Accueillir le Royaume de Dieu comme un enfant

Luc 18:15-17 , Psaume 131

Culte du 22 septembre 2024
Prédication de Louis Pernot

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

22 septembre 2024
941ème jour de la guerre en Ukraine
« Accueillir le Royaume de Dieu comme un enfant »

Culte présidé par le pasteur Louis Pernot
Liturgie et prédication du pasteur Louis Pernot
Présentation du jeune Noah Job
Culte accompagné à l'orgue par David Cassan, organiste co-titulaire

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Liturgie

Prédication : Accueillir le Royaume de Dieu comme un enfant

[Transcription depuis l’enregistrement vidéo]

Des gens veulent amener des enfants à Jésus. Les disciples les repoussent en disant que Jésus a mieux à faire. Mais Jésus dit : non, laissez faire, laissez venir à moi les petits enfants, ne les empêchez pas, car le Royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. Évidemment ça tombe très bien le jour où nous accueillons un enfant dans la communauté. Et le message qu’on comprend bien, c'est qu’en fait Dieu n'est pas fait que pour les grands, pour les beaux, pour les forts, pour les intelligents, pour les docteurs en théologie, mais que tous ont leur place et tous ont leur place dans le cœur de Dieu et que le Christ accueille tout le monde. Très bien. Mais, en plus, Jésus dit que nous devons non seulement accueillir les enfants, mais même devenir comme un petit enfant. Alors pourquoi ? Sur ce point, chacun y va de son idée et il y en a beaucoup parce qu’on peut projeter sur les enfants des tas de choses merveilleuses. Et chacun a un peu son idée sur les merveilles de l'enfant. Il y en a certaines qui me semblent justes et d'autres pas justes. Je ne vais pas vous dégoûter à l'avance. Si vous avez des tas d'idées sur les merveilles de l'enfant, tant mieux. Mais il y en a une quand même avec laquelle je ne suis pas d'accord. C'est qu'on entend souvent dire que l'enfant a une grande qualité : c'est sa pureté. C'est vrai qu'un tout petit bébé, comme Noah, n'a pas encore fait beaucoup de mal ; enfin, franchement, il n’a pas beaucoup de péchés ; évidemment un bébé n'a pas eu le temps de faire beaucoup de mal et ne pense pas à mal. Donc admettons qu'un enfant puisse être à peu près pur. Mais en fait moi qui ai eu des enfants, j’ai vu comment les enfants se comportent quand ils sont à la crèche, même à 2-3 ans. Et j'ai quelques doutes sur la pureté et la générosité des enfants. Donc le côté Rousseau sur le bon sauvage, je ne suis pas très sûr de ça et je ne suis pas sûr que l'enfant ne puisse pas faire de mal parce qu'il est petit. Mais l'idée de la pureté de l'enfant, je ne sais pas trop et je vais laisser ça à des spécialistes de l'enfance. Mais, théologiquement, si je ne suis pas favorable à cette idée, c’est parce que je ne crois pas une minute que nous devrions être purs pour que Dieu puisse nous accueillir. Et ça c'est très important. Car justement, Dieu nous accueille même si nous sommes impurs. Et même quand nous sommes pécheurs, nous sommes accueillis. Et l'idée qui consisterait à dire que Dieu vous aimera si vous êtes sans péché. Dieu vous accueillera si vous ne pensez même pas à mal. Oui, essayez de pas avoir de péché, de ne pas penser à mal. Mais Dieu nous accueille, Dieu accueille même les pécheurs. Et c'est d'ailleurs précisément pourquoi j'ai pris la peine de lire, dans l'évangile de Luc, le passage qui est juste avant l'accueil des petits-enfants. Le passage où Jésus dit que celui qui est accueilli n'est pas le spécialiste des bonnes œuvres qu’est le pharisien, mais c'est le péager ; c'est-à-dire celui qui n’est pas aimé, qui est rejeté, qui a plein de péchés, qui est le minable du coin, le misérable, le mauvais. Et c'est lui qui est accueilli. Donc, il faut arrêter avec ces histoires de pureté. Car je ne pense pas que ce soit là le message. Comme j'ai bon cœur, j’ai essayé de récupérer l'idée en disant que peut-être le bébé n’est pas forcément pur, mais au moins il n’a pas de sentiment de culpabilité. Et peut-être que au moins nous pouvons nous présenter à Dieu avec cette espèce de simplicité d'un enfant qui ne considère ni culpabilité, ni mérite, mais dans une sorte de relation totalement naturelle à Dieu, et qui simplement sait recevoir. Et savoir recevoir, c'est une qualité. Alors les petits bébés, comme Noah ou d'autres, peut-être qu'une de leurs qualités c'est que finalement ils prennent ce qui leur est donné avec simplicité. Sans dire sans arrêt qu'ils ne le méritent pas, qu'ils ne sont pas dignes de ça. Vous lui donnez le biberon ou le sein, il le prend et il est heureux. Dieu nous donne sa grâce et bien acceptons la grâce de Dieu avec naturel et simplicité.
Je crois qu’en fait il y a un contresens fondamental sur ce texte. Pour nous qui le lisons dans notre ère moderne, c'est qu’aujourd'hui on a une idée de l'enfant-roi, c'est-à-dire que l'enfant c'est une merveille, c'est précieux, c'est plus important que tout, c'est absolument essentiel. Alors que, du temps du Christ, l'enfant n'était pas du tout l'enfant-roi. L'enfant n'était à peu près rien. Ils mourraient comme des mouches. On en faisait 10 ; il y en avait un qui survivait. Et quand il y en avait qui restait vivant, c'était une main-d'œuvre à bon marché. Donc c'était commode d'avoir des enfants : ça coûtait moins cher qu'un esclave. Et dans l'Antiquité, le père de famille avait droit de vie et de mort sur son enfant. Donc l'enfant, c'était le plus bas dans le statut social : celui qui n'a droit à rien, à aucune reconnaissance, à aucun droit. Et ça s'entend même d'ailleurs dans la langue de la Bible. Aussi bien en grec, παῖς, pais, qui veut dire l'enfant et qui veut dire aussi le serviteur ; et en hébreu l'enfant עֶבֶד, eved, ça veut dire l'enfant, mais aussi l'esclave. Et ça donne l'idée d'une soumission totale. Donc peut-être que l'idée de l'enfant, quand il est dit qu'il faut devenir comme un enfant dans l'Écriture, ce n'est pas tant l'idée d'une éventuelle pureté que celle de l'humilité : de se savoir serviteur, de se savoir le plus petit et de ne pas prétendre à quoi que ce soit. Et ça, c'est dit de 1000 manières dans l'Évangile. Encore avec l'histoire du péager et du pharisien qui prie. Le péager qui dit : mais Seigneur, moi je ne mérite rien ; je suis pauvre, je suis pécheur. Mais Jésus dit : c'est celui-là plutôt que l'autre qui dit : vous voyez comme je mériterais que Dieu m'aime. Et donc c'est l'humilité. Et l'idée que l'humilité, le fait d'être serviteur, soit la plus grande chose, c'est dit aussi explicitement par le Christ dans les Béatitudes, par exemple, quand il dit : heureux ceux qui sont doux et humbles, car ils seront appelés fils de Dieu. C'est ça l'essentiel, la valeur de l'humilité : le culte de la simplicité.
Et ça m'amène au verset qui est dit juste avant cet épisode des enfants, dans ce culte du rabaissement. Verset étonnant quand Jésus dit : « car qui s'élève sera abaissé et qui s'abaisse sera élevé ». Ce verset me pose problème parce que est-ce que c'est vrai ? « Qui s'élève sera abaissé et qui s'abaisse sera élevé ». Et là je dois vous raconter une histoire. J'aime la Bible, mais j'aime aussi beaucoup les cantates de Bach. Et il y a une cantate, la cantate BWV 47, qui commente ce texte et qui s'appelle donc en allemand « Wer sich selbst erhöhet, der soll erniedriget werden » (Qui s'élève, doit être abaissé). Je trouve que cette cantate est une des plus belles du monde. Alors écoutez-la de ma part. Recherchez Cantate Bach BWV47 et écoutez. Le psaume d'entrée est bouleversant. Et j'ai toujours tellement aimé cette pièce que, quand j'étais élève en classe préparatoire, j'avais un dossier avec mes cours et j'avais écrit dessus « Wer sich selbst erhöhet, der soll erniedriget werden », citation de la cantate 47. Et là passant dans les rangs pendant une interrogation, le professeur de mathématique lit ce qui est écrit là, il me regarde et il me dit : « et vous croyez que c'est vrai ? » Tout à coup j'ai eu une sorte de moment d'angoisse, et d'autant plus qu'en classe préparatoire le but c'était d'être le meilleur : franchement il faut réussir les concours, il faut écraser les autres. Alors j'ai pris le petit papier que j'avais glissé dans le transparent et, comme Pierre reniant son Seigneur, j'ai pris le papier, je l'ai retourné et je l'ai remis dans l'autre sens, en reportant à plus tard la réflexion sur cette question. Est-ce que vraiment « qui s'élève sera abaissé et qui s'abaisse sera élevé » ? J’ai eu des doutes parce qu'effectivement c'est vrai que, dans ce monde, il faut se battre. Et si vous restez dans votre coin, on ne viendra pas vous chercher, pas toujours en tout cas. Alors en quoi est-ce que c'est vrai quand même ? J'ai fini par trouver la solution quelques 40 ans après. C’est dans ce qu'on appelle « la théologie des deux règnes » de Luther, où Luther dit que le monde humain a ses propres lois et que le monde spirituel a d'autres lois ; et qu'on est en fait à cheval entre deux mondes. Finalement dans votre réussite professionnelle et sociale, c'est la règle du monde :  donc, oui, soyez le meilleur ; il faut s'élever et si vous ne vous faites pas connaître, les gens n’iront pas vous chercher. Mais dans votre vie personnelle, dans votre mode de relation aux autres et à Dieu, là, pour votre bien-être, pour votre équilibre, pour votre harmonie profonde et interne, là ce n'est pas du tout la même chose. Là, soyez au contraire de la plus grande humilité, de la plus grande simplicité. Je pense qu'il y a moyen d'être les deux. Il y a des très grands chefs d'entreprise qui peuvent être redoutables dans leurs affaires, mais qui sont humainement d'une simplicité, d'une humilité extraordinaires. Et je pense que c'est ça en fait la vraie recette. Il ne s'agit pas de se dévaloriser tout le temps, ni d'écraser tout le monde, mais de comprendre qu'on peut être le plus fort dans son métier et qu'on peut-être le serviteur de tous dans ses rapports personnels, par rapport à Dieu et par rapport à soi-même. Croire en tout cas que tout nous serait dû est certainement le meilleur moyen d'être malheureux, parce que, quand on croit que tout nous est dû, on est forcément malheureux, parce que tout devient contrariété, manque de reconnaissance et tout devient une souffrance. Quand, au contraire on prend tout comme une grâce, en se disant « mais moi je ne mérite rien », alors tout devient bonheur dans la vie. Parce que toutes les chances de notre vie, tout ce qui nous est donné devient la plus grande source de reconnaissance et de satisfaction. Et alors on peut se réjouir chaque jour parce qu'on est tous les jours sous la grâce, parce qu'en effet je vais effectivement encore parler de ces qualités des enfants, mais je vous le disais au commencement, ces enfants ont cette grâce de vivre sous la grâce. Et ça c'est quelque chose d’essentiel. Ils ont par ailleurs des tas d'autres petites valeurs qu'on peut regarder et je vous en citerai quelques-unes en passant. Vous ferez le tri…

D'abord c'est qu’ils sont en croissance. Un enfant, ça découvre, ça apprend. Et tous les jours, c'est mieux. C’est-à-dire qu'ils sont dans une dynamique. Il y a une curiosité d'esprit capable de remettre en cause ce qu'ils croyaient évident et capable d'avancer. Et ils veulent grandir et ça je pense que c'est quelque chose qui rend heureux dans la vie, parce que l'essentiel dans la vie ce sont les progrès qui nous rendent heureux. Alors le problème, c'est que physiquement, à part Noah qui est petit et qui progresse, il parait que tous ceux qui ont plus de 25 ans ne font que dégrader des neurones tous les jours. Donc faisons le tri :  il y en a quelques-uns ici qui sont physiquement en progrès, mais en gros c’est fini pour tous les autres. Mes enfants m’ont dit ça une fois : toi papa tu as un pied dans la tombe et l'autre sur une savonnette ! Ce n'est très agréable à entendre ! Méfiez-vous de Noah. Pour l'instant il ne parle pas, mais quand il vous dira ça, vous ne serez pas très heureux. Oui physiquement peut-être. Mais en fait on peut sans cesse grandir intérieurement et spirituellement. On peut sans cesse chercher à apprendre. Les gens malheureux ce sont les dogmatiques et ceux qui sont enracinés, incrustés dans une sorte de foi dogmatique. Mais celui qui est toujours dans le questionnement, celui qui cherche à apprendre, celui qui remet en cause, celui qui est capable d'évoluer, de grandir spirituellement, on le peut et à tout âge. Et jusqu'à sa mort, on peut encore essayer d'apprendre, on peut encore grandir. On peut grandir dans la connaissance, dans la théologie, et aussi dans l'humilité, et aussi dans la relation à Dieu, et aussi dans le service et dans l'attention à l'autre. C'est vrai que la chance d'un pasteur, c'est qu'il accompagne beaucoup de gens de zéro à 100 ans et plus. Et combien de personnes j'ai vues, entre 90 et 100 ans, faire des chemins d'humanité, des chemins spirituels, et je rends grâce que cette personne à 90 ans est tellement mieux qu'à 80 et à 100 ans tellement mieux qu'à 90, parce qu'il y a des gens qui savent grandir intérieurement. Et ça c'est ce que dit Paul aussi dans un passage que j'aime beaucoup en 2 Corinthiens 4 quand il dit « même si notre être extérieur se dégrade, notre être intérieur se renouvelle de jour en jour ». C'est quelque chose qui me semble effectivement essentiel. Et puis, cette croissance, cette progression est aussi extraordinaire parce que, pour vous, parents de Noah, il faudra que vous fassiez un test aussi important. Parce que progresser, ça suppose de tomber, de se relever, d'essayer de repartir car la progression n'est pas continue. J'ai lu quelque part que pour apprendre à marcher, un enfant devait essayer de marcher et tomber 2000 fois. Rendez-vous compte. Franchement 2000 fois :  le gamin se lève, marche, et paf ! il tombe, il se relève, il retombe, 2000 fois ! Et il y arrive. Et ça : qui est capable de faire ça. Et celui qui peut dans sa vie se dire « je tombe et je me relève », « je tombe et je me relève », « je tombe et je me relève » 2000 fois, celui-là franchement il a quelque chose d'absolument extraordinaire. C'est cette pugnacité que je trouve merveilleuse.
Autre idée encore chez l'enfant, qui vraiment nous apprend beaucoup de choses. C'est la simplicité. La simplicité, c'est aussi une chose essentielle. C'est ce que dit Jésus quand il dit : « Je te loue Père de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents et que tu les as révélées aux enfants et aux plus petits ». Et je vous disais tout à l'heure que Dieu n'est pas là simplement pour les docteurs en théologie et que la réflexion, la théologie, c'est bien. Mais à un moment donné, il y a une sorte de qualité essentielle qui consiste à se laisser aller avec simplicité dans la relation avec Dieu. Et donc cette simplicité naturelle avec Dieu, c'est cette dimension non intellectuelle de la foi qui est ce que les enfants savent vivre naturellement avec leurs parents. Avec Dieu, nous pouvons aussi simplement arrêter de nous poser sans cesse des questions sur la procession des hypostases et simplement nous dire : il y a un Dieu qui nous aime. Alors mettez-vous dans les bras de ce Dieu qui vous aime et qui vous accueille. Il vous accueille. Arrêtez de vous interroger. Vous êtes accueilli : c'est ça la base de la foi. Et ça ne nie pas la théologie. Paul d'ailleurs, dans une lettre dit ça. Il dit : « Frères, pour ce qui est du rapport au jugement, ne soyez pas des enfants. Mais pour la méchanceté, oui là soyez des enfants. A l'égard du jugement, soyez des hommes faits. »  Et puis cette simplicité, comme je vous disais, tient aussi de quelque chose qui est de l'ordre de la confiance et la confiance que vous donnent ces enfants qui sont les vôtres, si vous en avez, est une chose qui nous apprend aussi beaucoup. On peut faire confiance à Dieu, comme un enfant fait confiance à ses parents, parce que c'est comme ça, et parce que je crois dans mon père et dans ma mère. Cette confiance qu'ont les enfants, j'en avais trouvé une fois une expression très touchante de la part d'un des jeunes dans une famille que j'accompagne. La grand-mère me raconta qu’un jour où elle l'emmenait dans une église catholique et qu’elle lui dit : « tu vois là, c'est Jésus sur une croix ; Jésus a été haï, rejeté ; les gens l'ont attrapé et l'ont mis sur une croix pour le tuer ». Et le petit enfant, qui devait avoir 4-5 an, lui a répondu : ça ne me serait jamais arrivé parce que si j'avais été dans cette situation, papa et maman seraient tout de suite venus me chercher. Je trouve formidable cette confiance qu'avait cet enfant. Même si un jour il découvrira que ses parents ne sont pas tout-puissants.
Néanmoins cette confiance extraordinaire en Dieu, oui justement comme l'enfant a cette confiance absolue. De dire j'ai une confiance totale en Dieu qui de toute façon fera tout le meilleur pour moi. Je ne sais pas s’il m'arrivera ceci ou cela, comme Job avec tous ses malheurs, auquel il arrive des tas de trucs et qui garde jusqu'à la fin de sa vie une confiance absolue ; de toute façon Dieu est mon Seigneur et mon Sauveur ne permettra pas que je sois anéanti. Autrement dit, toujours je crois que ce Dieu me sauvera. Voilà c’est quand même la plus belle des choses. Tout ce que je vous disais, c'est qu’en fait pour accueillir le royaume de Dieu, il n’y a rien à faire. C'est une question d'être, une question de disposition mentale, de disposition d'esprit. Non, il n’y a rien à faire et ça c'est peut-être aussi une chose justement que j'aime chez les chez les enfants. C'est que les enfants nous apprennent la vraie valeur de la vie. C'est que en fait un petit bébé n'a rien de ce après quoi nous courons la plupart du temps. Un petit bébé n'a pas de diplôme. Moi j'ai passé ma vie à essayer d'avoir des diplômes : j'ai un doctorat et d’autres machins. Et lui il a quoi : rien ! On dit qu'il ne vaut rien. Mais non le bébé, c'est le plus beau, le plus grand, le plus merveilleux, le plus aimé, le plus sauvé. Il n'a pas de diplôme. Il n'a pas de voiture de sport. Il n’a pas de Rolex. Il n’a pas de réussite sociale, pas de statut. Il n’a même pas d'autonomie. Il ne peut même pas se laver tout seul. Il ne peut même pas marcher, ne peut même pas manger. Il n’a rien de ce après quoi nous courons. Et pourtant nous disons : voilà, il est le plus grand. Et je crois que, finalement de ce côté-là, les enfants nous remettent sur la vraie valeur qui est de dire que la vraie valeur de notre être ne tient pas à ce que nous réalisons, à ce que nous faisons, à ce que nous sommes socialement, professionnellement, ou autre. Faites comme vous pouvez, mais notre vraie valeur elle ne tient pas à ça.  Elle tient au simple fait que l'on est aimé et que l'on aime. Et donc c'est dans la relation à l'autre et je pense que ça, c'est quelque chose d'absolument fondamental.

Et puis en conclusion je dirais une dernière chose : c'est que Jésus conclut ce passage en disant qu'il faut accueillir le royaume de Dieu comme un enfant. Évidemment on a toujours entendu en disant qu’il faut accueillir le royaume de Dieu comme un enfant accueille le royaume de Dieu. Mais l'enfant n’accueille pas le royaume de Dieu. Il ne sait même pas ce que c'est. Donc ça ne tient pas cette histoire. Je pense qu’il ne faut pas le comprendre comme ça. Il faut comprendre : accueillir le royaume de Dieu comme un enfant, c'est-à-dire comme on accueille un enfant. C'est mon idée même si je suis le seul à l'avoir. Alors n'y prêtez pas trop d'importance, mais néanmoins ça m'intéresse comme idée que le royaume de Dieu doit être accueilli comme on accueille un enfant. Les parents le savent. Ceux qui n’ont pas d'enfant, ce n'est pas grave : vous pouvez imaginer. C'est-à-dire qu'en fait un enfant dans une vie, c'est à la fois quelque chose d'extraordinaire et qui change tout, parce que c'est une promesse de vie. C'est que de l'amour, de la tendresse et tout ça. Mais en même temps, un enfant c'est un sacré engagement. Et c'est un peu dérangeant aussi. Un enfant, ça vous empêche de dormir ; c'est compliqué. Bon, si vous n'avez pas d'enfant, vous avez de la chance d’une certaine manière, parce que, je vais vous dire, il faut quand même s’en occuper ; et puis ce n'est pas fini ; ce n'est pas qu'à 6 mois ; vous verrez à 27 ans ! enfin bref ! Donc accueillir le royaume de Dieu comme on accueille un enfant, ça veut dire accueillir une réalité qui m'est extérieure, mais qui est promesse de vie et qui en même temps me demande de l'engagement, me demande de la force et qui finalement me demande d'accepter d'être dérangé dans mon confort. Un enfant ça coûte extrêmement cher : je ne vais pas faire le budget sur l'année et encore ce n'est rien en ce moment. Décidément, je suis désolé car je me plains depuis le début, mais vous verrez, quand Noah fera des études, combien ça vous coûtera. Hein, il faudra assumer. Et donc en fait accueillir le royaume de Dieu, c'est être prêt à se laisser déranger, être prêt aussi à s'impliquer et à s'impliquer pour un autre, pour d'autres dans la relation, pour une réalité qui va au-delà de nous et qui nous survit et qui nous dépasse. Et en même temps quel bonheur, je dirais ! Et c'est ça la façon d'accueillir ce royaume de Dieu, comme une promesse de vie que j'accepte dans ma vie, à la fois la plus belle et la plus dérangeante des choses. Et ce que je vous dis n'est pas réservé à ceux qui ont des enfants évidemment. Le croyant qu'il ait des enfants ou non n'est pas du tout la question. Justement parce que pour nous notre dignité n'est pas d'être des géniteurs de mammifère. Jésus n'a pas eu d'enfant dans la chair, mais il en a des milliers, des millions, des milliards. Nous sommes tous enfants d'Abraham et nous sommes tous enfants du Christ. Et donc en fait peu importe que l'on ait vraiment des enfants dans la chair ou pas, le croyant est là pour se poser les bonnes questions et pour accueillir justement ces promesses de vie qui viennent de l'extérieur. Apprendre à accueillir une réalité qui est une réalité spirituelle, celle d'une vie nouvelle qu'il faut accueillir en soi et que l'on doit accueillir pour lui permettre de grandir. Et pour que cette réalité spirituelle qui est en nous puisse grandir, il faut accepter de se laisser déranger par elle, accepter d'être responsable et accepter aussi de nourrir cette réalité pour qu'elle puisse grandir. Et c'est là la démarche la plus belle et la plus grande qui est simplement une démarche de vie. AMEN


Liturgie

Paroles des chants du Culte du 22 Septembre 2024

Répons : Salutation

Psaume : Psautier Français n°33 « Réjouis-toi peuple fidèle », strophes 1 à 3


1 - Réjouis-toi, peuple fidèle,
Acclame Dieu à pleine voix !
Sa louange est séante et belle
Dans la bouche des hommes droits.
    Sur un air de fête
   Sonnent les trompettes
   Pour un chant nouveau ;
   Les cors, les cithares,
   Les voix les plus rares,
   Les sons les plus beaux !

2 - Ta parole agit sur la terre
Avec droiture et vérité.
Partout son œuvre de lumière
Y fait rayonner ta bonté.
    Que ta voix résonne :
   Le chaos s'ordonne,
   Le ciel resplendit ;
   Sources et rivières
   Arrosent la terre,
   Le désert fleurit.

3 - Tu brises l'orgueil des puissances
Et tous leurs plans sont renversés,
Mais tu poursuis sans défaillance
Les projets que tu as formés.
   Si, cherchant sa route,
   Un peuple t'écoute,
   Il vivra heureux ;
    Il verra les signes,
   Qui déjà désignent
    La Cité de Dieu.

4 - Dieu, qui créa le cœur de l’homme
L’observe sur tous les chemins ;
Nul à sa vue ne se dérobe,
Il connaît l’œuvre de leurs mains.
   Dans les jours d’alarme,
   Vaines sont les armes,
   Au bras du plus fort ;
   Dieu seul nous fait vivre,
   Dieu seul nous délivre,
   Des mains de la mort.

Répons : Volonté de Dieu

Répons : Repentance

Répons : Grâce

Répons : Confession de foi

Cantique : Louange et Prière n°256 « Comme un enfant qui sert son père », strophes 1 à 3

Strophe 1
Comme un enfant
qui sert son père
Avec amour, avec bonheur,
Je veux t'aimer, je veux te plaire,
Et te servir, ô Dieu Sauveur !

Strophe 2
Comme un enfant,
je veux sans crainte
Te livrer mon cœur à toujours,
Accomplir ta volonté sainte,
Compter sur ton divin secours

Strophe 3
Ô viens Seigneur,
Viens par ta grâce,
Affermir en moi ce désir !
Fais-moi marcher devant ta face,
Humble et joyeux de t'obéir. 

Cantique : Louange et Prière n° 258 « Tu me veux à ton service », strophes 1 à 3

1 - Tu me veux à ton service,
Moi qui sans toi ne suis rien ;
Qu'à toute heure s'accomplisse
Ton désir et non le mien !
Ce que j'ai, tu le possèdes,
Mais tu veux le recevoir :
Prends le, Sauveur qui nous aide
Sur le sentier du devoir.

2 - Le plus grand parmi les hommes,
Tu l'as dit, Maître très doux,
Sur cette terre où nous sommes,
C'est le serviteur de tous.

Tu fis mieux que de le dire,
Toi même tu vins t'offrir.
Confonds ce cœur qui n'aspire
Qu'à se faire encore servir.

3 - Jésus, si ta main me guide,
Si ton cœur soutient mon cœur,
Toute route m'est limpide,
Et tout travail m'est douceur.
Je suis prêt pour la bataille
Et son journalier effort,
Je vais où tu veux que j'aille,
Vers la vie et vers la mort.

Répons : Bénédiction

Paroles des répons du temps de l'Église

Après la salutation
Répons : « Bénissons Dieu le seul Seigneur » (Ps. 134, str.1).

Bénissons Dieu le seul Seigneur,
Nous qu’il choisit pour serviteurs.
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.

Après la volonté de Dieu
Répons : « Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » (L&P n°193, str.1)

Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute :
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis.
Je le suis, je veux l’être, et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.

Après la prière de repentance
Répons : « J’aime mon Dieu, car il entend ma voix ». (Ps. 116, str.1)

J’aime mon Dieu car il entend ma voix,
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.

Après l’annonce de la grâce
Répons « Combien grande est ta gloire » (Ps 92 selon L&P n° 38 str.2).

Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais, 
Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles  ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter, Seigneur, tes divines merveilles !

Après la confession de foi 
Répons : « Grand Dieu, nous te bénissons » (L&P n°69, str.1)

Grand Dieu, nous te bénissons, nous célébrons tes louanges,
Éternel, nous t’exaltons, de concert avec les anges,
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !

Après la bénédiction
Répons : « Confie à Dieu ta route » (L&P n°309, str.5)

Bénis ô Dieu nos routes, nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes, tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres, j’y marche par la foi,
Même au travers des ombres, ils conduisent à toi.

Lecture de la Bible

Évangile selon Luc, chapitre 18, versets 15-17 [NBS]

Jésus et les enfants

15 Des gens lui apportaient même les nouveau-nés pour qu'il les touche de la main. Les disciples, en voyant cela, les rabrouaient. 
16 Mais Jésus ordonna qu'on les lui apporte et dit : Laissez les enfants venir à moi ; ne les en empêchez pas, car le royaume de Dieu est pour ceux qui sont comme eux. 
17 Amen, je vous le dis, quiconque n'accueillera pas le royaume de Dieu comme un enfant n'y entrera jamais.

Vidéo du culte entier

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À Voir également