Enseigner la confiance

Luc 11:1-13

Culte du 21 janvier 2024
Prédication de Béatrice Cléro-Mazire

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

21 janvier 2024
696ème jour de la guerre en Ukraine
« Enseigner la confiance »

Culte présidé par les pasteures Agnès Adeline-Schaeffer et Béatrice Cléro-Mazire. Avec baptême. Avec cène.
Culte accompagné par David Cassan, organiste co-titulaire, à l'orgue

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Orgue

Annonce de la grâce
La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père en son Fils Jésus notre frère.

Accueil
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue ce matin au temple de l’Oratoire du Louvre. Vous toutes et tous qui êtes ici, mais aussi vous tous qui êtes au loin et qui partagez ce culte avec nous sur internet. Nous nous retrouvons ce matin pour partager une parole qui fait vivre, et c’est cette parole qui fera du signe que nous allons vivre ensemble ce matin, le sacrement du baptême.

Invocation
Prions ensemble.
Éternel, toi qui nous réunis ce matin, donne à ce culte la saveur de la foi. Celle qui nous met en route, celle qui nous libère de nos paralysie, celle de ton fils Jésus Christ, toujours en chemin avec nous. Amen.

Réunissons-nous dans la communion fraternelle avec le 1er chant du premier répons.

Chant spontané :  Psaume 8

Louange
Psaume 61

Du chef de chœur. Sur instruments à cordes. De David.
O Dieu, entends mon cri, sois attentif à ma prière !
Des extrémités de la terre je t'invoque, le cœur défaillant ; conduis-moi sur le rocher qui est trop élevé pour moi !
Car tu es pour moi un abri, une tour forte, en face de l'ennemi.
Je voudrais séjourner toujours dans ta tente, trouver un abri au secret de tes ailes.

Car toi, ô Dieu, tu entends mes vœux, tu donnes ce que possèdent ceux qui craignent ton nom.
Ajoute des jours aux jours de ton bien aimé; que ses années se prolongent de génération en génération !
Qu'il soit installé pour toujours devant Dieu ! Fais que ta fidélité et ta loyauté le gardent !
Ainsi je chanterai ton nom sans cesse, je m'acquitterai de mes vœux jour après jour !

Cantique de Louange : Psautier Français n° 92 «  Ô que c’est chose belle », strophes 1 à 4 [cliquer ici]
 
Volonté de Dieu

Dans le livre du Prophète Ésaïe, il est écrit :  J'envoie devant toi mon messager pour frayer ton chemin ; c'est celui qui crie dans le désert :
« Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers »
Préparons les chemins du Seigneur dans nos vies.
 
Chant spontané : [Cliquer ici]

Repentance

Seigneur, mon Dieu, je ne sais pas où je vais, je ne vois pas la route devant moi, je ne peux pas prévoir avec certitude où elle aboutira.
Je ne me connais pas vraiment moi-même et, si je crois sincèrement suivre ta volonté, cela ne veut pas dire que je m’y conforme.
Je crois cependant que mon désir de te plaire te plait.
J’espère avoir ce désir au cœur en tout ce que je fais,
et ne jamais rien faire à l’avenir sans ce désir.
En agissant ainsi, je sais que tu me conduiras sur la bonne route,
même si je ne la connais pas moi-même.
Je te ferai donc toujours confiance.
Même quand j’aurai l’impression que je me suis perdu et que je marche à l’ombre de la mort.
Je n’aurai nulle crainte car tu es toujours avec moi et jamais tu ne me laisseras seul dans le péril.     AMEN.

Chant spontané : [Cliquer ici]
 
Annonce du pardon

Dès que Jésus remonta de l’eau du Jourdain, il vit les cieux se déchirer et l'Esprit descendre vers lui comme une colombe. Et une voix survint des cieux : Tu es mon Fils bien-aimé ; c'est en toi que j’ai mis ma joie.

Chant spontané : [cliquer ici]

Liturgie de baptême

Accueil de la famille

Léna et Régis vous avez demandé que votre fils reçoive le baptême. Avec les parrain et marraine, veuillez vous approcher. L’Eglise, aujourd’hui accueille votre désir avec joie.

Confession de foi
Nous croyons en Dieu, qui nous aime et croit en notre capacité à apprendre de lui.
Il nous commande de l’aimer de tout notre coeur
de toute notre force et de toute notre intelligence,
Et d’aimer notre prochain du même amour.
Sa présence nous appelle à construire un monde meilleur
Nous croyons en Jésus, qui nous précède sur le chemin de la sagesse.
Il a sans cesse cherché à vivre selon la promesse que Dieu lui avait faite
Son enseignement nous libère de toute mort et avec lui nous sommes suscités de nouveau.
Nous croyons en l’Esprit, qui nous rassemble dans la communion fraternelle.
Il nous inspire le désir de connaître ce qui nous dépasse
Il élargit nos vies et nous donne à vivre l’éternité.
AMEN.

Chant spontané : [cliquer ici]

[Les parents rejoignent la Pasteure]

Institution du baptême

Voici la volonté de Jésus-Christ pour son Église :
« Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre.
Allez de toutes les nations faites des disciples.
Baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et apprenez-leur à garder tout ce que je vous ai enseigné.
Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».

Instruction

Votre enfant va être baptisé au nom du Père qui lui donne le souffle de vie.
Il va être baptisé au nom du Fils.
Jésus-Christ, mort et ressuscité pour lui et qui l’appelle à son service.
Il va être baptisée au nom du Saint-Esprit qui fera naître en lui, c’est notre souhait, la foi, l’espérance et l’amour.

L’eau qui est ici est de l’eau ordinaire, qui aurait pu servir à donner à boire à un ami, à laver les mains d’un enfant, à faire pousser une plante, mais avec la Parole de Dieu, cette eau devient l’eau du sacrement du baptême, eau d’une nouvelle naissance avec Dieu.

Chaque jour notre baptême nous rappelle que nous dépendons de Dieu seul et qu’ensemble nous vivons de son amour.
Nous croyons que cela est vrai pour nos enfants, même s’ils ne le savent pas encore. En effet, « nous aimons Dieu parce qu’il nous a aimés le premier ».
 
Baptême
J’invite l’assemblée à ce lever pour être témoin de ce baptême.

Dieu nous l’a promis : nous sommes à lui, il nous connaît chacun par notre nom.
Léna et Régis quel prénom avez-vous choisi pour votre enfant ?
     Auguste

Auguste Je te baptise au nom du père, du fils et du saint-esprit.

Imposition des mains
Auguste, pour toi aussi cette parole est vraie : « Dieu a tellement aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle ».
 
Engagements

Éternel, nous te louons et nous t’exprimons notre bonheur et notre gratitude pour la venue au monde d’Auguste.

A travers ses yeux, brille la lumière et la beauté de l’Humanité. Face aux secrets de notre existence et à la fragilité de l’Homme, son innocence et sa pureté, sont un cadeau merveilleux.
Auguste, nous mesurons notre bonheur mais aussi notre rôle dans la construction de ta vie et ton épanouissement.
C’est pour quoi aujourd’hui, nous souhaitons, à travers le baptême, t’accueillir et t’accompagner dans la Communauté Protestante : puisse-t-elle t’apporter courage et sagesse tout au long de ta vie mais aussi t’offrir la sérénité et l’espérance.

Que ton parrain, Sven, et ta marraine, Delphine, soient des repères. Qu’ils te guident et t’éclairent dans les moments de doutes, te soutiennent et t’épaulent dans les difficultés et partagent tes joies.

Auguste, Dieu te donne son abri et son amour et nous, tes parents, notre amour inconditionnel et éternel.

Exhortation à l’assemblée

Frères et sœurs, voici Auguste
Par ce baptême, nous attestons qu’il est enfant de Dieu.
Il est ici chez lui, vous êtes sa famille spirituelle.
Vous lui accorderez, ainsi qu’à sa famille, le soutien de votre prière.
Aucune contrainte ne le retiendra dans la communauté chrétienne mais si il venait à s’en séparer, vous affirmerez qu’il peut toujours y retrouver sa place. Vous serez ainsi pour lui, des témoins de l’amour inconditionnel de Dieu.
L’enfant te parlera de Dieu
L’enfant a le regard qui porte loin
Sa voix de vérité dit la vérité du monde

Ecoute cette voix
Elle dit que l’univers a un visage d’homme
Qu’il y a des étoiles dans les yeux
Et que les yeux sont une voix lactée
Elle dit que l’infini ressemble à l’homme
Et que l’homme est comme l’infini

Ecoute cette voix
Elle sait mieux que toi
Que le miracle ouvre la porte à la raison
Et qu’il n’est de valeur que celle du coeur

Ecoute cette voix
Qui pose les questions
Et connaît toutes les réponses.

Apprends-lui simplement ce que tu sais
Si peu de choses
Un mot, un outil, un geste
Et l’enfant apprendra tout le reste
La bonté
La faiblesse
Et sans le nommer
Il te parlera de Dieu.
[Michel Quoist]

Choeur de l’Oratoire du Louvre :
Mozart, Messe du couronnement, Credo.

 
Lecture du passage de la Bible :  Luc 11 : 1-13 [cliquer ici]

Il priait un jour en un certain lieu. Lorsqu'il eut achevé, un de ses disciples lui dit : Seigneur, enseigne-nous à prier, comme Jean aussi l'a enseigné à ses disciples. Il leur dit : Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit reconnu pour sacré, que ton règne vienne !
Donne-nous, chaque jour, notre pain pour ce jour ; pardonne-nous nos péchés, car nous aussi, nous remettons sa dette à quiconque nous doit quelque chose ; et ne nous fais pas entrer dans l'épreuve.
Il leur dit encore : Qui d'entre vous aura un ami chez qui il se rendra au milieu de la nuit pour lui dire : « Mon ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n'ai rien à lui offrir. » Si, de l'intérieur, l'autre lui répond : « Cesse de m'importuner ; la porte est déjà fermée, mes enfants et moi nous sommes au lit, je ne peux me lever pour te donner des pains », — je vous le dis, même s'il ne se lève pas pour les lui donner parce qu'il est son ami, il se lèvera à cause de son insistance effrontée et il lui donnera tout ce dont il a besoin.
Eh bien, moi, je vous dis : Demandez, et l'on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, et à qui frappe on ouvrira. Quel père parmi vous, si son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu d'un poisson ? Ou bien, s'il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? Si donc vous, tout mauvais que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il l'Esprit saint à ceux qui le lui demandent !

[Puis, les enfants de l’éducation biblique sortent vers la Maison presbytérale pour rejoindre leur mini culte avec la Pasteure Agnès Adeline-Schaeffer] 
 
Psaume : Le Psautier Français N°42 « Comme un cerf altéré brame », strophes 1, 3, 9 [cliquer ici]
 
Prière d'illumination :

Seigneur, donne-nous ton Esprit.
Pour que nous sachions
où aller quand nos chemins se perdent,
que faire quand notre avenir est incertain,
que pouvoir quand nous sommes au bout de nos forces,

Seigneur, donne-nous ton Esprit.
Pour que nous puissions bâtir ton Royaume,
en annonçant, en guérissant & en aimant

Seigneur, de notre espérance, et de notre foi,
nous te cherchons dans la méditation de cette écriture ancienne,
à l'écoute de la Parole source de nouveauté…

Jeu d’orgue :

Prédication : Enseigner la confiance

 

            Est-ce que tout peut s’enseigner ?
            Cette question est essentielle pour tous les parents qui ont le rôle d’éduquer leurs enfants. Elle l’est aussi pour celles et ceux dont c’est le métier : les enseignants. Mais aussi pour celles et ceux qui sont, comme nous aujourd’hui, dans un lieu où le religieux se vit, se partage, se réfléchit et se médite.
            Les disciples de Jésus d’hier comme celles et ceux d’aujourd’hui se demandent souvent comment prier ? Faut-il demander à Dieu tout ce que l’on désire? Peut-on se plaindre à Dieu quand il semble ne rien voir ou ne rien faire, comme dans le Psaume VI : « Je suis en plein désarroi et toi Seigneur, que fais-tu ? » Peut-on demander à Dieu ce qui est bon pour soi alors même que c’est mauvais pour un autre, comme dans le verset huit du Psaume III : « Interviens, Seigneur ; mon Dieu, sauve-moi ! Oui, tu frappes à la joue tous mes ennemis, tu casses les dents aux méchants. »

            Peut-on se dégager de toute responsabilité et dire à Dieu : « que ta volonté soit faite ». Est-ce Dieu, l’Éternel ou le Seigneur, que nous devons prier ? Comment s’adresser à ce divin que personne n’a jamais vu ? Ne vaut-il pas mieux s’adresser à des intermédiaires bien humains comme Jésus, Marie, ou tous les saints de la tradition chrétienne ?
            Les disciples de Jésus, tels que l’Évangile de Luc nous les présente, utilisent une comparaison et semblent dire : Jean le baptiste a enseigné une certaine façon de prier à ses disciples, il faut donc que Jésus fasse de même, s’il veut être un maître comme le fut Jean le baptiste. Dans l’esprit des disciples, apprendre la façon de prier de Jésus est une marque d’identité : ceux de Jean prient d’une certaine façon, ceux de Jésus prieront ainsi…

Alors, Jésus s’exécute et commence à énoncer une prière dont la postérité n’est plus à discuter : Jésus apprend à ses disciples le Notre Père. Une prière originale ? Propre à Jésus ? Nous n’en savons rien. En tout cas, toutes les études sur les deux versions du Notre Père, celle de l’Évangile de Matthieu et celle de l’Évangile de Luc, montrent que le langage utilisé dans cette prière est un langage commun au langage liturgique du monde juif du Second Temple. Le nom sacré de Dieu y est vénéré comme dans le Kaddish dont nous connaissons la version pour les endeuillés, ou comme dans les bénédictions prononcées lors des grandes fêtes juives. Ce qui paraît singulier dans cette prière, ce n’est pas que Dieu soit Père ou qu’on le loue, mais c’est plutôt que celui qui prie soit engagé dans une certaine éthique de vie qui semble pouvoir s’enseigner.
            Chez Luc, l’Évangile ne retient pas la demande d’être libéré du mauvais. Et puis, Luc parle du péché là où Matthieu parle de dette et enfin le « Père » dont parle Luc n’est pas plus dans les cieux que sur la Terre : il est seulement Père. Déjà, on le voit, chaque Évangile a adapté le texte de cette prière selon la communauté à laquelle il était destiné, et si les deux versions sont très voisines, les quelques différences qui subsistent nous montrent à quel point l’enseignement est adressé à un auditoire particulier.   En effet, il ne suffit pas de livrer un savoir à celles et ceux que l’on enseigne sans leur donner à vivre un partage pour que l’enseignant et l’enseigné connaissent ensemble. Co-naître, partager une naissance, c’est bien le projet de Jésus quand il montre à ses disciples que les mots qu’il vient de leur prêter pour qu’ils prient Dieu dans l’esprit dans lequel lui le prie, sont des mots qui doivent les faire naître à une nouvelle vie : la vie spirituelle. Cette vie spirituelle est bien l’enjeu de cette prière : « À plus forte raison, le Père céleste donnera-t-il l'Esprit saint à ceux qui le lui demandent ».  

            Ce qu’il est question de dire dans la prière que Jésus enseigne ne relève pas tant d’un savoir sur Dieu que d’un savoir être avec lui.
            Il ne s’agit pas tant de savoir comment Dieu veut être honoré que de découvrir dans quelle relation s’inscrit la prière.
            Souhaiter son règne et que sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel ne serait qu’un vœu pieux si la demande humble et lucide de pain et de pardon ne suivait pas immédiatement après, avec cet aveu tellement humain de la peur de ne pas pouvoir garder la foi en Dieu dans l’épreuve : «  ne nous fais pas entrer dans l’épreuve ». Anciennement : « Ne nous soumets pas à la tentation », c’est-à-dire, ne présume pas de mes forces.
            Mais est-il possible d’être sincère quand on reconnaît ses faiblesses à voix haute, entendu de tous ? N’est-ce pas là une grande impudeur que d’avouer ce qu’on a au plus profond de son cœur devant les autres ?
            Dans l’Évangile de Matthieu, Jésus montre l’hypocrisie d’une prière qui cherche à montrer aux autres combien on est fort en piété et il s’empresse de dire : « Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour se montrer aux hommes. En vérité, je vous le dis, ils ont reçu leur récompense. Mais toi quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père qui est dans le secret, et ton Père qui voit dans le secret te le rendra. » (Mt 6, 5-6) Remarquez le passage du collectif au singulier : « lorsque vous priez », et plus loin : « toi quand tu pries ». On ne retrouve pas cet appel au secret dans Luc, mais le fait de dire à Dieu « Père », au lieu de : « Notre Père » introduit une intimité qui montre l’aspect personnel d’une telle prière. Alors, faut-il toujours prier seul pour rester dans l’esprit de la prière telle que Jésus la conçoit ? La prière est-elle une activité secrète ? Dans ce cas, les disciples ne demanderaient pas un enseignement, mais une initiation. 
Cette prière que la tradition chrétienne appelle le Notre Père est-elle communautaire ou individuelle ? Dans son livre : « le Notre Père revisité », le pasteur Bruno Gaudelet écrit : « C’est là, de fait, au sein de la communauté chrétienne que l’on apprend à mieux connaître Dieu. Là que le fidèle se laisse instruire et déplacera une Parole qu’il n’a pas choisie, mais qui est transmise par la liturgie et le prédicateur. Là qu’il apprend peu à peu à trouver des mots pour nourrir sa prière. »
(B. Gaudelet, Le Notre Père revisité, Olivétan 2023, p.23-24). 
            Ainsi faut-il à l’enseignement de la prière l’extériorité nécessaire à tout enseignement, cet autre qui vous apporte ce que vous ne pouvez trouver ni en vous ni tout seul. On devient soi au milieu des autres et grâce aux autres. Ainsi, la prière enseignée par Jésus est-elle pleine des prières de sa religion, des mots de la Loi et des prophètes, mais elle est aussi le résultat d’une expérience collective : être enfant de Dieu parmi d’autres et avec d’autres. La puissance collective de la prière du Notre Père est devenue telle que l’on a eu l’idée de sonner les cloches de l’église pour marquer le moment de sa récitation, afin que les fidèles alités ou empêchés de se rendre au culte puissent ainsi la réciter à distance en communion avec les fidèles réunis dans l’église.
            Enseigner la prière, c’est prêter les mots à celles et ceux qui n’en n’ont pas encore, c’est prêter des mots pour dire la foi si difficile à exprimer et même parfois à reconnaître. Prêter les mots de la prière, c’est ouvrir des chemins de partage, c’est décider d’être ensemble, c’est réciter pour que l’affectivité, libérée de la rationalité pour un temps, puisse exprimer la chaleur d’être avec les autres, l’évidence de la présence de Dieu, ou la ferveur confiante envers lui le Dieu Père.
            Alors, me direz-vous, peut-on enseigner à prier « Notre Père » dans une société qui, pour son bien, n’est plus dupe des dérives sexistes que le langage patriarcal a induites et encouragées ? Ne doit-on pas prier autrement ? Ne doit-on pas changer les mots du texte pour rester fidèle à l’Esprit ? Sans doute ne doit-on pas graver les mots anciens dans le marbre. D’ailleurs, le Notre Père a évolué selon les époques, preuve qu’il avait besoin d’adaptation. Si l’on peut à loisir prier Notre Mère, ou Notre Parent, selon la vision anthropomorphique qui nous aide le plus à nous inclure dans une relation fructueuse à Dieu, il n’empêche que tous les textes liturgiques ont une histoire, et il ne s’agit pas de la réécrire, mais plutôt de la contextualiser et de la comprendre et il est indéniable que le féminisme est un anachronisme quand on parle du Notre Père. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas le questionner. L’enseignement de Jésus ne fait pas que prêter des mots à ses disciples pour qu’ils les récitent comme un mantra. Jésus explique le sens de cette prière par la métaphore du Père et de sa relation avec ses enfants :  « Quel père parmi vous, si son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu d'un poisson ? » Jésus demande à ses disciples de considérer que le Père dont il est question dans sa prière n’est pas un père pervers, mais un père aimant qui pourvoit aux besoins de ses enfants. Jésus est en train de dire à ses disciples que Dieu a des devoirs envers eux. La prière du Notre Père est donc, dans son esprit, une prière de confiance entre un enfant et son parent aimant. Alors, rien n’empêche plus de se plaindre, de dire son désir contre le désir de l’autre, de dénoncer ses ennemis, d’avouer ses fautes ou de dire ses doutes quant à la présence de ce parent qui peut tout entendre, tout pardonner, tout comprendre et tout endurer. Comme tous les parents qui donnent leur vie pour leurs enfants, qui n’ont d’autre projet que leur croissance en sagesse et en autonomie.
            Apprendre à prier, c’est apprendre à faire confiance, c’est éprouver la confiance, la dire de toutes les façons possibles pour se laisser transformer par des mots adressés. Des mots qui tracent un chemin entre Dieu et soi, mais qui transforment aussi les relations qui existent avec les autres, avec le monde, avec le temps et l’espace de nos vies. Faire oraison, c’est changer d’horizon.
            Il y a dans la prière le mouvement de conversion nécessaire à la vie spirituelle, et cela s’apprend.
            Continuons à prier, enfermés dans nos chambres et réunis au temple. Enseignons à nos enfants les mots anciens des prières qui nous ont transformés pour que quiconque entre dans nos églises trouve les mots afin de donner forme à leur foi. Que nous soyons adultes et cherchions notre chemin vers Dieu ou encore petits enfants comme Auguste qui reçoit le baptême ce matin, à tout âge de la vie, continuons à prier un Dieu qui nous aime et veut notre bien en nous laissant libres de le découvrir. Ce n’est pas n’importe quelle image de Dieu que nous enseigne la prière de Jésus : c’est celle d’un Père aimant qui élève mais jamais ne punit, qui guide mais jamais n’égare, qui écoute mais jamais ne juge. Et si, en lisant les mots qui parlent de Dieu et parfois même le prient, vous ne le reconnaissez pas, alors récitez le Notre Père et vous le retrouverez ce Dieu qui ne vous abandonne jamais.
 
AMEN.

Orgue

Liturgie de Sainte-Cène  

Préface

Louez sois-tu toi qui nous annonce ta grâce à travers la vie humaine de Jésus. Dans sa foi, dans son courage, dans sa bonté, tu nous annonce qu’il est possible de vivre ton salut dans notre monde, malgré le mal, malgré la précarité de nos vies, malgré tout ce qui ne dépend pas de nous et dont nous dépendons. Parce qu’un être humain comme nous a manifesté ton amour par sa vie jusqu’à en mourir nous pouvons avancé sur les chemins que tu traces avec nous. 

Aussi, nous te bénissons et nous chantons : 

Chant spontané :  Pare-toi pour une fête
Pare-toi pour une fête, 
Ô mon âme tiens-toi prête
Monte plus haut que la terre, 
Vers la céleste lumière.
Ton Seigneur t’offre une place, 
Au grand banquet de sa grâce. 
Ce maître au pouvoir immense 
Avec toi fait alliance.  

Institution

Le soir venu, Jésus se mit à table avec les douze.
Pendant le repas, il prit du pain et après avoir rendu grâce, il le rompit et le leur donna en disant: “Prenez, mangez, ceci est mon corps”.
Ayant aussi pris la coupe et rendu grâces, il la leur donna en disant: “Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’alliance qui est répandu pour beaucoup, pour la rémission des péchés. Je vous le dis désormais, je ne boirai plus de ce fruit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, avec vous dans le Royaume de mon Père”.

Prière d’intercession : ...

Notre Père
Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel, Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour, Pardonne-nous nos offenses Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés, Et ne nous laisse pas entrer en tentation, Mais délivre-nous du mal, Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, Pour les siècles des siècles, amen. 

 
Chant spontané : Jésus, ta voix nous convie
Jésus, ta voix nous convie
A ce festin de la vie
En ce lieu tout me retrace
Les prodiges de ta grâce, 
Fais qu’aujourd’hui Je contemple,
Tes charités sans exemple, 
Avant de me nourrir d’elles,
A tes tables éternelles.  

Invitation 
Tout est prêt dit le Seigneur.
Nous sommes toutes et tous invités.  

Fraction
le pain que nous partageons est signe de la présence de Jésus Christ parmi nous.
La coupe de bénédiction pour laquelle nous rendons grâce à est signe du don de la vie de Jésus Christ pour nous. 

Communion

Cantique : Louange et Prière n° 150 « A toi la gloire », strophes 1 à 3 [cliquer ici]

Bénédiction
Frères et sœurs, allez annoncer l’Évangile dans ce monde, allez proclamer sa grâce.
Recevons la bénédiction de Dieu :
Le Seigneur nous bénit et nous dit : « tu es ma fille et mon fils bien aimé, en toi j’ai mis ma joie »

Chant spontané [cliquer ici]

Orgue
Sortie

Paroles des chants du Culte du 21 janvier 2024

Psaume : Psautier français n°92 « Ô que c’est chose belle », strophes 1 à 4

[Pour écouter, cliquer ici]

1 - Oh ! que c'est chose belle
De te louer, Seigneur,
De chanter ta splendeur
Au milieu des fidèles ;
Quand le jour vient à naître,
D'annoncer ta bonté,
Et ta fidélité
Quand la nuit va paraître.

2 - Tes œuvres surprenantes
Ont réjoui mon cœur,
Et je dirai, Seigneur,
Leur sagesse étonnante.
Tes pensées sont profondes ;
Plus il les étudie,
Plus l'homme est interdit :
Ta main garde le monde.

3 - Si les méchants fleurissent
Comme l'ivraie des champs,
Et si des arrogants
Les projets réussissent,
C'est pour qu'ils disparaissent
Par la mort emportés
Et que soient dévoilés
Les plans de ta sagesse.
 
4 - Tu oins d'une huile fraîche
Le front de ton enfant ;
On le voit rayonnant,
Vigoureux comme un cèdre.
Sa gloire et sa richesse
Sont d'orner ta maison ;
Tes fruits, chaque saison,
Combleront sa vieillesse.

Psaume : Psautier français n°42 « Comme un cerf altéré brame », strophes 1, 3, 9

1 - Comme un cerf altéré brame,
Pourchassant le frais des eaux,
O Seigneur, ainsi mon âme,
Soupire après tes ruisseaux.
Elle a soif du Dieu vivant,
Et s’écrie en le cherchant :
O mon Dieu, quand donc sera-ce,
Que mes yeux verront ta face ?

2 - Mon seul pain ce sont mes larmes,
Nuit et jour en tous les lieux ;
On se rit de mes alarmes,
On me dit : « Où est ton Dieu ? »
Mon cœur songe aux temps passés :
Vers ton temple, j’avançais,
Aux accents de la trompette,
Au milieu du peuple en fête.

3 - Mais pourquoi pleurer, mon âme,
Et frémir d'un tel effroi,
Quand celui que tu réclames
Est toujours auprès de toi ?
Tourne-toi vers ton Sauveur,
Il apaisera ton cœur,
Et tes chants loueront encore,
Le Seigneur que tu implores.

9 - Mais pourquoi, mon âme, encore
Frémis-tu d'un tel effroi,,
Quand déjà parait l'aurore
Et que Dieu est près de toi ?
Tourne-toi vers ton Sauveur,,
Il apaisera ton cœur
;
Et tes chants loueront encore
Le Seigneur que tu adores.

Cantique : Louange et Prière n°150 « A toi la gloire », strophes 1 à 3

[Pour écouter, cliquer ici]

Strophe 1
À toi la gloire, O ressuscité !
À toi la victoire Pour l’éternité.
Brillant de lumière,
L’ange est descendu ;
Il roule la pierre
Du tombeau vaincu.
À toi la gloire, O ressuscité,
À toi la victoire Pour l’éternité !

Strophe 2
Vois-le paraître :
C’est lui, c’est Jésus,
Ton Sauveur, ton Maître ;
Oh ! ne doute plus !
Sois dans l’allégresse,
Peuple du Seigneur,

Et redis sans cesse
Que Christ est vainqueur.
À toi la gloire, O ressuscité,
À toi la victoire Pour l’éternité !

Strophe 3
Craindrais-je encore ?
Il vit à jamais,
Celui que j’adore,
Le prince de paix.
Il est ma victoire,
Mon puissant soutien,
Ma vie et ma gloire :
Non, je ne crains rien.
À toi la gloire, O ressuscité,
À toi la victoire, Pour l’éternité !

Paroles des répons des cultes d'éducation biblique

Après la salutation
Ton nom, Seigneur (Psaume 8, str. 1)

Ton nom, Seigneur, est un nom magnifique,
Sans fin la terre en reprend le cantique ;
Elle répond de toute sa beauté
A la splendeur du ciel illuminé.

Après la volonté de Dieu
Revêts, Seigneur, de ta justice (Psaume 72, str. 1)

Revêts, Seigneur, de ta justice
Le Prince de la paix
Et parmi nous qu'il établisse
Son royaume à jamais.
En lui, les plus humbles du peuple
Trouvent un défenseur,
Délivrant les fils de la veuve
Et brisant l'oppresseur.

Après la prière de repentance
Tel que je suis (L&P n°630)

Tel que je suis bien vacillant
En proie au doute à chaque instant,
Lutte au dehors, crainte au dedans,
Agneau de Dieu, je viens, je viens !

Après l’annonce de la grâce
Frappez dans vos mains (Psaume 47, str. 1)

Frappez dans vos mains, Vous, tous les humains !
A cris redoublés, Peuples assemblés,
Exultez de joie Car voici le roi.
Redoutable et doux, Dieu veille sur vous ;
Son bras souverain, Sa puissante main,
Étend à jamais Son règne de paix.

Après la confession de foi
Hosanna, hosanna ! (Arc-en-Ciel 441/3)

Hosanna, hosanna !
Chantons d'un cœur fidèle
Le plus grand des amours
Et la joie éternelle !
Jésus le crucifié,
Le roi plein de douceur,
Dans son humilité
Devient notre Seigneur.

Cène
« Pare-toi pour une fête» (L&P n°205, str. 1&2)

Strophe 1
Pare-toi pour une fête
O mon âme tiens-toi prête
Monte plus haut que la terre
Vers la céleste lumière.
Ton Seigneur t'offre une place
Au grand banquet de sa grâce ;
Ce Maître au pouvoir immense
Avec toi fait alliance.

Strophe 2
Jésus, ta voix nous convie
A ce festin de la vie ;
En ce lieu tout me retrace
Les prodiges de ta grâce ;
Fais qu'aujourd'hui je contemple
Tes charités sans exemple,
Avant de me nourrir d'elles
A tes tables éternelles !

Après la bénédiction
Que tout mon cœur (Psaume 138, str.1)

Que tout mon cœur soit dans mon chant,
Qu'il soit brûlant de tes louanges !
Je te rends grâce en ta maison,
Je loue ton nom devant les anges.
Tu es venu pour exalter
La renommée de ta parole.
J'adore ta fidélité 
Et ta bonté qui me console.

Lecture de la Bible

Évangile selon Luc, chapitre 11, versets 1 à 13

1 Il priait un jour en un certain lieu. Lorsqu'il eut achevé, un de ses disciples lui dit : Seigneur, enseigne-nous à prier, comme Jean aussi l'a enseigné à ses disciples. 

2 Il leur dit : Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit reconnu pour sacré, que ton règne vienne !

3 Donne-nous, chaque jour, notre pain pour ce jour ; 

4 pardonne-nous nos péchés, car nous aussi, nous remettons sa dette à quiconque nous doit quelque chose ; et ne nous fais pas entrer dans l'épreuve.

5 Il leur dit encore : Qui d'entre vous aura un ami chez qui il se rendra au milieu de la nuit pour lui dire : « Mon ami, prête-moi trois pains, 

6 car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n'ai rien à lui offrir. » 

7 Si, de l'intérieur, l'autre lui répond : « Cesse de m'importuner ; la porte est déjà fermée, mes enfants et moi nous sommes au lit, je ne peux me lever pour te donner des pains », 

8 — je vous le dis, même s'il ne se lève pas pour les lui donner parce qu'il est son ami, il se lèvera à cause de son insistance effrontée et il lui donnera tout ce dont il a besoin.

9 Eh bien, moi, je vous dis : Demandez, et l'on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l'on vous ouvrira. 

10 Car quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, et à qui frappe on ouvrira. 

11 Quel père parmi vous, si son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu d'un poisson ? 

12 Ou bien, s'il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? 

13 Si donc vous, tout mauvais que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il l'Esprit saint à ceux qui le lui demandent !

Vidéo du culte entier

Audio

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