Ce que je vous dis, je le dis à tous

Marc 13:33-37

Culte du 3 décembre 2023
Prédication de Agnès Adeline-Schaeffer

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

3 décembre 2023
647ème jour de la guerre en Ukraine
Liturgie du temps de l’Avent et de Noël – 1er dimanche de l'Avent

« Ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez »

Culte présidé par la pasteure Agnès Adeline-Schaeffer
avec Sarah Kim, organiste co-titulaire, à l'orgue
et avec le Chœur de l'Oratoire du Louvre dirigé par Alexandre Korovitch

Présentation de la jeune Céleste

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Musique

Salutation
La grâce de Dieu notre Père, la paix de Jésus le Christ et la consolation de l’Esprit Saint nous sont offerts, ici et maintenant, pour que nous vivions ce culte le cœur au repos et l’esprit apaisé. Amen.

« Veillez et priez en tout temps, afin que vous ayez la force de paraître devant le Fils de l’homme » (Luc 21/36),
 
Accueil : 
1ère bougie de la Couronne de l’Avent : nous allumons la première bougie de la couronne de l’Avent, pour symboliser notre entrée dans la première semaine du temps de l’Avent.

Bienvenue aux parents et à la famille de Céleste qui sera présentée à la bénédiction de Dieu dans quelques instants.
Bienvenue à celles et ceux qui franchissent peut-être le seuil de l’Oratoire pour la première fois.
Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent par le site internet ou les réseaux sociaux. Nous sommes en lien les uns avec les autres.
Bienvenue au chœur de l’Oratoire et à Alexandre Korovitch, son chef de chœur.
Bienvenue à Sarah Kim qui nous accompagne à l’orgue ce matin.
Dieu en Jésus-Christ s’approche de nous jusqu’à ce que sa Parole fasse irruption dans notre vie et dans notre monde. C’est le temps de l’attente et de la veille.

Répons : Réjouissons-nous au Seigneur
Réjouissons-nous au Seigneur
Egayons-nous en son honneur
Lui seul est notre délivrance.
D’un même élan venons à lui,
Il sera toujours notre appui,
Chantons notre reconnaissance.

 
Louange : 
Nous te bénissons, père des Lumières
Tu dissipes les ténèbres pour créer un monde lumineux d’ordre et de beauté
Qui porterait ta ressemblance.
De raison et de sagesse, tu éclairas l’homme,
Tu l’illuminas du sceau de ton image,
Pour que dans ta lumière, il voie la lumière,
Et que tout entier il devienne lumière.
Tu fis briller au ciel d’innombrables lumières,
Tu ordonnas au jour et à la nuit de s’entendre à se partager le temps.
Tout à tour, paisiblement,
La nuit met fin au travail du corps fatigué,
Le jour appelle aux œuvres que tu aimes
Et nous apprend à fuir les ténèbres,
à nous hâter vers ce jour qui n’aura plus de nuit.
(D’après Grégoire de Naziance)
 
Psaume : Le psautier français N°81 « Que nos chants joyeux », Strophes 1 à 4 [cliquer ici
 
Volonté de Dieu : 
Écoutons maintenant ce que Dieu veut pour nous et nous donne la force de faire :

« Vous avez été appelés à être libres. Seulement, ne faites pas de cette liberté un prétexte pour vivre selon les désirs de votre propre nature. Au contraire, laissez-vous guider par l’amour pour vous mettre au service les uns des autres. Car toute loi se résume dans ce seul commandement : tu aimeras ton prochain comme toi-même.

Répons : Montre-moi Seigneur la route
Montre-moi Seigneur la route
Guide-moi dans la clarté ;
Ouvre à celui qui t’écoute,
Un chemin de vérité.
Je regarde à ton amour,
Au salut qu’en toi j’espère,
Je le verrai chaque jour,
S’étendre sur cette terre.

 
Confession du péché
Prions ensemble :

Éternel,
Tu es la grande surprise de nos vies, la déroute de nos routines,
Tu tires sur la manche de nos habitudes.
Tu es l’heureux désordre qui nous aventure au-delà de nos frontières.
Viens nous aider à veiller, sur nous-mêmes et sur les autres.
Viens nous aider à nous tenir prêt à ton bouleversement dans nos vies.

Éternel, 
Tu es aussi la brise légère qui s’évanouit dans l’imperceptible,
Le petit déplacement que nous remarquons à peine,
L’enfant à nos côtés, le malheureux qui frappe à la porte de notre cœur.
Viens nous aider à veiller à chaque instant,
Viens nous aider à tendre l’oreille à tes murmures.

Éternel,
Tu arrives dans nos vies comme une naissance
Et tu fais toutes choses nouvelles, jour après jour.
Tu portes avec toi, à la fois l’inédit et la continuité
Viens nous aider à veiller à chaque instant,
Viens nous aider à laisser ta venue nous remettre au monde.
Amen.
(d’après une prière de Marion Muller-Collard)

Répons : Viens Rédempteur des païens
Viens Rédempteur des païens
Montre-toi, enfant divin,
Que s’étonne l’univers,
De ta venue dans la chair.

 
Déclaration du pardon 
Je vous invite à vous lever pour recevoir le pardon que Dieu nous donne :

Nous aimons Dieu parce qu’il nous a aimés le premier.
Dieu nous aime jusque dans nos limites.
Aujourd’hui, en la présence de Jésus-Christ, Dieu rencontre nos imperfections,
nos tâtonnements, notre orgueil, nos échecs et nos questions.
Il rencontre aussi nos progrès, notre persévérance, nos réussites et notre paix.
Que son pardon nous construise !
Que sa paix nous accompagne !
Que son amour nous bénisse ! Amen !

Chantons à Dieu notre reconnaissance !
 
Répons : D’un arbre séculaire
D’un arbre séculaire, du vieux tronc d’Isaïe ;
Durant l’hiver austère, un frais rameau jaillit,
Et sur le sol durci, dans la nuit calme et claire,
Une rose a fleuri.

 
Présentation de Céleste

Florence et Jean-Louis, vous avez souhaité présenter votre enfant à la bénédiction de Dieu qui est source de toute vie, et à la communauté paroissiale, ici rassemblée. Vous avez souhaité associer l’Église protestante unie de France, à l’Oratoire du Louvre, à votre joie et à votre prière de reconnaissance. L’Église rassemblée en ce jour accueille votre désir avec joie. Elle confesse maintenant sa foi avec vous.
Je vous invite à vous lever.

Confession de foi

Éternel, tu nous as aimés le premier ;
avant que nous existions, avant nos pères,
avant les débuts obscurs dont sortit l’humanité,
tu nous as aimés.
Mieux qu’une mère en espérance d’enfant, qui pense
à l’inconnu qui sommeille en elle,
tu nous as aimés d’avance et portés.
Car nous sommes ton espérance.
Nous sommes ta crainte, ta joie et ta douleur.
Malgré l’immense peine que tu subis par nous,
tu nous as voulus et nous veux encore, toujours.
A travers les obstacles, les chemins perdus, les gouffres,
les ombres de mort,
tu nous veux, tu nous mènes, tu communies avec nous.
Tu nous aimes victorieusement,
avec une puissance devant laquelle tout cèdera.
Tu boiras avec nous les calices, tu combattras tous les combats,
tu descendras dans toutes les tombes, jusqu’à la fin
Et la fin sera bonne.
(Charles Wagner, Devant le témoin invisible, Fischbascher, 1933.)
 
Répons : Il vient sans apparence
Il vient sans apparence
Des pauvres, il est roi.
Il connaît leurs souffrances,
Les guérit par la foi.
La mort n’a plus d’effroi :
Il me rend l’espérance
En se donnant pour moi.

 
Accueil

Jean-Louis et Florence, vous avez voulu réserver à votre fille la liberté de demander un jour par elle-même le baptême et de décider, si elle le veut, dans la pleine responsabilité de son choix, de se placer sous la parole de Jésus-Christ. Mais vous avez tenu à exprimer à Dieu et à la communauté rassemblée, votre reconnaissance. Vous avez tenu à placer votre enfant sous la promesse de l’Évangile.

Lecture de l’Évangile selon Marc, chapitre 10, versets 13 à 16
13 Des gens amenaient des enfants à Jésus, pour qu’il les touche, mais les disciples les rabrouèrent. 
14 En voyant cela, Jésus s’indigna et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le Royaume de Dieu est à ceux qui sont comme eux. 
15 En vérité, je vous le déclare, qui n’accueille pas le Royaume de Dieu comme un enfant n’y entrera pas. » 
16 Et il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.

Entourés et soutenus par vos familles et vos amis, veuillez maintenant vous approcher avec votre fille : J’invite l’assemblée à se lever pour être témoin de cette présentation. 

Bénédiction
Céleste, Dieu te bénit et te garde, ainsi que tes parents et tous ceux et toutes celles qui t’entourent de leur affection.
Avant même que tu le saches, ta vie est appelée, gardée. Dieu est fidèle. Il remplit de joie et de paix celles et ceux qui placent en lui leur espérance et son amour les accompagne chaque jour de leur vie. Amen.

Témoignage des parents
Texte de Jean-Louis et Florence :

Pourquoi souhaitons-nous présenter Céleste au temple ? Pour donner suite à notre union au temple de l'Oratoire du Louvre il y a un plus d'un an, notre couple est devenu une famille avec la naissance de notre fille Céleste.
Cette présentation est pour nous la réponse à une demande d’accompagnement religieux de notre couple à la suite de la naissance de notre fille. Nous aimons Dieu et nous lui sommes reconnaissants de la naissance de Céleste.
Céleste est présentée dans l’espérance qu’elle demandera le baptême par elle- même lorsqu’elle le voudra.
Céleste est un « bébé miracle ». Elle incarne le miracle de la vie.
Son prénom signifie "Qui vient du ciel".
Nous nous rendons compte en profondeur, de l'honneur et du privilège que nous avons d'être ses parents. Notre rôle sera d'être des déclencheurs pour l'aider à se construire et mettre des valeurs humaines au centre de sa vie : droiture, loyauté, générosité, empathie, amour de son prochain. Nous croyons que Jésus est l’exemple le plus accompli.
Nous avons conscience que Céleste ne nous appartient pas. Elle nous est confiée. Aujourd’hui, par sa présentation nous la confions à Dieu, en espérant que son amour trouvera toute sa place dans la vie de Céleste.
En ce jour où nous sommes entourés de nos familles et devant l'assemblée de l'Oratoire du Louvre, pour ce magnifique moment d'émotion et d'amour, nous sommes reconnaissants que Céleste trouve un endroit pour découvrir la Parole de Dieu, et y reçoive sa bénédiction.
Merci à tous de partager ce beau moment avec nous aujourd'hui.
Que Dieu nous en aide, amen.
 
Exhortation à l’assemblée

Frères et Sœurs, voici Céleste. Elle va grandir au milieu de nous. Elle est ici chez elle. Par cette présentation, nous reconnaissons qu’elle est enfant de Dieu. Nous nous réjouissons aujourd’hui et nous nous réjouirons toujours dans l’avenir, de sa présence.
Nous l’accompagnerons dans ses découvertes et nous lui ferons partager notre louange et notre foi. Ensemble, nous serons pour elle des témoins de l’amour de Dieu et ce sera notre joie qu’un jour, elle confesse par elle-même que Jésus-Christ est le Seigneur.
Nous lui accorderons ainsi qu’à sa famille, le soutien de notre prière.

Prière de reconnaissance
Seigneur, merci pour la présentation de Céleste.  Merci pour cette enfant et pour tous les enfants du monde.
Nous te prions pour tous les enfants de la terre, qui connaissent la souffrance, ceux qui ont faim de pain et soif de tendresse, pour ceux qui sont orphelins et pour ceux que l’on n’aime pas, ceux qui subissent la violence des hommes.
Seigneur, que les mains de Céleste servent à transformer le monde. Que ses yeux ne se ferment jamais sur la misère, que son cœur s’ouvre à l’amour des autres.
Seigneur, sois l’espérance des enfants. Sois l’espérance de Céleste, de ses parents et de toute sa famille.  AMEN.

Cantique : Louange et Prière n°199 « O notre Dieu, Père tendre et fidèle », strophes 1 à 3 [cliquer ici]

Signature du registre des présentations.
Orgue

 
Doxologie : Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, et d’éternité en éternité ! 

Lecture de la Bible
Évangile selon Marc, chapitre 13, versets 33 à 37

33 « Prenez garde, restez éveillés, car vous ne savez pas quand ce sera le moment. 
34 C’est comme un homme qui part en voyage : il a laissé sa maison, confié à ses serviteurs l’autorité, à chacun sa tâche, et il a donné au portier l’ordre de veiller. 
35 Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison va venir, le soir ou au milieu de la nuit, au chant du coq ou le matin, 
36 de peur qu’il n’arrive à l’improviste et ne vous trouve en train de dormir. 
37 Ce que je vous dis, je le dis à tous : veillez. »

Cantique : Louange et Prière n°87 « Cantique de Zacharie Béni soit à jamais le grand Dieu d’Israël » strophes 1, 4 et 5 [cliquer ici]

Prière d’accueil de la Parole

Éternel, merci pour ta Parole qui nous rejoint ce matin.
C’est vrai, le grand matin n’est pas encore venu.
C’est encore le chant de la nuit,
Le chant des veilleurs qui appellent l’aurore.
Mais déjà danse en nous la lumière,
Déjà le chant de l’aube habite nos silences.
Entonnons le chant des veilleurs qui voient plus loin que la nuit,
Qui bâtissent leur vie sur leur rêve,
Qui sont déjà d’ailleurs et de plus loin,
Du Royaume d’amour sans fin
Qu’ouvre la vieille histoire de l’enfant de Noël.

Au plus profond de nous, la vie rejoint le rêve,
Et les désirs enfouis d’amour et de beauté.
Si tu plonges dans ces profondeurs,
Tu retrouveras l’élan de vivre sans dormir,
D’ouvrir grand les yeux même au cœur de la nuit.
Ton chemin sera jalonné
De lueurs d’enfance, de balises d’espérance. 
C’est maintenant le temps des veilleurs,
Porte-flambeaux de l’Evangile,
Qui voient l’aurore au loin et qui chantent.
(Jacques Juillard.  Evangile et Liberté, n°224, décembre 2008).

Orgue

Prédication : Ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez

Amis, frères et sœurs,

En ce premier dimanche de l’Avent, la première bougie de la couronne est allumée. Ce nouveau temps liturgique est là pour conduire, reconduire la communauté chrétienne vers l’attente. Il s’agit de réveiller en elle l’impatience, de prendre conscience de l’aspiration qu’elle a dans son cœur, pour se tourner vers le futur, vers l’avenir, vers l’espérance. Et par les temps qui sont les nôtres, ce n’est pas une parole vaine. A partir d’aujourd’hui, nous ressemblons à des sentinelles qui guettent, qui scrutent, qui attendent la venue de ce que nous espérons. Nous ressemblons à des veilleurs, pour rester attentifs au monde. Mais vous me direz, nous n’avons pas besoin d’une période spéciale pour être des veilleurs ! Nous le sommes tout le temps, et de bien des manières ! Oui c’est tout à fait vrai. Mais le fait d’avoir allumé une bougie aujourd’hui, pour symboliser cette attente, met ou remet cette veille, cette attention, au cœur de notre quotidien.
Pour partir ensemble dans cette attente, nous recevons ce texte de l’Évangile selon Marc à partager, un texte particulièrement émouvant, me semble-t-il, parce que ce sont les derniers versets du chapitre 13, clôturant la fin du ministère terrestre de Jésus. Au chapitre 14, s’ouvre le récit de la Passion de Jésus.

La parabole que Jésus raconte à ses disciples est émouvante, car elle parle de la venue du Fils de l’homme en le comparant à un homme qui part en voyage. Jésus parle d’un homme qui s’en va, et qui laisse tout derrière lui, non pas en plan, ou à l’abandon, mais au soin de ses serviteurs. Il quitte tout, et ceux qui restent, doivent s’occuper de la maison. Ils peuvent, à juste titre, se sentir désemparés, et se poser cette question : qu’allons-nous faire sans lui ?
Cet homme qui part en voyage, c’est Jésus qui s’en va. Les serviteurs qui restent seuls, ce sont les disciples, et c’est nous aujourd’hui.  Jésus qui s’en va, c’est le vide qui s’installe, avec la nostalgie, les interrogations, le manque, l’angoisse.  Mais cette absence va faire grandir ceux qui restent, livrés à eux-mêmes, parce qu’ils vont devoir apprendre à vivre sans Jésus. Avec ce départ, ils vont apprendre à mieux se connaître, et aussi à mieux connaître celui qui les a quittés. Ce départ les invite à devenir autonomes, adultes, « libres et responsables », selon une devise chère au protestantisme. En partant, le maître invite ses serviteurs à devenir pleinement eux-mêmes, à prendre conscience de leur complète dimension humaine. Cette histoire nous parle de Dieu. Du Dieu de Jésus-Christ. Le Dieu de Jésus-Christ est un Dieu qui s’efface, qui prend de la distance, pour ouvrir devant nous un espace de liberté, notre espace de liberté et de créativité.  Il nous aime de cette façon, le Dieu de Jésus-Christ : il veut que nous grandissions. C’est à la bénédiction de ce Dieu-là que nous confions Céleste.

Et pour ce faire, dans la parabole, il est indiqué que l’homme qui part en voyage laisse les serviteurs s’occuper de sa maison, il leur confie tout, et en même temps il leur donne tous ses pouvoirs, répartis sur tous les serviteurs. A chacun, il donne une tâche particulière à faire, et il ordonne au gardien de la porte de rester éveillé. En fait, le maître de la maison fait entièrement confiance à ses serviteurs.  Et c’est bien à eux de prendre en charge toute la maison. Et c’est cela la clef de cette histoire : la confiance. En leur faisant confiance, le maître appelle ses serviteurs à la vie. Il les appelle à l’action et au discernement, par cette seule confiance.
Nous le savons aussi pour nous-mêmes. C’est la confiance qui nous appelle à la vie. C’est la confiance qui a été placée en nous, à un moment donné de notre histoire personnelle, qui nous a fait grandir et nous a permis de marcher sur des routes insoupçonnées. Avec la confiance qui nous est faite, nous pouvons à notre tour prendre confiance en notre avenir, en nos possibilités, avoir confiance en la vie. Cela commence par la confiance que nous mettons en nos enfants. Nous croyons en eux, même s’ils s’aventurent sur des chemins inattendus.  C’est cette confiance que nous célébrons aujourd’hui, pour Céleste.
Et lorsque nous relisons tous les Évangiles, nous découvrons que Jésus fait pareil avec celles et ceux qu’il rencontre. Toute son ministère, et toute la vie qu’il donne, est basé dans la confiance qu’il fait à chacun, chacune, en lui disant : « toi, suis-moi ». Sans aucun jugement, sans aucune condition, même si celui ou celle à qui il le dit, ne semble pas être prêt. Toute sa vie, toute sa présence est dans la confiance qu’il donne ou redonne à celui ou celle qui doute ou qui souffre, qui désespère de lui-même. Ou encore, cette confiance qu’il maintient, à celui ou celle qui le déçoit ou qui le trahit. Jésus dit à ses disciples, comme à chacun d’entre nous : j’ai confiance en toi, en celui ou celle que tu es aujourd’hui, comme en celui ou celle que tu deviendras demain.  Alors, dès aujourd’hui, tu peux t’appuyer sur ma confiance, tu peux fonder ta vie, ton existence en elle, sur cette confiance que je te fais, tu peux vivre de cette confiance, ou de cette foi, que j’ai mise en toi et que je ne te retirerai pas.

Le culte que nous partageons aujourd’hui est placé sous le signe de la confiance, manifestée par la présentation de Céleste. Souvent notre confiance, notre foi est éprouvée, jusqu’à se demander si l’on croit encore. Où qu’on tourne son regard, le spectacle n’est que sang, larmes, haine et violence. Il y a de quoi désespérer. « Qui se demande encore, le matin en se levant : quel pont vais-je construire ? À quelle œuvre commune vais-je m’atteler ? », comme l’écrit Arnaud Allibert, dans un éditorial du journal La Croix.
Nous avons besoin que notre confiance soit renouvelée, et le geste de la présentation de Céleste en est un signe.
Le texte d’aujourd’hui nous dit que c’est lui, le Dieu de Jésus-Christ qui met sa confiance en chacun de nous. C’est lui qui croit en nous. Nous avons à découvrir ou à redécouvrir l’Evangile du renversement. A travers la parabole de ce maître qui s’en va, nous découvrons Dieu qui s’efface pour que nous puissions grandir. Il s’en va en nous confiant toute sa création, la nature et les êtres humains. Il nous laisse aussi son message à annoncer au monde.  Dieu s’en va, Jésus s’en va aussi, pour que nous puissions devenir pleinement humains, et pourquoi pas, merveilleusement humains.
Et l’exhortation, l’impératif même, de veiller, est en relation avec la promesse du retour du maître, dont personne ne sait quand il reviendra. Il peut revenir n’importe quand !  Personne ne le sait, et le plus important : Il ne faut pas qu’il trouve ses serviteurs endormis….

Plus tard, lorsque Jésus priera à Gethsémané, les disciples n’auront pas la force de veiller avec lui. C’est parce qu’il connaît la faiblesse de ses disciples, qu’il leur transmet cette parabole.
Et c’est ainsi que notre temps à nous, qui la recevons aujourd’hui, bascule du côté de l’attente. Le temps qui est nous est donné, à partir du départ du maître, nous plonge dans le temps qui espère. C’est un temps qui nous plonge en avant, et non pas en arrière, qui serait alors de la nostalgie. Et c’est là tout le sens du mot « AVENT » : se tourner résolument vers ce qui va arriver, ce qui va advenir. A partir de maintenant, il y a quelqu’un à attendre. Quand et comment, personne ne le sait. Mais chacun espère. Et cela nous conduit à l’espérance du dernier jour de notre vie, où nous espérons rencontrer celui en qui nous avons cru. Et c’est sans doute cela, ce point de détail qui change.  La foi, ou la confiance, la foi chrétienne en l’occurrence, « ce n’est pas une manière de « savoir » ce que les autres ne sauraient pas, mais c’est une manière d’attendre », comme l’écrit si justement Gérard Delteil dans l’une de ses prédications. Attendre jusqu’au bout, coûte que coûte.
La foi, c’est donc une manière d’attendre. À tout moment la porte peut s’ouvrir et le maître revenir de voyage. La porte peut s’ouvrir et l’inattendu peut surgir. Alors, chaque moment que l’on va vivre à partir de maintenant, prend une saveur nouvelle, puisqu’à chaque instant, Dieu, en Jésus-Christ, peut surgir et nous faire signe. « L’inattendu, c’est ce qui caractérise la grâce » écrivait Laurent Gagnebin, dans un éditorial d’Évangile et Liberté.
Là où nous en sommes, que notre vie soit heureuse ou malheureuse, avec ses joies et ses tristesses, avec ce que l’on réussit ou ce que l’on rate, avec ses bonheurs ou ses blessures, le Dieu de Jésus-Christ nous accompagne.  

Mais vivre dans l’espérance, qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire qu’on croit que rien n’est jamais définitif, rien n’est jamais joué, rien n’est jamais perdu.  Quelque chose de neuf et de surprenant peut surgir dans le cours apparemment organisé des choses. L’espérance nous fait signe pour nous dire qu’aucune situation difficile n’est sans issue. A Noël tout commence avec une naissance, un être neuf, en la personne de Jésus qui vient au monde, d’abord comme n’importe quel enfant du monde. Mais cette espérance continue avec Pâques, avec le tombeau ouvert qui vient dire que la vie peut encore ressurgir, même là où elle est en débris. La communauté chrétienne à laquelle nous appartenons est porteuse de cette parole d’espérance. Nous avons une mission, celle de dire à celles et ceux qui nous entourent, nos contemporains et peut-être aussi, nous redire à nous –mêmes cette parole d’Espérance : Il vient ! Il ne cesse de venir !
Dieu, en Jésus-Christ, vient à nouveau dans nos vies, surtout si nous avons l’impression que nous subissons nos vies, ou que nous avons le sentiment d’être enfermés dans une situation inextricable.

Cette parole d’espérance vient nourrir non seulement notre vie quotidienne, mais aussi notre vie communautaire, notre vie en Eglise. L’Église du Christ, dont le visage le plus proche est ici à l’Oratoire du Louvre, n’est pas une église blasée, mais une église « impatiente ».  Elle n’est pas une église satisfaite ou repue, mais plutôt fragile, vulnérable, même, parfois à bout de ressources et de courage, mais qui ose repartir, et qui s’obstine à espérer, et à proclamer son espérance, même, surtout, dans la nuit du monde, si opaque.
Alors, je comparerais l’Église du Christ, ici à l’Oratoire du Louvre, à la maison de la parabole. Cette maison veille, avec la lumière allumée, celle qui rassure dans la nuit. C’est l’endroit où l’on veille les uns sur les autres, en réciprocité, afin que chacun, chacune soit accueilli tel qu’il est, dans son intégrité et sa dignité.
« Veiller, est-ce que c’est ne jamais dormir » comme on me l’a demandé récemment… « Parce que c’est fatigant… » Si veiller, c’est résister au sommeil, au découragement, à la léthargie, si c’est garder les yeux ouverts, et rester sur le qui-vive, alors oui, c’est fatigant. Mais nous sommes nombreux. C’est à chacun, chacune de prendre le relais de l’autre quand il fatigue.
 
Jésus dit seulement : « Veillez ». Mais il n’est rien dit de plus. C’est à chacun de discerner, d’interpréter cet appel à la vigilance. Comment allons-nous traduire cette exhortation ? A quoi nous faut-il faire attention dans notre monde d’aujourd’hui, qui sera aussi celui demain ? Les réponses ne manquent pas.  En voici quelques-unes : nous en trouvons quantité de traces dans les textes prophétiques de la Bible, entre autres :

  •  Résister à la violence, à la discrimination, au mépris de l’autre ;
  • Veiller sur la vie, là où elle est attaquée, blessée, sans défense ;
  • Défendre la maison commune, 
  • Offrir à l’autre un espace de vie et de confiance où il pourra grandir et s’épanouir, pour qu’il puisse, le moment venu, accueillir à son tour ;
  • Faire attention à la manière dont nous annonçons l’Évangile.

Oui, amis, sœurs et frères, que notre annonce de l’Évangile reste bonne !  Veillons à notre annonce, veillons à ce qu’elle nous fasse grandir et avancer. Cette annonce est bonne, reste bonne, tant qu’elle ne défigure pas quelque chose d’essentiel en nous, tant qu’elle ne spolie pas notre capacité à réfléchir, tant qu’elle n’étouffe pas notre créativité, tant qu’elle ne nous enferme pas dans une tour d’ivoire, qui nous ferait oublier le monde dans lequel nous vivons.
C’est à toutes ces attentions que nous sommes tous appelés, appelés à veiller, au moment où Céleste est présentée à la bénédiction de Dieu.
Si tout commence pour elle, tout commence aussi pour nous.
« Ce que je vous dis », dit Jésus, « Je le dis à tous ». Sans aucune exception.  Amen.
 

Pour aller plus loin :

  • La Croix, éditorial du 19 octobre 2023 
  • Notes bibliques de la revue « Lire et Dire », sur le temps de l’Avent
  • Évangile et Liberté, éditorial de Laurent Gagnebin, février 2004 (lien externe)
  • Prédication de Gérard Delteil sur Marc 13 (Site de l’Epudf de Poissy)
  • Prédication de Marc Pernot sur Marc 13, 2010 (lire sur notre site)

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Cantique : Louange et Prière n°213 « Gloire à ton nom », strophes 1 à 3 [cliquer ici]

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Prière d’intercession :

Éternel, Dieu de la vie,
Nous te disons notre reconnaissance pour la présentation de Céleste, au cours de ce culte.
Nous te prions pour ses parents et l’ensemble de sa famille. Garde-la dans la lumière de ton amour.
Nous te prions pour tous les hommes, quelle que soit leur foi ou leur croyance,
Pour ceux qui suivent la voie du Bouddha, pour ceux qui vénèrent les dieux de l’hindouisme, pour nos frères et nos sœurs de l’Islam, pour le peuple juif qui est notre origine, les peuples des religions traditionnelles, les différentes Églises chrétiennes, et ceux qui ne connaissent pas ou ne reconnaissent pas Dieu, afin, qu’un jour, nous soyons unis.
Nous te prions pour notre planète bleue, pour la richesse de sa production d’où nous tirons nourriture et vêtement. Nous voulons sauvegarder la création de tout notre cœur et de toute notre sagesse. Nous voulons préserver ta bénédiction originelle sur la création.
Nous te prions pour ceux qui sont sans pain, sans maison, sans soin, sans pays. Nous voulons combattre avec passion pour la justice, afin que ce monde soit accueillant pour tous les peuples.
Nous te prions pour la vie brisée en nous, l’enfant blessé au fond de nous, nos amitiés perdues, notre méfiance à l’égard de nos prochains, qui sont différents.
Alors que nous avons tout pleinement en Christ.
(Église Saint-James, Londres. Traduction Gilles Castelnau).
 
NOTRE PÈRE
Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ;
pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent
le règne, la puissance et la gloire,
aux siècles des siècles. Amen.

Je vous invite à vous lever pour recevoir l’exhortation et la bénédiction de la part du Seigneur :
 
Exhortation et bénédiction

Recevons la bénédiction de la part du Seigneur :
Soyez toujours humbles, doux et patients.
Supportez-vous les uns les autres avec amour. Efforcez-vous de maintenir l’unité que donne l’Esprit Saint par la paix qui vous lie les uns aux autres.

Que la grâce de Dieu, notre Père,
L’amour de Jésus-Christ, notre frère,
Et la paix de l’Esprit-Saint, notre consolateur,
Soient avec nous tous, dès maintenant, et à jamais.
Amen.

Répons : Brillante étoile du matin
Brillante étoile du matin
Que fait lever l’amour divin
Pure et sainte lumière ;
Répands en nos cœurs ta clarté,
Viens dissiper l’obscurité
Qui règne sur la terre.
Seigneur, Sauveur,
Fils du Père, ta lumière salutaire
Nous conduit et nous éclaire.

 
Orgue
Sortie

Paroles des chants du dimanche 3 décembre 2023

Psaume : Le Psautier Français n°81 « Que nos chants joyeux », Strophes 1 à 4

1 - Que nos chants joyeux,
Nos cris d'allégresse
Jaillissent vers Dieu,
Le puissant Seigneur,
Qui met sa vigueur
Dans notre faiblesse.

2 - Les cors, les hautbois,
L'éclat des trompettes,
Nos luths et nos voix
Diront quelle ardeur
Brûle notre cœur
En ce jour de fête.

3 - Dieu nous a donné
Ce jour d'espérance ;
Il l'a ordonné
Pour nous réunir  
Dans le souvenir
De sa délivrance.

4 - J'entends une voix,
Une voix nouvelle
Qui dit « Lève toi !
Redresse ton dos !
J'ôte le fardeau,
Je brise ta chaîne.

5 - « Tu m'as appelé
Dans tes longues peines
Et je t'ai donné
Pour guider tes pas,
Pour armer ton bras,
Ma parole même.


6 - « Si tu l'écoutais,
Peuple au cœur rebelle,
Elle apaiserait
Pour toujours ta faim
Car elle est la pain
De vie éternelle. »

Cantique : Louange et Prière n°199 « O notre Dieu, Père tendre et fidèle », Strophes 1 à 3

Strophe 1 
O notre Dieu, Père tendre et fidèle,
Nous remettons dans ta main paternelle
Ce cher enfant que tu nous as donné ;
Il est à toi, c’est pour toi qu’il est né,
Ce cher enfant que tu nous as donné ;
Il est à toi, c’est pour toi qu’il est né.

Strophe 2

Prends-le, Jésus, dans ta sainte alliance,
Viens le bénir dans ton amour immense ;
Pour le sauver, tu mourus, ô Seigneur !

Qu’il vive en toi, qu’il te donne son cœur !
Pour le sauver, tu mourus, ô Seigneur !
Qu’il vive en toi, qu’il te donne son cœur !

Strophe 3

O Saint-Esprit, renouvelle son âme
En l’animant de ta céleste flamme :
Conduis ses pas et le guide en tout lieu ;
Fais-le marcher dans l’amour de son Dieu.
Conduis ses pas et le guide en tout lieu ;
Fais-le marcher dans l’amour de son Dieu.

Cantique : Louange et Prière n°87 « Béni soit à jamais (cantique de Zacharie) », Strophes 1, 4 & 5

Strophe 1
Béni soit à jamais le grand Dieu d'Israël,
L'auteur de tous les biens, tout-puissant, éternel,
Qui, touché de nos cris et de notre misère, 
Dans nos calamités s'est montré notre Père.

Strophe 2
Dans ses compassions, il nous a visités,
Par son bras invincible il nous a rachetés,
Et malgré nos péchés, ce Dieu tendre et propice
A fait lever sur nous le soleil de justice.

Strophe 4
Tous les peuples assis dans l'ombre de la mort
Se lèveront joyeux à la voix du Dieu fort :
Éclairés désormais par sa vive lumière,
Ils connaîtront leur Dieu, leur Sauveur et leur Père.

Strophe 5
Il conduira nos pas au chemin de la paix,
Et ce divin Sauveur remplira nos souhaits.
Nous l'aimerons toujours, nous lui serons fidèles
Et nous vivrons heureux à l'ombre de ses ailes.

Cantique : Louange et Prière n° 213 « Gloire à ton nom », Strophes 1 à 3

1 - Gloire à ton nom, ô Dieu de paix,
Pour ta grâce ineffable,
Toi qui répands tant de bienfaits,
Sur un monde coupable,
Ton peuple t'implore à genoux ;
Éternel abaisse sur nous
Un regard favorable.

2 - O Jésus-Christ, puissant Sauveur,
Qui nous rendit le Père.
En nous assurant sa faveur,
En toi notre âme espère.

Bénis ton Église en ce jour,
Rends la, Seigneur, par ton amour,
Plus forte et pus prospère.

3 - Esprit-Saint, grand Consolateur,
O toi qui nous révèles
Tous les trésors du Rédempteur,
Viens nous rendre fidèles.
Assiste-nous dans nos combats ;
Fais dans nos cœurs, dès ici bas
Toutes choses nouvelles.

Lecture de la Bible

Évangile selon Marc, chapitre 13, versets 33 à 37 [NBS]

Dieu seul connaît le moment de la fin

32 Pour ce qui est du jour ou de l'heure, personne ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais le Père seul.
33 Prenez garde, restez éveillés, car vous ne savez pas quand ce sera le moment.
34 Il en sera comme d'un homme qui, partant en voyage, laisse sa maison, donne autorité à ses esclaves, à chacun sa tâche, et commande au gardien de la porte de veiller. 
35 Veillez donc, car vous ne savez pas quand viendra le maître de maison : le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou au matin ; 
36 craignez qu'il n'arrive à l'improviste et ne vous trouve endormis. 
37 Ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez.

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