Appelés à la liberté

Galates 5:13-15

Culte du 14 juillet 2024
Prédication de Agnès Adeline-Schaeffer

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

14 juillet 2024
Fête Nationale
871ème jour de la guerre en Ukraine
« Appelés à la liberté »

Culte présidé par la Pasteure Agnès Adeline-Schaeffer
Liturgie et Prédication de la Pasteure Agnès Adeline-Schaeffer
Culte accompagné à l'orgue par Alexandre Korovitch, organiste suppléant

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Orgue

Salutation
La grâce et la paix vous sont données de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ, son Fils, notre frère et notre Sauveur.

Accueil
Bienvenue à chacun, chacune pour ce temps de culte. Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent par le site internet et qui sont en communion avec nous.
Soyez les bienvenus dans ce temple de l’Oratoire du Louvre, vous tous les paroissiens fidèles, et les personnes de passage qui sont là peut-être pour la première fois.
Pour nous accompagner, merci à Alexandre Korovitch qui est à l’orgue ce matin.
 
Prière
Prions : Dieu notre Père, nous sommes rassemblés dans ce lieu de prière et de communion. Permets que nous soyons une communauté de prière et de joie. Envoie ton Esprit-Saint sur chacun, chacune de nous, et notre foi fera grandir notre amour du prochain. Béni sois-tu pour ta présence fidèle. Amen.
 
Répons : Bénissons Dieu le seul Seigneur [cliquer ici]
Bénissons Dieu le seul Seigneur,
Nous qu’il choisit pour serviteurs,
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.

Louange : Psaume de David
Je te célèbre de tout mon cœur,
Je psalmodie en la présence de Dieu.
Je me prosterne en ton saint temple
Et je célèbre ton nom.
Car tu as magnifié ta promesse par-delà toute renommée
Le jour où je t’ai invoqué, tu m’as répondu.
Tu m’as donné de la hardiesse, de la force à mon âme.
Tous les rois de la terre te célébreront, Éternel.
En entendant les paroles de ta bouche ;
Ils chanteront selon les directive de l’Éternel,
Car la gloire de l’Éternel est grande.
L’Éternel est élevé. Il voit ce qui est abaissé.
Et reconnaît de loin les arrogants.
Si je marche au milieu de la détresse, tu me fais vivre.
Tu étends ta main sur la colère de mes ennemis.
Et ta droite me sauve.
L’Éternel mène tout à bonne fin pour moi.
Éternel ta bienveillance dure à toujours.
N’abandonne pas les œuvres de tes mains.
(Psaume 138)
 
Psaume : Psautier Français n°116B « J’aime mon Dieu, car il entend ma voix », strophes 1, 3 & 5 [cliquer ici]

Volonté de Dieu 
Écoutons la volonté de Dieu à notre égard :
 
Dans le livre du prophète Ésaïe nous lisons ceci :
Le jeûne tel que je l'aime, le voici, vous le savez bien : c'est libérer les hommes injustement enchaînés,
C’est les délivrer des contraintes qui pèsent sur eux,
C’est rendre la liberté à ceux qui sont opprimés,
Bref, c'est supprimer tout ce qui les tient esclaves.
(Ésaïe 58 : 6 à 9 b) 
 
Répons : Parle, parle Seigneur [cliquer ici]
Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute,
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis,
Je le suis-je veux l’être,
Et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.

 
Confession du péché :

Seigneur, les jours où tout est dur,
donne-nous le courage de continuer. 
Les jours où tout semble compliqué,
donne-nous la simplicité de te demander ton aide.
Les jours où nous sommes dans l’impasse,
donne nous la force d’inventer des chemins.
Qu’au milieu des difficultés, nous sachions voir les belles choses,
les bonnes volontés et les solutions les plus improbables 
mais les plus justes.
Il n’était écrit nulle part que ce serait facile de vivre, Seigneur.
Mais partout, il est écrit que tu ne nous laisses jamais tomber,
Nous, tes enfants bien aimés.          
(Pasteure Béatrice Cléro-Mazire, Prière pour les jours difficiles)
                         
Répons : J’aime mon Dieu [cliquer ici]
J’aime mon Dieu, car il entend ma voix,
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.

 
Annonce du pardon :
Pour recevoir le pardon que Dieu nous donne, je vous invite à vous lever :

Peut-être avons-nous le sentiment que Dieu est loin,
Et pourtant le prophète Ésaïe nous rappelle que
Notre nom est gravé dans la paume de sa main.
Quels que soient nos égarements,
Quelles que soient nos fautes ou nos chutes,
Notre nom est gravé dans la paume de sa main.
Quels que soient les fossés, les barrières, ou les murs
Que nous mettions entre Dieu et nous,
Notre nom est gravé dans la paume de sa main.
Au-delà de nos fautes et de nos ténèbres,
Notre nom est gravé dans la paume de sa main.
Mon frère, ma sœur,
Tu es aimé de Dieu. Amen.

Répons : Combien grande est ta gloire [cliquer ici]
Combien grande est ta gloire

En tout ce que tu fais,
Et combien tes hauts faits
sont dignes de mémoire.
Tes œuvres sans pareilles
ont réjoui mon cœur.
Je veux chanter Seigneur, 
tes divines merveilles.

 
Confession de Foi
Nous restons debout pour affirmer notre foi, avec les mots du pasteur Michel Boutier :  

Pour le monde et pour moi, j'ai confiance en Jésus de Nazareth.
Il est le seul sauveur et maître.
Il a été l'homme véritable
Comme nul homme ne peut l'être par lui-même.
Il est mort sur une croix        
pour les autres et pour le monde,
comme pour moi.     
Il est ressuscité,
il est présent parmi les hommes
et, pour les servir, il recrute son Église
sans tenir compte de nos distinctions.
Il agit par les hommes et les femmes dans l'histoire
pour l’amener à son but :
un univers réconcilié dans l'amour.            
Aussi, je ne crois à la fatalité,
ni de la guerre, ni de la haine,
ni de la catastrophe, ni de la mort,
parce que je crois que Jésus nous libère  
pour des décisions libres.  
Grâce à lui, Dieu a un visage,
Il a un nom, celui de Père.  
Grâce à lui, ma vie a un sens,
l'univers aussi.
Pour le monde et pour moi,
j'espère en Jésus de Nazareth.
Il vient. Amen  
(Pasteur Michel Boutier)

Répons : Grand Dieu nous te bénissons [cliquer ici]
Grand Dieu nous te bénissons,
Nous célébrons tes louanges
Éternel, nous t’exaltons,
De concert avec les anges,
Et prosternés devant toi,
Nous t’adorons ô grand Roi,
Et prosternés devant toi,
Nous t’adorons ô grand Roi.

 
Doxologie : Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, d’éternité en éternité !

Lecture biblique : Galates 5, versets 13 à 15 (traduction Segond)

13 Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair ; mais rendez-vous, par la charité, serviteurs les uns des autres.
14 Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 
15 Mais si vous vous mordez et vous dévorer les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres.
 
Cantique : Louange et Prière n° 309 « A Dieu seul j’abandonne », strophes 1 à 3 [cliquer ici]

Prière d'illumination :

Éternel, Dieu de la vie,
Ouvre mon esprit à l’intelligence de ta Parole,
Et que mon cœur demeure brûlant tandis que tu me parles.
Comme la pluie féconde la terre,
Et fait germer la semence,
Que ta Parole accomplisse sa mission, au cœur de mon existence,
Que ta volonté féconde ma vie,
Que ton amour lui permette de porter des fruits,
Et quelques soient les chemins sur lesquels j’avance,
Qu’il me reste toujours un moment pour te dire ma gratitude,
Par mes mots comme par mon chant. Amen.
(Agnès Adeline).
 
Orgue

#Cantique2Prédication : Appelés à la liberté

En ce 14 juillet, qui tombe un dimanche, ce qui est tout de même assez rare, l’idée de méditer aujourd’hui sur la liberté s’est imposée à moi, comme quelque chose d’incontournable. Peut-être parce que chaque semaine, je rends visite à des personnes qui vivent dans un lieu de privation de liberté, la prison. Peut-être parce que, sur les murs de cette prison, à l’intérieur de la détention, il y a des portraits d’hommes et de femmes qui ont été incarcérés à cause de leur engagement pour défendre la liberté, que ce soit par la promulgation de lois, pour défendre les droits des personnes incarcérées, ou pour défendre le droit des femmes à pouvoir disposer de leur corps,  ou pour résister à un occupant dont la doctrine fasciste,  que ce soit par des écrits ou par d’autres actes, enlève la vie à tant d’autres, ou en particulier parce que certains avaient une liberté de plume : « Le ciel est par-dessus le toit, si bleu, si calme »…

Défendre la liberté. Cela veut dire que la liberté est fragile, ou qu’elle existe bel et bien, mais qu’elle peut disparaître aussi vite qu’elle est arrivée. En ce 14 juillet, c’est le moment de rappeler notre devise républicaine :  ces trois mots qui ornent les frontons des mairies ou des lieux publics…Comment ne pas se souvenir qu’après la prise de la Bastille le 14 juillet 1789, c’est le 23 août suivant que le pasteur Rabaud St Etienne montait à la tribune de l’Assemblée constituante. Il récusait l’octroi de la tolérance et « demandait pour les protestants français, pour tous les non-catholiques du royaume – c’est-à-dire, à l’époque, les Juifs – ce que vous demandez pour vous : la liberté et l’égalité des droits.  La fraternité suivait de près.

La liberté venait au monde une nouvelle fois. Parce que la liberté ne cesse jamais de naître. La liberté est comme la vie, toujours menacée de mort, dès qu’elle est née. Alors il y a des périodes où il faut se battre pour elle. Nombreux et nombreuses sont les hommes et les femmes, les enfants aussi, qui ont donné leur vie pour la liberté, parfois abusivement, quand elle leur a été enlevée violemment, mais jamais inutilement. Ainsi que l’écrivait le pasteur Michel Leplay dans l’une de ses prédications radiophoniques : « La liberté n’est pas qu’un mot gravé en tête de la devise républicaine sur la façade de nos mairies, la liberté n’est pas qu’une statue dont le flambeau éclaire le monde. La liberté, c’est aussi « la liberté chérie qui combat avec ses défenseurs ». L’histoire humaine est aussi celle du refus des servitudes, de la révolte contre elles et des protestations pour la liberté, notamment de conscience. Et voici Spartacus qui fédère la révolte des esclaves. Et voici Antigone qui se dresse contre les lois injustes. Et voici Marie Durand dans sa tour de Constance. Et voici tous les autres, les armes à la main, ou mieux encore à mains nues. Chère liberté, qui coûte cher. On vous salue, Gandhi et Walesa. On vous salue, Mandela et Luther King. Et tant d’autres, Germaine Tillon et Geneviève de Gaulle. Femmes de refus de la misère et de la servitude. Résistantes et réformatrices.  Et le poète écrivait son nom : Liberté, j’écris ton nom sur les nuages et sur les murs, sur les arbres et sur la mer. Liberté, j’écris et je crie ton nom (Paul Eluard).

C’est à la liberté que vous êtes appelés, écrivait déjà en son temps l’apôtre Paul. Mais tout au long de l‘histoire biblique, l’idée de liberté est présente, et le Dieu biblique est présenté comme un Dieu qui délivre l’être humain de la servitude, de l’esclavage. Les dix commandements ne sont-ils pas introduits par ces mots : je suis l’Éternel ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude (Exode 20 : 1). Tu n’auras pas d’autres dieux que moi ». Et comme le rappellent inlassablement les prophètes de l’Exil :  Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel, s’adressant au peuple d’Israël, qui se retrouve déporté à Babylone, après une liberté si chèrement acquise. L’histoire biblique est donc un appel à la liberté, qui a commencé avec Moïse, et qui se prolonge jusqu’aux prophètes brisant les chaînes de l’injustice ; comme nous l’avons entendu tout à l’heure par les paroles du prophète Ésaïe : « Le jeûne tel que je l'aime, le voici, vous le savez bien : c'est libérer les hommes injustement enchaînés, c'est les délivrer des contraintes qui pèsent sur eux, c'est rendre la liberté à ceux qui sont opprimés, bref, c'est supprimer tout ce qui les tient esclaves. (Ésaïe 58 : 6 à 9 b). La liberté biblique est une histoire de la liberté. Ou plutôt de nombreuses histoires de la libération. Avec Moïse, le peuple traverse la mer Rouge à pied sec, et se met en marche vers le désert aride. Au désert, il reçoit les Dix commandements, qui permettra au peuple de vivre debout, devant Dieu et devant les hommes. Avec Dieu et avec les hommes, puisqu’il s’agira d’aimer Dieu de tout son être, et d’aimer autrui comme soi-même. Aimer Dieu et aimer son prochain ne font qu’un. Ces commandements sont donnés pour la liberté de l’être humain, face à Dieu, face aux autres. Mais cette liberté reste toujours fragile. Comme dans toutes les religions ou autres systèmes, la liberté est menacée, en particulier quand « la loi pour bien vivre est détournée en légalisme mortifère, quand la vitalité spirituelle se durcit en pratiques rituelles, quand la mystique se termine en politique, et la belle liberté populaire en populisme bête et méchant » (M. Leplay).

La liberté n’est jamais acquise définitivement. Elle est toujours menacée, et sans cesse, elle doit être fortifiée. Alors, sans cesse, il faut monter la garde, à la manière d’une sentinelle, qui attend la victoire du matin sur l’angoisse de la nuit. Cette angoisse est liée aux sirènes effrayantes qui hurlent, ou pire, distillent des appels à la haine, qui nous poussent à la tentation de nous servir nous-mêmes en oubliant de servir notre prochain. C’est pourquoi l’appel des prophètes à la liberté commence, dans la Bible, par la libération des captifs et la rupture des chaines injustes. C’est un appel à un combat, incessant et sans relâche, pour ma plus précieuse liberté qui est celle d’autrui. Nous n’y pensons jamais assez.  Celui qui a appelé les hommes le plus à la liberté, c’est encore Jésus de Nazareth, celui que dans la foi, nous appelons Christ. Cela transparaît à travers les Évangiles, et par la suite, dans les lettres des apôtres. Ce n’est pas par hasard si la première prédication de Jésus dans la synagogue de Nazareth, est celle-ci : « Jésus entra dans la Synagogue de Nazareth, et dans le livre du prophète Ésaïe, il fit la lecture de ce passage : L'Esprit du Seigneur est sur moi. Oui, il m'a choisi pour apporter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Il m'a envoyé pour annoncer aux prisonniers : Vous êtes libres ! Et aux aveugles : Vous verrez clair de nouveau ! Il m'a envoyé pour libérer ceux qui ne peuvent pas se défendre et pour annoncer : C’est l'année où vous verrez la bonté du Seigneur ! » (Luc 4 : 16 à 19).

A partir de cette prédication, une libération nouvelle apparaît, qui ne concerne pas seulement le peuple d’Israël, mais qui s’élargit aux dimensions de toute l’humanité. C’est cela que Jésus est en train de proclamer dans la synagogue de Nazareth, cette bonne nouvelle de la libération de chacun, de chacune : « les captifs de la pauvreté sont enrichis par le partage fraternel et la justice sociale, les aveugles enfermés dans la nuit de leurs préjugés raciaux, sexistes, patriarcaux voient enfin le monde tel qu’il est : multiple et coloré, et les esclaves sont libérés, quand leur peine est remise et que les infirmes bondissent sur leurs pieds » (M. Leplay)

Il n’y a qu’à relire inlassablement les récits évangéliques qui rapportent ces histoires de guérison, de pardon, de relèvement. « La vérité fera de vous des hommes libres », pouvons-nous lire dans l’Évangile de Jean, ou encore « tes péchés sont pardonnés », ou encore « la paix soit avec toi » », ou encore « debout lève-toi et marche ». Ce sont toujours des paroles qui guérissent et qui relèvent. Appelés à la liberté, certes, mais cela commence par une libération de nous-mêmes, un renouvellement de notre être intérieur, renouvelés que nous sommes, chacun, chacune pour notre part, pour la liberté, capables de marcher dans une nouveauté de vie.  C’est sans doute pour cela que nous parlons encore de Jésus-Christ, ainsi que l’écrivait Raphaël Picon : « Parce que le Christ est l’incarnation la plus spectaculaire qui soit du rêve de Dieu pour le monde : une humanité libre, affranchie de toute forme d’oppression. Par ses paroles et ses actes, Jésus irradie la présence de ce Dieu qui rompt les équilibres mortifères, et qui déjoue les fatalités. (Raphaël Picon, « Un Dieu insoumis », p. 97).

C’est pour ne pas retomber dans un passé mortifère que Paul écrit aux Galates : « Le Christ nous a libérés pour que nous soyons vraiment libres. Alors, résistez ! Ne vous laissez plus attacher avec les chaînes de l’esclavage ! Vous, frères et sœurs, vous avez été appelés à la liberté, mais cette liberté ne doit pas être une excuse pour vos désirs mauvais ! Au contraire, mettez-vous au service les uns des autres avec amour. Toute la loi de Moïse est contenue dans un seul commandement : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Genèse 5 : 1 et 13 à 15). Pourquoi Paul éprouve-t-il le besoin d’écrire cette exhortation ? Paul a évangélisé cette région ; il a fondé des assemblées chrétiennes ; mais voilà que par la suite, d’autres sont venus et ont proposé aux Galates de suivre la loi de Moïse, autrement dit le judaïsme. Et les Galates ont adhéré à cette proposition. Le judaïsme propose un chemin de foi très bien balisé et qui fait ses preuves, encore aujourd’hui. Là n’est pas la question. D’ailleurs Paul est fier d’être juif. Mais est-ce que les nouveaux chrétiens d’origine païenne ont besoin de passer par le judaïsme pour devenir des chrétiens dignes de ce nom ? Paul dit non. Les chrétiens issus du paganisme, autrement dit du monde non-juif, n’ont pas besoin d’adopter l’identité juive et pour les hommes d’être circoncis, ou d’être obligés de suivre l’ensemble des prescriptions alimentaires rituelles juives. La seule chose qui les fait vivre c’est leur adhésion à la proclamation de la résurrection. Par cette adhésion, que nous appellerons la foi, ils sont en Christ, autant que les chrétiens d’origine juive. Ils sont au bénéfice de cette grâce, autrement dit de cet amour premier de Dieu, sans condition, et qui ne demande que d’être reçu, accepté. Ce sera la liberté de chacun, chacune, à se reconnaître accepté de la sorte, gracieusement.

Et en même temps, Paul dit que c’est un travail. Vous êtes appelés à cette liberté. C’est une vocation. Cette liberté non seulement se reçoit, mais elle se transmet, et le travail qu’il y a à faire pour cette transmission, c’est d’aimer notre prochain comme nous-même. Et cela passe par le service des uns pour les autres. Mais cela ne se fait pas facilement. Il y a tant de sentiments contradictoires qui nous traversent et qui nous font douter. Il y a tant de désirs mauvais, à commencer par celui de ramener la liberté seulement à soi-même, sans penser à celle des autres, que par moment, tout se bouscule, tout se divise en moi : c’est difficile de rester unifié. Et quand la politique s’en mêle, comment le chrétien va t -il se positionner entre l’obéissance civile par exemple, et la liberté de conscience. C’est une vraie question, qui est loin d’être résolue et qui parcourt l’ensemble de l’histoire humaine, où que nous soyons placés sur cette planète.

Alors, l’histoire nous montre que, pour exister, la liberté a besoin d’être défendue. Lorsque la loi des hommes finit par être injuste, alors il faut désobéir à la loi pour sauver la liberté. Cette question était déjà présente au temps des apôtres, et les épitres en sont les reflets. Cette désobéissance à la Loi qui ne respecte plus le plus petit, appelle à la résistance. Obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes, disait déjà l’apôtre Pierre (Actes 5 : 27-29) , ou se soumettre aux autorités qui exercent le pouvoir, qui à l’époque de Paul, venait de Dieu  ? comme l’écrivait Paul dans sa lettre aux Romain (Romains 13 : 1-5). Résistance ou soumission ? Résistance et soumission, écrira le théologien Dietrich Bonhoeffer, qui luttait contre le nazisme. C’est toute la question. Elle est toujours d’une criante actualité.  Ce fut déjà un grand débat au XVIe siècle, entre les hommes éclairés de la Renaissance qui croyaient avec Erasme à notre « libre arbitre ». Et les Réformateurs protestants répondaient avec le « serf-arbitre » des hommes pécheurs, « enclins au mal et à la servitude », à la fois pêcheurs et justifiés, selon Luther.  La grâce de Dieu peut seule nous libérer du mal et nous mettre au service du bien. Et Luther définit ainsi « la liberté du chrétien » : « Le chrétien est un libre seigneur et n’est soumis à personne. Le chrétien est un esclave obéissant et il est soumis à tous. » C’est une manière de dire que chacun et chacune est libéré de soi pour vivre avec et pour autrui. C’est toute la joie de la vie chrétienne, libre de préjugés, libérée de la culpabilité et du ressentiment. C’est notre entière liberté, qui n’a de limite que celle des autres. La Loi et l’Évangile finalement, ne s’opposent pas tant que la Loi protège la liberté des plus faibles, des plus vulnérables, tant que la politique reste le ministère, autrement dit le service de la plus grande liberté du plus grand nombre, régie et facilitée par des règles communes. Mais quand la Loi ne remplit plus ce contrat, alors faut-il, sans doute, mieux obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes, à sa conscience plutôt qu’à la loi, et même à l’Évangile plutôt qu’à l’Église.  C’est peut-être ce que le protestantisme a résumé dans ce petit mot, écrit sur la margelle d’une certaine Tour de Constance :  « Résister », qui est devenu à la fois un mot d’ordre et de courage, pour tous les opposants aux régimes totalitaires, racistes et discriminatoires, quels que soient leurs noms. 

Alors, en conclusion, je partage encore avec vous ces mots de Michel Leplay : « La loi et la liberté ne s’opposent pas, mais se protègent ; la loi et l’Évangile ne se contredisent pas, mais se fortifient ; la liberté et la fidélité ne se neutralisent pas mais s’éclairent. Voilà pourquoi après la révélation chrétienne de la liberté obéissante donnée à l’homme, les autres libérateurs ont toujours assorti la liberté d’un appel, sinon à l’amour et à l’espérance, comme dans le christianisme, du moins à l’égalité et à la fraternité, les deux autres mots de la devise républicaine ».

N'oublions pas que nous sommes aussi des veilleurs : appelés que nous sommes à la liberté, c’est à nous de veiller que la liberté soit sans cesse tempérée par l’égalité et qu’elle soit toujours réchauffée par la fraternité.
Amen.


Orgue

Cantique : Louange et Prière n° 163 « Viens, ô Créateur de nos âmes », strophes 1 à 3 [cliquer ici]

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Offrande


Prière d'intercession

Père, nous avons appris par ta parole ta volonté de sauver les hommes et les femmes de ce monde :
Nous te prions pour les responsables des nations qui rêvent de leur imposer silence.
Nous te prions pour celles et ceux qui n'ont aucun pouvoir, pas même celui de faire entendre leur voix et qui fuient devant la force des puissants.
Nous te prions pour les riches qu'inquiète le cri des affamés ; nous te prions pour les affamés que révolte le gaspillage des riches.
Nous te prions pour les chefs de guerre qui ne connaissent que les armes pour instaurer la paix.
Nous te prions pour les artisans de paix qui ne parviennent pas à faire reculer la haine et la violence.
Nous te prions pour celles et ceux qui, dans l'insouciance de leur bonne santé, se préoccupent uniquement de leur corps. Nous te prions pour les malades qu'angoissent la souffrance, la solitude et la mort.
Nous te prions pour les croyants sans cesse guettés par le doute, et pour les incroyants que la soif de comprendre et la joie de vivre rapprochent mystérieusement de toi.
Beaucoup de nos frères et de nos sœurs en Christ comptent aujourd'hui sur notre prière. Nous te les nommons dans le secret de nos cœurs.
Nous nous reconnaissons en chacun d'eux. Comme eux, nous avons besoin, jour après jour, de ta grâce. Avec eux, nous nous remettons entre tes mains et nous nous confions à ton amour manifesté en Jésus-Christ, avec eux nous espérons en ton esprit d’amour, pour nous encourager, nous fortifier et nous consoler.
Lui qui nous a appris à te dire tout simplement : 

Notre Père

Notre Père, qui es aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel,
Donne-nous aujourd’hui notre part de ce jour,
Pardonne-nous nos offenses 
Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal.
Car c’est toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire,
Pour les siècles des siècles, amen.

Envoi
Bénédiction
Et voici une parole de bénédiction et d’envoi de la part de Dieu :

Que le seigneur vous bénisse et vous garde
Qu’il tourne sa face vers vous et vous donne la paix       
Allez donc libérés pour la liberté de l’amour et l’amour de la liberté. Amen.

Répons : « Confie à Dieu ta route » [cliquer ici]

Orgue
Sortie

Paroles des chants du Culte du 14 juillet 2024

Psaume : Psautier Français n°116B « J’aime mon Dieu, car il entend ma voix », strophes 1, 3 & 5.

Strophe 1
J’aime mon Dieu car il entend ma voix ;
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.

Strophe 2
Déjà mon cœur succombait à l'effroi,
Déjà la mort me tenait dans ses chaînes ;
Mon corps souffrait les plus cruelles peines ;
Quand j'ai crié : « O mon Dieu, sauve-moi ! ».

Strophe 3
Tu as sauvé mon âme du néant,
Mes yeux des pleurs, mes pas de toute chute ;
Sur cette terre où tu veux que je lutte,
Je marcherai devant toi, triomphant.

Strophe 4
Plein de pitié et rempli de douceur,
Notre Seigneur exerce la justice ;
Il ne veut pas que les humbles périssent ;
Il a donné le repos à mon cœur

Strophe 5
Que te rendrai-je, ô mon libérateur ?
J’élèverai la coupe des louanges ;
Je connaîtrai un bonheur sans mélange
A te louer parmi tes serviteurs.

Strophe 6
Ce que nous sommes a du prix à tes yeux
Et notre mort atteint ton cœur de père.
Moi, je dirai comment ta main libère
Le plus petit des serviteurs de Dieu.

Strophe 7
Je veux, Seigneur, obéir à ta voix ;
Je veux chanter plein de reconnaissance,
Dans ta maison, la grande délivrance.
Vous qui l’aimez, chantez : Alléluia !

Cantique : Louange et Prière n°309 « A Dieu seul j’abandonne », strophes 1 à 3

Strophe 1
A Dieu seul j'abandonne
Ma vie et ma personne,
Mes projets et mes vœux.
Sans lui rien ne prospère
Sans mon céleste Père,
Rien ne saurait me rendre heureux

Strophe 2
Oui, de sa providence,
Avec reconnaissance,
Je veux tout accepter.
Ce qu'il lui plaît de faire
M'est toujours salutaire :
Cesse, ô mon cœur, de t'agiter !

Strophe 3
J'attends tout de sa grâce,
Qui jamais ne se lasse
Et je regarde à lui ;
Quand le péril me presse,
Il connaît ma détresse,
Et son amour est mon appui

Strophe 4
Oui, mon âme est tranquille :
Je trouve un sûr asile,
O Seigneur ! dans ton sein.
Et bientôt cette vie
Pour moi sera suivie
D'un bonheur sans borne et sans fin

Cantique : Louange et Prière n° 163 « Viens, ô Créateur de nos âmes », strophes 1 à 4

1 - Viens, ô Créateur de nos âmes,
Esprit saint, Dieu de vérité ;
Remplis nos cœurs des pures flammes
De ton ardente charité ;
Du Très-Haut présent ineffable,
O toi, Consolateur divin,
O foyer, source inépuisable
D'un amour, d'un bonheur sans fin.

2 - Verse en nos esprits tes lumières
Verse ton amour das nos cœurs,
Prête l'oreille à nos prières
Et comble nous de tes faveurs.
O toi qui sais notre faiblesse
Et que, seuls, nous ne pouvons rien,
Viens et, dans le mal qui nous presse,
Sois constamment notre soutien.

3 - Don de Dieu, promesse du Père,
Source de tout bien précieux,
Toi qui fais parler à la terre
La sublime langue des cieux
Saint amour, embrasse nos âmes,
Éclaire-nous, pure splendeur ;
Que la chair infirme en tes flammes
Puise une constante vigueur.

Paroles des répons du temps de l'Église

Après la salutation
Répons : « Bénissons Dieu le seul Seigneur » (Ps. 134, str.1)

Bénissons Dieu le seul Seigneur,
Nous qu’il choisit pour serviteurs.
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.

Après la volonté de Dieu
Répons : « Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » (L&P n°193, str.1)

Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute :
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis.
Je le suis, je veux l’être, et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.

Après la prière de repentance
Répons : « J’aime mon Dieu, car il entend ma voix ». (Ps. 116, str.1)

J’aime mon Dieu car il entend ma voix,
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.

Après l’annonce de la grâce
Répons « Combien grande est ta gloire » (Ps 92 selon L&P n° 38 str.2)

Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais, 
Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles  ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter, Seigneur, tes divines merveilles !

Après la confession de foi 
Répons : « Grand Dieu, nous te bénissons » (L&P n°69, str.1)

Grand Dieu, nous te bénissons, nous célébrons tes louanges,
Éternel, nous t’exaltons, de concert avec les anges,
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !

Après la bénédiction 
Répons : « Confie à Dieu ta route » (L&P n°309, str.5)

Bénis ô Dieu nos routes, nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes, tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres, j’y marche par la foi,
Même au travers des ombres, ils conduisent à toi.

Lecture de la Bible

Épître aux Galates, chapitre 5, versets 13 à 15

Vivre, non selon la chair, mais selon l'Esprit

13 Mes frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement, que cette liberté ne devienne pas un prétexte pour la chair ; par amour, faites-vous plutôt esclaves les uns des autres. 
14 Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, celle-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 
15 Mais si vous vous mordez, si vous vous dévorez les uns les autres, prenez garde de ne pas être détruits les uns par les autres.

Vidéo du culte entier

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