidée à sortir d’un certain conservatisme sympathique.  C’était à mon tour de tourner le dos à tout ce que je croyais pourtant bien valables et qui m’avait tenu jusque-là, mais qui ne me  suffisait plus. A mon tour de partir sur mon chemin d’Emmaüs à moi, pour être rejointe en route par d’autres qui m’aideraient à découvrir une nouvelle notion de Dieu, un Dieu qui serait débarrassé de ses oripeaux mythologiques et… masculins !  Voilà ce que je voulais ! … pour retrouver le Dieu de l’Évangile, un Dieu source de vie, d’amour et de sagesse … un Dieu qu’il me fallait à tout prix redécouvrir. Et c’est ainsi que j’ai atterri à la faculté libre de théologie, boulevard Arago. Je rends grâce à Dieu, aujourd’hui pour tous les professeurs dont certains sont présents aujourd’hui, de Théologie pratique … ou de Nouveau Testament, ou d’Ancien Testament, ou d’Histoire de la réforme … ou de philosophie ou d’histoire ancienne, ou de dogmatique, qui ont eu toute la patience du monde pour m’aider à croire et avancer dans mon projet pastoral en me donnant confiance en moi.  J’avais tourné le dos à la Jérusalem de mon enfance, pour cheminer sur une route théologique décapante, afin de recevoir tout le discernement inattendu mais tellement espéré, pour retourner joyeusement libre vers la Jérusalem de ma maturité.
Puis tout cet acquis, inoubliable, s’est trouvé vérifié dans les différents postes que l’Église m’a confiée par la suite, jusqu’à ces dernières années passées à l’Oratoire du Louvre.

C’est ainsi que le récit des disciples d’Emmaüs illustre pour moi à la fois les 25 années de ministère pastoral, passées à Châlons en Champagne, à Epinal, à Clamart-Issy les Moulineaux-Meudon la Forêt et à l’Oratoire.
Toutes ces années forment une lente et riche progression dans la vie et dans la foi, dans la rencontre et le partage. Chaque année un peu plus, j’ai pris conscience à quel point nous étions, nous sommes, tous et toutes, « toustes » en route de Jérusalem vers Emmaüs et vice-versa.
Nous sommes tous en chemin quel que soit notre âge, quelle que soit l’étape de notre vie, quel que soit notre passé, notre vécu. Toutes les rencontres que nous avons faites, tant sur le plan local, à l’intérieur de notre propre paroisse, avec les cultes, les rencontres catéchétiques, les conseils presbytéraux, les groupes bibliques, les pauses spirituelles, le groupe Paroles d’Amour, les brunchs libéraux participent à ce cheminement. Ce cheminement passe par quelque chose d’incontournable, d’indispensable : le dialogue, qui consiste à s’asseoir à la même table, pour se rencontrer, faire connaissance, discuter de ce qui nous unit, comme de ce qui nous oppose, que ce soit entre protestants de sensibilités diverses, entre chrétiens de différentes confessions, entre croyants de différentes religions, entre libres-croyants et libres-penseurs. Je veux rendre grâces pour tous les lieux de dialogues et de rencontres, en commençant par l’association Religions en Dialogue, à Châlons en Champagne, qui a vu le jour au moment des attentats du 11 septembre 2001,  et qui existe toujours, je veux rendre grâces pour tous les groupes de jeunes, en particulier celui de l’Oratoire, qui discutent parfois au risque de se fâcher, mais qui trouve toujours de nouveaux chemins pour reprendre le dialogue, je rends grâces pour tous les comités de la Journée Mondiale de Prière des femmes, qui militent pour un œcuménisme féminin à travers le monde, pour le groupe Prêtres - Pasteurs - Laïcs  du Mouvement Sève, dans l’Église catholique, qui travaille avec persévérance pour un œcuménisme de la vie, dans le respect réciproque des diversités. Je n’oublie évidemment pas le groupe biblique œcuménique réuni aujourd’hui presque au complet, avec lequel nous avons cheminé dans l’Évangile de Jean, avec la délicate question de l’Eucharistie et la Cène. Et finalement, dans notre texte des pèlerins, où le Christ se fait-il reconnaitre, si ce n’est dans le pain rompu à l’auberge. Ce n’est pas tant le geste du pain rompu que le repas partagé autour de la table. Ils se sont souvenus du dernier repas, du « repas du Seigneur » comme les premiers chrétiens diront, et ce repas du Seigneur renverra, et continue de renvoyer à la communauté dans laquelle ce repas est célébré. Que ce soit à la maison lors d’un culte de maison, ou dans une Église quelle que soit sa confession, au fond le repas du Seigneur nous ramène à la fraternité. A notre fraternité.  Le Christ ne veut qu’une chose : nous ramener vers nos frères et nos sœurs, dans la foi comme en humanité. Partager le repas du Seigneur comme nous le ferons dans un instant, indépendamment de nos usages séculaires, qui le permettent ou ne le permettent pas, indépendamment des dogmes ecclésiastiques qui l’y autorisent ou non, le repas du Seigneur est à mon sens, un appel à l’unité. Ou alors, il n’est pas. Ce qui compte, c’est qu’il rassemble des personnes séparées, autour d’un geste, celui du partage du pain, dans l’amour réciproque. Car c’est seulement à cet amour-là que nous aurons les uns pour les autres, que tous reconnaitront que nous sommes ses disciples. (Jean 13 : 31-33)

Au cours de nos discussions en vérité, nous avons pu garder ensemble le cœur brûlant de tout ce qui faisait la découverte de la Parole, et cela a permis de mieux comprendre la tradition, la confession dans laquelle nous vivons notre foi. Et tout dernièrement, je veux rendre grâces à Dieu pour le groupe interreligieux, qui autour de ma consœur et amie Béatrice s’est réuni pour préparer la veillée de prière pour la marche des Fiertés veillée qui a eu lieu avant-hier, ici même, rassemblant musulmans, juifs et chrétiens dans une communion d’esprit et de cœur qui me rappelle juste pourquoi à un moment de ma vie, j’ai répondu oui à l’appel du Seigneur pour le ministère pastoral.

Que retenir de cette nouvelle étape du chemin d’Emmaüs, à l’Oratoire, sinon de garder le cœur toujours brûlant, autrement dit toujours ouvert au dialogue. C’est aussi rester dans la confiance. C’est important de se souvenir de tout cela, quand nous regardons à nous-mêmes, à la pauvreté de notre amour, à la faiblesse de notre service, au pardon que l’on ne donne pas, sans oublier notre manque de motivation pour la rencontre, le travail biblique, ou la mise en place d’un nouveau projet de vie, pour envisager des changements, comme ce fut le cas pour Béatrice et moi, et le conseil presbytéral qui venait d’être élu, au moment de l’épidémie de Covid, où il a fallu tout redéfinir pour vivre une nouvelle vie d’Église adaptée à la situation inédite du confinement.
Rester dans la confiance, c’est croire que, là où nous échouons, le Christ réussit pour nous autrement. Là où nous n’y arrivons pas, il peut encore quelque chose pour nous, mais pas sans nous. Rester dans la confiance c’est se souvenir que nous ne sommes pas seuls.

C’est certainement tout aussi vrai, mais peut-être avec une accentuation plus aiguë en ce qui concerne l’aumônerie des prisons. C’est une dimension du ministère pastoral que j’ai aussi vécu parmi vous, et que je ne passerai pas sous silence. Quand je suis arrivée à l’Oratoire j’étais aumônier à la maison d’arrêt des Femmes, à Versailles. Je salue au passage les aumôniers de prisons présents dans cette assemblée.
Cette expérience en milieu carcéral est venue enrichir mon ministère pastoral,  car il s'agissait alors et il s’agit toujours de dire à des personnes jugées ou dans l’attente d’un jugement, qu’elles ne sont pas réduites à ce qu’elles ont fait, mais qu’elles ont une autre identité, celle qui s’enracine dans cet amour sans condition du Dieu de Jésus-Christ, que nous appelons la grâce, celle d’être pardonné, alors que nous sommes impardonnables, celle d’être aimé, alors que nous sommes si peu aimables, celle d’être rendu à la dignité, alors que nous sommes si indigne ou que nous nous sentons si indignes.  Tout cela, sans pour autant se soustraire à la justice des hommes, à la justice de notre pays bien évidemment.
J’ai découvert comment partager, avec des hommes et des femmes, non seulement détenus, mais aussi avec le personnel de surveillance et de l’administration, avec une attitude, un vocabulaire et des gestes adaptés, avec une pédagogie différente, cette Bonne Nouvelle, qui n’est pas destinée seulement à celles et ceux qui ont un statut privilégié dans la vie et dans la société, mais aussi à celles et ceux que la vie a trahi, ou détourné du bonheur, du droit chemin et du bien-être.
Et c’est en compagnie de toute l’équipe des aumôniers, que nous avons appris ensemble comment faire naître la part cachée du Christ qui sommeillait  en chacun et en chacune.  Nous avons pris conscience que nous étions des accoucheurs, des sage-femmes ou des sage-hommes de la Parole, rejoignant la maïeutique, l’accouchement des esprits des philosophes. Mais finalement, n’est-ce pas aussi ce que nous vivons en Église : mettre au monde ce qui nous fait vivre de l’intérieur, pour que notre regard sur le monde change ? Le monde ne changera pas, mais nous pouvons le voir autrement. Porter le Dieu de Jésus-Christ au monde d’aujourd’hui, c’est ressembler aux disciples de Jésus, d’il y a deux mille ans, et… ne rêvons pas… . le monde d’aujourd’hui n’est pas plus près à recevoir cette Bonne Nouvelle que le monde à l’époque de Jésus. Et du coup, notre mission relève du défi,  que nous sommes appelés à relever, chacun, chacune avec les dons que nous avons reçu et là où nous sommes placés. Ce ministère spécialisé est venu éclairer et compléter mon ministère « généraliste » en paroisse. Il y a quantité de passerelles entre les deux, et j’ajouterai que bien souvent, je croyais aller en prison pour « évangéliser » mais, en définitive, c’est moi, qui ressortais « évangélisée »…

Mais nous pourrions dire la même chose de la visite, bien souvent on croit rendre visite à quelqu’un, mais c’est nous qui sommes visités. La même chose que nous accompagnons des familles pour des baptêmes, des confirmations, des mariages, des deuils.  Tout simplement parce que quelqu’un nous devance, nous précède et ce quelqu’un, nous le nommons  Jésus-Christ, dans la foi chrétienne.

Au moment où je prends ma retraite, pour une fois, je regrette vraiment de ne pas parler espagnol !
Pourquoi ? Parce que le mot retraite se dit : « Jubilacion »
J’aime ce mot parce qu’il se rapproche de la jubilation en français !
Et la jubilation en français c’est quelque chose de très fort, c’est une joie vive, intense ! Une allégresse !
Finalement je ne pars pas en retraite, je ne bats même pas en retraite, mais je pars en jubilation ! C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour garder mon cœur tout brûlant pour l’Évangile toujours à découvrir.
Je pense que la musique continuera de me tenir dans cette jubilation, avec la force de la polyphonie des chœurs. Et le chœur à plusieurs voix est pour moi la plus belle métaphore de la vie en Église : rechercher l’unisson, tout en chantant sa voix propre, car chanter à plusieurs voix, c’est d’abord respirer ensemble, c’est être disponible à quelque chose qui n’était pas là avant, et c’est cela qui donne l’inspiration.
Et dans un proche avenir, je vais continuer de me former à l’humanité, grâce à la dernière découverte de ma vie de foi, à savoir le clown qui sommeillait en moi et qui a vu le jour à un culte, un dimanche de mars 2008 à Épinal. C’était Madame Pivoine. Depuis, Madame Pivoine ne cesse de venir à mon secours ! Et mon cœur reste encore et toujours brûlant pour continuer d’annoncer l’Évangile autrement…

Mais pour aujourd’hui, je voudrais vous dire que vous avez tous participé d’une façon ou d’une autre, à la marche que j’ai faite personnellement sur mon propre chemin d’Emmaüs ; autrement dit, vous avez tous et toutes contribué à me faire reconnaître le Christ dans ma propre vie et dans mon ministère pastoral, à faire naître encore et toujours cette part du Christ cachée en moi et que vous seuls avez contribué à faire émerger, quel que soit l’endroit de la route où nous nous sommes rencontrés.  Je pars avec reconnaissance pour tout le chemin parcouru, avec vous ici présents, mais aussi avec celles et ceux empêchés de venir, mais une fois n’est pas coutume, avec ce que j’ai appris et reçu des personnes qui ont déjà rejoint l’amour du Père.

Et pour terminer, je rends grâce, à la manière du psaume 103, je veux dire Merci au Seigneur, de voir certains et certaines se relever et reprendre la route, après la tempête des épreuves.
Je rends grâce pour le courage de certains et certaines pour affronter la maladie et la souffrance. La solitude, aussi.
Je rends grâce pour celles et ceux qui n’ont pas toujours la force mais qui acceptent de prendre une main qui se tend vers eux.
Je rends grâce pour vous, qui avez su à un moment ou un autre me tendre la main pour m’aider à franchir un obstacle, me donner un conseil, m’aider à  prendre une décision, merci à vous qui m’avez accueillie, consolée, soutenue dans les épreuves qui furent les miennes.

J’espère que chacun, chacune se reconnaîtra, aussi dans les fous rires et les complicités qui ont ponctué notre route. Bien sûr, rien n’est parfait. Il y a aussi les rendez-vous manqués et mes retards, bien que cela se soit grandement amélioré à l’Oratoire, (si, si)  et mon « petit »bazar » dans mon bureau… qui vont vous manquer, je le crains, et puis, bien sûr, tout ce qui est de l’ordre de l’inachevé et qui trouvera son accomplissement autrement, dans une nouveauté encore en jachère.

Au point où nous en sommes, disait  l’apôtre Paul, marchons d’un même pas. Ne regardons pas trop en arrière, ce n’est pas si bon que ça pour la santé… car Celui qui vient est au-devant de nous. Vous avez été mes compagnons de route, à Chalons, à Épinal, à Clamart et à l’Oratoire, vous serez maintenant mes compagnons d’escale, lorsque je reviendrai sur Paris… .Vous n’êtes pas seuls, et vous avez la chance d’avoir Béatrice avec vous pour continuer à grandir dans la foi et garder votre cœur toujours brûlant. Que ma prière soit assez large pour vous accompagner toutes et tous. Amen

Musique : orgue
Haendel

 
Cantique : choral n°45 « Ta volonté, Seigneur mon Dieu », strophes 1 et  3 [cliquer ici]

 
Annonces

Petites annonces :
Cherche  urgent :
Un électricien pour rétablir le courant entre les gens,
Un opticien pour changer leur regard,
Un artiste pour dessiner un sourire sur leurs visages,
Un maçon pour bâtir pour la paix,
Un jardinier pour cultiver la pensée,
Et un professeur de maths, pour nous réapprendre à compter les uns sur les autres.

Offrande 
C’est maintenant le moment de l’offrande.
Notre église ne vit que de vos dons.
Souvenons-nous que Dieu aime le don joyeux.

Musique : Chœur  « Les Amis d’Agnès » dirigé par Marie-Pierre Pongy.
« La part à Dieu »

Liturgie de Sainte-Cène

Louange

Éternel, Dieu de la vie, nous qui sommes réunis ce matin pour ce temps de culte, nous cherchons ta présence dans notre vie, nous nous mettons à l’écoute de ta Parole dans la Bible, nous essayons de discerner les actes, les paroles, les engagements auxquels tu nous appelles.
Parfois tout cela nous paraît obscur et nous sentons monter en nous l’incompréhension, le doute, peut-être la peur.
Mais tu places aussi sur notre route des frères et des sœurs pour nous parler, pour nous aimer, pour nous encourager, pour être à nos côtés devant toi, pour partager avec nous le pain et le vin de la Cène.
Béni sois-tu, Éternel, pour ta Parole qui te révèle.  Donne-nous d’aimer notre prochain, comme tu l’aimes, et ainsi, d’être miracle les uns pour les autres, annonciateurs de ton Royaume et signes de ton amour ! Amen

Répons : Pare-toi pour une fête
Pare-toi pour une fête
O mon âme tiens-toi prête,
Monte plus haut que la terre,
Vers la céleste lumière
Ton Seigneur t’offre une place
Au grand banquet de sa grâce
Ce maître au pouvoir immense
Avec toi fait alliance.

 
Institution
Le soir venu, Jésus se mit à table avec les douze. Pendant le repas, il prit du pain
Et, après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna en disant :
“Prenez, mangez, ceci est mon corps.”
Ayant aussi pris la coupe et rendu grâces,
Il la leur donna en disant :
“Buvez-en tous, car ceci est mon sang,
Le sang de l’alliance qui est répandu pour la multitude, pour le pardon des péchés.
Je vous le dis, désormais, je ne boirai plus de ce fruit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, avec vous, dans le Royaume de mon Père.”

Prière d’intercession et notre Père
Prions ensemble :

Père, ta Parole nous a redit ton amour pour ce monde.
Nous te prions pour la paix.
Une paix fondée sur l’amour en Christ.
Nous te prions pour que naisse en nous l’espérance.
Une espérance qui jaillisse de notre confiance en toi.
Nous te prions pour recevoir le courage.
Le courage de demeurer fidèles jusqu’au bout,
Le courage de demeurer fermes quand le mal paraît triompher,
Et que les combats pour la vérité et la justice semblent perdus.
Nous te prions pour recevoir aussi
Le courage de rebâtir, quand tout s’écroule autour de nous.
Le courage d’être un peuple pèlerin, en route vers l’inconnu,
Assuré que le chemin n’est pas caché pour toi, 
Donne-nous encore le courage d’être le corps du Christ, dans la joie comme dans la souffrance.
Donne-nous également le bonheur de vivre de ta Parole
Et de la partager avec celles et ceux que tu nous donnes comme frères et sœurs, dans la foi et en humanité.
Nous te présentons celles et ceux qui demandent le secours de notre prière, et que nous te nommons dans le profond de nos cœurs.
 
Prière de communion 

Père, au moment de nous approcher de cette table,
nous nous souvenons de Jésus-Christ :
il a habité parmi nous, il a donné sa vie pour nous.
Nous nous réjouissons de sa résurrection
qui nous donne l’assurance de sa présence auprès de nous,
tous les jours et, en particulier,
à cette table où il nous invite.
Nous attendons le jour où ton règne sera établi
sur l’univers tout entier.
Puissions-nous  par ton Esprit,
communier au corps et au sang de ton Fils
et qu’ainsi, unis à lui,
nous portions la lumière, la paix et l’espérance.

Nous rassemblons notre prière dans celle que Jésus a enseigné à ses disciples :

Notre Père :
Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel,
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés,
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal,
Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire,
Pour les siècles des siècles, amen.

Répons : Jésus, ta voix nous convie
Jésus, ta voix nous convie,
à ce festin de la vie,
En ce lieu tout me retrace
les prodiges de ta grâce.
Fais qu’aujourd’hui je contemple
tes charités sans exemple,
Avant de me nourrir d’elles,
à tes tables éternelles.

 
Invitation
« Voici, je me tiens à la porte et je frappe, dit le Seigneur. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je prendrai la Cène avec lui et lui avec moi. »

[Indications : chacun reste à sa place et deux personnes viendront vers vous pour partager le pain et le vin]
 
Communion
« Le pain que nous partageons est communion au corps du Seigneur Jésus-Christ.»
« La coupe de bénédiction pour laquelle nous rendons grâces est communion au sang du Seigneur Jésus-Christ, qui a été versé pour tous en signe de la nouvelle Alliance de Dieu avec le monde. »

DISTRIBUTION EN CERCLE

Musique : Orgue
Philip Glass


Prière d’action de grâce

Merci pour ce pain et ce vin
Qui nourrissent notre quête d’une vie en plénitude !
Toi qui te tiens dans la pâte de nos jours
Et qui sais combien façonner l’être humain
Est un artisanat délicat,
Apprends-nous les paroles qui vivifient,
Les regards qui font exister,
Et les gestes qui redonnent confiance !
Tiens-nous à la juste distance
Les uns des autres,
Garde-nous de l’indifférence
Comme de la mainmise,
Afin qu’à travers nos rencontres
Ta promesse passe vers demain,
Là où tu seras tout en tous ! Amen !
(Francine Carrillo, Traces vives)
 
Exhortation
Que jamais le bonheur de la vie n’éteigne en nous
La révolte contre ce qui la défigure
Mais que jamais non plus le scandale du mal
N’efface en nous la louange de la vie.
Que jamais les mots qui nous font vivre :
Tendresse, plaisir, liberté, confiance,
Ne se referment en des certitudes figées,
Mais qu’ils soient source d’une quête toujours inachevée.
Que notre foi ne soit jamais sans le doute,
Et que nos doutes ne soient jamais sans la confiance.
Que l’émerveillement de recevoir la vie
Comme un don, comme une grâce
N’altère pas nos capacités d’indignation devant l’injustice,
Mais soutienne en nous la promesse
Et la passion d’un monde autre.
Tel est le désir qui nous porte !
Telle est la prière qui nous met en route !
Que la petite espérance nous prenne par la main,
Qu’elle nous entraîne
Sur des chemins inattendus,
Et qu’elle chante en nous,
Comme un défi,
L’amour de la vie !    
(Gérard Delteil, pasteur, théologien, Doyen honoraire de la Faculté de théologie protestante de Montpellier)

Bénédiction
Recevons la bénédiction de la part du Seigneur :
Mon frère, ma sœur, mon ami,
Que l’Éternel te bénisse et te garde !
Que l’Éternel fasse rayonner sur toi son regard et t'accorde sa grâce !
Que l’Éternel porte sur toi son regard et te donne la paix !
Amen.
 
Cantique : Louange et Prière n° 150 : A toi la gloire, strophes 1, 2 et 3 [cliquer ici]

Musique : Orgue 
Sortie

Paroles des chants du Culte du 30 juin 2024 - 16h

Psaume : Psautier Français n°84 « Dans ta maison je suis heureux », strophes 1 & 4.

Strophe 1
Dans ta maison je suis heureux,
Elle est le désir de mes yeux,
Ici, je cherche ta présence
Longtemps mon cœur t’a réclamé,
Sa joie est de te retrouver,
Il crie à toi, plein d’espérance.
Ainsi revient en la saison
Le passereau vers la maison.

Strophe 2
Heureux qui grave dans son cœur
Le chemin qui mène au Seigneur,
Le chemin de l’humble service.
Pour lui la source jaillira,
Et l’eau du ciel l’arrosera,
Dans la vallée la plus aride.
Dieu guidera jusqu’à la fin,
Au long des jours, le pèlerin.

Strophe 3
Seigneur, qui règne dans les cieux
Et nous écoutes dans ce lieu,
Exauce-nous, sois notre garde.
A toi nos cœurs ne cachent rien ;
Quand tu regardes vers les tiens,
A ton Messie d’abord regarde :
Vois son visage couronné,
Vers lui notre espoir est tourné.


Strophe 4
Qui veut sur ton bras s’appuyer,
A pour soleil, pour bouclier,
Le rayonnement de ta grâce.
Le dernier de tes serviteurs
Enfin découvre son bonheur
A se tenir devant ta face.
Dans ta maison, un jour vaut mieux
Que mille jours en d’autres lieux.

Cantique : Louange et Prière n°390 « Consacre à ton service », strophes 1 & 3


1 - Consacre à ton service
Mon cœur et mon esprit
En vivant sacrifice,
O Seigneur Jésus-Christ.
Accepte mon offrande,
O Jésus, Fils de Dieu,
Et que sur moi descende
La flamme du saint lieu !

2 - J’abandonne ma vie,
Sans regrets ni frayeur,
A ta grâce infinie,
O mon Libérateur.
Accepte mon offrande,
O Jésus, Fils de Dieu,
Et que sur moi descende
La flamme du saint lieu !

3 - Qu’un feu nouveau s’allume
Par ton amour en moi,
Et dans mon cœur consume
Ce qui n’est pas à toi.
Accepte mon offrande,
O Jésus, Fils de Dieu,
Et que sur moi descende
La flamme du saint lieu !

4 - Viens, Jésus, sois mon Maître ;
Par ton sang racheté,
A toi seul je veux être
Et pour l’éternité !
Accepte mon offrande,
>O Jésus, Fils de Dieu,
Et que sur moi descende
La flamme du saint lieu !

Choral n°45 (Alléluia 45-01) « Ta volonté Seigneur mon Dieu », Strophes 1 à 3

Strophe 1
Ta volonté, Seigneur mon Dieu,
Deviendra ma sagesse.
Fais-moi vouloir ce que tu veux
Pour y voir ta promesse.
Je chercherai ta volonté.
Si ton regard m’éclaire,
Je verrai, Dieu de vérité,
L’ombre de ton mystère.

Strophe 2
Enseigne-moi à discerner
Dans la joie et la peine
Le chemin où tu veux mener
Tout homme que tu aimes.

Comme tu viens me rencontrer
Et comme tu m’écoutes,
Que je sache aussi m’approcher
Des autres sur leur route.

Strophe 3
C’est mon bonheur que de chanter
Que ta joie est profonde
Quand je comprends ta volonté
Pour moi et pour le monde.
Jésus demeure parmi nous,
Il a notre visage ;
Je vois en chacun d’entre nous
L’attente de sa grâce.

Cantique : Louange et Prière n° 150 « A toi la gloire », strophes 1 à 3

[Pour écouter, cliquer ICI]

Strophe 1
À toi la gloire, O ressuscité !
À toi la victoire Pour l’éternité.
Brillant de lumière,
L’ange est descendu ;
Il roule la pierre
Du tombeau vaincu.
À toi la gloire, O ressuscité,
À toi la victoire Pour l’éternité !

Strophe 2
Vois-le paraître :
C’est lui, c’est Jésus,
Ton Sauveur, ton Maître ;
Oh ! ne doute plus !
Sois dans l’allégresse,
Peuple du Seigneur,

Et redis sans cesse
Que Christ est vainqueur.
À toi la gloire, O ressuscité,
À toi la victoire Pour l’éternité !

Strophe 3
Craindrais-je encore ?
Il vit à jamais,
Celui que j’adore,
Le prince de paix.
Il est ma victoire,
Mon puissant soutien,
Ma vie et ma gloire :
Non, je ne crains rien.
À toi la gloire, O ressuscité,
À toi la victoire, Pour l’éternité !

Cantique : Louange et Prière n°184 « Demeure par ta grâce », Strophes 1 & 5

Strophe 1
Demeure par ta grâce
Avec nous, Dieu Sauveur !
Quoi que l’ennemi fasse,
Protège notre cœur.

Strophe 2
Conserve ta Parole,
Parmi nous, ici-bas ;
Qu'elle soit la boussole
Qui dirige nos pas !

Strophe 3
Éternelle lumière,
Que ta vive splendeur
Nous guide, nous éclaire
Et nous garde d’erreur !

Strophe 4
Augmente-nous tes grâces,
Donne-nous ton Esprit ;
Fais-nous suivre les traces
De ton Fils, Jésus-Christ.


Strophe 5
Garde-nous sous ton aile
Et demeure à jamais
Avec nous, Dieu fidèle,
Pour nous donner ta paix.

Paroles des répons du temps de l'Église (avec Cène)

Après la salutation
Répons : « Bénissons Dieu le seul Seigneur » (Ps. 134, str.1)

Bénissons Dieu le seul Seigneur,
Nous qu’il choisit pour serviteurs.
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.

Après la volonté de Dieu
Répons : « Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » (L&P n°193, str.1)

Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute :
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis.
Je le suis, je veux l’être, et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.

Après la prière de repentance
Répons : « J’aime mon Dieu, car il entend ma voix ». (Ps. 116, str.1)

J’aime mon Dieu car il entend ma voix,
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.

Après l’annonce de la grâce
Répons « Combien grande est ta gloire » (Ps 92 selon L&P n° 38 str.2)

Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais, 
Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles  ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter, Seigneur, tes divines merveilles !

Après la confession de foi
Répons : « Grand Dieu, nous te bénissons » (L&P n°69, str.1)

Grand Dieu, nous te bénissons, nous célébrons tes louanges,
Éternel, nous t’exaltons, de concert avec les anges,
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !

Cène
« Pare-toi pour une fête» (L&P n°205, str. 1&2)

Strophe 1
Pare-toi pour une fête
O mon âme tiens-toi prête
Monte plus haut que la terre
Vers la céleste lumière.
Ton Seigneur t'offre une place
Au grand banquet de sa grâce ;
Ce Maître au pouvoir immense
Avec toi fait alliance.

Strophe 2
Jésus, ta voix nous convie
A ce festin de la vie ;
En ce lieu tout me retrace
Les prodiges de ta grâce ;
Fais qu'aujourd'hui je contemple
Tes charités sans exemple,
Avant de me nourrir d'elles
A tes tables éternelles !

Après la bénédiction
Répons : « Confie à Dieu ta route » (L&P n°309, str.5)

Bénis ô Dieu nos routes, nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes, tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres, j’y marche par la foi,
Même au travers des ombres, ils conduisent à toi.

Lecture de la Bible

Évangile selon Luc, Chapitre 24, versets 23-35 [NBS]

Sur le chemin d'Emmaüs

13 Or, ce même jour, deux d'entre eux se rendaient à un village du nom d'Emmaüs, à soixante stades de Jérusalem, 
14 et ils s'entretenaient de tout ce qui s'était passé.
15 Pendant qu'ils s'entretenaient et débattaient, Jésus lui-même s'approcha et fit route avec eux.
16 Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
17 Il leur dit : Quels sont ces propos que vous échangez en marchant ? Ils s'arrêtèrent, l'air sombre.
18 L'un d'eux, nommé Cléopas, lui répondit : Es-tu le seul qui, tout en séjournant à Jérusalem, ne sache pas ce qui s'y est produit ces jours-ci ?
19 – Quoi ? leur dit-il. Ils lui répondirent : Ce qui concerne Jésus le Nazaréen, qui était un prophète puissant en œuvre et en parole devant Dieu et devant tout le peuple,
20 comment nos grands prêtres et nos chefs l'ont livré pour qu'il soit condamné à mort et l'ont crucifié.
21 Nous espérions que ce serait lui qui apporterait la rédemption à Israël, mais avec tout cela, c'est aujourd'hui le troisième jour depuis que ces événements se sont produits.
22 Il est vrai que quelques femmes d'entre nous nous ont stupéfiés ; elles se sont rendues de bon matin au tombeau et,
23 n'ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire qu'elles avaient eu une vision d'anges qui le disaient vivant.
24 Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses tout comme les femmes l'avaient dit ; mais lui, ils ne l'ont pas vu.
25 Alors il leur dit : Que vous êtes stupides ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes !
26 Le Christ ne devait-il pas souffrir de la sorte pour entrer dans sa gloire ?
27 Et, commençant par Moïse et par tous les Prophètes, il leur fit l'interprétation de ce qui, dans toutes les Écritures, le concernait.
28 Lorsqu'ils approchèrent du village où ils allaient, il parut vouloir aller plus loin.
29 Mais ils le pressèrent, en disant : Reste avec nous, car le soir approche, le jour est déjà sur son déclin. Il entra, pour demeurer avec eux.
30 Une fois installé à table avec eux, il prit le pain et prononça la bénédiction ; puis il le rompit et le leur donna.
31 Alors leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent ; mais il disparut de devant eux.
32 Et ils se dirent l'un à l'autre : Notre cœur ne brûlait-il pas en nous, lorsqu'il nous parlait en chemin et nous ouvrait le sens des Écritures ?
33 Ils se levèrent à ce moment même, retournèrent à Jérusalem et trouvèrent assemblés les Onze et ceux qui étaient avec eux,
34 qui leur dirent : Le Seigneur s'est réellement réveillé, et il est apparu à Simon !
35 Ils racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin, et comment il s'était fait reconnaître d'eux en rompant le pain.


Vidéo du culte entier

Audio

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