Être apôtre en actes

Actes 1:1-5 , Actes 1:13-26

Culte du 17 septembre 2023
Prédication de Béatrice Cléro-Mazire

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

17 septembre 2023
570ème jour de la guerre en Ukraine

Dimanche d'éducation biblique
« Être apôtre en actes »

Culte présidé par les Pasteures Agnès ADELINE SCHAEFFER et Béatrice CLERO MAZIRE
Prédication par la Pasteure Béatrice CLÉRO-MAZIRE
avec Alexandre KOROVITCH organiste co-titulaire, à l'orgue

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Musique : Orgue

Annonce de la grâce
La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu, notre Père, en son Fils Jésus, notre frère.

Accueil

Louange à Dieu :

Dieu se fait homme
Je ne peux te penser qu'avec des moyens humains,
lors même que je ne te verrais pas en esprit,
sous une forme mortelle et semblable à celle de mes frères.
Et si tu veux t'approcher de moi,
ne faut-il pas que tu descendes aux sentiers de la terre?
Pour me parler, ne dois-tu pas employer les termes de ma langue maternelle?
Autrement qui te comprendrait,
puisque l'homme est un muet et un sourd pour son propre semblable
s'il n'en saisit pas le langage?
C'est pour cela que tu t'es fait homme
et que tu as marché parmi nous sous les traits du Fils de l'homme.

En somme, depuis que tu nous cherches,
tu emploies les mêmes moyens: 
Tu viens à nous.
Tu es venu vers nous par les créations matérielles,
les splendeurs et la magnificence des cieux.
Tu es venu à nous dans les aubes où les âmes se dégagent des ombres,
dans les joies et les peines, dans les liens de la vie familiale,
dans la personne des justes qui sont nos guides et nos frères aînés.
Tu as marché, lutté, souffert et chanté parmi nous.
A travers nos jours éphémères
a transparu ton sourire qui demeure
et tu nous as fait boire aux coupes d'ici-bas,
qu'elles soient douces ou amères,
un breuvage où fermente un espoir éternel.

Tout être qui se donne fait un geste divin;
à travers la poussière des héros et des martyrs,
tombés pour les causes justes,
brillent des rayons d'or;
dans chaque regard d'enfant tu as mis ta promesse
et les vaincus du droit t'attendent dans leur tombeau.
Sois béni, Dieu qui te fais homme pour être plus près de nous,
comme, dans les épis mûris sous ses caresses,
ton soleil se fait pain afin de nous nourrir.
[Charles Wagner « Devant le témoin invisible », Paris, éd. Fischbacher, 1933]

Psaume : Psautier Français n°92 « Ô que c’est chose belle », strophes 1 à 3  [cliquer ici]

Volonté de Dieu
Ainsi parle l’éternel à la maison d’Israël : cherchez-moi et vous vivrez. [Amos]

Chant spontané : Parle, parle Seigneur [cliquer ici]

Repentance
Nous nous présentons devant Dieu avec cette prière d’André Gide : 

Seigneur, ce n’est pas parce que l’on m’a dit que vous étiez le Fils de Dieu que j’écoute votre parole ; mais votre parole est belle au-dessus de toute parole humaine, et c’est à cela que je reconnais que vous êtes le Fils de Dieu.
Par quelle absurde modestie, par quelle humilité, quelle honte, ai-je jusqu’aujourd’hui différé d’écrire ce qui depuis tant d’années s’impatiente en moi ?…
J’attendais toujours plus de sagesse, de lecture, de connaissance, comme si la sagesse des hommes n’était pas folie devant Dieu.
Seigneur, je viens à vous comme un enfant ; comme l’enfant que vous voulez que je devienne, comme l’enfant que devient celui qui s’abandonne à vous. Je résigne tout ce qui faisait mon orgueil et qui, près de vous, ferait ma honte. J’écoute et vous soumets mon cœur.
[André Gide, Journal 1889-1939 éditions Gallimard]

Annonce de la grâce
Quand les montagnes s’effondreraient, dit Dieu, quand les collines chancelleraient, ma bonté pour toi ne faiblira pas, et mon alliance de paix ne sera pas ébranlée, Je t’aime d’un amour éternel dit le Seigneur, et je te garde ma miséricorde.   

Chant spontané : « Combien grande est ta gloire » [cliquer ici]

Confession de foi

Guidé par la foi, sans renoncer à la raison qu’elle éclaire et dépasse, je confesse que Dieu est.
Il est au-delà de tout discours, de toute parole et de tonte pensée ; il est si loin, hors de tout temps, de tout lieu, de toute représentation où l’on voudrait l’enfermer.
Il est si proche également, car lui nous connaît et nous aime d’un amour inconditionnel, malgré la faiblesse de notre amour pour lui.

En Jésus-Christ, il s’est révélé à nous, par sa parole et par ses enseignements il nous enjoint à édifier un royaume hors de la haine, du fatalisme et de la peur qui gouvernent si souvent les rapports humains.
Je n’ai pas vu les infirmes se lever, les aveugles voir et les lépreux guérir, au temps où notre frère et notre sauveur marchait dans la poussière de Judée. Mais je n’en ai pas besoin, car notre Dieu renouvelle ses grâces, et sans cesse il me relève de ma paralysie, il ôte de mes yeux le voile de l’inquiétude, il guérit mon âme de toutes ses afflictions.
Et je sais que ce qu’il fait pour moi, il le fait pour beaucoup.

Je crois qu’il nous appelle à la liberté, pour que nous renversions les idoles qui nous asservissent, l’orgueil, le désir des richesses, la volonté de puissance. Contre l’esclavage de l’égoïsme enraciné dans la nature humaine, il nous appelle à dépasser cette nature, à chasser nos instincts les plus primaires, pour grandir dans l’amour impossible et l’espérance insensée d’une foi fragile, toujours menacée, mais qui nous fait marcher à la recherche du Bien, et nous interdit de nous asseoir au bord du chemin pour jouir de la fausse tranquillité de la bonne conscience.

Je crois que, parce que notre foi est souvent faible et vacillante, notre raison limitée, nous devons être humbles et, comme nous y appelle le deuxième commandement, ne pas penser que Dieu se limite aux représentations que nous avons de lui, et qu’il se limite à quelques dogmes figés par le temps, à un amoncellement de doctrines excluantes.

Je crois en Dieu et je lui rend grâce, pour tout ce qu’il est et pour tout ce qu’il fait, sans en connaître autre chose qu’une infime partie. A lui seul sont le règne, la puissance et la grâce, aux siècles des siècles.
Amen.
[Quentin Bourgault, bénévole de l’entraide de l’Oratoire]

Chant spontané : « Grand Dieu, nous te bénissons » [cliquer ici]
 
Doxologie : Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre et d’éternité en éternité.
 
Lecture de la Bible : Actes, 1, 1-5 et 13-26  [cliquer ici]
 
Cantique : Louange et Prière n° 150 « 
A toi la gloire », Strophes 1 à 3 [cliquer ici]

Prière :
Seigneur autant que j’ai pu,
Autant que tu m’en as donné la force, je t’ai cherché,
Et j’ai voulu avoir l’intelligence de ce que je crois,
Et j’ai beaucoup discuté et peiné.
Seigneur, mon Dieu, Mon Unique espérance, Exauce-moi,
Ne permets pas que je me lasse de te chercher
Mais mets-moi au cœur
Un désir plus ardent de te chercher.
Me voici devant toi avec ma forcée ma faiblesse,
Soutiens l’une, guéris l’autre.
Devant toi est ma science et mon ignorance,
Là où tu m’as fermé, ouvre à celui qui frappe.
Que je me souvienne de toi.
Que je te comprenne.
Que je t’aime.
[Augustin d’Hippone ( 354-430 ), de Trinitate XV, conclusion]
 

Prédication : Être apôtre en actes

            Pas si facile d’être apôtre. Les apôtres, littéralement : les envoyés, apparaissent comme lâchés dans l’inconnu après la mort de celui qui allait et venait à leur tête. Jésus n’est plus là et les douze qui ne sont plus que onze, attendent que se réalise une promesse, celle d’un baptême spirituel. Dès les premières pages du Livre des Actes de ces éminents personnages, l’auteur de l’Évangile, Luc, qui a déjà écrit le premier tome de l’aventure de ce qu’on appelle « la suivance » de Jésus, expose la fin d’un apôtre qui a, par malheur, perdu sa route dans les ténèbres de la trahison. Psaumes à l’appui, le 69 et le 109, on décide de remplacer Judas et de le laisser à la place qui lui convient. Il avait pourtant part au même ministère que les autres apôtres. Il semble bien qu’il n’ait pas été digne de son appel et que rien ni personne ne puisse le reprendre, ni lui pardonner.
            Qui sont-ils ces apôtres dont parle Luc, dans son vocabulaire habituel ? Ce sont les douze qui ont suivi Jésus partout et qui ont été témoins oculaires du court ministère du rabbin Jésus. Certains sont les amis de la première heure, des pécheurs du lac de Galilée qui avaient tout quitté pour suivre cet homme qui leur promettait de devenir des pêcheurs d’hommes. Il y a Pierre, son frère André, Jacques que la tradition appelle le Majeur et son frère Jean. Ils sont fils de Zébédée. Puis viennent ceux que l’on retrouve ailleurs dans les Écritures : Philippe, qu’on retrouvera en train d’évangéliser un eunuque éthiopien ; il y a Thomas, appelé aussi Dydime, le jumeau ; celui qu’on retrouve dans l’Évangile de Jean et qui veut toucher les plaies de celui qui lui apparaît pour croire que c’est bien Jésus. Il y a Bartholomée, ou Barthélémy, ou Bar Tolmay, fils du sillon, ou fils de la jarre, selon les étymologies. La jarre où l’on rangeait les rouleaux de la Torah bien sûr. Barthélémy serait en fait le Nathanaël de l’Évangile de Jean. Celui qui se demande comment on peut naître de nouveau. D’autres traditions pensent que c’est impossible. Mais on l’associe souvent à Thomas comme évangélisateur de l’Arabie et de l’Inde.  Matthieu, ou Mattihyahii, ou Matthieu-Lévi est le percepteur des impôts de l’Évangile de Matthieu. Lui et son frère Jacques sont tous les deux les fils d’un certain Alphée.
            Et puis viennent les frères, demi-frères ou cousins de Jésus : Jude, fils de Jacques, un autre Judas, est aussi appelé Thaddée. Il est tantôt considéré comme un frère que Marie aurait eu après Jésus et tantôt comme un cousin de Jésus. Il y a Simon le Zélote, considéré lui aussi comme un frère de Jésus. Et il y a Mattai, ou Mattias, en hébreu מַתִּתְיָהוּ‎ Mattiṯyāhū : don, cadeau, présent de הוּ,YHWH, et qui s’adjoint aux douze après que le sort le leur donne.
            Ce sont donc des proches, des paires de frères, amis de la première heure, des paires de demi-frères ou, même quand on s’en remet au sort, c’est pour départager deux hommes qui ont suivi sans cesse Jésus et sont témoins directs depuis le début de son ministère.
          Pas si facile d’être apôtres. Il faut faire partie du club, de la garde rapprochée.
           Pourtant, parallèlement à cette liste des apôtres homologués par l’ancienneté et la fidélité, le livre des Actes en associe déjà d’autres qui sont là avec les douze dans la chambre haute : des femmes, là aussi la famille proche et les soutiens de la maison de Capharnaüm sans doute, mais aussi d’autres dont on parle en disant la foule des noms, et qui sont au nombre de 120.
            À ce point du récit, deux options sont possibles pour dire qui peut être légitimement apôtre du Christ, de son ministère, et de la bonne nouvelle de sa résurrection : soit on considère que les douze de la garde rapprochée sont hiérarchiquement plus élevés que les autres disciples et on entre dans une logique de succession. Soit on élargit la notion d’apôtre à l’universel car très vite les chiffres explosent, et les soixante-dix envoyés par Jésus, selon le seul Évangile de Luc, sont eux aussi considérés comme des envoyés de Jésus de son vivant même et donc des apôtres encore plus légitimes que celui qui a été donné par le sort après la mort de Judas. La tradition de l’Église considère que ce sont ces soixante-dix qui sont devenus les évêques de la première église et que, à partir d’eux, commence la succession apostolique. Oui mais voilà : Luc est réputé être le compagnon de Paul, qui est lui-même considéré comme le treizième apôtre. Lui ne s’autorise que de sa propre relation à Jésus, lequel lui est apparu dans une expérience mystique. Et les lettres de Paul sont plus anciennes que les Évangiles, donc que l’Évangile de Luc. L’apôtre qui n’a pas suivi le Jésus historique, mais qui a cru au Jésus ressuscité, ouvre la voie pour toutes celles et ceux qui viendront après lui. Il devient tout à coup très facile d’être apôtre, même sans avoir côtoyé le Jésus historique, même sans faire partie du club.
            Alors qui est Apôtre ?
            On le voit, le livre des Actes déplace le problème de l’autorité de l’apostolat de la succession à la conversion. Et si le livre raconte les aventures des disciples qui ont suivi le Jésus historique parce qu’ils ont été choisis pour être envoyés, il raconte très largement l’histoire de Paul et d’autres personnages qui, en ne connaissant que la vérité du Christ sans en partager la réalité concrète, vont construire ce qu’on appellera l’Église.
            « L’histoire de l’Église doit proprement être appelée l’histoire de la vérité » dit Pascal dans ses Pensées (Lafuma 776). Non pas que ce que nous appelons ce qu’annoncent les églises chrétiennes soit toujours vrai, mais là où la vérité du Christ se trouve, là est l’Église. Et cette vérité est une vérité en actes, une vérité incarnée, une adéquation entre ce qui convertit le cœur de chacun de ses membres et ce que chacun de ses membres fait de cette conversion.
            Il n’est donc pas besoin d’Évêques accrédités par l’ancienneté de leur succession ni de justification des témoins du Christ autre que leur foi. Là est l’Église où des hommes, des femmes, des enfants aussi, lui donnent vie par leur propre cohérence de vie. Par la cohérence entre l’appel de Dieu qu’ils reçoivent et le chemin qu’ils parcourent. À ce titre, Jésus est l’apôtre par excellence, il est cette union de la foi et de l’action qui ne se démentent jamais l’une l’autre.
            À contempler cet exemple comme il est décrit dans les Évangiles, on se surprend à avoir peur ou à se soumettre à l’autorité d’une représentation de la sainteté qui nous accablerait : le modèle est trop exceptionnel pour qu’on ose imaginer le suivre. Mais s’il en est ainsi, alors Jésus est mort pour rien et nous retombons dans l’idolâtrie devant l’image de la perfection d’un homme transformé en Dieu. Il y a équivoque sur ce que nous appelons le Christ comme sur ce que nous appelons sainteté. Ceux qui sont saints, dans l’Écriture, ce sont ceux qui ont suivi, dans la foi, l’appel qu’ils avaient reçu de Dieu et seul Dieu sait intimement ce qu’ils auront vécu et fait. Celui que nous appelons Christ n’est pas le surhomme Jésus, tellement irréel qu’il en deviendrait inhumain, surnaturel et divin. Jésus n’est le Christ qu’au moment de cette adéquation, de cette cohérence entre son appel et ses actes et sans doute le Jésus historique avait-il ses moments d’humanité sans Dieu. Des moments où il n’entendait pas l’appel que Dieu faisait résonner dans son cœur. Sans doute lui aussi avait-il des oreilles et n’entendait-il pas, des yeux et ne voyait-il pas, un cœur et n’aimait-il pas. Mais il y eut une décision, il y eut un point de bascule, une conversion, une parole reçue, une parole donnée et jamais reprise.
            Et il est difficile de savoir par la volonté de qui cette décision fut prise, par Dieu ou par Jésus ? Est-ce d’ailleurs affaire de volonté ? Mais à partir de ce moment, Jésus a vécu en Dieu et a agi en lui. Sans doute avec les imperfections liées à sa vie humaine, mais dans l’esprit de cette alliance que rien ni personne ne pouvait démanteler. Même au jour le plus sombre où la peur et l’angoisse lui firent demander d’échapper à ce qu’il savait inévitable, il était en Dieu et c’est à Dieu qu’il demanda que la coupe, qu’il devait boire jusqu’à la mort pour avoir annoncé en actes sa Parole, soit écartée de lui.

          Vivre en apôtre n’est pas affaire de force surhumaine, ni de perfection. Ce n’est pas réservé aux gens pieux qui ne se mêlent pas au monde, qui ne seraient pas du monde. Ce n’est même pas affaire de foi, tant on constate si souvent que notre foi nous abandonne, quand Dieu, lui, n'arrête pas de croire en nous.
           Vivre en apôtre, c’est vivre en Dieu dans son esprit, dans son compagnonnage, même quand nous ne savons plus très bien à qui, à quoi nous croyons, et comment parler de lui.
          Vivre en apôtre, c’est annoncer par notre existence la bonne nouvelle que Dieu veut pour le monde. Annoncer le Christ, le Sauveur, ce n’est pas parler de lui comme on s’imagine avoir trouvé un Dieu, mais croire qu’un homme a pu vivre ainsi et qu’il a laissé, partout où ses pas ont foulé cette terre, des traces de l’amour de Dieu pour le monde. 
          Vivre en apôtre, c’est poser les actes que l’espérance nous commande de faire, même quand ils semblent désespérés, même quand le plus grand nombre nous suggère que tout cela est vain. 

             Le livre des Actes nous raconte comment les apôtres faisaient des miracles, prononçaient des discours, organisaient la solidarité autour d’eux, continuaient à transmettre l’enseignement qu’ils avaient reçu de Jésus. Souvent ils étaient chassés, persécutés ; quand ils parlaient, on ne les écoutait pas. Parfois, ils se divisent entre eux et cherchent quel est le bon chemin. Parfois, la question de l'autorité de chacun se pose à nouveau et on reproche à Paul de ne pas être un vrai apôtre. Et on va se réclamer de tel ou de tel, mais jamais de tous à la fois. Mais leur vie même, la communauté de vie qu'il formaient, l'espérance commune sur laquelle ils fondaient leur existence étaient toujours les mêmes.
            Ils avaient été sauvés par une parole, par un geste, par quelque chose qui était venu en eux leur dire : tu es digne de l'amour de Dieu. Et par ce geste, par cette parole, ils avaient été transformés par celui qui avait été leur apôtre à eux. Et ils voulaient partager ce trésor avec le monde, redonner en signe de gratitude ce que Dieu leur avait fait connaître à travers cette rencontre inestimable avec Jésus qu'ils avaient reconnu comme le Christ pour eux. 
            Alors cher Théophile (je sais pas comment on met ça au féminin ; ça doit sûrement exister ; peut-être Théophilia), nous sommes tous et toutes apôtres, si nous voulons le devenir, si le moment se fait en nous, si cette rencontre extraordinaire a lieu un jour, si nous vivons dans cette espérance, que nous ayons de la peine à appeler ça Dieu ou pas, ce n'est pas le problème. Mais nous sommes toutes et tous engagés, appelés à venir prêcher l'espérance dans ce monde-là, là où nous sommes. Et si cette église s'appelle une église, ce n'est pas parce qu’elle est belle et qu'elle a un art sacré extraordinaire. Ce n'est pas seulement pour ça. C'est surtout parce que, dans ce lieu, on peut retrouver un peu de l'amour de Dieu, vécu avec les autres, vécu grâce aux autres. Et que l'un peut être le Christ de l'autre, pendant un temps, pendant un moment.
             Une église, c'est fait de toutes les brèches de chacun, une église c’est fait de toutes les blessures que chacun apporte à l'église, non pas en misérabiliste, mais simplement parce que c'est ça qui nous unit vraiment. Non pas que nous sommes des saints extraordinaires et qui sommes parfaits ; mais au contraire parce que nous avons tous compris que la vie n'est pas chose facile et qu'il faudra se mettre à plusieurs pour réussir quelque chose. Alors, ensemble, cette maison a pu devenir, avec ceux qui étaient apôtre du Christ ici avant nous, une maison de vie où des hommes et des femmes et des enfants ont été sauvés de la mort parce que quelques-uns ont eu le courage d'assumer leur apostolat jusqu'au bout, avec des risques parfois considérables. Cette maison est devenue église du Christ parce que, à un moment donné, des gens se sont engagés pour que les plus pauvres trouvent des bons de charbon, que les diacres et les pasteurs distribuaient à ceux qui avaient froid dans le quartier des Halles ? Et aujourd'hui, c'est devenu le Centre d'Action Sociale Protestant et c'est extraordinaire. Et puis cette maison est aussi église parce que on y a eu des gens qui ont voulu chercher l'intelligence au cœur d'une parole qui parfois est si difficile à dire, pour ne pas se reposer sur du prêchi-prêcha d'église, mais dire véritablement ce qui est difficile à dire et ce qui est si finement écrit dans les Écritures. Tout cela fait une église et bien d'autres choses encore. Tout cela fait que c'est une maison particulière dans le monde et tout cela fait que cette maison-là n'a pas de mur car, quand vous ressortez d'ici, vous êtes encore l'Église du Christ et vous êtes apôtre du Christ partout où vous allez avec ce que vous avez reçu de nourriture dans votre église.

            Alors, pas si facile d’être apôtre ? Sans doute non. Mais pas pour des raisons de qualités intrinsèques à chacun. L’existence humaine elle-même n’est pas facile, la vivre dans l’alliance avec Dieu ne simplifie rien. Mais quelle aventure ! Quel extraordinaire moteur que d’espérer que ce monde peut changer si nous y apportons nos actes de foi ! Quelle contagion extraordinaire que cette foi qui sauve nos vies en leur donnant la dimension d’un amour fou !
            Nous sommes les mains de Dieu, ses ouvriers sur la Terre : que nos vies s’accomplissent dans ce métier d’enfants de Dieu.          AMEN.


Musique : Orgue
 
Cantique : Louange et Prière n° 222 « Que la moisson du monde est grande », Strophes 1 & 2  [cliquer ici]

Annonces
Offrandes

Musique : Orgue

Prière d’intercession : ...

Prière du Notre Père
Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ; pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. Amen.
 
Bénédiction
Sortie
Musique : Orgue

Paroles des chants du dimanche 17 septembre 2023

Psaume : Le Psautier français n° 92 « Oh ! que c'est chose belle  », strophes 1 à 3.

[Pour écouter, cliquer ici]

1 - Oh ! que c'est chose belle
De te louer, Seigneur,
De chanter ta splendeur
Au milieu des fidèles ;
Quand le jour vient à naître,
D'annoncer ta bonté,
Et ta fidélité
Quand la nuit va paraître.

2 - Tes œuvres surprenantes
Ont réjoui mon cœur,
Et je dirai, Seigneur,
Leur sagesse étonnante.
Tes pensées sont profondes ;
Plus il les étudie,
Plus l'homme est interdit :
Ta main garde le monde.

3 - Si le méchants fleurissent
Comme l'ivraie des champs,
Et si des arrogants
Les projets réussissent,
C'est pour qu'ils disparaissent
Par la mort emportés
Et que soient dévoilés
Les plans de ta sagesse.
 
4 - Tu oins d'une huile fraîche
Le front de ton enfant ;
On le voit rayonnant,
Vigoureux comme un cèdre.
Sa gloire et sa richesse
Sont d'orner ta maison ;
Tes fruits, chaque saison,
Combleront sa vieillesse.

Cantique : Louange et Prière n°150 « A toi la gloire », Strophes 1 à 3

[Pour écouter, cliquer ici]

Strophe 1
À toi la gloire, O ressuscité !
À toi la victoire Pour l’éternité.
Brillant de lumière,
L’ange est descendu ;
Il roule la pierre
Du tombeau vaincu.
À toi la gloire, O ressuscité !
À toi la victoire Pour l’éternité.

Strophe 2
Vois-le paraître :
C’est lui, c’est Jésus,
Ton Sauveur, ton Maître ;
Oh ! ne doute plus !
Sois dans l’allégresse,
Peuple du Seigneur,

Et redis sans cesse
Que Christ est vainqueur.
À toi la gloire, O ressuscité !
À toi la victoire Pour l’éternité.

Strophe 3
Craindrais-je encore ?
Il vit à jamais,
Celui que j’adore,
Le prince de paix.
Il est ma victoire,
Mon puissant soutien,
Ma vie et ma gloire :
Non, je ne crains rien.
À toi la gloire, O ressuscité !
À toi la victoire Pour l’éternité.

Cantique : Louange et Prière n°222 « Que la moisson du monde est grande », Strophes 1 & 2

Strophe 1
Que la moisson du monde est grande !
Suscite, ô Dieu, des moissonneurs.
Que ton esprit sur eux descende ;
Bénis partout tes serviteurs,
Et que ton règle glorieux,
S'étende ainsi sous tous les cieux !

Strophe 2
Revêts de force leur faiblesse,
Et ceins leurs reins de vérité
Qu'un zèle ardent toujours les presse !
Remplis leur cœur de charité.
Et que ton règle glorieux,
S'étende ainsi sous tous les cieux !

Paroles des répons du temps de l'Église

Après la salutation
Répons : « Bénissons Dieu le seul Seigneur » (Ps. 134, str.1)

Bénissons Dieu le seul Seigneur,
Nous qu’il choisit pour serviteurs.
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.

Après la volonté de Dieu
Répons : « Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » (L&P n°193, str.1)

Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute :
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis.
Je le suis, je veux l’être, et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.

Après la prière de repentance
Répons : « J’aime mon Dieu, car il entend ma voix ». (Ps. 116, str.1)

J’aime mon Dieu car il entend ma voix,
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.

Après l’annonce de la grâce
Répons « Combien grande est ta gloire » (Ps 92 selon L&P n° 38 str.2)

Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais, 
Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles  ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter, Seigneur, tes divines merveilles !

Après la confession de foi 
Répons : « Grand Dieu, nous te bénissons » (L&P n°69, str.1)

Grand Dieu, nous te bénissons, nous célébrons tes louanges,
Éternel, nous t’exaltons, de concert avec les anges,
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !

Après la bénédiction 
Répons : « Confie à Dieu ta route » (L&P n°309, str.5)

Bénis ô Dieu nos routes, nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes, tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres, j’y marche par la foi,
Même au travers des ombres, ils conduisent à toi.

Lecture de la Bible

Actes des Apôtres, chapitre 1, versets 1 à 5 et Versets 12 à 26

Cher Théophile, J'ai parlé, dans mon premier livre, de tout ce que Jésus a commencé de faire et d’enseigner jusqu'au jour où il fut enlevé après avoir donné ses ordres, par l'Esprit saint, aux apôtres qu'il avait choisis.
C'est à eux aussi qu'avec beaucoup de preuves il se présenta vivant après avoir souffert ; il leur apparut pendant quarante jours, parlant du règne de Dieu. Comme il se trouvait avec eux, il leur enjoignit de ne pas s'éloigner de Jérusalem, mais d'attendre ce que le Père avait promis — ce dont, leur dit-il, vous m'avez entendu parler : Jean a baptisé d'eau, mais vous, c'est un baptême dans l'Esprit saint que vous recevrez d'ici peu de jours (…) Quand ils furent rentrés, ils montèrent dans la chambre à l'étage où ils se tenaient d'ordinaire ; il y avait Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques, fils d'Alphée, Simon le Zélote et Judas, fils de Jacques. Tous, d'un commun accord, étaient assidus à la prière, avec des femmes, Marie, mère de Jésus, et les frères de celui-ci.

En ces jours-là, Pierre se leva au milieu des frères — le nombre des personnes réunies était d'environ cent vingt — et dit : Mes frères, il fallait que soit accomplie l'Ecriture dans laquelle l'Esprit saint, par la bouche de David, a parlé d'avance de Judas, qui a servi de guide à ceux qui se sont emparés de Jésus. Il était compté parmi nous et il avait eu part à ce même ministère. Après avoir acquis un champ avec le salaire de l'injustice, il est tombé en avant et s'est éventré, de sorte que tous ses intestins se sont répandus. La chose a été connue de tous les habitants de Jérusalem, à tel point que ce champ a été appelé dans leur langue Hakeldamah, c'est-à-dire « Champ du sang ». Or il est écrit dans le livre des Psaumes : Que sa demeure devienne déserte, et que personne ne l'habite ! Et : Qu'un autre prenne sa charge ! Il faut donc que parmi les hommes qui nous ont accompagnés tout le temps que le Seigneur Jésus allait et venait à notre tête, à commencer par le baptême de Jean et jusqu'au jour où il a été enlevé du milieu de nous, l'un de ceux-là devienne avec nous témoin de sa résurrection. Ils en présentèrent deux : Joseph, appelé Barsabbas et surnommé Justus, et Matthias. Puis ils prièrent en ces termes : Seigneur, toi qui connais le cœur de tous, désigne lequel de ces deux tu as choisi, afin qu'il prenne sa place dans ce ministère, cet apostolat, que Judas a quitté pour aller à la place qui lui convenait. Ils tirèrent au sort entre eux, et le sort tomba sur Matthias, qui fut adjoint aux onze apôtres.

Vidéo du culte entier

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