Quand les promesses prennent corps
Luc 1:39-56
Culte du 22 décembre 2024
Prédication de Béatrice Cléro-Mazire
Vidéo de la partie centrale du culte
Culte à l'Oratoire du Louvre
22 décembre 2024
4ème dimanche de l'Avent
Liturgie du temps de l’Avent et de Noël
Culte présidé par la pasteure Béatrice Cléro-Mazire
Liturgie et prédication de la pasteure Béatrice Cléro-Mazire
Culte accompagné à l'orgue par David Cassan, organiste co-titulaire,
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Musique
Salutation :
La grâce et la paix vous sont données de la part de Dieu le Père en Jésus le Christ notre Seigneur et notre Dieu. Amen.
Accueil :
Nous allumons la quatrième bougie de la couronne de l’avent.
Bienvenue à celles et ceux qui franchissent peut-être le seuil de l’Oratoire pour la première fois. Bienvenue à celles et ceux qui nous rejoignent par le site internet ou les réseaux sociaux. Nous sommes en lien les uns avec les autres. Bienvenue à David Cassan qui nous accompagne à l’orgue ce matin. Nous attendons la naissance d’un homme qui a consacré sa vie à la Parole qui le faisait vivre, une parole que la mort même n’a pas pu faire taire.
Répons : Réjouissons-nous au Seigneur
Réjouissons-nous au Seigneur Egayons-nous en son honneur Lui seul est notre délivrance.
D’un même élan venons à lui, Il sera toujours notre appui, Chantons notre reconnaissance.
Louange :
Nous te bénissons, père des Lumières
Tu dissipes les ténèbres pour créer un monde lumineux d’ordre et de beauté
Qui porterait ta ressemblance.
De raison et de sagesse, tu éclairas l’homme, Tu l’illuminas du sceau de ton image, Pour que dans ta lumière, il voie la lumière, Et que tout entier il devienne lumière.
Tu fis briller au ciel d’innombrables lumières, Tu ordonnas au jour et à la nuit de s’entendre à se partager le temps.
Tout à tour, paisiblement, La nuit met fin au travail du corps fatigué,
Le jour appelle aux œuvres que tu aimes
Et nous apprend à fuir les ténèbres, à nous hâter vers ce jour qui n’aura plus de nuit.
(D’après Grégoire de Naziance)
Cantique : Louange et Prière n°101 ô peuple fidèle, strophes 1,2,3 [cliquer ici]
Volonté de Dieu :
Écoutons maintenant ce que Dieu veut pour nous et nous donne la force de faire :
« Vous avez été appelés à être libres. Seulement, ne faites pas de cette liberté un prétexte pour vivre selon les désirs de votre propre nature. Au contraire, laissez-vous guider par l’amour pour vous mettre au service les uns des autres. Car toute loi se résume dans ce seul commandement : tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Répons : À toi mon Dieu mon cœur monte
Confession du péché
Prions ensemble :
Éternel, Tu es la grande surprise de nos vies, la déroute de nos routines, Tu tires sur la manche de nos habitudes. Tu es l’heureux désordre qui nous aventure au-delà de nos frontières. Viens nous aider à veiller, sur nous-mêmes et sur les autres. Viens nous aider à nous tenir prêt à ton bouleversement dans nos vies.
Éternel, Tu es aussi la brise légère qui s’évanouit dans l’imperceptible, Le petit déplacement que nous remarquons à peine, L’enfant à nos côtés, le malheureux qui frappe à la porte de notre cœur. Viens nous aider à veiller à chaque instant, Viens nous aider à tendre l’oreille à tes murmures.
Éternel, Tu arrives dans nos vies comme une naissance
Et tu fais toutes choses nouvelles, jour après jour. Tu portes avec toi, à la fois l’inédit et la continuité
Viens nous aider à veiller à chaque instant, Viens nous aider à laisser ta venue nous remettre au monde. Amen. (d’après une prière de Marion Muller-Collard)
Répons : Viens Rédempteur des païens
Viens Rédempteur des païens Montre-toi, enfant divin, Que s’étonne l’univers, De ta venue dans la chair.
Déclaration du pardon
Je vous invite à vous lever pour recevoir le pardon que Dieu nous donne :
Nous aimons Dieu parce qu’il nous a aimés le premier.
Dieu nous aime jusque dans nos limites.
Aujourd’hui, en la présence de Jésus-Christ, Dieu rencontre nos imperfections, nos tâtonnements, notre orgueil, nos échecs et nos questions.
Il rencontre aussi nos progrès, notre persévérance, nos réussites et notre paix.
Que son pardon nous construise ! Que sa paix nous accompagne ! Que son amour nous bénisse ! Amen !
Chantons à Dieu notre reconnaissance !
Répons : D’un arbre séculaire
D’un arbre séculaire, du vieux tronc d’Isaïe ; Durant l’hiver austère, un frais rameau jaillit,
Et sur le sol durci, dans la nuit calme et claire, Une rose a fleuri.
Confession de foi
Éternel, tu nous as aimés le premier ; avant que nous existions, avant nos pères,
avant les débuts obscurs dont sortit l’humanité, tu nous as aimés. Mieux qu’une mère en espérance d’enfant, qui pense à l’inconnu qui sommeille en elle, tu nous as aimés d’avance et portés. Car nous sommes ton espérance. Nous sommes ta crainte, ta joie et ta douleur. Malgré l’immense peine que tu subis par nous, tu nous as voulus et nous veux encore, toujours. A travers les obstacles, les chemins perdus, les gouffres, les ombres de mort, tu nous veux, tu nous mènes, tu communies avec nous. Tu nous aimes victorieusement, avec une puissance devant laquelle tout cèdera. Tu boiras avec nous les calices, tu combattras tous les combats, tu descendras dans toutes les tombes, jusqu’à la fin Et la fin sera bonne. (Charles Wagner, Devant le témoin invisible, Fischbascher, 1933.)
Répons : Il vient sans apparence
Il vient sans apparence
Des pauvres, il est roi. Il connaît leurs souffrances, Les guérit par la foi. La mort n’a plus d’effroi : Il me rend l’espérance
En se donnant pour moi.
Doxologie : Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, et d’éternité en éternité !
Lecture de la Bible : Évangile selon Luc, chapitre 1, versets 39-56 [voir aussi ici]
L'hymne de Marie
Marie rend visite à Elisabeth
39 En ces jours-là, Marie partit en hâte vers la région montagneuse et se rendit dans une ville de Juda.
40 Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth.
41 Dès qu'Elisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit dans son ventre. Elisabeth fut remplie d'Esprit saint
42 et cria :
Bénie sois-tu entre les femmes,
et béni soit le fruit de ton ventre !
43 Comment m'est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne me voir ?
44 Car dès que ta salutation a retenti à mes oreilles, l'enfant a tressailli d'allégresse dans mon ventre.
45 Heureuse celle qui a cru, car ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s'accomplira !
46 Et Marie dit :
Je magnifie le Seigneur,
47 je suis transportée d'allégresse en Dieu, mon Sauveur,
48 parce qu'il a porté les regards sur l'abaissement de son esclave.
Désormais, en effet, chaque génération me dira heureuse,
49 parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses.
Son nom est sacré,
50 et sa compassion s'étend de génération en génération
sur ceux qui le craignent.
51 Il a déployé le pouvoir de son bras ;
il a dispersé ceux qui avaient des pensées orgueilleuses,
52 il a fait descendre les puissants de leurs trônes,
élevé les humbles,
53 rassasié de biens les affamés,
renvoyé les riches les mains vides.
54 Il a secouru Israël, son serviteur,
et il s'est souvenu de sa compassion
55 – comme il l'avait dit à nos pères –
envers Abraham et sa descendance, pour toujours.
56 Marie demeura avec Elisabeth environ trois mois. Puis elle retourna chez elle.
Cantique : Louange et Prière n°115 Hosanna ! Strophes 1,2,3 [cliquer ici]
Prière d’accueil de la Parole
Éternel, merci pour ta Parole qui nous rejoint ce matin. C’est vrai, le grand matin n’est pas encore venu. C’est encore le chant de la nuit,
Le chant des veilleurs qui appellent l’aurore. Mais déjà danse en nous la lumière, Déjà le chant de l’aube habite nos silences. Entonnons le chant des veilleurs qui voient plus loin que la nuit, Qui bâtissent leur vie sur leur rêve, Qui sont déjà d’ailleurs et de plus loin, Du Royaume d’amour sans fin
Qu’ouvre la vieille histoire de l’enfant de Noël.
Au plus profond de nous, la vie rejoint le rêve, Et les désirs enfouis d’amour et de beauté. Si tu plonges dans ces profondeurs, Tu retrouveras l’élan de vivre sans dormir, D’ouvrir grand les yeux même au cœur de la nuit.
Ton chemin sera jalonné De lueurs d’enfance, de balises d’espérance.
C’est maintenant le temps des veilleurs,
Porte-flambeaux de l’Evangile, Qui voient l’aurore au loin et qui chantent.
(Jacques Juillard. Evangile et Liberté, n°224, décembre 2008).
Orgue
Prédication : quand les promesses prennent corps
Ça y est, Marie est en route ! Tels que le sont les prophètes mis en mouvement par Dieu dans l’histoire de son peuple. L’Esprit de Dieu s’est étendu sur elle comme il s’était étendu sur Samson au temps des Juges (Juges 14:6), comme il s’était étendu sur David au temps des Rois (1 Samuel 16:16) et comme il s’était étendu aussi sur le prophète Ésaïe (61:1). Marie se trouve élevée au rang de ces grands porte-paroles de la Bible, et elle choisit d’obéir à Dieu comme le peuple avait choisi d’obéir dans l’alliance au Sinaï. Elle a reçu une mission : elle portera le Fils de Dieu.
C’est une femme en mouvement qui est décrite dans ce passage, pas une femme passive. Elle se dirige avec détermination vers les montagnes de Juda. Cette insistance de Luc sur « les régions montagneuses de Juda » résonne dans le récit mettant en scène Marie, mais aussi dans celui qui met en scène Zacharie. Ce n’est pas dans la ville d’abord, que se répandra la prophétie de Marie où celle de Zacharie, le père de Jean le baptiste, mais dans les montagnes. Lieu de résistance des Juifs accablés par les occupants de Jérusalem, lieu du maquis des résistants qui attendent le salut de Dieu.
Marie ne va pas crier sa crainte à sa cousine Élisabeth, elle va porter le signal d’un peuple qui se relève, qui refuse de se laisser flouer et qui voit en la naissance d’un enfant qui s’appellera Jésus - « Dieu sauve » - l’accomplissement d’une promesse de salut. Dieu s’est remis à parler et c’est Marie qui annoncera cette parole.
Marie n’est pas un personnage dont on raconte la biographie ; certes, on pourrait dire qu’elle est dans la situation délicate d’être enceinte hors mariage, qu’elle est la jeune fille dans sa version la plus vulnérable qui soit et que le salut de Dieu va commencer par la sauver, elle ; ces interprétations sont bien sûr possibles ; mais le fait qu’elle se lève et qu’elle aille dire ce qui lui arrive en prophétisant dans un cantique, comme l’avait fait Myriam avant elle quand le peuple passa la Mer Rouge, montre qu’il y a plus que cela. Marie est une nouvelle porteuse de parole, au moment même où les prophètes d’Israël se sont tus, où l’espérance en Dieu est difficile et incertaine, Marie est un personnage prophétique. Dieu ne parlait plus sous la chape de plomb d’une invasion romaine qui organise des recensements pour pouvoir prélever de plus en plus d’impôts à des citoyens de plus en plus nombreux. Et voilà qu’une femme se lève, comme au temps de l’enfance d’Israël, au temps où les Juges écoutaient Dieu et parlaient au peuple, au temps où le roi David était le bien aimé de Dieu, et où il dansait de la joie divine qu’il avait en lui ; voilà qu’elle se lève et va comme une résistante dans les montagnes de Judée. Marie n’est pas d’abord une femme, elle n’est pas d’abord une mère, ce sont nos yeux modernes qui veulent lui redonner un statut dans sa société patriarcale, ce sont nos conceptions profanes qui nous font penser que l’essentiel est dans la féminité et la virginité de Marie. Mais en faisant cela, nous risquons de perdre de vue le propos de ces récits d’enfance qui construisent des personnages en archétypes capables de nous rappeler l’histoire d’Israël, de ses luttes et de ses difficultés à exister. Marie est un personnage religieux, religieux au sens où elle est celle qui fait alliance avec Dieu et qui agit par la foi, comme Abraham ou Moïse avant elle.
Marie, ici, est le peuple de Dieu qui accueille en son sein un être digne des Juges et des Rois, digne d’un nouveau David qui sera le bien aimé de Dieu, d’un nouveau Salomon qui redonnera sa gloire à un peuple humilié par l’empire qui le tient sous son joug. Marie est une relecture d’histoire, une terre promise où va naître le rameau de Jessé. Elle est appelée au service de Dieu. Sa virginité annonce l’accomplissement de la parole des prophètes : « la jeune fille mettra au monde un fils et on l’appellera Emmanuel (Dieu avec nous) ». C’est une des promesses que le prophète Ésaïe annonce (Ésaïe 7:14) . De la jeune fille de culture hébraïque, on est passé, dans l’Évangile de Luc à la vierge qui met au monde les héros hellénistiques. Il n’est pas rare que, dans la littérature et dans les croyances antiques, on donne une origine surnaturelle à l’enfant à naître pour lui attribuer un caractère extraordinaire ; mais cela ne constitue pas le principal destin de l’enfant à naître : cela met en évidence l’importance collective de ce petit enfant. Il conduira le peuple de Dieu, il est l’extraordinaire de Dieu.
Alors, où va-t-elle, cette jeune fille investie d’une mission divine ?
C’est sa parente, Élisabeth, que Marie va retrouver pour, cette fois, devenir témoin d’un prodige qui se joue pour elle. La vieille femme stérile enfantera. Marie continue de nous faire lire les Écritures du salut. Juges, Rois, Prophètes, vierges fécondes et serviteurs de Dieu, obéissant dans l’Alliance, ont déjà été évoqués. Et maintenant, c’est l’histoire de la naissance double qui apparaît comme dans l’histoire des matriarches d’Israël. Élisabeth loue Dieu comme si elle voyait déjà le salut à travers Marie. Elle comprend la portée de l’événement et l’espérance que porte en elle Marie, à la salutation qu’elle reçoit. Marie, désignée pour porter la promesse de Dieu, entraîne sa parente dans cette nouvelle ère qu’annoncent les deux naissances. Élisabeth a un rôle qu’elle découvre au contact de Marie et son ventre tressaille à l’écoute de sa salutation. Marie est devenue, comme Gabriel l’avait été pour elle, l’ange du Seigneur qui visite la vieille femme stérile devenue féconde.
Évidemment, là aussi la relecture est partout. Et si l’on pense immédiatement à la vieille Sarah qui devient mère d’Isaac, il faut sans doute aussi se tourner vers Rebecca, la mère des jumeaux, Jacob et Ésaü, qui se heurtent dans son ventre et pour lesquels Rebecca demande à Dieu : « Pourquoi cela m’arrive-t-il à moi ? ». Là encore, Dieu donne une mission à Rebecca : elle porte en elle deux nations, deux peuples, qui se sépareront au sortir de son sein (Genèse 25:23). C’est son ventre qui lui apprend ce que seront ses fils : l’un deviendra le peuple des Édomites et l’autre, qui le talonne (Jacob veut dire « celui qui talonne »), deviendra le peuple d’Israël et Dieu dit : « le grand servira le petit ».
Entre Jean le baptiste qui naît dans cette famille de lévites destinés à servir Dieu dans le temple, et Jésus qui naît dans la descendance de David, c’est une nouvelle naissance double qui advient, où l’un symbolisera le culte qu’on doit rendre à Dieu et l’autre représentera le règne de Dieu qui s’approche. Le temple et le palais, comme au temps de la paix de Salomon qui construisit une maison à Dieu et qui bâtit son palais pour régner en paix avec les peuples voisins.
Les deux femmes inaugurent le renouveau d’un peuple écrasé qui, au moment où cette écriture s’élabore, n’a plus de temple et n’a plus d’autre roi qu’un roi s’accommodant de tous les pouvoirs d’occupation sans y résister vraiment.
Marie et Elisabeth sont donc loin d’être des femmes utilisées, sans pouvoir, et esclaves d’une volonté divine qui ne les considère pas. Elles deviennent, à elles deux, le temple et le palais où Dieu fait sa demeure. Porteuses de promesses, elles sont les nouveaux épicentres de l’accomplissement du salut.
Il est extraordinaire que, dans une religion chrétienne où le corps a été nié ou soupçonné sans cesse d’être le lieu de l’accomplissement du mal, des passions, des vices et du péché, on puisse penser que c’est le corps, précisément, qui devient le nouveau temple que se choisit Dieu pour prêcher sa Parole. Et il est tout aussi important de se souvenir que ce sont deux corps de femmes, l’un, avant le mariage qui l’aurait fait appartenir à un homme, et l’autre après le temps de la fécondité et donc au-delà du temps dédié à être épouse et donc mère pour un homme. Si l’on reprend les codes de la famille traditionnelle de ces temps lointains, ces deux corps sont choisis hors cadre, avant et après le temps traditionnellement consacré à mettre au monde les lignées humaines. Dire que la Parole de Dieu fait son temple dans ces corps là, est une révélation d’éternité : le temps ordinaire n’a plus de prise sur la vie avec Dieu. Il est avant le temps et après le temps.
C’est donc véritablement à ces deux femmes particulières que s’adresse l’appel de Dieu, et il s’adresse à elles en passant par leur corps. La distinction entre le corps et l’esprit, ici n’a pas de poids. Le corps devient parole et la parole prend corps. Une idée scandaleuse à l’époque de Jésus pour une grande partie des religions voisines. Des hérésies chrétiennes ont d’ailleurs essayé de raconter l’histoire autrement en disant que Dieu ne pouvait pas faire sa demeure dans un lieu aussi problématique que le corps humain, corruptible et mortel. Pourtant c’est ce que Luc choisit de raconter.
Portant toute l’histoire d’un peuple, ces deux femmes entrent dans la grande chaîne des serviteurs de Dieu. Non pas des « bonnes à tout faire » de Dieu, mais des serviteurs tels que le Premier Testament nous les présente. Je mets à dessein au masculin ce terme, pour faire sentir ici la nuance que notre culture porte en elle. Dans son livre, Douze femmes dans la vie de Jésus, Anne Soupa signale : « Sa dernière réponse (celle de Marie) à l’ange atteste que, maintenant, elle a pris la mesure de la mission qui lui incombe : « Je suis la servante du Seigneur » ? Mais « servante » n’est pas « bonniche », même si le mot a gardé l’empreinte des siècles de domesticité féminine. Au masculin, par contre, le mot a gardé une connotation religieuse et politique plutôt noble. Et c’est celle-là même qui habite l’esprit de Luc. Pour lui, la formule est associée au service même de Dieu, elle est l’honneur le plus grand qui puisse exister. Le service qu’accepte Marie est bien celui de Dieu lui-même. »
Ces corps de femmes sont maintenant au service de Dieu, mais pour faire quoi ? Mettre au monde un enfant ? Dans le cantique de Marie, la résistante réapparaît. L’enfant à naître bouleversera l’ordre social : « il a déployé la force de son bras ; il a dispersé ceux qui avaient dans le cœur des pensées orgueilleuses, il a fait descendre les puissants de leurs trônes, élevé les humbles, rassasié de biens les affamés, renvoyé à vide les riches. Il a secouru Israël, son serviteur, et s'est souvenu de sa miséricorde ». Le cantique de Marie n’est pas une berceuse, mais plutôt une revendication politique. Et quand on entend la prédication de Jean le baptiste, on peut dire que lui non plus n’est pas né pour garder l’ordre établi.
Dans l’imaginaire de Luc, Dieu se révèle dans le tressaillement ressenti dans le ventre d’une femme enceinte, dans l’avenir de la vie humaine qui, lorsqu’elle arrive dans le monde, peut changer ce qui est et qui semble impossible à changer. Marie et Élisabeth nous rappellent, comme archétypes de résistantes, que chaque vie est appelée à agir dans le monde pour le règne de Dieu. Même s’il faut aller au-delà des montagnes, scandaliser les esprits conservateurs, et espérer au-delà du raisonnable.
Que cette espérance ne nous abandonne jamais, que la promesse de Dieu prenne corps en nous, alors, le monde changera, partout où nous accueillerons le service que Dieu nous confie. À nous de l’incarner, à nous de le faire advenir, ce royaume promis à travers les âges. AMEN
Orgue
Cantique : Louange et Prière n° 108 émerveillons-nous ensemble, strophes 1,2,3 [cliquer ici]
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Offrande pour l'Entraide
Orgue
Prière d’intercession : ....
NOTRE PÈRE
Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ;
pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. Amen.
Je vous invite à vous lever pour recevoir l’exhortation et la bénédiction de la part du Seigneur :
Exhortation et bénédiction
Recevons la bénédiction de la part de Dieu : Le Dieu qui parle dans la vie de celui qui naît à Noël vous bénit et vous garde dans son amour. Amen.
Répons : Brillante étoile du matin
Brillante étoile du matin
Que fait lever l’amour divin Pure et sainte lumière ; Répands en nos cœurs ta clarté, Viens dissiper l’obscurité
Qui règne sur la terre. Seigneur, Sauveur, Fils du Père, ta lumière salutaire
Nous conduit et nous éclaire.
Orgue
Sortie
Paroles des chants du Culte du 22 Décembre 2024
Cantique : Louange et Prière n°101 « Ô Peuple fidèle », strophes 1 à 3
[Pour écouter, cliquer ICI]
Strophe 1 | Que votre amour l'implore, |
Cantique : Louange et Prière n°115 « Hosanna », strophes 1 à 3
1 - Hosanna ! Béni soit |
3 - Hosanna ! Béni soit |
Cantique : Louange et Prière n°108 « Émerveillons-nous ensemble », Strophes 1 à 3
[Pour écouter, cliquer ICI]
Strophe 1
Strophe 2
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Strophe 3
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Paroles des répons du temps de l'Avent et de Noël
Après la salutation
Réjouissons-nous au Seigneur (Psaume 95)
Réjouissons-nous au Seigneur,
Égayons-nous en son honneur,
Lui seul est notre délivrance.
D’un même élan, venons à lui,
Il sera toujours notre appui,
Chantons notre reconnaissance.
Après la volonté de Dieu
A toi mon Dieu, mon cœur monte (Psaume 25, str.2)
Montre-moi Seigneur, la route,
Guide-moi dans la clarté.
Ouvre à celui qui t’écoute,
Un chemin de vérité.
Je regarde à ton amour,
Au salut qu’en toi j’espère.
Je le verrai chaque jour
S’étendre sur cette terre.
Après la prière de repentance
Viens Rédempteur des païens
(Nun komm, der Heiden Heiland, Martin Luther)
Viens Rédempteur des païens
Montre-toi, enfant divin,
Que s’étonne l’univers,
De ta venue dans la chair.
Après l’annonce de la grâce
D’un arbre séculaire (L.P. n°103, str.1)
D’un arbre séculaire,
Du vieux tronc d’Isaïe,
Durant l’hiver austère,
Un frais rameau jaillit.
Et sur le sol durci,
Dans la nuit calme et claire,
Une rose a fleuri.
Après la confession de foi
D’un arbre séculaire (L.P. n°103, str.3)
Il vient sans apparence
Des pauvres, il est roi.
Il connaît leur souffrance
Les guérit par la foi.
La mort n’a plus d’effroi :
Il me rend l’espérance,
En se donnant pour moi.
Après la bénédiction
Brillante étoile du matin (L.P. n°90, str.1)
Brillante étoile du matin,
Que fait lever l’amour divin,
Pure et sainte lumière,
Répands dans nos cœurs ta clarté
Viens dissiper l’obscurité
Qui règne sur la terre.
Seigneur, Sauveur,
Fils du Père, ta lumière, salutaire,
Nous conduit et nous éclaire.
Lecture de la Bible
Évangile selon Luc, Chapitre 1, versets 39 à 56 [NBS]
Marie rend visite à Élisabeth
39 En ces jours-là, Marie partit en hâte vers la région montagneuse et se rendit dans une ville de Juda.
40 Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
41 Dès qu'Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit dans son ventre. Élisabeth fut remplie d'Esprit saint
42 et cria :
Bénie sois-tu entre les femmes,
et béni soit le fruit de ton ventre !
43 Comment m'est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne me voir ?
44 Car dès que ta salutation a retenti à mes oreilles, l'enfant a tressailli d'allégresse dans mon ventre.
45 Heureuse celle qui a cru, car ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s'accomplira !
L'hymne de Marie
46 Et Marie dit :
Je magnifie le Seigneur,
47 je suis transportée d'allégresse en Dieu, mon Sauveur,
48 parce qu'il a porté les regards sur l'abaissement de son esclave.
Désormais, en effet, chaque génération me dira heureuse,
49 parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses.
Son nom est sacré,
50 et sa compassion s'étend de génération en génération
sur ceux qui le craignent.
51 Il a déployé le pouvoir de son bras ;
il a dispersé ceux qui avaient des pensées orgueilleuses,
52 il a fait descendre les puissants de leurs trônes,
élevé les humbles,
53 rassasié de biens les affamés,
renvoyé les riches les mains vides.
54 Il a secouru Israël, son serviteur,
et il s'est souvenu de sa compassion
55– comme il l'avait dit à nos pères –
envers Abraham et sa descendance, pour toujours.
56 Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois. Puis elle retourna chez elle.