Les devoirs de la France et la paix 2/2
Psaume 85
Culte du 1 décembre 1918
Prédication de Jules-Emile Roberty
Culte à l'Oratoire du Louvre
Les devoirs de la France et la paix
1 décembre 1918
Prédication par le pasteur Jules-Émile Roberty, le dimanche 1 décembre 1918. Retranscrit en 2025 d'après le recueil Victoire et Délivrance, Fischbacher, 1919.
« J’écouterai ce que dit Dieu, l'Éternel ;
car il parle de paix à son peuple et à ses fidèles,
pourvu qu'ils ne retombent pas dans la folie. »
Psaume 85, 9
Vous avez entendu, mes Frères, ce que vous dit Dieu, l'Éternel.
Il y a trois semaines, la veille de l’armistice, nous avons attiré votre attention sur cette parole du Psaume 85e, et nous ne nous attarderons pas ce matin à vous rappeler longuement le fondement religieux sur lequel elle repose. — Dieu nous a sauvés ; voilà d’abord ce qu’elle nous dit. Notre nation a été héroïque, et combien patiente ! Notre cause représentait la justice. même. Des Alliés magnifiques sont venus à notre secours. Mais derrière ce déploiement d'énergie et d’intelligence, par dessous la volonté de la France et de ses Alliés, circulait une puissance morale infinie, faite d'une sagesse et d’une miséricorde sans égale, une puissance divine enfin, qui ne s'est pas souvenue de nos « folies », et finalement nous a donné la victoire.
Puis, nous nous étions demandé, après avoir rendu notre pauvre hommage à nos morts, aujourd'hui bienheureux, et dont la pensée ne nous quitte pas, si nous avions quelque raison maintenant d’être tranquilles. Dieu nous annonce la paix ; donc que nos habitudes intellectuelles, sociales, politiques, religieuses (du moins pour ceux qui en avaient) soient reprises, et vivons sans soucis. Plus d'avions ennemis sur nos têtes ; plus d’obus nous arrivant à la dérobée, au saut du lit ou au milieu du dîner… Notre existence nationale a été interrompue par un ouragan qui a duré quatre ans et demi ; l'ouragan a cessé ; notre existence continue, comme on continue sa route quand le beau temps est revenu.
Eh bien, non. Non ! Aucune conscience, élevée tant soit peu sous l'influence évangélique, n'interprétera ainsi la situation présente. Contre une semblable manière de voir proteste toute la prédication des prophètes et des apôtres, tout l'Évangile de Jésus-Christ.
Non, nous n'avons pas à être tranquilles sur l'avenir de notre patrie, qui est notre pays d'Israël, à nous, ni même sur l’avenir de Paris, qui est notre Jérusalem. L'Éternel Dieu nous a délivrés de la main des « Assyriens » ; il n’a pas permis que nous fusions emmenés en captivité et dispersés aux quatre coins du globe. Il nous a donc traités avec plus de miséricorde que son propre peuple d'Israël auquel il s'apprête seulement, après deux mille ans d’effroyables malheurs, à restituer le pays de Canaan. À nous, il nous laisse notre patrie ; il nous fait même retrouver des provinces perdues ; il nous rend à la vie, à l’honneur, et fait luire devant nous des perfections de toute beauté ; mais à une condition, C’EST QUE NOUS NE RETOMBIONS PAS DANS NOS FOLIES : Peut-être est-ce la dernière grâce que Dieu accorde à notre patrie…
Voilà le langage que nous tient aujourd'hui l'Esprit de Dieu, si semblable quand on sait le comprendre, au langage de la raison. Voilà « ce que nous dit Dieu, l'Éternel ». Tel est l'avertissement solennel qui doit entretenir en chacun de nous, comme Français, comme chrétien, comme protestant, une sainte inquiétude.
Parmi les « folies », comme dit mon texte, auxquelles cette guerre victorieuse nous rend spécialement enclins, nous avions mentionné l’idolâtrie de notre propre race. La France prenant la place de Dieu. C’est la forme plus ou moins élégante dont se pare aujourd'hui chez nous l’athéisme et le matérialisme pratiques. Je n'y reviens pas.
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Mais voici une autre folie dont on parle rarement du haut de la chaire — cependant les circonstances actuelles nous donnent quelque liberté et nous autorisent, de temps à autre, à laïciser la prédication — et qui constitue un gros obstacle au développement de la civilisation en France, c’est la « folie » — ou, si le mot parait trop fort — la manie égalitaire. Par manie égalitaire, il faut entendre l’égalité conçue comme un nivellement général, et non comme un effort pour assurer à chaque citoyen et à chaque citoyenne la plus grande part possible des biens spirituels et matériels que crée, administre, ou dispense la communauté.
Vous pensez bien que jamais un prédicateur protestant français ne jettera le moindre blâme sur les conquêtes de la Révolution, sur l'égalité devant la loi, et le droit pour tout citoyen, de remplir les charges de l'État, indépendamment de sa naissance, de sa fortune ou de sa religion ; ce n'est pas non plus d’une chaire chrétienne qu'on oubliera jamais de proclamer que, dans un état social où l'Évangile est pris au sérieux, tout homme qui travaille et vit honnêtement doit pouvoir assurer à sa famille, avec la nourriture et les vêtements nécessaires, un logement décent, ainsi que des heures de loisir pour la santé de l'esprit et le salut de l’âme — et que nous sommes encore loin de ce modeste idéal, alors que le règne du taudis déshonore encore les quatre cinquièmes de la chrétienté ! — mais la manie égalitaire ne s'inquiète pas du vrai problème de l'égalité ; elle encourage plutôt la haine des différences, surtout des différences apparentes, et des supériorités, et s’en va répétant niaisement qu'un homme en vaut un autre.
Nous n’en sommes pas sans doute au degré des Russes, arrachant les galons à leurs officiers et élisant un sous-officier comme généralissime. Notre incomparable victoire nous empêchera pendant longtemps de tomber à ce degré d’aberration. Mais cette énorme caricature de nos travers, en nous des montrant sous un verre grossissant, nous fait apercevoir un danger qui, même chez nous, pourrait brusquement devenir plus grave qu’on ne pense. C’est la manie égalitaire qui a affaibli, au début de la guerre, la puissance productrice de ce pays, en mobilisant dans le service armé les corps de métiers les plus indispensables, à l'arrière, pour l’armée elle-même ; c'est elle qui a forcé d'employer des agrégés de philosophie, des physiciens et des chimistes de premier ordre à balayer les hôpitaux, « qui a fait prodiguer de tous côtés, aux hasards des mécontentements, des rancunes ou des jalousies féminines et masculines, par les soldats à leurs officiers, par des fantassins aux artilleurs, par le service actif à l’état-major, par l'avant à l'arrière pris en masse, médecins, ingénieurs, cheminots, automobilistes, le vilain mot d’embusqués. » L'intérêt du pays ? La manie égalitaire s’en moque. L'important pour elle, c’est que le voisin souffre exactement de la même manière que soi-même.
N'est-ce pas la manie égalitaire qui, dans certains milieux, fait regarder d’un mauvais œil ceux qui ont gagné de l’argent depuis quatre ans, comme si l'intérêt du pays exigeait que la France entière croulât dans la misère matérielle ! C’est encore cette singulière manie qui s’est glissée jusque dans certains milieux industriels, et les a poussés à invoquer l'appui de l'État afin que, « par des mesures appropriées » — tel est le terme charmant dont on se sert — le charbon soit désormais, en temps de paix, fourni au même prix à toutes les industries, quel que soit leur emplacement1.
Que vous ayez eu le soin élémentaire d’installer votre industrie dans une région bien placée pour la force motrice, peu importe. Vous paierez le combustible au même prix que si vous vous étiez transporté au centre du Sahara. Telle est du moins la tendance. Tout le monde sur le même pied !
Mais, mes Frères, pensez-vous que si ces mœurs égalitaires s’implantaient définitivement chez nous, notre noble démocratie qui vient de se couvrir de gloire sur les champs de bataille, et d’une gloire qui dépassera de cent coudées, dans l’avenir, la gloire légendaire des armées de Napoléon Ie, se préparerait, dans la paix, un avenir de puissance et de prospérité ?
Rappelez-vous d’ailleurs, chrétiens qui m'écoutez, que l’égalitarisme n'est nullement approuvé par l'esprit chrétien, que le N. T. reconnaît la nécessité des hiérarchies sociales — tout corps organisé est un corps hiérarchisé — et que cette « manie » est presque inconnue des démocraties britannique, américaine, helvétique. Pourquoi donc, nous Français, consentirions-nous toujours à en être les victimes ?
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Et l'indifférence au bien public ? N’avons-nous pas quelque tendance à nous y complaire, au moins quand le bien public est invisible et lointain, c'est-à-dire le plus souvent ?
À Dieu ne plaise que notre zèle nous égare et que nous méconnaissions les efforts tentés en France depuis trente ans, en faveur de l'hygiène sociale, de l’antialcoolisme, des habitations à bon marché, de la protection de la femme et de l'enfant, mais que ces efforts restent encore peu encouragés du grand public ! Comme les ligues et associations de ce genre sont chétives encore ! Combien êtes-vous ici qui vous y intéressez autrement que par l’attention momentanée que vous accordez poliment à ceux qui vous en parlent ? Comme l'État leur mesure étroitement son appui ! Comme la Chambre des députés est déserte quand, par exception, on y étudie des problèmes de cet ordre ; comme les tribunes du public sont peu garnies. Ah ! ce ne sont pas, ces jours-là, des « jours de grandes séances » !
Permettez-moi quelques indications qui vous feront peut-être sourire mais qui représentent assez bien, dans des questions de détail, notre peu d'amour du bien public.
D'où vient la malpropreté de la plupart de nos villes de France, malgré quelques excellents règlements de police qu’on édicte de temps à autre, sinon autant de la parfaite insouciance du passant pour le bien-être et l’agrément des autres, que de sa répugnance traditionnelle à obéir ? — Avez-vous remarqué aux heures de presse, dans le Métropolitain, comment les voyageurs sortent des wagons ? Quand ce n'est pas l’employée elle-même qui ouvre les portes, le premier voyageur qui parvient à sortir, ne laisse une ouverture que pour une seule personne, pour lui ; le suivant fait de même. Vous verrez très rarement un voyageur ouvrir les portes toutes grandes, pour laisser plus facilement s’écouler la foule.
Qui a pensé au réconfort moral de nos merveilleux défenseurs — je ne dis pas à l’arrière, tout le monde y a pensé — mais dans les cantonnements du front, où ils se morfondaient sans refuge d'aucune sorte, sans récréations intelligentes, rongés par un ennui malsain ? Deux parpaillots de chez nous2. Ils fondèrent d'abord, avec les maigres ressources de l'Union chrétienne des Jeunes gens [UCJG = YMCA], un foyer du soldat, en 1915, puis un autre. L'institution rencontra un succès inouï. On en réclamait de tous côtés. Mais la puissance directrice du pays resta assez longtemps indifférente, et tout au moins, le grand public ne se faisait aucune idée de la valeur morale d’une semblable entre prise. Il en était resté à l’idée des bivouacs du premier Empire ; et les Foyers français du soldat du front ne purent être alimentés par de l'argent français. Ils furent fondés par une poignée de huguenots de France qui se virent obligés de demander le secours financier à la générosité américaine. La vue directe de la souffrance excite toujours chez nous une pitié profonde et détermine des dévouements admirables, mais le souci du bien public impalpable et lointain, de la responsabilité mutuelle des citoyens, en vue d’affermir la santé physique et morale de l’ensemble, surtout quand aucune crise grave ne frappe plus les imaginations, et que la vie normale reprend, l’absence de ce noble souci constitue assurément une de nos misères nationales.
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Indiquons enfin en dernier lieu — mais que ma tâche est ingrate, en ces jours triomphants, et comme il faut, pour l’achever, que le prédicateur se sente inspiré par un ardent amour pour son pays et par le désir de rester fidèle à l'esprit de son Maître ! — une de nos plus regrettables folies : l'incompréhension de notre peuple et en particulier des pouvoirs publics, de tout ce qui regarde le problème religieux.
Quand un peuple se désintéresse du problème religieux, enseignait notre grand Edgar Quinet, il se voue à une instabilité perpétuelle et prépare sa décadence.
Nous ne parlons pas ici du problème des rapports entre les Églises et l'État. Ce problème a été momentanément réglé en 1905, contre les Églises, et d’une manière qui appellera forcément dans un très prochain avenir, des modifications importantes, sinon l'Église catholique, pour le plus grand dommage et la gène de l’État, restera toujours hors la loi, et l'Église protestante, incapable de recevoir des legs, et livrée à l’incohérence de règlements sans aucune sanction, continuera à végéter misérablement, ce qui n'affermira pas chez nous le véritable esprit démocratique ; car pour le développement ordonné et progressif de la démocratie, vous ne trouverez jamais rien de comparable à la puissance spirituelle qui se dégage du protestantisme d’origine calviniste, à condition que ce protestantisme puisse vivre.
Le « problème religieux », dont nous parlons, est celui de l'attitude intérieure de l’âme à l'égard des intérêts éternels de l'individu et de la société humaine. C'est la préparation, la formation de cette attitude intérieure, autrement dit, c'est l'éducation du sentiment religieux. Pendant la guerre, le fracas volcanique des artilleries et les cris des blessés et des mourants recouvraient ce problème comme d'un voile de ténèbres et de sang ; chacun le résolvait pour son propre compte, au hasard des coups de feu, dans de secret de son âme ; on n'avait plus en face de soi que Dieu et la Mort. Mais maintenant que la Paix bienheureuse s’achemine vers nous, et que le nuage sanglant se dissipe, vous le retrouverez, cet éternel problème, à nu, dans toutes les villes et les villages de France, palpitant au fond de toutes les questions sociales et politiques de la vie nationale ; et alors, le traiter comme un objet sans valeur où inoffensif, n’est pas le signe d'une intelligence avertie. Sachez donc une bonne fois qu'aucune force au monde ne réclame une éducation plus attentive que le sentiment religieux. Il donne naissance à des dévouements sublimes, et à des superstitions dégradantes. En dépit de la maxime bien connue, toutes les religions ne sont pas bonnes, toutes les doctrines ne sont pas indifférentes, et la sincérité d'une croyance ou d’une pratique n'entraine pas sa valeur éducative, et ne suffit pas à créer des individualités régénérées, des vies pures, des citoyens épris — même en temps de paix — du bien public, et respectueux de la liberté des autres. Le sentiment religieux, livré à lui-même, n’est ni spiritualiste, ni tolérant. Il demande des dieux qui marchent sur la terre. Il est, par nature, violent, passionné pour des autorités charnelles et périssables, amoureux de reliques, de miracles et de magie. Il a en horreur la nouveauté et le progrès. C’est pourquoi certains publicistes de chez nous, n'ayant jamais regardé dans les profondeurs d’une seule âme, et ne voyant pas plus loin que le bout de leur plume, d’une puérilité lamentable, veulent le détruire. Peine perdue. Il rejaillit quelques années plus tard, plus vigoureux, et souvent plus ravageur et plus réactionnaire que jamais. Il ne faut donc pas songer à le détruire. Il ne faut pas l’ignorer. Il faut faire son éducation, l’éclairer, l'instruire, le moraliser, l'évangéliser, le placer sous le rayonnement des héros de la Bible, et de prince de ces héros, de Jésus lui-même, et faire apprendre tout au moins ses paraboles, son sermon sur la montagne, et ses malédictions contre les Pharisiens, aux enfants de nos écoles primaires et de l’enseignement secondaire. Alors la France possédera une source inépuisable d’affranchissement et de purification pour sa propre vie intérieure. Mais qui songe à cela parmi notre peuple ? — Rien n’est plus éloigné de l'esprit français. — Hélas ! C'est pourquoi je vous en parle. Nous touchons ici à l'une de nos plus désespérantes folies.
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Mes Frères, retrouvez, dans la paix, l’ardeur, le courage et la foi que vous avez montrés pendant la guerre. Rappelez-vous que jamais l'idolâtrie de la race, jamais l’athéisme et le
matérialisme pratique, auxquels cette idolâtrie fatalement conduit, jamais la manie égalitaire, ni l'indifférence au bien public, ni l’insouciance de la piété, n’ont sauvé un seul peuple de la terre, même après les plus éclatantes victoires militaires. Jamais !
Et ne dites pas, en sortant de cette église : le pasteur nous a rappelé quelques vérités intéressantes, mais il n’y a rien à faire. Misérable défi que vous jetteriez à notre conscience, en parlant ainsi ! — Vous pouvez d’abord, chacun de vous, par son attitude, dans vos relations d’affaires, dans votre famille, dans le monde, défendre et propager l'esprit même de la parole sacrée que nous venons de méditer : « J'AI ENTENDU CE QUE DIEU NOUS DITS ; IL PARLE DE PAIX A SON PEUPLE ET A SES FIDÈLES POUR QU'ILS NE RETOMBENT PAS DANS LEURS FOLIES. »
Vous pouvez, aux prochaines élections, choisir des députés respectueux du problème religieux, ayant l’amour du bien public et le souci des conditions essentielles à la vie progressive d’une démocratie. Vous pouvez refuser de jouer le rôle d’un muet et d’un neutre. Vous pouvez enfin accomplir votre devoir de citoyen et de chrétien, ne relevant que de votre conscience et de votre Dieu. Que dis-je ? Vous pouvez être le sel de la France nouvelle… si vous ne retombez pas dans vos folies.
Amen.
Notes
- ↑ Voir, pour ce développement, l’ouvrage de Launay : Qualités à acquérir, p. 87 et suiv.
- ↑ MM. Emmanuel Sautter et Boissonnas.
Pour aller plus loin
- Prédications de ce recueil : Victoire et délivrance
- Sur la frise chronologique : Première Guerre mondiale
- Sur le plan de l'Oratoire : monument aux morts
Lecture de la Bible
Psaume 85
Traduction Louis Segond 1910.
1Au chef des chantres. Des fils de Koré. Psaume.
Tu as été favorable à ton pays, ô Éternel !
Tu as ramené les captifs de Jacob ;
2Tu as pardonné l'iniquité de ton peuple,
Tu as couvert tous ses péchés ;
Pause.
3Tu as retiré toute ta fureur,
Tu es revenu de l'ardeur de ta colère.
4Rétablis-nous, Dieu de notre salut !
Cesse ton indignation contre nous !
5T'irriteras-tu contre nous à jamais ?
Prolongeras-tu ta colère éternellement ?
6Ne nous rendras-tu pas à la vie,
Afin que ton peuple se réjouisse en toi ?
7Éternel ! fais-nous voir ta bonté,
Et accorde-nous ton salut !
8J'écouterai ce que dit Dieu, l'Éternel ;
Car il parle de paix à son peuple et à ses fidèles,
Pourvu qu'ils ne retombent pas dans la folie.
9Oui, son salut est près de ceux qui le craignent,
Afin que la gloire habite dans notre pays.
10La bonté et la fidélité se rencontrent,
La justice et la paix s'embrassent ;
11La fidélité germe de la terre,
Et la justice regarde du haut des cieux.
12L'Éternel aussi accordera le bonheur,
Et notre terre donnera ses fruits.
13La justice marchera devant lui,
Et imprimera ses pas sur le chemin.