Tous prophètes ?
Luc 4:16-30
Culte du 5 mai 2024
Prédication de Béatrice Cléro-Mazire
Vidéo de la partie centrale du culte
Culte à l'Oratoire du Louvre
5 mai 2024
801ème jour de la guerre en Ukraine
« Tous Prophètes ? »
Culte présidé par la Pasteure Béatrice Cléro-Mazire
Culte accompagné à l'orgue par Aurélien Peter, organiste suppléant
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Orgue
Annonce de la grâce :
La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père en son Fils Jésus le ressuscité .
Accueil :
Bienvenue à toutes et à tous dans ce culte.
Réunissons-nous avec le 1er chant du livret inséré au début du psautier.
Chant spontané : [cliquer ici]
Louange :
Béni sois-tu, Sauveur des humains !
Tu viens, pour nous ouvrir les cieux ;
Et dans ta lumière tu nous fais une place pour accueillir ta nouveauté.
Béni sois-tu, Sauveur des humains !
Tu viens ôter de nos cœurs le voile.
Par ta vie donnée, tu chasses l’obscurité, tu exerces nos regards à la foi.
Béni sois-tu, Sauveur des humains !
Tu viens murmurer à nos oreilles une parole de commencement.
Notre esprit tressaille à ta sagesse, en faisant l’apprentissage de ton Nom.
Béni sois-tu, Sauveur des humains!
Tu viens féconder notre histoire en faisant corps avec nos fragilités.
Ton amour s’élargit aux dimensions du monde : il est temps de faire route vers Toi !
Amen
Chantons notre louange.
Cantique de Louange : Louange et Prière n° 178 « Qu’aujourd’hui toute la terre », strophes 1 à 3 [cliquer ici]
Volonté de Dieu
Ainsi parle le Seigneur DIEU : J'ai mis pour fondement une pierre, une pierre éprouvée, une pierre angulaire de prix, solidement fondée ; celui qui la prendra pour appui n'aura pas à se hâter.
[Ésaïe 28:16]
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Repentance
Nous sommes depuis longtemps
Comme ceux que tu ne gouvernes pas,
Et sur qui ton nom n'est pas proclamé...
Ah ! si tu déchirais les cieux
Et si tu descendais,
Les montagnes s'ébranleraient devant toi,
[Ésaïe 63:19]
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Annonce de la grâce
Quand les montagnes s’effondreraient, dit Dieu, quand les collines chancelleraient, ma bonté pour toi ne faiblira pas, et mon alliance de paix ne sera pas ébranlée, Je t’aime d’un amour éternel dit le Seigneur, et je te garde ma miséricorde.
AMEN
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Confession de foi
Dieu, je le cherche sans jamais le trouver.
Quand je m'adresse à lui,
j'espère qu'Il m'entend, mais je n'en sais rien.
On m'a dit qu'Il est lumière, nourriture et vie, Amour, Justice et Paix.
Je voudrais le croire. Mais ce sont des hommes qui m'ont dit tout cela.
Comment une parole d'homme peut-elle devenir Parole de Dieu ?
Pourtant je crois que les hommes de la Bible, Moïse et les prophètes
n'auraient jamais parlé comme ils l'ont fait,
s'ils n'avaient pas été inspirés par la puissance de l'Esprit de Dieu.
C'est le même esprit qui anima Jésus de Nazareth et lui fit prendre conscience,
dès son enfance, que Dieu était son Père.
Jamais ses actes n'ont contredit ses paroles.
Il est mort pour ne pas se renier.
Je crois que Jésus est le Christ, l'envoyé de Dieu.
Il est pour moi le Chemin qui conduit à Dieu.
C'est encore l'Esprit qui témoigne à notre esprit
que nous sommes enfants de Dieu.
Je crois l'amour plus fort que la mort.
Amen.
Chant spontané : [cliquer ici]
Doxologie : « Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, et d’éternité en éternité ».
Lecture du passage de la Bible : Luc 4:16-30 [cliquer ici]
Psaume : Le Psautier Français n°107 « Louez Dieu pour sa grâce », Strophes 1 à 4 [cliquer ici]
Prière d'illumination : ....
Jeu d’orgue
Prédication : Tous Prophètes ?
Dans son livre intitulé : « Tous théologiens », le théologien Raphaël Picon prône une théologie ouverte à tous, une théologie de la discussion et du débat, respectueuse de la diversité de nos images de Dieu. À lire l’épisode de l’Évangile de Luc ce matin, on est surpris de la violence avec laquelle est rejeté Jésus dans le lieu où il a grandi. N’est-il pas en train de faire de la théologie avec tous ceux qui sont là ce jour-là ? N’est-il pas en train de faire des textes de la tradition une parole vive en la faisant résonner dans sa lecture ? Pourquoi dérange-t-il autant ses auditeurs ?
Jésus lit un passage du prophète Ésaïe : il s’agit du chapitre 61 où le rédempteur envoyé par l’Éternel annonce le salut à tous dans une année de grâce : la fameuse année du jubilé, durant laquelle les dettes sont remises et les captifs délivrés.
Il semble que tous ceux qui sont dans la synagogue de Nazareth ce jour-là puissent s’adonner à la théologie en discutant des textes, mais qu’ils ne soient pas tous autorisés à être prophètes.
« Tous théologiens », oui, mais : « tous prophètes », non. Ici se pose le problème de l’autorité du prophète. Car enfin qu’est-ce qu’un prophète ? Un homme qui reçoit par inspiration divine des messages qu’il devra révéler, au risque de sa vie parfois. Un conseiller du roi qui parle de stratégie de guerre aussi bien que de diplomatie pacifique, un être choisi et dont l’esprit reçoit l’esprit divin pour en devenir le porte-parole. Visionnaire, rêveur, provocateur et toujours sincère, le prophète dérange, agace, prévient et accuse, mais il arrive aussi qu’il annonce les paroles qui font du bien, qui rassurent et donnent de l’espoir. Le prophète est mû par la parole qu’il révèle ; il ne la choisit pas ; il en est le réceptacle. C’est Dieu qui est l’auteur de la parole qu’il proclame. C’est Dieu qui a autorité sur lui et, à travers lui, sur les autres, bien plus que lui-même n’a autorité sur cette parole.
C’est précisément ce qui arrive à Jésus dans la synagogue de Nazareth : il annonce, en lisant les paroles du prophète Ésaïe, le salut de Dieu. Il actualise la parole écrite en une parole de vie pour aujourd’hui : « Aujourd'hui cette Écriture, que vous venez d'entendre, est accomplie ».
En ajoutant cette affirmation, Jésus, de théologien qu’il était, se transforme en prophète et, comme par une mise en abîme du texte d’Ésaïe, il se transforme lui-même en rédempteur envoyé par Dieu pour annoncer le salut aux pauvres et la liberté aux opprimés. C’en est fait de lui : il a endossé la Parole, mais c’est elle qui l’a saisi pour devenir son prophète.
La parole ancienne, tout à coup, prend corps dans le présent et la situation de Jésus devient intenable. De quel droit dit-il ce qu’il dit ?
La brèche dans l’étonnement et l’admiration pour des paroles d’abord agréables s’ouvre à cette question : « N’est-ce pas le Fils de Joseph ? » Dans le Livre d’Ésaïe, le rédempteur envoyé par Dieu était mystérieux et personne ne savait qui il était. Toujours attendu, le Messie était une fiction de rédempteur sur laquelle chacun pouvait plaquer sa propre espérance, son propre fantasme de sauveur. Serait-il le combattant capable de lever une armée pour sauver le peuple ? Serait-il l’homme providentiel qui monterait sur le trône de David sans se corrompre avec l’ennemi ? Serait-il l’être miraculeux décrit dans les Apocalypses et qui viendrait dans un grand tremblement de terre pour sauver les justes ? Toutes ces attentes étaient possibles dans l’imaginaire.
Mais Jésus n’est rien de tout ce que véhiculent toutes ces images : il est le Fils de Joseph. Un être humain, trop réel pour porter la projection de ces fantasmes longtemps ressassés. Il n’a rien d’un horizon ouvert sur l’avenir puisqu’il évoque le passé de cette petite communauté qui se souvient de lui quand il était enfant. Comment eux tous, auraient-ils pu vivre avec le rédempteur envoyé de Dieu sans le reconnaître ? Comment un homme normal pourrait-il transcender le destin d’un peuple tout entier en étant simplement : le fils de Joseph ? L’humanité de Jésus fait écran et provoque le rejet.
Jésus mesure la distance qui lui manque entre cette communauté de gens qui l’ont vu grandir et lui qui les connaît trop bien. L’autorité de sa parole est impossible ici. Ex-ousia, voici le mot qui se traduit par autorité. Ex-ousia, être à l’extérieur. Être de l’extérieur.
Jésus est de la communauté de ceux qui l’écoutent et, peut-être, pour certains d’entre eux de leur famille. Comment pourraient-ils le considérer comme un rédempteur, comme celui qui a reçu l’onction de Dieu, comme le Messie ? N’est-il pas en plein délire narcissique ?
Alors, en bon prophète sincère, Jésus va jusqu’au bout de sa mission et, respectant l’autorité de la Parole qui le meut, il évoque deux proverbes présents dans la culture populaire grecque et juive : « Médecin, guéris-toi toi-même » et « aucun prophète n'est bien accueilli dans son pays ». Ces deux formules sont citées en une seule et même formule dans l’Évangile de Thomas au logion 31 : « Un prophète n’est pas accepté dans son propre village ; un médecin ne soigne pas ceux qui le connaissent ».
La transformation qu’effectue l’Évangile de Thomas du proverbe sur le médecin est intéressante : elle souligne que c’est parce que ses potentiels patients le connaissent que le médecin ne pourra pas les soigner. On retrouve ici la distance nécessaire à l’autorité. Mais, dans l’Évangile de Luc, le proverbe est plus énigmatique parce qu’il s’agit pour le médecin de se guérir lui-même et pas seulement des personnes qui lui seraient proches. C’est en fait un raisonnement par l’absurde qui pousse la proximité jusqu’à la fusion pour montrer que vouloir soigner ses proches, c’est comme vouloir se guérir soi-même. C’est impossible à cause du manque de distance qui permet l’autorité du médecin.
Alors, comme si leurs yeux étaient tout à coup décillés, les membres de l’auditoire réalisent l’outrecuidance de ce théologien qui usurpe le rôle du rédempteur et avoue qu’il ne pourra pas les sauver, eux. Pour qui se prend-il ?
L’auteur de l’Évangile réalise alors un coup de maître en transformant Jésus, le rédempteur, en bête qu’on sacrifie pour la rédemption du peuple. La prophétie s’accomplit alors, utilisant les acteurs de cette rencontre pour se révéler. Le rédempteur attendu selon des modalités victorieuses se mue en serviteur souffrant sous l’effet de la colère des gens de Nazareth. C’est par la violence que Jésus sera institué dans son rôle. En effet, la scène finale, montre Jésus dans la posture du bouc émissaire qu’on charge des péchés de tout le peuple avant de l’envoyer à Azazel, c’est-à-dire : au diable, en le poussant au désert ou vers un précipice. (Cette pratique du bouc émissaire est décrite dans le livre du Lévitique au chapitre 16).
Ainsi le récit de ce retour à Nazareth institue Jésus dans le rôle de la victime expiatoire, dès le début de son ministère. En rejetant Jésus et en cherchant à le faire ainsi mourir, la communauté de Nazareth devient tout entière prophétique en annonçant le destin de Jésus sur la croix. Jésus mourra par le péché des hommes et c’est ainsi qu’il deviendra le rédempteur annoncé par le prophète Ésaïe. Le fils du pays est devenu le Messie, le Fils de Dieu, par l’onction reçue pour annoncer le salut au peuple de Dieu. Ce n’est donc pas par la parole prononcée que Jésus a acquis l’autorité du Messie, mais par la réalisation de la prophétie d’Ésaïe dans son propre destin.
Tout ce passage de l’Évangile de Luc nous montre comment, de citation en citation, d’actualisation en actualisation, la parole s’incarne et les prophéties se réalisent. Révélant, dans le réel même, la volonté d’un Dieu toujours insu et la vocation de celles et ceux à qui il s’adresse.
Les gens de Nazareth étaient jusque-là tous théologiens dans leur synagogue et cherchaient dans les Écritures les signes de l’action de Dieu dans leur monde. Quand Jésus paraît et incarne la prophétie d’Ésaïe, les gens de Nazareth deviennent eux-mêmes révélateurs de la prophétie en instituant Jésus dans son rôle de Messie, oint, mais rejeté, comme le serviteur souffrant dont parle Ésaïe et qui est mené à la mort comme une bête de sacrifice, comme un sacrifice expiatoire. Les autres citations que mettra en avant Jésus montrent qu’il ne peut rien donner aux gens de Nazareth et qu’il ne peut pas attendre d’eux qu’ils accueillent celui qui a reçu l’onction. Seuls des étrangers ont reçu le salut apporté par les prophètes : la veuve de Sarepta, sauvée de la famine par Élie, et Naaman, sauvé de sa lèpre par le prophète Élisée. C’est le lot du prophète que d’être rejeté et menacé.
Alors à quelles conditions peut-on être prophète aujourd’hui ? Quelle autorité nous est-il conféré pour annoncer cette parole de grâce que Jésus était venu apporter et que les Nazaréens n’ont pas voulu accueillir ? Qui sera autorisé à dire : « Aujourd'hui cette Écriture, que vous venez d'entendre, est accomplie » ?
Peut-être sommes-nous toutes et tous appelés à être prophètes de Dieu. Mais quand bien même nous le serions, nous ne le saurions pas. Car annoncer la parole de grâce de Dieu est une chose, mais l’incarner au point qu’elle s’accomplisse : cela ne dépend pas de notre autorité, mais bien plutôt de l’autorité d’une autre qui parle et agit à travers nous.
Alors, si nous sommes tous théologiens, souvenons-nous que l’Éternel nous utilise comme prophètes de sa parole. Et que, dans ce saisissement, des promesses s’accomplissent à notre insu
Amen
Orgue
Cantique : Louange et Prière n°297 « Dieu des grâces éternelles », Strophes 1 à 3 [cliquer ici]
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Orgue
Prière d’intercession : ...
Notre Père
Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ; pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. Amen.
Bénédiction finale
Recevons la bénédiction de Dieu :
Le Seigneur qui fait grâce nous bénit et nous garde
Chant spontané : [cliquer ici]
Sortie
Orgue
Paroles des chants du Culte du 5 mai 2024
Cantique : Louange et Prière n° 178 « Qu’aujourd’hui toute la terre », strophes 1 à 3
1 - Qu’aujourd’hui toute la terre
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3 - Qu’aujourd’hui, remplis de joie,
|
Psaume : Le Psautier Français n°107 «Louez Dieu pour sa grâce », Strophes 1 à 4
Strophe 1
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Strophe 3
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Cantique : Louange et Prière n°297 « Dieu des grâces éternelles », Strophes 1 à 3
1 - O Dieu des grâces éternelles !
|
3 - Celui-là vit, ô Dieu ! qui t'aime,
|
Paroles des répons du temps de Pâques
Après la salutation
Répons : « O Seigneur ta fidélité » (Ps. 36, str. 1).
O Seigneur ta fidélité
remplit les cieux et ta bonté
Dépasse toute cime.
Ta justice est pareille aux monts
Tes jugements sont plus profonds,
Que le plus grand abîme.
De la puissance du néant
Tu veux sauver tous les vivants,
Toute chair, toute race,
Les hommes se rassembleront,
Autour de toi, ils trouveront,
Leur paix devant ta face.
Après la volonté de Dieu
Répons : « Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » (Arc-en-Ciel n°484, str.3)
Proclame ta Parole,
Lumière pour nos vies,
Rassemble tous les membres
En un seul corps, unis,
Et fais de tous les hommes
Tes instruments de paix
Pour restaurer le monde,
Selon ta volonté !
Après la prière de repentance
Mon Rédempteur est vivant,
C’est en lui seul que j’espère,
La mort le tenait gisant
Dans l‘étreinte de la terre ;
Mais Dieu reste le plus fort,
Jésus a vaincu la mort.
Après l’annonce de la grâce
Répons : « Mon Rédempteur est vivant » (L&P n°149 ou Arc-en-Ciel n°475, str.2)
Je ne craindrai désormais
Aucun pouvoir de ce monde
Car tu nous donnes la paix
Où toute autre paix se fonde,
Garde-nous dans ta clarté,
Ô Jésus ressuscité.
Après la confession de foi
Répons : « Mon Rédempteur est vivant » (L&P n°149 ou Arc-en-Ciel n°475, str.3)
Dans ma vie de chaque jour,
Je partagerai ta gloire ;
Je vivrai dans ton amour
Le bonheur de ta victoire.
Et dans ton éternité,
Nous chanterons ta beauté.
Après la bénédiction
Répons : « Ô Seigneur, tu nous as fait voir » (Ps. 68, str.5).
O Seigneur, tu nous as fait voir
Et ton amour et ton pouvoir
Dans mainte délivrance.
Fais-nous voir encore aujourd’hui
L’œuvre que ton amour construit
Et quelle est ta puissance.
Toute la terre et tous les cieux
Ensemble tournés vers leur Dieu
Célèbrent sa présence :
A toi qui fais notre bonheur,
A toi, grand Dieu, soient tout honneur,
Force et magnificence.
Lecture de la Bible
Evangile selon Luc, chapitre 4, versets 16 à 30 [NBS]
A Nazareth, Jésus est rejeté
16 Il vint à Nazareth, où il avait été élevé, et il se rendit à la synagogue, selon sa coutume, le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture,
17 et on lui remit le livre du prophète Esaïe. Il déroula le livre et trouva le passage où il était écrit :
18 L'Esprit du Seigneur est sur moi,
parce qu'il m'a conféré l'onction
pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres ;
il m'a envoyé
pour proclamer aux captifs la délivrance,
et aux aveugles le retour à la vue,
pour renvoyer libres les opprimés,
19 pour proclamer une année d'accueil de la part du Seigneur.
20 Puis il roula le livre, le rendit au servant et s'assit. Les yeux de tous, dans la synagogue, étaient fixés sur lui.
21 Alors il se mit à leur dire : Aujourd'hui cette Ecriture, que vous venez d'entendre, est accomplie.
22 Tous lui rendaient témoignage, étonnés des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche ; ils disaient : N'est-ce pas le fils de Joseph ?
23 Il leur dit : Certainement, vous me citerez ce proverbe : Médecin, guéris-toi toi-même ; tout ce qui s'est produit à Capharnaüm, selon ce que nous avons appris, fais-le aussi ici, dans ton pays !
24 Il leur dit encore : Amen, je vous le dis, aucun prophète n'est bien accueilli dans son pays.
25 En vérité, je vous le dis, il y avait beaucoup de veuves en Israël aux jours d'Elie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois et qu'il y eut une grande famine sur tout le pays ;
26 et cependant Elie ne fut envoyé vers aucune d'elles, mais vers une veuve de Sarepta, dans le pays de Sidon.
27 Il y avait aussi beaucoup de lépreux en Israël au temps du prophète Elisée ; et cependant aucun d'eux ne fut purifié, mais Naaman le Syrien.
28 Lorsqu'ils entendirent cela, tous, dans la synagogue, furent remplis de fureur.
29 Ils se levèrent, le chassèrent hors de la ville et le menèrent jusqu'à un escarpement de la montagne sur laquelle leur ville était construite, afin de le précipiter en bas.
30 Mais lui passa au milieu d'eux et s'en alla.