Accueillir un Dieu étrange
Genèse 18:1-15
Culte du 2 juin 2024
Prédication de Béatrice Cléro-Mazire
Vidéo de la partie centrale du culte
Culte à l'Oratoire du Louvre
2 juin 2024
829ème jour de la guerre en Ukraine
« Accueillir un Dieu étrange »
Culte présidé par la pasteure Béatrice Cléro-Mazire
accompagnée à l'orgue par Sarah Kim, organiste co-titulaire
avec le baptême du jeune Isaac
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Orgue
Annonce de la grâce :
La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père en son Fils Jésus le ressuscité .
Accueil :
Bienvenue à toutes et à tous dans ce culte.
Réunissons-nous avec le 1er chant du livret inséré au début du psautier.
Chant spontané : [cliquer ici]
Louange
Psaume 92. Chant. Pour le jour du sabbat.
Il est bon de célébrer le SEIGNEUR, de chanter pour ton nom, ô Très-Haut !
De dire dès le matin ta fidélité, et ta constance pendant les nuits,
sur l'instrument à dix cordes et sur le luth, au son de la lyre.
Tu me réjouis, SEIGNEUR, par ton action ; je crie de joie devant les œuvres de tes mains.
Que tes œuvres sont grandes, SEIGNEUR ! Comme tes pensées sont profondes !
L'abruti n'en sait rien, l'homme stupide n'en a aucune intelligence.
Quand les méchants fleurissent comme l'herbe, quand s'épanouissent tous les malfaisants, c'est pour être dispersés à jamais.
Mais toi, là-haut, pour toujours tu es le SEIGNEUR (YHWH) !
Tu élèves la corne comme celle de l'aurochs ; pour arroser d'une huile fraîche le front de tes enfants .
Les justes fleurissent comme le palmier, ils croissent comme le cèdre du Liban.
Plantés dans la maison du SEIGNEUR, ils fleurissent dans les cours du temple de notre Dieu ;
ils sont encore féconds à l'âge des cheveux blancs, ils sont pleins de sève et verdoyants,
pour dire que le SEIGNEUR est droit : c'est mon rocher, il n'y a pas d'injustice en lui.
Chantons notre louange.
Psaume de Louange : Le Psautier Français n°92 « Oh ! que c'est chose belle », strophes 1 à 3 [cliquer ici]
Volonté de Dieu - Institution du baptême
Voici la volonté de Jésus-Christ pour son Église :
« Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre.
Allez de toutes les nations faites des disciples.
Baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit
et apprenez-leur à garder tout ce que je vous ai enseigné.
Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».
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Repentance
Père aux cieux ! Ne sois pas avec nos péchés contre nous, mais avec nous contre nos péchés ; qu’ainsi ta pensée, quand elle s’éveille en notre âme, et à chaque fois, nous rappelle, non pas ce que nous avons commis de fautes mais ce que tu pardonnas, non pas comment nous nous sommes égarés mais comment tu nous sauvas !
[Soren Kierkegaard, Journal VIII A 247]
Chant spontané : [cliquer ici]
Annonce de la grâce :
Il nous redit ce matin : « Ma grâce te suffit »
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Confession de foi :
Nous croyons au Dieu des choses impossibles,
Qui ouvre des horizons devant nous et nous libère des barrières qui empêchent d’espérer, de rêver et d’accomplir des choses nouvelles.
Nous croyons qu’il nous aime quoique nous fassions, même quand il n’aime pas ce que nous faisons.
Nous croyons qu’un jour, un homme nommé Jésus est venu dire sa foi en ce Dieu des choses impossibles et qu’il a libéré beaucoup d’hommes et de femmes en les aidant à croire qu’ils avaient un avenir.
Nous croyons que même vaincu par la violence des hommes de son temps, cet homme avait raison. Il nous a montré la voie. Sa vie est ressuscitée chaque fois que nous marchons dans ses pas.
Nous croyons en l’Homme et en sa capacité à faire advenir ce qui semblait jusque-là impossible. Et même si l’Homme est aussi capable du pire, nous voulons croire qu’il est capable du meilleur, inspiré par un esprit de fraternité, de justice et de paix.
Nous avons foi en la vie et nous croyons que Dieu bénit toute vie et n’en laisse aucune sombrer dans l’oubli. Aussi, avec les témoins de Jésus notre frère, nous croyons en la résurrection de toute vie dans l’amour de Dieu.
Amen
Chant spontané : [cliquer ici]
Liturgie du baptême
Accueil de la famille de du baptisé :
Gabriela et Cyrille vous avez demandé avec votre fils qu’il reçoive le baptême. Avec les parrain et marraines, veuillez vous approcher. L’Église, aujourd’hui accueille votre désir avec joie.
Instruction
Gabriela et Cyrille,
Votre enfant va être baptisé au nom du Père qui lui donne le souffle de vie.
Il va être baptisée au nom du Fils, Jésus-Christ, mort et ressuscité pour lui
et qui l’appelle à son service.
Il va être baptisé au nom du Saint-Esprit qui fera naître en lui, c’est notre souhait,
la foi, l’espérance et l’amour.
L’eau qui est ici est de l’eau ordinaire, qui aurait pu servir à donner à boire à un ami, à laver les mains d’un enfant, à faire pousser une plante, mais avec la Parole de Dieu, cette eau devient l’eau du sacrement du baptême, eau d’une nouvelle naissance avec Dieu.
Chaque jour notre baptême nous rappelle que nous dépendons de Dieu seul et qu’ensemble nous vivons de son amour.
Nous croyons que cela est vrai pour nos enfants, même s’ils ne le savent pas encore. En effet, « nous aimons Dieu parce qu’il nous a aimés le premier ».
Baptême
J’invite l’assemblée à se lever pour être témoin de ce baptême.
Dieu nous l’a promis : nous sommes à lui, il nous connaît chacun par notre nom.
Gilles et Pierre Bastien quel prénom avez-vous choisi pour votre enfant ?
- Isaac
Isaac Je te baptise au nom du père, du fils et du saint-esprit.
Imposition des mains
Isaac, pour toi aussi cette parole est vraie : « Dieu a tellement aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle ».
Mot de ses proches pour Isaac
Cantique : Louage et Prière n°204 « Seigneur, dirige et sanctifie », strophes 1 et 2 [cliquer ici]
Exhortation à l’assemblée et présentation
Doxologie : « Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, et d’éternité en éternité ».
Lecture du passage de la Bible : Genèse chapitre 18, versets 1-16 [cliquer ici]
Cantique : Louange et prière n°170 « Viens habiter dans nos âmes », Strophes 1 & 2 [cliquer ici]
Prière d'illumination :
C’est par la foi qu’Abraham quitta le pays de ses pères et fut étranger en terre promise. Il laissa une chose, sa raison terrestre, et en prit une autre, la foi ; sinon, songeant à l’absurdité du voyage, il ne serait pas parti. C’est par la foi qu’il fut un étranger en terre promise où rien ne lui rappelait ce qu’il aimait, tandis que la nouveauté de toutes choses mettait en son âme la tentation d’un douloureux regret. Cependant, il était l’élu de Dieu, en qui l’Éternel avait sa complaisance ! Certes, s’il avait été un déshérité, banni de la grâce divine, il eût mieux compris cette situation qui semblait une raillerie sur lui et sur sa foi. Il y eut aussi dans le monde celui qui vécut exilé de sa patrie bien-aimée. Il n’est pas oublié, ni ses complaintes où, dans la mélancolie, il chercha et trouva ce qu’il avait perdu. Abraham n’a pas laissé de lamentations. Il est humain de se plaindre, humain de pleurer avec celui qui pleure, mais il est plus grand de croire, et plus bienfaisant de contempler le croyant.
C’est par la foi qu’Abraham reçut la promesse que toutes les nations de la terre seraient bénies en sa postérité. Le temps passait, la possibilité restait, Abraham croyait. Le temps passa, l’espérance devint absurde. Abraham crut. On vit au monde celui qui eut une espérance. Le temps passa, le soir fut à son déclin, et cet homme n’eut point la lâcheté de renier son espoir ; aussi ne sera-t-il jamais oublié lui non plus. Puis il connut la tristesse, et le chagrin, loin de le décevoir comme la vie, fit pour lui tout ce qu’il put et, dans ses douceurs, lui donna la possession de son espérance trompée. Il est humain de connaître la tristesse, humain de partager la peine de l’affligé, mais il est plus grand de croire et plus réconfortant de contempler le croyant...
Mais Abraham crut et garda fermement la promesse à laquelle il aurait renoncé s’il avait chancelé...
... Abraham, père vénérable ! Quand tu revins chez toi de Morija, tu n’eus aucunement besoin d’un panégyrique pour te consoler d’une perte ; car, n’est-ce pas, tu avais tout gagné, et gardé Isaac ?
Désormais, le Seigneur ne te le prit plus, et l’on te vit joyeux à table avec ton fils dans ta demeure, comme là-haut pour l’éternité.
Abraham, père vénérable ! Des milliers d’années se sont écoulées depuis ces jours, mais tu n’as pas besoin d’un admirateur attardé pour arracher par son amour ta mémoire aux puissances de l’oubli ; car toute langue te rappelle – et pourtant, tu récompenses qui t’aime plus magnifiquement que personne ; tu le rends là-haut bienheureux en ton sein, et tu captives ici-bas son regard et son cœur, par le prodige de ton action.
Abraham, père vénérable Second père du genre humain ! Toi qui le premier as éprouvé et manifesté cette prodigieuse passion qui dédaigne la lutte terrible contre la fureur des éléments et les forces de la création pour combattre avec Dieu, toi qui le premier as ressenti cette passion sublime, expression sacrée, humble et pure de la divine frénésie, toi qui as fait l’admiration de païens, pardonne à celui qui a voulu parler à ta louange, s’il s’est mal acquitté de sa tâche. Il a parlé humblement, selon le désir de son cœur ; il a parlé brièvement comme il convenait ; mais il n’oubliera jamais qu’il t’a fallu cent ans pour recevoir contre toute attente le fils de la vieillesse, et que tu as dû tirer le couteau pour garder Isaac ; il n’oubliera jamais qu’à cent trente ans, tu n’étais pas allé plus loin que la foi.
[Soren Kierkegaard, Crainte et tremblement, 1843]
Jeu d’orgue
Prédication : Accueillir un Dieu étrange
Abraham installe ses tentes sous les chênes de Mamré. Là, il a érigé un autel à Dieu, qui lui a promis un pays et une descendance nombreuse. À l’ombre de ces grands arbres, près d’une source d’eau vive, il s’installe, lui, l’immigré. Il enracine sa vie à Mamré. Lieu de promesse pour lui et sa famille, et donc lieu d’un avenir possible, Mamré est aussi lieu de l’accomplissement de la promesse de Dieu, puisque c’est là qu’il apprend qu’il aura ce fils inespéré qui portera le nom de rire, à cause du rire de Sarah qui ne peut pas croire à cette annonce : « Sara fut enceinte et donna un fils à Abraham dans sa vieillesse, au temps fixé dont Dieu lui avait parlé. Abraham appela du nom d'Isaac (יצחק, Yiṣḥāq, « Rire ») le fils qui était né de lui, celui que Sara lui avait donné. Abraham circoncit son fils Isaac à l'âge de huit jours, comme Dieu le lui avait ordonné. Abraham avait cent ans à la naissance de son fils Isaac. Alors Sara dit : Dieu m'a suscité du rire ; quiconque l'apprendra rira à mon sujet » (Genèse 21 : 2-6).
C’est aux térébinthes de Mamré que la naissance d’Isaac est annoncée à ses parents qui ne l’espéraient plus. Mamré est aussi le lieu choisi par Abraham pour enterrer sa femme. En devenant lieu de sépulture, ce lieu devient lieu de mémoire et de tradition.
Abraham accueille des visiteurs dans la chaleur du jour ; ils sont trois ; il les appelle Seigneur et tutoie cette triade comme si elle ne formait qu’une seule personne. Le christianisme a saisi l’occasion pour faire coller le dogme de la sainte trinité avec ces visiteurs, mais le récit est peut-être plus touchant que ce besoin de système théologique.
Abraham voit ces grands chênes ; ils sont peut-être trois à s’élever dans la chaleur du jour et il se met à parler aux arbres, comme dans une extase de foi.
N’oublions pas que le campement est aussi sanctuaire pour Abraham et que les denrées qu’il fait préparer ressemblent bien à un sacrifice.
C’est comme si ce jour-là Dieu s’était fait arbre - comme ces chênes que l’on considère dans les traditions anciennes comme les axes du monde parce qu’ils survivent aux humains et qu’ils voient passer les générations sans bouger, traversant les saisons et enregistrant dans leur matière même l’histoire de ceux qui les contemplent. Sans doute de ces silhouettes robustes et imposantes, Abraham aura senti venir à lui la puissance de Dieu, cette puissance qui rend sa jeunesse à l’homme centenaire.
Dans son livre Crainte et tremblement, Soren Kierkegaard décrit la foi d’Abraham comme une cure de jouvence : « Abraham crut ; aussi resta-t-il jeune car celui qui espère toujours le meilleur vieillit dans les déceptions, et celui qui s’attend toujours au pire est de bonne heure usé, mais celui qui croit conserve une jeunesse éternelle. » S. Kierkegaard, Crainte et tremblement, 1834.
La foi devient alors le pouvoir de faire des choses impossibles. אַבְרָם Abram, le "père très élevé", aura espéré dans sa prière l’inespéré qui fait rire les gens raisonnables et il sera devenu אַבְרָהָם, Abraham : le "père d’une multitude".
Mais pourquoi insister sur le rire, dans cet épisode d’Annonciation ?
Dans les Églises d’Orient, on désigne cet épisode par le terme de φιλοξένος, « philoxénie » : amour de l’étranger en grec, en référence à l’Épître aux Hébreux dans laquelle il est écrit : « Que l'affection fraternelle demeure. N'oubliez pas l'hospitalité : il en est qui, en l'exerçant, ont à leur insu logé des anges ». De cette philoxénie, opposée à la xénophobie, l’histoire de l’annonce de la naissance d’Isaac tire sa signification plus profonde. L’exilé Abraham est une figure dont tous les historiens, exégètes critiques de la Bible, s’accordent à dire qu’elle est le fruit d’une construction littéraire d’une époque située entre les VIIème et VIème siècles avant notre ère, donc à la fin de la monarchie judéenne et au début de l’exil. Abraham participe donc d’un mythe idéologique dans lequel on retrouve les thèmes qui reviennent inlassablement dans la littérature proche de l’exil (vers -587 et la chute du Temple de Jérusalem) : la promesse d’une progéniture nombreuse, la promesse d’hériter la terre de Canaan et la promesse d’être le peuple de Dieu et inversement, d’adopter Dieu comme seul et unique divinité. Ce sont ces trois promesses qui donnent le cadre à l’épopée d’Abraham.
C’est donc un rire étrange qui apparaît dans cet épisode.
Isaac arrive dans la vie de ces deux vénérables vieillards comme un étranger. Étranger c’est-à-dire autre, nouveau, inattendu. « Nouveauté dans laquelle tout père, toute mère, se surprend en défense », écrit Paul Beauchamp dans son livre Cinquante portraits bibliques. Il faut dire que, pour Abraham et Sarah, cette philoxénie signifie à la fois recevoir des étrangers, recevoir un fils et recevoir Dieu lui-même dans sa promesse ; le tout en étant eux-mêmes étrangers sur cette terre où ils ont établi leur campement.
Cette Annonciation prend une tournure politique : Isaac porte en lui le défi de la confiance qu’il faudra faire aux autres peuples, à l’avenir, et à Dieu.
Abraham n’arrive pas dans un monde désert où tout est à créer, il arrive dans des lieux déjà peuplés et tout au long de son exil, il devra apprendre à aimer l’étranger et découvrir que le salut de Dieu peut venir de cet étranger qui s’avance et lui fait peut-être d’abord peur.
L’épisode que nous avons lu ce matin est indissociable de l’épisode de Sodome et Gomorrhe qui suit immédiatement et qui rappelle que risquer la confiance en terre étrangère peut aussi être source de violence.
Le rire contenu dans le nom même d’Isaac est donc multiple. Ce rire dit l’impossible qui s’accomplit dans le destin de Sarah dont il est dit très tôt qu’elle est stérile. C’est un rire fantasmé chez l’autre, l’étranger, qui regardera Sara et se moquera d’elle comme une vénérable vieille dame à qui il arrive des aventures de jeune femme. C’est un rire grinçant aussi parce qu’il se défend de ces étrangers venus dans la chaleur de midi pour annoncer ce que la raison ne peut assimiler et qui ne peut faire appel qu’à la foi.
S. Kierkegaard écrit à propos de la foi : « L’on a beau être en mesure de formuler en concepts toute la substance de la foi, il n’en résulte pas que l’on a saisi la foi, saisi comment on y entre ou comment elle entre en quelqu’un ». [Crainte et tremblement].
Dans cette histoire, ni celui qui croit, ni le processus par lequel il croit n’est compréhensible et c’est cette étrange exaction aux règles de la raison qui déclenche le rire de Sarah. Elle entre dans le temps étrange où les règles volent en éclats et où les prophéties paraissent excessives, même pour le croyant.
Dans ce récit de la Genèse, c’est Dieu lui-même qui se fait étranger au couple d’Abraham et de Sarah qui apparaissent comme l’alternative au couple primordial : celui d’Adam et Ève. L’origine des humains se transforme alors en origine de la foi des humains et c’est alors un autre chemin qui s’ouvre pour raconter la relation d’un peuple à son Dieu.
Ici, pas de תֹ֙הוּ֙ וָבֹ֔הוּ, de tohu-bohu, mais un monde déjà organisé, des hommes et des femmes qui ont déjà d’autres rites, d’autres Dieux, d’autres façons de s’adresser à eux.
La philoxénie d’Abraham raconte l’histoire de l’expérience de l’Autre. L’Autre avec un grand A et dont les traits sont si difficiles à discerner dans la lumière de midi, mais aussi l’autre avec un petit a, qui est l’humain que l’on découvre toujours comme un étranger, sans savoir si l’on se connaît vraiment et si l’on se comprend vraiment.
Isaac est l’expérience de ce trouble d’Abraham et Sarah qui doivent faire leur route dans un exil perpétuel, étrangers dans leur propre monde. Avec courage, Abraham ira jusqu’aux confins de cette étrange foi qui lui demande de choisir en conscience ce qu’il veut accepter ou non du Dieu qu’il reçoit dans sa vie. Expérience de la liberté, la ligature d’Isaac lui montrera que si d’autres peuples vouent leurs premiers nés au Moloch, il n’est pas contraint à la même dévotion et son Dieu peut être autre chose qu’un dévoreur d’enfant.
Isaac en hébreu dit à la fois le rire et le jeu - extraordinaire prénom ; si les aventures d’Abraham n’ont pas grand-chose à voir avec un jeu d’enfant, il n’empêche que c’est bien un jeu qui s’introduit entre Dieu et Abraham avec la naissance d’Isaac. À chaque partie du jeu, Dieu mettra à l’épreuve l’intelligence du père de la foi et lui apprendra, chemin faisant, que si le jeu peut parfois être un jeu de dupes, comme dans l’histoire avec Pharaon ou encore l’histoire d’Isaac avec Jacob et Ésaü, il est de la responsabilité d’Abraham et d’Isaac de vouloir jouer à la loyale avec les hommes pour expérimenter la loyauté de Dieu dans la foi.
Entre ce Dieu étrange et le croyant, Abraham nous montre qu’il y a du jeu, et que cet espace entre nous et Dieu est le lieu de notre liberté.
AMEN.
Musique : Orgue
Cantique : Louange et Prière n° 308 « Confie à Dieu ta route », Strophes 1 à 3 [cliquer ici]
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Musique: Orgue
Prière d’intercession : ...
Notre Père
Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ; pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. Amen.
Bénédiction finale
Recevons la bénédiction de Dieu :
Le Seigneur qui fait grâce nous bénit et nous garde
Chant spontané : [cliquer ici]
Orgue
Sortie
Paroles des chants du Culte du 2 juin 2024
Psaume : Le Psautier français n°92 « Oh ! que c'est chose belle », Strophes 1 à 4
[Pour écouter, cliquer ici]
1 - Oh ! que c'est chose belle |
3 - Si les méchants fleurissent |
Cantique : Louange et Prière n°204 « Seigneur, dirige et sanctifie », Strophes 1 et 2
Écouter l'enregistrement en cliquant ici
Strophe 1 |
Strophe 2 |
Cantique : Louange et Prière n°170 « Viens habiter dans nos âmes », Strophes 1 & 2
Strophe 1 |
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Cantique : Louange et Prière n° 308 « Confie à Dieu ta route », Strophes 1 à 3
[Pour écouter, cliquer ici]
Strophe 1 Confie à Dieu ta route, Dieu sait ce qu’il te faut ; Jamais le moindre doute Ne le prend en défaut. Quand à travers l’espace Il guide astres et vents, Ne crois-tu pas qu’il trace La route à ses enfants ? Strophe 2 Tout chemin qu’on t’impose Peut devenir le sien ; Chaque jour il dispose De quelque autre moyen. Il vient, tout est lumière ; Il dit, tout est bienfait ; Nul ne met de barrière À ce que sa main fait. | Strophe 3 Consens à lui remettre Le poids de ton souci. Il règne, il est le maître, Maintenant et ici. Captif, pendant tes veilles, De vingt soins superflus, Bientôt tu t’émerveilles De voir qu’ils ne sont plus. Mais peut-être une crainte, Toi qui gémis encore, T'enserre en son étreinte : « Dieu néglige mon sort ». Non ! Garde l'espérance : Dieu prépare en secret La seule délivrance A quoi tu n'es pas prêt. |
Paroles des répons du temps de l'Église
Après la salutation
Répons : « Bénissons Dieu le seul Seigneur » (Ps. 134, str.1)
Bénissons Dieu le seul Seigneur,
Nous qu’il choisit pour serviteurs.
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.
Après la volonté de Dieu
Répons : « Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » (L&P n°193, str.1)
Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute :
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis.
Je le suis, je veux l’être, et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.
Après la prière de repentance
Répons : « J’aime mon Dieu, car il entend ma voix ». (Ps. 116, str.1)
J’aime mon Dieu car il entend ma voix,
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.
Après l’annonce de la grâce
Répons « Combien grande est ta gloire » (Ps 92 selon L&P n° 38 str.2)
Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais,
Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter, Seigneur, tes divines merveilles !
Après la confession de foiRépons : « Grand Dieu, nous te bénissons » (L&P n°69, str.1)
Grand Dieu, nous te bénissons, nous célébrons tes louanges,
Éternel, nous t’exaltons, de concert avec les anges,
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !
Après la bénédiction
Répons : « Confie à Dieu ta route » (L&P n°309, str.5)
Bénis ô Dieu nos routes, nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes, tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres, j’y marche par la foi,
Même au travers des ombres, ils conduisent à toi.
Lecture de la Bible
Livre de la Genèse, chapitre 18, versets 1 à 15 [NBS]
Dieu annonce que Sara aura un fils
1 Le Seigneur lui apparut aux térébinthes de Mamré, alors qu'il était assis à l'entrée de sa tente, pendant la chaleur du jour.
2 Il leva les yeux et vit trois hommes debout devant lui. Quand il les vit, il courut à leur rencontre, depuis l'entrée de sa tente, se prosterna jusqu'à terre
3 et dit : Seigneur, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, ne passe pas, je te prie, sans t'arrêter chez moi, ton serviteur !
4 Laissez-moi apporter un peu d'eau, je vous prie, pour que vous vous laviez les pieds, puis reposez-vous sous l'arbre !
5 Je vais chercher quelque chose à manger pour que vous vous restauriez ; après quoi vous passerez votre chemin, car c'est pour cela que vous êtes passés chez moi, votre serviteur. Ils répondirent : D'accord, fais comme tu as dit.
6 Abraham se précipita dans la tente pour dire à Sara : Dépêche-toi, pétris trois séas de fleur de farine et fais-en des galettes.
7 Abraham courut vers le bétail, prit un veau tendre et bon et le donna à un serviteur, qui se dépêcha de le préparer.
8 Il prit du lait fermenté, du lait frais, et le veau qu'on avait préparé, et il les mit devant eux. Il resta debout à leurs côtés, sous l'arbre, tandis qu'ils mangeaient.
9 Alors ils lui dirent : Où est Sara, ta femme ? Il répondit : Elle est là, dans la tente.
10 Il dit : Je reviendrai chez toi l'année prochaine ; Sara, ta femme, aura un fils. Sara écoutait à l'entrée de la tente qui était derrière lui.
11 Abraham et Sara étaient vieux, avancés en âge, et Sara avait cessé d'avoir ses règles. 12 Sara rit en elle-même : Maintenant que je suis usée, se dit-elle, aurais-je encore du plaisir ? D'ailleurs mon maître aussi est vieux.
13 Le Seigneur dit à Abraham : Pourquoi donc Sara a-t-elle ri, en disant : « Pourrais-je vraiment avoir un enfant, moi qui suis vieille ? »
14 Y a-t-il rien qui soit étonnant de la part du Seigneur ? L'année prochaine, au temps fixé, je reviendrai vers toi, et Sara aura un fils.
15 Sara mentit : Je n'ai pas ri, dit-elle ; car elle avait peur. Mais il dit : Si, tu as ri !