Tous ensemble dans le même bateau

Actes 27 , Actes 28:1-11

Culte du 12 mai 2024
Prédication de Agnès Adeline-Schaeffer

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

Culte de l'éducation biblique
12 mai 2024
808ème jour de la guerre en Ukraine
« Tous ensemble dans le même bateau »

Culte présidé par les Pasteures Agnès Adeline Schaeffer et Béatrice Cléro-Mazire
Prédication par la Pasteure Agnès Adeline Schaeffer
Avec à l'orgue David Cassan, organiste co-titulaire

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Orgue

Salutation :
Frères et Sœurs, la grâce et la paix vous sont données, ici et maintenant, de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ, son Fils, notre Sauveur.
Le Seigneur nous appelle, le Seigneur nous rassemble.
Le Seigneur nous unit.
Il est présent parmi nous.

Accueil :
Bienvenue à chacune et chacun pour ce temps de culte.
Que vous veniez pour la première fois, ou que vous veniez régulièrement, soyez ici chez vous, dans cette maison où nous sommes rassemblés pour nous ouvrir à la présence de Dieu.
Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent par le biais du site internet ou celui des réseaux sociaux. Nous sommes en communion les uns avec les autres, en particulier avec celles et ceux qui traversent un temps d’épreuves et d’incertitudes, un temps de peine et de solitude.
Aujourd’hui, bienvenue aux enfants et aux jeunes de l’Éducation Biblique, bienvenue à l’équipe des monitrices qui entoure tous ces jeunes, à Béatrice qui assurera tout à l’heure le mini-culte avec les enfants, bienvenue aux parents, aux familles de tous ces enfants.
Bienvenue et merci à David Cassan qui nous accompagne à l’orgue ce matin.
 
Prière : 
Dieu notre Père, nous sommes rassemblés ce matin en ton nom.
Relève-nous de notre torpeur,
Réveille en nous l’urgence de ton Évangile,
Ressuscite en nous le désir de te suivre.
Que plane sur notre assemblée le souffle de ton Esprit !
Que descende sur nous la grâce de ton fils Jésus-Christ !
 
Répons : Psaume 8/1 Ton nom Seigneur est un nom magnifique
Ton nom Seigneur est un nom magnifique,
Sans fin la terre en reprend le cantique
Elle répond de toute sa beauté
A la splendeur du ciel illuminé


Louange

Ô Dieu, tu es avant toutes choses,
Tu es au-delà de toutes choses,
Tu es en toutes choses ;

Nous reconnaissons ta présence.
Dans les anciens textes d’Israël,
Dans les oracles des prophètes,
Dans les vies des hommes et des femmes,
Dans l’histoire des peuples
Fiers de leur puissance
Ou se débattant dans leur faiblesse.

Nous reconnaissons ta présence.
En Jésus de Nazareth,
Dans sa compassion pour les exclus,
Dans son pardon pour les coupables,
Dans son dynamisme pour les pauvres et les affamés,
Dans sa vie brisée par l’indifférence et le mépris,

Nous reconnaissons ta présence.
Avec les innombrables hommes et femmes
Qui t’ont loué avant nous,
Les prophètes et les apôtres,
Les disciples et les martyrs,
Nous célébrons la puissance de ta bonté
Et la force de ta compassion.
[Loader, professeur de Nouveau Testament en Australie, traduit par Gilles Castelnau] 

Psaume : Le Psautier Français n°67B « Que Dieu nous bénisse et nous garde », Strophes 1 & 2

Volonté de Dieu

Écoutons ce que Dieu nous donne la force de faire :
A l’un des scribes qui demandait à Jésus quel était le plus grand commandement, Jésus répondit :
Voici le premier : Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l'unique Seigneur;  et Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. 
Voici le second: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là.…

Autrement dit, dans cette semblableté, tu aimeras le Seigneur ton Dieu et ton prochain, comme toi-même.
Il n’y a pas d’autres commandements plus grands que ceux-là.

Répons : psaume 72/1 « Revêts, Seigneur, de ta justice »
Revêts, Seigneur, de ta justice
Le prince de la paix
Et parmi nous qu’il établisse
son royaume à jamais
En lui les plus humbles du peuple,
Trouvent un défenseur
Délivrant les fils de la veuve
Et brisant l’oppresseur


Confession du péché :
Seigneur Dieu,
J’ai besoin de déposer devant toi le poids lassant de mon péché.
J’ai besoin que cessent les alibis et les excuses
    qui ne trompent personne et surtout pas moi.
J’ai besoin que cessent les regrets et les tourments
    qui ne délivrent personne et surtout pas moi.
J’ai besoin de déposer entre tes mains
    ce sac de nœuds où je m’étouffe en vain.
J’ai besoin de quelqu’un auprès de qui
    je puisse confesser mon trouble et mon secret.
J’ai besoin d’en finir avec les soucis
    qui m’assaillent du dehors et avec les tourments qui me rongent du dedans.
J’ai besoin de la tranquillité de ta bonté.
    Oh Dieu, j’ai besoin de toi.
[André Dumas (1918-1996), Théologien et philosophe]

Répons : L&P 630 « Tel que je suis »
Tel que je suis
Bien vacillant,
En proie au doute à chaque instant,
Lutte au dehors,
Crainte en dedans,
Agneau de Dieu, je viens, je viens.

 
Annonce du pardon
Ne crains rien, car je suis avec toi; Ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu; Je te fortifie, je viens à ton secours.  (Ésaïe 41:10a)

Chantons à Dieu notre reconnaissance !

Répons : Ps 47 : « Frappez dans vos mains »
Frappez dans vos mains, vous tous les humains !
A cris redoublés, peuples assemblés,
Exultez de joie, car voici le roi.
Redoutable et doux, Dieu veille sur vous,
Son bras souverain, sa puissante main
Étend à jamais son règne de paix.


Confession de foi
Je crois en Dieu.
Je crois qu’il nous a aimé le premier ; avant que nous existions, avant nos pères, avant les débuts obscurs dont sortit l’humanité, il nous a aimés.
Mieux qu’une mère en espérance d’enfant qui pense à l’inconnu qui sommeille en elle, je crois que Dieu nous a aimés d’avance et portés. Car nous sommes son espérance et nous sommes sa crainte, sa joie et sa douleur.
Je crois que malgré l’immense peine qu’il subit par nous, Dieu nous a voulus et nous veut encore, toujours. A travers les obstacles, les chemins perdus, les gouffres, les ombres de mort, je crois que Dieu nous veut, nous mène et communie avec nous.
Je crois que Dieu en Jésus-Christ nous aime victorieusement, avec une puissance devant laquelle tout cèdera. Il boira avec tous les calices, il combattra tous les combats, il descendra dans toutes les tombes, jusqu’à la fin et à la fin sera bonne.
Oui, je crois que Dieu est amour et que son Esprit nous anime et nous porte.
Amen.
[D’après une prière de Charles Wagner, pasteur, in Évangile et liberté n° 239, Mai 2010]

Répons : L&P 115 : « Hosanna Hosanna »
Hosanna Hosanna
Chantons d’un cœur fidèle
Le plus grand des amours
Et la joie éternelle
Jésus le crucifié
le Roi plein de douceur
Dans son humilité
devient notre Seigneur.

 
Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, et d’éternité en éternité !
 
Lecture biblique
Actes des Apôtres, chapitres 27-28, Bible Archeo

Chapitre 27
1 Quand notre embarquement pour l’Italie a été décidé, on a confié Paul et quelques autres prisonniers à un dénommé Julius, officier de la cohorte impériale. 2 Nous sommes montés sur un bateau d’Adramytte qui devait faire voile vers les côtes de l’Asie et nous sommes partis. […] 5 nous sommes arrivés à Myra en Lycie. 6 Là, ayant trouvé un bateau d’Alexandrie qui allait en Italie, l’officier nous y a fait monter. 7 Pendant plusieurs jours nous avons navigué lentement, et ce n’est pas sans difficulté que nous sommes parvenus à hauteur de Cnide, où le vent ne nous a pas permis d’aborder. […] 9 Un temps assez long s’était écoulé et la navigation devenait dangereuse, car l’époque même du jeûne était déjà passée. C’est pourquoi Paul a donné cet avertissement : 10 « Mes amis, je vois que la navigation ne se fera pas sans dommages et qu’il y aura beaucoup de pertes, non seulement pour la cargaison et pour le bateau, mais encore pour nous-mêmes. » 11 Mais l’officier se fiait plus au capitaine et au patron du bateau qu’aux paroles de Paul. 12 Comme le port n’était pas approprié pour hiverner, la plupart ont été d’avis de le quitter pour essayer d’atteindre Phénix, un port de Crète orienté vers le sud-ouest et le nord-ouest, afin d’y passer l’hiver. 13 Un léger vent de sud s’est mis à souffler et, se croyant maîtres de leur projet, ils ont levé l’ancre et ont longé l’île de Crète. 14 Mais bientôt un vent violent […] s’est déchaîné. 15 Le bateau a été entraîné sans pouvoir résister au vent et nous nous sommes laissé emporter à la dérive. 16 Alors que nous passions au sud d’une petite île appelée Cauda, nous avons eu beaucoup de peine à nous rendre maîtres du canot de sauvetage. 17 Après l’avoir hissé à bord, ils ont utilisé les cordages de secours pour ceinturer le bateau. 18 Comme nous étions violemment battus par la tempête, le lendemain ils ont jeté la cargaison à la mer, 19 et le troisième jour ils ont jeté de leurs propres mains les agrès du bateau. 20 Le soleil et les étoiles ne nous sont pas apparus pendant plusieurs jours et la tempête a été si forte que nous avions perdu tout espoir d’être sauvés. […] 21 […] alors Paul a dit : « Mes amis, il aurait fallu m’écouter et ne pas quitter la Crète, afin d’éviter ces dommages et ces pertes. 22 Mais maintenant, je vous invite à prendre courage, car aucun de vous ne perdra la vie ; seul le bateau sera perdu. 23 En effet, un ange du Dieu auquel j’appartiens et que je sers m’est apparu cette nuit 24 et m’a dit : ‘Paul, n’aie pas peur ! Il faut que tu comparaisses devant l’empereur, et voici que Dieu t’accorde la vie de tous ceux qui naviguent avec toi.’ 25 C’est pourquoi, mes amis, prenez courage ! J’ai confiance en Dieu : tout se passera comme cela m’a été dit. 26 Nous devons toutefois échouer sur une île. » 27 La quatorzième nuit […] les marins ont supposé que l’on approchait d’une terre. […] 29 Dans la crainte d’échouer sur des récifs, ils ont jeté quatre ancres à l’arrière du bateau et attendu le jour avec impatience. 30Mais, alors que des marins cherchaient à s’échapper […] 31 Paul a dit à l’officier et aux soldats : « Si ces hommes ne restent pas sur le bateau, vous ne pouvez pas être sauvés. » […] 33 Avant que le jour se lève, Paul a encouragé tout le monde à prendre de la nourriture en disant : « C’est aujourd’hui le quatorzième jour que vous êtes dans l’attente sans manger, sans rien prendre. 34 Je vous invite donc à prendre de la nourriture, car cela est nécessaire pour votre salut, et aucun de vous ne perdra un seul cheveu de sa tête. »
35 Après avoir dit cela, il a pris du pain, a remercié Dieu devant tous, puis il l’a rompu et s’est mis à manger. 36 Alors tous ont repris courage et ont eux aussi mangé. 37 Nous étions 276 personnes en tout sur le bateau. 38 Une fois rassasiés, ils ont allégé le bateau en jetant le blé à la mer. 39 Au lever du jour, […] ils ont aperçu un golfe avec une plage et décidé, si possible, d’y faire échouer le bateau […] 41 mais ils sont tombés sur un banc de sable […]. L’avant du bateau s’y est enfoncé et a été immobilisé, tandis que l’arrière se brisait sous la violence des vagues. 42 Les soldats étaient d’avis de tuer les prisonniers […] 43 mais l’officier, qui voulait sauver Paul, les a empêchés de mettre ce projet à exécution. 44 […] C’est ainsi que tous sont parvenus sains et saufs à terre. 

Chapitre 28 
1 Une fois hors de danger, nous avons appris que l’île s’appelait Malte. 2 Ses habitants nous ont témoigné une bienveillance peu commune ; ils nous ont tous accueillis près d’un grand feu qu’ils avaient allumé, car la pluie tombait et il faisait très froid. 3 Paul avait ramassé un tas de broussailles et il était en train de les mettre sur le feu quand, sous l’effet de la chaleur, une vipère en est sortie et s’est accrochée à sa main. 4 Lorsque les habitants de l’île ont vu l’animal suspendu à sa main, ils se sont dit les uns aux autres : « Cet homme est certainement un meurtrier puisque la justice n’a pas voulu le laisser vivre bien qu’il ait été sauvé de la mer. » 5 Mais Paul a secoué l’animal dans le feu et n’a ressenti aucun mal. 6 Ces gens s’attendaient à le voir enfler ou tomber mort subitement. Après avoir longtemps attendu, voyant qu’il ne lui arrivait aucun mal, ils ont changé d’avis et ont déclaré que c’était un dieu. 7 Il y avait dans les environs des terres qui appartenaient à un dénommé Publius […]. 8 Le père de Publius était alors retenu au lit par la fièvre et la dysenterie. Paul s’est rendu auprès de lui, a prié, posé les mains sur lui et l’a guéri. 9 Là-dessus, les autres malades de l’île sont venus, et ils ont été guéris. 10 Ils nous ont rendu de grands honneurs et, à notre départ, nous ont fourni ce dont nous avions besoin.

Cantique : Louange et Prière n° 310 « Notre barque est en danger », strophes 1 à 3 [Cliquer ici

Les enfants sortent pour le mini-culte.

Prière d’illumination :

Éternel, Dieu de la vie,
Ouvre mon esprit à l’intelligence de ta Parole,
Et que mon cœur demeure brûlant tandis que tu me parles.
Comme la pluie féconde la terre,
Et fait germer la semence,
Que ta Parole accomplisse sa mission, au cœur de mon existence,
Que ta volonté féconde ma vie,
Que ton amour lui permette de porter des fruits,
Et quelques soient les chemins sur lesquels j’avance,
Qu’il me reste toujours un moment pour te dire ma gratitude,
Par mes mots comme par mon chant. Amen. (Agnès Adeline).
 
Orgue

Prédication : Tous ensemble dans le même bateau

Petit à petit nous cheminons dans nos rencontres d’éducation biblique, et nous arrivons doucement au terme de notre année et de notre découverte du livre des Actes des Apôtres. Pour notre rencontre d’aujourd’hui, nous avons choisi de nous plonger, au sens propre comme au sens figuré, dans les deux derniers chapitres des Actes. L’évangéliste Luc, auteur présumé des Actes, nous raconte un très long récit, rempli de détails sur le dernier voyage de l’apôtre Paul, de Césarée à Rome. Paul est prisonnier. Il voyage avec d’autres prisonniers, qui, comme lui, sont transférés à Rome pour leur procès devant César. Ce transfert est l’occasion d’un drame. Voilà que la tempête s’abat et déroute le bateau, qui fait naufrage au large de l’île de Malte. Contre toute attente, les habitants de Malte offrent aux rescapés un magnifique accueil.
Le voyage de Paul de Césarée à Rome est certainement la page la plus populaire du livre des Actes. C’est un récit haut en couleurs, riche en rebondissements, qui tient le lecteur en haleine jusqu’à son dénouement, à savoir l’île sur laquelle se brise le bateau mais où tous les passagers arrivent indemnes. Ce récit est riche en détails dramatiques concernant ce voyage.  C’est la fin du livre des Actes.
Le professeur de théologie, Daniel Marguerat, dans son commentaire qu’il a consacré au livre des Actes, pose trois questions que nous pouvons faire nôtres aujourd’hui :
- Pourquoi Luc a-t-il consacré 44 versets à relater les péripéties d’une traversée ?
- Quelle fonction revêt cet épisode maritime juste avant la fin du livre des Actes ?
- Le récit abonde en détails nautiques, mais est-ce qu’il se prête aussi à une lecture symbolique ?

Ce récit est particulièrement bien structuré. Il est rythmé par trois interventions de Paul : la première dans laquelle Paul donne l’avertissement que la traversée va être difficile.  La navigation est dangereuse et Paul explique que c’est déjà bien d’être arrivé dans ce petit port de Crète, nommé à juste titre « Bons Ports », expression que nous connaissons, quand nous disons être arrivé à bon port. Paul suggère de rester là en attendant une meilleure période, mais l’officier préfère se fier au capitaine du bateau qui connaît son métier, plutôt que d’écouter cet homme qui n’est qu’un prisonnier peu fiable. Donc personne n’écoute Paul et la décision de poursuivre le voyage est prise. Et ce qui devait arriver arriva : La tempête arrive. Les marins luttent, et jettent à la mer tout ce qu’ils pensaient préserver, d’abord la cargaison, puis les agrès du bateau, autrement dit, l’équipement même du bateau. Le bateau est à la dérive, chacun pense être perdu. Et c’est ce sentiment de perdition qui suscite la seconde intervention de Paul. Et là surprise ! Paul ne menace pas, il ne condamne pas, mais il encourage. Il fait part à tout le monde de sa vision divine. Paul témoigne de cette apparition d’un ange de Dieu, autrement dit d’un messager, et il transmet le message qu’il a reçu. Paul exhorte donc l’équipage à prendre courage car personne ne perdra la vie, seul le bateau sera perdu. L’intervention de Paul redonne de la confiance, et de l’espérance. Pourquoi est-ce qu’ils seront tous sauvés ? Parce que ce qui est bien plus important, c’est que Paul puisse comparaître à son procès à Rome. Car Paul doit défendre à Rome tout ce qui fait sa vie et sa foi.
Est-ce que les marins ont entendu ce que Paul a dit ? Certains peut-être, mais pas tous. Alors que le bateau approche d’une terre, certains marins du bateau cherchent à fuir, mais Paul dans sa troisième intervention demande que tout le monde reste bien ensemble et bien solidaires, sinon personne ne pourra être sauvé. C’est tous ensembles qu’ils seront sauvés, ou alors personne ne sera sauvé. Et cette fois-ci l’officier romain écoute Paul. Et tous restent ensemble. Paul continue de soutenir tout l’équipage en encourageant tout le monde à se nourrir, alors que les vivres se font rares. Et notre récit bascule dans quelque chose qui fait écho à notre mémoire : « Après avoir dit cela, il a pris du pain, il a remercié Dieu devant tous puis il l’a rompu, et le mangea ». Alors tous ont repris courage et ont aussi mangé. Et on a même une précision : nous étions 276 personnes en tout sur le bateau. En fait, Paul célèbre une sainte-cène ni plus ni moins. Il réconforte chacun non seulement par la parole mais aussi par le pain. Une parole qui réconforte, qui rappelle une autre Parole, la Parole de vie, et le pain qui nourrit, si peu que ce soit, parce qu’il est partagé avec d’autres.  

La parole et le pain. Tout est là et Paul le prisonnier domine tout le récit par sa sagesse, son propre courage, sa propre confiance et il témoigne de sa foi au Dieu Sauveur, à qui il a donné sa vie. Paul est présenté comme le médiateur d’un salut qui englobe les 276 passagers, symbolisant l’universalité du monde, si l’on nous précise dans certains commentaires bibliques que les marins pouvaient être égyptiens, les soldats romains, et les prisonniers de diverses origines. Ils allègent de plus en plus le bateau, qui finit par s’échouer sur l’île. Tous les passagers sont sains et saufs. « Ce sauvetage en mer, précise Daniel Marguerat, devient parabole et préfiguration du salut offert à l’universalité des nations. Le mandat du Ressuscité, cité dans le premier chapitre des Actes, d’être témoins jusqu’aux confins de la terre (Actes 1:8) trouve ici son anticipation et sa promesse ».
Mais le récit ne s’arrête pas là. Arrivés à Malte, voilà qu’une vipère s’accroche à la main de Paul, et certains autour de lui y voit comme un signe de mauvaise augure, suggérant que Paul est peut-être un meurtrier. Mais il n’arrive rien à Paul et les gens sont contraints de changer d’avis sur lui. Ils pensent même que c’est un dieu ! Paul continue son ministère missionnaire et guérit des malades en imposant les mains.

Alors qu’est-ce que ce texte peut bien nous dire aujourd’hui ? Nous y reviendrons Béatrice et moi, en détails cet après-midi avec le groupe de catéchumènes, mais nous pouvons déjà partager une ébauche de réponse. Ce récit raconte les conditions dans lesquelles Paul arrive à Rome pour son procès. Pourquoi est-ce qu’il comparaît devant César ? C’est parce qu’il a tenu tête à toutes les autorités, juives et romaines, au nom de sa foi au Ressuscité, comme il le nomme.   Il vient d’être incarcéré deux ans à Césarée avant d’être transféré à Rome. Dans ce récit, Paul affronte l’épreuve ultime, celle du péril de la mer. Nous pourrions lire ce récit selon deux points du vue, d'un point de vue grec, à la manière d’une odyssée, ou d’un point de vue biblique, qui nous est plus familier.
Comme le précise Daniel Marguerat : « Du point de vue grec, le sauvetage de Paul atteste qu’il jouit de la protection divine et qu’il est innocent des charges dont on l’accuse.  Accusé à tort par ses adversaires juifs, Paul voit sa justice proclamée par le dieu de l’océan. La tempête, le naufrage et aussi l’attaque de la vipère, à Malte, Paul est vainqueur de tout cela, légitimant ainsi l’approbation divine dont jouit le témoin de l’Évangile.  Le lecteur des récits bibliques peut lire ce sauvetage comme un miracle de délivrance. Le Dieu qui a délivré dans les chapitres précédents les apôtres de leur prison, délivre Paul et ses compagnons de voyage de la furie des flots. Ni les pouvoirs humains, ni les violences de la nature ne peuvent entraver l’irrépressible avancée de la Parole, de la Bonne Nouvelle vers sa destination, à savoir Rome capitale de l’Empire, cœur du monde païen, où se déploiera désormais l’avenir du christianisme. Deux récits bibliques viennent à l’esprit : l’histoire de Jonas et le récit de la tempête apaisée par Jésus. Ce sont deux clins d’œil en quelque sorte. Jonas est envoyé vers la grande ville païenne, Ninive prêcher la conversion au Dieu d’Israël.  Mais alors que Jonas ne voulait pas obéir à Dieu pour cette mission, à l’inverse, Paul, lui, assume pleinement sa mission. Quant au récit de la tempête apaisée par Jésus, on se souvient que Jésus dormait en pleine confiance dans la barque soulevée par les flots.  Cette confiance est manifestée chez Paul par la vision nocturne de l’ange, délivrant un message de confiance et de salut.  Paul assure et assume sa mission entre Jérusalem et Rome. »

L’Évangile est en route.
Pour notre vie de tous les jours, ce récit peut être d’une grande aide. Si on se souvient que la mer est le symbole du péril et de la mort, si on se souvient que le bateau ou la barque, symbolisent notre propre personne, alors nous pouvons y voir une métaphore de nos vies. 
Nous, fragiles embarcations, nous naviguons tant bien que mal sur la vie qui est la nôtre, cette vie qui ressemble parfois à l’eau, à la mer, avec des forces imprévisibles qui peuvent nous faire chavirer.
C’est à nous de faire attention aux alertes qui nous sont données, par les uns ou par les autres, et qui peuvent nous aider à prendre la bonne décision, celle de rester dans un endroit qui nous protège un temps, ou celle de partir tout de même, parce qu’on pense, que plus loin, ce sera mieux. Mais c’est nous qui prenons la décision de partir ou de rester. Si nous partons et que la situation dégénère, alors nous nous retrouvons en pleine tempête. Le récit nous enseigne, que, même en pleine tempête, la situation n’est pas désespérée. Que faut-il faire ? Dans un premier temps, prendre le temps de s’alléger de ce qui pourrait être encombrant. Jeter par-dessus bord ce qu’on voulait préserver, au sens propre comme au sens figuré. Cela peut être des biens, comme cela peut être des sentiments négatifs.
Au milieu de la nuit de la tempête, il y a une parole, souvent ténue, une voix intérieure qui dit de ne pas perdre courage. Une terre ferme finit par s’approcher. Dans le récit des Actes, Paul demande que tous restent solidaires, tous ensemble dans le même bateau. Sinon, personne ne peut être sauvé. Pour notre vie, il s’agit de nous souvenir que nous ne sommes pas seuls, et qu’il nous est donné des sœurs et des frères en humanité comme dans la foi, qui peuvent nous secourir d’une manière ou d’une autre.
Enfin, le partage symbolique de la Cène, sur le navire naufragé, qui redonne force et courage, c’est aussi ce que nous pouvons partager et expérimenter chaque fois que nous la partageons en Église, rappelle qu’un autre nous a précédé, avec ce même geste, à faire toujours en souvenir de lui. Une manière de dire aussi que spirituellement, par le partage de sa Parole et du pain, nous restons toujours en communion avec lui, comme avec les autres, et c’est cela qui renforce notre solidarité et notre fraternité.
Alors ce récit des Actes nous aide tout simplement, à être, en tout cas à devenir, des témoins, des chrétiens dans la ville, chaque jour un peu plus, aujourd’hui, là où nous sommes placés, là aussi où nous pouvons être envoyés. Et c’est aujourd’hui que cela commence. Amen.
 
Pour aller plus loin :
 
Daniel Marguerat, Paul de Tarse, un homme aux prises avec Dieu, éditions du Moulin, 1999.
Daniel Marguerat, Un admirable christianisme, relire les Actes des Apôtres, éditions du Moulin, 2010.


Orgue

Cantique : louange et prière n° 403 « Prends ma main dans la tienne », Strophes 1, 2 & 4 [cliquer ici]
 
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Offrande 
Nous allons maintenant recueillir votre offrande. Que chacun donne ce qu’il a décidé en son cœur, sans regrets, ni contrainte, et l’offrande recueillie aujourd’hui est destinée à la vie de l’Église. C’est aussi de cette manière que notre église rend témoignage.

Orgue

Prière d’intercession : ...

Et nous rassemblons nos prières dans celle que Jésus a enseignée à ses disciples :

Notre Père
Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ;
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent
le règne, la puissance et la gloire,
aux siècles des siècles. Amen.

Bénédiction
Sœurs, Frères, Amis, 
Que l’Éternel fasse rayonner l’habit de lumière,
Qu’il a posé sur chacun et chacune d’entre nous
Qu’il nous garde dans son amour
Qu’il nous bénisse et nous conduise à la vie éternelle
Amen - Alléluia

Répons : Ps 138/1 Que tout mon cœur soit dans mon chant
Que tout mon cœur soit dans mon chant,
Qu’il soit brûlant de tes louanges,
Je te rends grâces en ta maison
Je loue ton nom devant les anges.
Tu es venu pour exalter
La renommée de ta parole,
J’adore ta fidélité
Et ta bonté qui me console. 

Orgue

Paroles des chants du Culte du 12 mai 2024

Psaume : Le Psautier Français n°67B « Que Dieu nous bénisse et nous garde », Strophes 1 & 2

Strophe 1
Que Dieu nous bénisse et nous garde,
Lui dont la joie est de donner ;
Dans son amour qu'il nous regarde,
Et nous serons illuminés.
Tous ceux qui espèrent
Verront sur la terre
S'ouvrir un chemin,
Car Dieu qui s'avance
Est la délivrance
De tous les humains.

Strophe 2
Que tout pays lui rendre grâce
Avec des chants, des cris de joie !
Il vient régner sur toute race
Et gouverner selon le droit.
La terre est féconde
Et ses fruits abondent,
Car Dieu nous bénit.
Oh ! Que Dieu bénisse
Ceux que sa justice
En tous lieux unit !

Cantique : Louange et Prière n° 310 « Notre barque est en danger », strophes 1 à 3

(« Herr, nun selbst den Wagen halt », Musique de Zwingli, 1529)

Strophe 1
Notre barque est en danger : 
Prends, Seigneur, la barre en mains. 
À toi sont nos lendemains ;
Toi seul peux vraiment nous protéger.

Strophe2
Notre barque est en danger : 
Aimons mieux de jour en jour ; 
Notre force est dans l'amour, 
Et le tien, Seigneur, ne peut changer.

Strophe 3
Notre barque est en danger : 
Des orages et des flots ; 
Mais en toi quel saint repos ! 
Vers le port tu veux nous diriger.


Cantique : Louange et Prière n°403 « Prends ma main dans la tienne », Strophes 1, 2 & 4

Strophe 1
Prends ma main dans la tienne
Et qu’en tout lieu,
Ta droite me soutienne,
Seigneur, mon Dieu.
Comment donc sans ton aide
Me diriger,
Si je ne te possède
Dans le danger ?

Strophe 2
Que ta main me dispense
Joie ou douleur,
Paisible en ta présence,
Garde mon cœur.
En toi pour toute chose,
Se confiant,
A tes pieds se repose
Ton faible enfant.

Strophe 3
Ah ! Lorsqu'on s'abandonne
Entièrement
Sur ton cœur qui pardonne,
Quel doux moment !
Le devoir s'illumine, 
Tout est aisé ;
Courageux l'on chemine,
Calme, apaisé


Strophe 4
Mais si l’orage gronde,
Si tout m’est pris,
Si la mer est profonde
Et le ciel gris,
Que ta voix me soutienne,
Même en ce lieu ;
Que ma main dans la tienne
Reste, ô mon Dieu !

Paroles des répons des cultes d'éducation biblique

Après la salutation
Ton nom, Seigneur (Psaume 8, str. 1)

Ton nom, Seigneur, est un nom magnifique,
Sans fin la terre en reprend le cantique ;
Elle répond de toute sa beauté
A la splendeur du ciel illuminé.

Après la volonté de Dieu
Revêts, Seigneur, de ta justice (Psaume 72, str. 1)

Revêts, Seigneur, de ta justice
Le Prince de la paix
Et parmi nous qu'il établisse
Son royaume à jamais.
En lui, les plus humbles du peuple
Trouvent un défenseur,
Délivrant les fils de la veuve
Et brisant l'oppresseur.

Après la prière de repentance
Tel que je suis (L&P n°630)

Tel que je suis bien vacillant
En proie au doute à chaque instant,
Lutte au dehors, crainte au dedans,
Agneau de Dieu, je viens, je viens !

Après l’annonce de la grâce
Frappez dans vos mains (Psaume 47, str. 1)

Frappez dans vos mains, Vous, tous les humains !
A cris redoublés, Peuples assemblés,
Exultez de joie Car voici le roi.
Redoutable et doux, Dieu veille sur vous ;
Son bras souverain, Sa puissante main,
Étend à jamais Son règne de paix.

Après la confession de foi
Hosanna, hosanna ! (Arc-en-Ciel 441/3)

Hosanna, hosanna !
Chantons d'un cœur fidèle
Le plus grand des amours
Et la joie éternelle !
Jésus le crucifié,
Le roi plein de douceur,
Dans son humilité
Devient notre Seigneur.

Après la bénédiction 
Que tout mon cœur (Psaume 138, str.1)

Que tout mon cœur soit dans mon chant,
Qu'il soit brûlant de tes louanges !
Je te rends grâce en ta maison,
Je loue ton nom devant les anges.
Tu es venu pour exalter
La renommée de ta parole.
J'adore ta fidélité 
Et ta bonté qui me console.

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