La Salle Monod

La Salle Monod par Ambroise Monod

L’artiste Ambroise Monod convoque ses ancêtres et nous conte l’histoire de la salle qui porte ce nom illustre dans la Maison presbytérale.


L'une des salles de réunions de la Maison presbytérale porte le nom d’Adolphe Monod. Ce nom de famille a été donné à cette salle en mémoire du prédicateur Adolphe Monod, pasteur à l’Oratoire de 1847 à sa mort. Pour se souvenir de l’auteur des Adieux, celui-ci a son buste dans la salle comme dans la grande sacristie. Nous avons voulu associer dans une pensée mémoriale d’autres pasteurs qui ont occupé la chaire de l’Oratoire : Jean Monod, le père d’Adolphe, Frédéric, le frère d’Adolphe et Wilfred, petit-fils par alliance d’Adolphe.

Wilfred, théologien réputé, fondateur de La Clairière, penseur du christianisme social, fondateur du tiers ordre protestant des Veilleurs avec son fils Théodore, est pasteur de l’Oratoire de 1907 à 1938. Wilfred n’a pas de buste pour n’en avoir pas voulu mais une photo rappelle son visage.

Quand en 2000 Théodore Monod abandonne « la barque prêtée » et « passe de l’autre rive », on se souvient que le savant naturaliste voyageur, fidèle paroissien pendant 95 ans, est aussi passeur d’une théologie de l’espérance, largement ouverte aux grandes traditions spirituelles. À l’initiative de quelques amis, le souvenir de l’encyclopédiste prend la forme d’un buste posthume, confié au talent de l’artiste Nacera Kaïnou. En bronze ou en grès charroté, une douzaine de bustes sont en place : lycée Théodore Monod de Nouakchott, l’Académie des Sciences, le Muséum national d’Histoire naturelle, le Musée des Arts africains de Dakar et salle Monod, l’original.

Deux bustes, une photo en souvenir d’une famille « maraboutique » qui s’est nourrie à la sève de la théologie et a donné à l’Église des serviteurs zélés.

Adolphe Monod, pasteur, prédicateur, 1801-1856 « J’ai cru c’est pourquoi j’ai parlé »

Wilfred Monod, pasteur, théologien, 1867-1943 « Rex Pax Lux Lex ». Le tétragramme de l’Abbaye aux hommes de Caen, le Roi, la Paix, la Lumière, la Loi, quatre mots gravés sur sa tombe comme un credo : « Assez en quatre mots pour ce monde et pour l’autre »

Théodore Monod, naturaliste, 1902-2000 « Radix una, flores multi » « Une seule racine, des fleurs multiples »

La salle Monod n’est pas un sanctuaire. On y trouve juste le rappel de trois destins et des signes de reconnaissance. ❧

Ambroise Monod

L'Oratoire, n°777, décembre 2008 (lire en ligne)

Salle Monod