La nuit mystique de Jacob

Genèse 22:23-33

Culte du 10 novembre 2024
Prédication de Béatrice Cléro-Mazire

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

10 novembre 2024
990ème jour de la guerre en Ukraine
« La nuit mystique de Jacob »

Culte présidé par la pasteure Béatrice Cléro-Mazire
Liturgie et prédication de la pasteure Béatrice Cléro-Mazire
Culte accompagné à l'orgue par Sarah Kim, organiste co-titulaire

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Annonce de la Grâce

Accueil

Bienvenue à toutes et à tous ;
Bienvenue aux personnes qui nous rejoignent par internet ou par le biais des réseaux sociaux.
Bienvenue aux personnes nouvelles de notre paroisse qui franchissent le seuil de ce temple peut-être pour la première fois.
Que chacun de vous se sente ici chez lui pour ce moment où nous voulons nous mettre en présence de Dieu, écouter sa parole et la méditer. 

Nous nous nous réunissons dans la communion fraternelle avec le 1er chant spontané.

Répons : Bénissons Dieu le seul Seigneur
Bénissons Dieu le seul Seigneur
Nous qu’il choisit pour serviteurs
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.

Louange de Hâfez (vers 1310-1380)
philosophe, poète et mystique soufi.

Mille amoureux te désirent
Nul mortel n’a pu te voir, mille amoureux te désirent pourtant ;
il n’est pas de rossignol qui ne sache que dans le bouton dort la rose.
L’amour est là où la splendeur vient de ton visage ;
sur les murs des monastères et sur le sol de la taverne, la même flamme inextinguible. 
Là où l’ascète enrubanné célèbre Allah, nuit et jour, 
où les cloches de l’église appellent à la prières, 
où se trouve la croix du Christ.

Psaume : Le Psautier français n° 25 « À toi mon Dieu mon cœur monte  », strophes 1 à 3 [cliquer ici]

Volonté de Dieu :

Dans l’évangile selon Matthieu, un pharisien demanda à Jésus :
« Maître, quel est le grand commandement de la loi ? »
Jésus répond : « Tu aimeras le seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de tout ton être et de toute ton intelligence. C’est là le grand commandement, le premier. Un second cependant lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

La loi...
Écoute...
Quelqu'un t'appelle.
Il dit ton nom.
Écoute...
Il t'invite à te redresser,
à dire non à la fatalité, à la mort, à la bêtise, à l'exclusion, à la violence.
Il veut faire de toi quelqu'un,
quelqu'un d'actif, un artisan de paix et de justice.
Écoute...
Toi qui es là où au loin, ouvre la porte à celui qui frappe,
ouvre ta porte à celui qui fait mine de passer.
Fais-le entrer pour le partage, pour la joie, pour la fraternité.
Écoute...
Il te dit de t'aimer, d'aimer les autres, et le monde, et Dieu, et la vie, et l'éternité.
Écoute...
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu et ton prochain comme toi-même.

Répons : Parle, parle Seigneur
Parle, parle Seigneur,
Ton serviteur écoute,
Je dis ton serviteur,
Car enfin je le suis,
Je le suis, je veux l’être,
Et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.

Confession du péché

Qu’à mes yeux tes voies sont belles
et me sont chers Tes chemins
Sans obstacle ni embûche.
Rien n’y est tortueux ni trompeur
je n’ai pu m’avancer sur Tes routes
que tiré par Tes liens.
Mon espoir est en Toi, et mon aspiration.
Tu es le rocher de mon coeur, la Source de ma vie.
Mon oeil voudrait contempler ta Majesté
Mais un être comme moi n’en n’est pas digne.
Quand j’aspirais à te voir, je me tenais au seuil de ta demeure.
J’ai subi le poids des péchés de mon peuple,
Incliné mon épaule sous le fardeau de ses souffrances,
Je n’ai pas tendu mes mains vers une divinité étrangère
Car nul que Toi n’es venu à mon secours.
Si j’ai été esclave, c’est a cause de ma croyance en Toi
Et je n’ai servi personne d’autre que Toi.
Mon bien-aimé pour qui ma main se tend vers le haut
Et mes yeux s’élèvent vers les cieux,
En toi sont ma force et ma forteresse.
Même si tu m’anéantissais, j’espérerais encore en toi.
J’ai subi ta colère
Mais en toi j’ai mis mon espoir.
Mon âme s’est efforcée de te servir,
Elle s’est accrochée aux ailes de ton amour.
Toutes Tes colères ont passé sur moi
Mais mon âme n’a pas oublié Ta volonté
Je me suis fortifié grâce à Ton alliance.
Oh ! combien j’ai aimé la Torah.

           Juda Halévi (1075-1141)
Poète, philosophe et médecin né dans l’émirat de Saragosse

Répons : J’aime mon Dieu
J’aime mon Dieu car il entend ma voix,
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.

Annonce de la grâce
Levons-nous pour accueillir le pardon de Dieu :

L’Éternel Dieu vit en nous.
Que son Esprit nous anime !
Sa force transforme  notre faiblesse,
Sa miséricorde  nous relève de notre misère,
Sa vérité  confond nos mensonges,
Sa liberté ouvre nos différentes prisons.
C'est pourquoi le dernier mot à notre sujet ne sera pas le nôtre, mais le sien,
Celui de son pardon et de son amour.

Il nous redit ce matin : « Ma grâce te suffit »
Chantons à Dieu notre reconnaissance

Répons : Combien grande est ta gloire
Combien grande est ta gloire,
En tout ce que tu fais,
Et combien tes hauts faits
Sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles,
Ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter, Seigneur
Tes divines merveilles !

Confession de foi

Je crois que tu es le Dieu Un
Le même hier, aujourd’hui et demain
Je crois en ton amour unique pour tous les êtres humains
Je crois que nos religions sont nos langues pour dire ta grandeur et ta gloire
Et je crois que si j’étais née en d’autres temps ou d’autres lieux
j’aurais une autre langue pour dire ma foi en toi
Mais je crois que tu serais toujours « Dieu pour moi ».
Je crois en une amitié entre les croyants toujours possible
En un dialogue entre les chercheurs de vérité toujours possible
En une paix entre les religions toujours possible.
Je crois en une liberté religieuse toujours possible
en une religion utile pour le monde
En une critique théologique bénéfique pour tous
Mais je crois qu’il n’est pas possible d’y arriver
sans l’amour du prochain que tu inspires à toutes et tous
et qui reste si difficile à vivre réellement.
J’ai foi en la bonne volonté de celles et ceux qui sincèrement
cherchent à dire l’indicible de ta présence à leur côté.

Je crois en Jésus qui est un frère pour moi et qui est un prophète pour d’autres
et je n’affirmerai pas que j’ai raison contre eux 
car ni eux ni moi ne pouvons prouver que nous avons raison quand nous parlons de toi.
Mais toujours j’affirmerai que nous avons raison de chercher ensemble,
même dans des langues différentes de foi pour trouver ensemble un chemin vers toi.
                                AMEN.

Répons : Grand Dieu nous te bénissons
Grand Dieu nous te bénissons,
Nous célébrons tes louanges,
Éternel, nous t’exaltons,
De concert avec les anges,
Et, prosternés devant toi,
Nous t’adorons, ô grand Roi !
Et, prosternés devant toi,
Nous t’adorons, ô grand Roi !

Doxologie : « Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, et d’éternité en éternité »

Lecture de la Bible : Genèse 32 : 23-33 [voir aussi ici]

Il se leva la même nuit, prit ses deux femmes, ses deux servantes et ses onze enfants, et passa le gué de Yabboq. Il les prit, leur fit passer le torrent et le fit passer à ce qui lui appartenait. Jacob resta seul. Alors un homme se battit avec lui jusqu'au lever de l'aurore. Voyant qu'il ne pouvait le vaincre, il le frappa à l'articulation de la hanche ; et l'articulation de la hanche de Jacob se démit pendant qu'il se battait avec lui. L'homme dit : Laisse-moi partir, car l'aurore se lève. (Jacob) répondit : Je ne te laisserai point partir sans que tu me bénisses. L'homme lui dit : Quel est ton nom ? Il répondit : Jacob. (L'homme) reprit : Jacob ne sera plus le nom qu'on te donnera, mais Israël ; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as été vainqueur. Jacob l'interrogea en disant : Je t'en prie, indique-moi ton nom. Il répondit : Pourquoi demandes-tu mon nom ? Et il le bénit là. Jacob donna à cet endroit le nom de Péniel ; car, dit-il, j'ai vu Dieu face à face, et mon âme a été préservée. Le soleil se levait lorsqu'il passa Penouél. Jacob boitait de la hanche. C'est pourquoi, jusqu'à ce jour, les fils d'Israël ne mangent pas le tendon qui est à l'articulation de la hanche ; car Dieu atteignit Jacob à l'articulation de la hanche, au tendon.

Cantique : Louange et Prière n°400 « J'ai soif de ta présence », strophes 1 à 3 [cliquer ici]

Prière d'illumination : ...

Orgue

Prédication : La nuit mystique de Jacob

          Cette histoire de combat nocturne ressemble à un combat intérieur et cultive un mystère quant à l’identité des combattants. Figure de l’expérience mystique, le combat intérieur nous fait comprendre comment l’identité de jacob se fonde en Dieu pour devenir Israêl.       
           Le protestantisme a quelques réticences à prendre en compte la part mystique de toute foi, pourtant, le protestantisme est né d’une réforme avant tout spirituelle et l’on pourrait même dire, d’une expérience spirituelle d’un moine qui s’angoissait pour son salut. Le motif du combat intérieur et du passage par les ténèbres pour trouver enfin la paix avec Dieu n’est pas étranger à la tradition protestante. Et l’on peut constater que tous les ingrédients qui favorisent une relation mystique à Dieu sont réunis dans la structure même de cette confession qui promeut la lecture personnelle de la Bible sans le poids de l’autorité d’un magistère, qui met en avant la relation directe à Dieu sans le secours de l’Église comme intermédiaire et qui, avec le sacerdoce universel, nie toute possibilité de hiérarchie entre les croyants. Le protestantisme, par son caractère très personnel, est la confession sans doute la plus mystique parmi les confessions chrétiennes.
Madame Guyon autrice de La perle évangélique, œuvre majeure de la littérature mystique l’avait bien noté. Elle écrit : « Ô mes chers Protestants, (…) c’est à vous que l’esprit intérieur s’adresse ; cet esprit d’adoration en esprit et en vérité, cette prière digne de Dieu, ce culte intérieur, cet amour pur, si rebuté de notre nation et de notre peuple. C’est à vous qu’il s’adresse pour être reçu, c’est en vous et par vous que Jésus-Christ le fera fructifier. (…) Cette adoration en esprit et en vérité, cette prière parfaite, cet Amour pur, vous demande retraite chez vous. Il vous va chercher à l’exclusion de bien d’autres afin que vous le logiez dans votre coeur. Recevez-le et que par votre moyen, il soit à une infinité de coeurs ! » De la vie intérieure, p. 418-419.
            Mais de quoi parle-t-on quand on parle de mystique ? Michel Cornuz écrit dans son livre : Le protestantisme et la mystique : On peut définir la mystique comme une recherche personnelle d’union avec Dieu par une démarche de détachement intérieur. Il s’agit donc bien d’une quête, d’une recherche ou d’une mise en route sur une voie spirituelle : la mystique ne se situe pas d’emblée du côté des réponses, mais elle est plutôt un questionnement radicalisé. Sans doute est-ce cette radicalité de l’indépendance de la recherche qui a inquiété l’institution de l’Église qui voyait échapper le fidèle obéissant au profit d’une contemplation intime et intérieure que rien ni personne ne pouvait contrôler.
            Mais comme nous n’avons pas ce problème de magistère dans notre Église, il est bon de se demander ce que nous pouvons faire de cette part mystique qui nous trouve tournés vers la connaissance d’un Dieu qui, malgré toutes les pages des Écritures bibliques ne se laisse pas trouver.
            J’ai eu d’ailleurs toutes les peines du monde pour trouver un épisode biblique qui relate cette intimité spirituelle avec ce que, dans l’ignorance d’une définition satisfaisante on pourrait appeler : le divin, le transcendant, le tout autre. Il est d’ailleurs notable de voir que seul le Cantique des Cantiques et la passion du Christ ont été repris comme base des écrits mystiques catholiques les plus connus. Il faut dire que ce sont des textes bibliques qui permettent reparler de l’union de l’âme du croyant avec le Christ plutôt qu’avec Dieu.
            Albert Schweitzer décrit ainsi la rencontre mystique avec Jésus telle qu’il peut la décrire : « C’est comme un inconnu sans nom, qui vient vers nous, comme en son temps, sur les rives du lac de Tibériade, il s’était approché de ces hommes qui ne savaient qui il étaient. Il nous dit la même parole qu’à eux : Toi, suis-moi, et nous met en face des tâches qu’il nous appartient, en son nom, d’accomplir à notre époque. Il commande. À ceux, sages ou hommes simples, qui lui obéiront, il se révèlera par la paix, l’action, les luttes et les souffrances qu’ils vivront en communion avec lui, et c’est comme un mystère ineffable qu’ils apprendront qui il est… » Humanisme et mystique. P 350- 351.
Nous retrouvons l’inconnu, le mystère de la nuit et enfin la révélation, comme dans l’épisode du combat mystique de Jacob.
C’est dans le lieu particulier, d’un passage, au gué de la rivière Yabboq que se déroule cette nuit mystérieuse. Jacob, le frère jumeau d’Esau, a peur. Il a usurpé son droit d’aînesse à Esau il y a vingt ans, les deux frères ne se sont pas revus et voilà que pour aller vers la terre promise, il faut passer à gué cette rivière à l’est du Jourdain et inévitablement rencontrer le frère guerrier. Car Esaü est un chef de troupe armée qui se déplace pour piller et prendre ce que les éleveurs nomades ont réussi à réunir. Or Jacob a beaucoup de bétail, deux femmes et des enfants, ainsi que toute une maisonnée de servantes et de bergers qui n’ont rien que leur vie pour lutter.
            Yacob, Yabboc, l’auteur de cette tradition de la nuit obscure a joué sur l’anagramme qui semble lier à jamais le personnage au lieu où son destin s’accomplit. Jacob, « celui qui talonne » en hébreu est le jumeau né en deuxième, celui qui a dû s’accrocher au talon de son frère pour essayer de gagner la course à l’élection. Élection d’une mère, Rébécca, qui le préfèrera toujours, quitte à l’aider à tromper son frère et son père pour devenir l’aîné. Élection d’un père devenu aveugle et qui ne le voit pas usurper son droit. Élection enfin, parce que Jacob finira, après ses tromperies, sa fuite chez Laban qui lui fera payer cher sa vulnérabilité et son amour pour sa fille deuxième née : Rachel. Là encore, problème de droit d’aînesse mais au féminin cette fois-ci. Il devra épouser l’aînée, Léa pour avoir la cadette.
            Dans l’orient ancien de la Bible, la gémellité est un thème récurrent pour parler de la quête d’identité et de la violence. Les plus vieilles mentions des doubles se trouvent dans les grands mythes de Sumer et on en trouve une trace dans l’Épopée de Gilgamesh qui trouve son double en la personne de Enkidu et peut user de violence sans retenue car il est dans la puissance de l’indéterminé et du chaos.
            Dans la gémellité de Jacob et d’Esaü, les deux frères sont empêchés tour à tour, dans leur désir, par le jumeau et donc le double qui fait obstacle. L’indifférenciation des deux frères permet de tromper le père et la violence naît de ce conflit qui est en fait un conflit d’existence. Comme si le chaos originel n’avait jamais été défini par des contours clairs, les deux frères se gênent mutuellement pour prendre leur place.
Pour trouver leur identité, il faut qu’ils soient séparés.
c’est ce qui va se passer dans cette nuit au Yabboq où Jacob va bientôt retrouver son frère et retomber dans l’indifférenciation gémellaire. De nouveau, il craint la violence. C’est dans un endroit double aussi que se passe le passage initiatique, entre deux rives, entre deux eaux inquiétantes où résident, pour l’orient ancien, les forces de mort ou les forces de sagesse.
Alors, comme un tiers qui permet la séparation, un être mystérieux vient combattre Jacob.
Yabboq en hébreu veut dire « celui qui se vide ». Jacob va-t-il se vider de son identité de trompeur pour trouver enfin sa vocation ? Il ne peut rester pour toujours « celui qui talonne ».
Dans le combat mystérieux qui dure jusqu’à l’aurore, Jacob sera identifié à celui que « Dieu protège, Israël ». Entre séparation et définition, le peuple de Dieu ainsi identifié peut exister avec la descendance des douze tribus qui naîtront de Jacob-Israël.
            Dans cette nuit obscure qui ne laisse pas Jacob reconnaître le lutteur qu’il affronte, le texte hébreu dit que : un homme, pour l’arrêter, « se roula avec lui dans la poussière jusqu’au lever de l’aurore ». Ainsi, si c’est Dieu qui combat contre Jacob, lui aussi aura été changé, car il vient se rouler dans la poussière avec Jacob. La question de l’identité de Dieu se pose en même temps que celle de Jacob. À l’issue de cette nuit étrange où Jacob semble s’être battu avec lui-même autant qu’avec un tiers venu le séparer de sa confusion gémellaire, les deux frères se retrouveront et contre toute attente, Esaü viendra à la rencontre de Jacob. Puis ils se sépareront enfin pour vivre leur propre identité. Jacob est devenu Israël, il a une hanche démise et sa claudication devient le signe visible de la bénédiction qu’il aura dû arracher de haute lutte à cet étranger qui ne se laisse pas connaître autrement que dans la nuit obscure.
C’est sans doute cette obscurité qui a inspiré un sentiment de rejet aux protestants envers cette part de la foi mystérieuse. En effet, c’est un Dieu révélé que prêche dès ses débuts la Réforme et l’on imagine mal comment l’on pourrait encourager la critique personnelle des textes bibliques si l’irrationnel et le caché viennent s’immiscer dans la relation de l’être humain à Dieu.
            Il n’est reste pas moins que Dieu reste inconnu à toutes les religions et que la théologie négative parcourt toutes les traditions de foi. C’est cette ignorance de l’identité de Dieu qui nous rassemble plus sûrement entre religions que nos affirmations dogmatiques ou spirituelles. La reconnaissance de notre ignorance concernant Dieu nous permet d’entrer dans un dialogue fécond où chacun sait, dès l’entrée, que personne ne peut affirmer qu’il détient la vérité touchant Dieu. Cette « inconnaissance", qui n’est pas irrationnelle, mais proprement mystique, est la base d’une éthique dans laquelle chaque identité peut exister sans avoir à la prouver par un savoir de soi.
A. Schweitzer s’appuiera d’ailleurs sur cette éthique de la Docte ignorance, qu’il reprend au mystique mathématicien Nicolas de Cuse pour fonder sa vision éthique. Il écrit : « La mystique éthique ne cherche pas à comprendre pourquoi l’Esprit universel prend connaissance de lui-même dans le pauvre esprit humain. Elle s’en tient humblement à la constatation que le pauvre esprit humain communie par l’éthique avec l’Esprit universel et trouve, dans cette communion, richesse, joie et paix. » A. Schweitzer, les grands penseurs de l’Inde, p 194.
            Sans doute, la foi de chacun touche-t-elle à la recherche d’identité, comme le montre l’épisode du combat où les mots même, Jacob et Yabboq se reflètent en miroir. Cette recherche trouve sa paix dans la rencontre avec ce tiers au-delà de nous.  Un tiers que l’on appelle Dieu bien qu’il soit inconnaissable et qui communie avec notre âme tout en ne disant pas son nom. Cette rencontre calme toute peur et toute envie de violence pour s’imposer et exister. On comprend alors l’importance de la part mystique qui existe dans la foi de chacun, car cette paix permet de rencontrer l’autre, de communier avec celui ou celle qui devient frère ou soeur au-delà de toute assignation identitaire, sans avoir rien à prouver de l’identité.
            Ignorés de nous-mêmes nous pouvons rencontrer l’autre sur ce qui est le plus intime sans qu’aucune violence n’ait lieu. Cette dimension éthique de la mystique nous rassemble dans la paix, à condition d’admettre notre ignorance sur Dieu et sur nous-mêmes. Loin de tout fondamentalisme, loin de tout dogmatisme, la mystique nous ouvre des chemins d’amour qui échappent à la raison sans être déraisonnable. Dans le combat intérieur ou l’extase d’une rencontre fondatrice, un Dieu nous bénit pour que nous puissions bénir à notre tour. AMEN


Orgue

Cantique : Louange et Prière n°240 « Vers toi s’élève mon âme », Strophes 1 & 3  [cliquer ici]

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Orgue

 
Prière d'intercession : ...
 
NOTRE PÈRE

Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel,
donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi  à ceux qui nous ont offensés.
Ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire,
aux siècles des siècles, amen.

Bénédiction de l’assemblée

Répons : « Confie à Dieu ta route » (L&P n°309, str.5)
Bénis ô Dieu nos routes, nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes, tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres, j’y marche par la foi,
Même au travers des ombres, ils conduisent à toi

Orgue
Sortie

Paroles des chants du Culte du 10 novembre 2024

Répons : Salutation

Psaume : Le Psautier français n° 25 « À toi mon Dieu mon cœur monte  », strophes 1 à 3.

Écouter l'enregistrement en cliquant ici


1 - À toi, mon Dieu, mon cœur monte,
Ton amour est mon appui.
Serais-je couvert de honte
Au gré de mes ennemis ?
Jamais ne sera déçu
Qui te prend pour espérance ;
Mais que tous soient confondus
Qui rompent ton alliance

2 - Montre moi, Seigneur, la route,
Guide moi dans la clarté ;
Ouvre à celui qui t'écoute
Un chemin de vérité.
Je regarde à ton amour,
Au salut qu'en toi j'espère ;
Je le verrai chaque jour
S'étendre sur cette terre.

3 - Mon Dieu, dans ta grâce immense
Qui dure éternellement,
Regarde en ta bienveillance
Et pardonne à ton enfant.
Mets loin de ton souvenir
Les pêchés de ma jeunesse ;
Chaque jour viens m'affermir,
Seigneur, selon ta promesse.

 4 - Dieu d'amour, tu fais connaître
Au plus humble tes secrets ;
Et pour lui tu es un maître
Qui te plais à l'enseigner.
Ta parole est son appui,
Le bonheur son héritage,
Et ses enfants comme lui
Auront la terre en partage.

Répons : Volonté de Dieu

Répons : Repentance

Répons : Grâce

Répons : Confession de foi

Cantique : Louange et Prière n°400 « J'ai soif de ta présence », strophes 1 à 3

1 - J'ai soif de ta présence,
Divin chef de ma foi.
Dans ma faiblesse immense,
Que ferais-je sans toi ?
Chaque jour, à chaque heure,
Oh ! j'ai besoin de toi.
Viens, Jésus, et demeure
Auprès de moi.

- Des ennemis dans l'ombre,
Rôdent autour de moi.
Accablé par le nombre,
Que ferais-je sans toi ?
Chaque jour, à chaque heure,
Oh ! j'ai besoin de toi.
Viens, Jésus, et demeure
Auprès de moi.

2 - Pendant les jours d'orage,
D'obscurité, d'effroi,
Quand faiblit mon courage,
Que ferais-je sans toi ?
Chaque jour, à chaque heure,
Oh ! j'ai besoin de toi.
Viens, Jésus, et demeure
Auprès de moi.

3 - O Jésus, ta présence,
C'est la vie et la paix,
La paix dans la souffrance
Et la vie à jamais.
Chaque jour, à chaque heure,
Oh ! j'ai besoin de toi.
Viens, Jésus, et demeure
Auprès de moi.

Cantique : Louange et Prière n°240 « Vers toi s’élève mon âme », Strophes 1, 3

[Pour en savoir plus sur ce cantique, cliquer ici]

Strophe 1
Vers toi s'élève mon âme,    
Éternel, mon Dieu, mon Roi,    
Elle soupire après toi !    
C'est toi seul qu'elle réclame :    
Toutes mes iniquités,    
Toutes mes infirmités,    
Les voici, Dieu secourable.    
Oh ! montre-toi favorable,    
Et délivre le coupable    
De ce fardeau qui l'accable !

Strophe 2
Si devant toi nous ne sommes    
Que poudre et corruption,    
Grande est ta compassion !    
Tu voulus sauver les hommes :    
Tu nous donnas Jésus-Christ,    
Tu donnes le Saint-Esprit !

Tu fais grâce au plus rebelle    
Dès qu'il te cherche et t'appelle.   
Oh ! que ton amour fidèle    
Nous garde en paix sous ton aile !

Strophe 3
Daigne accepter nos louanges,    
Et consens que des pécheurs    
Te bénissent dans leur cœur !    
Répondant aux voix des anges,    
Alors, ce chant solennel    
Montera vers l'Éternel :    
Gloire soit à Dieu, le Père !    
Gloire à son Fils, notre Frère !    
Gloire à l'Esprit de lumière,    
Dans les cieux et sur la terre !

Répons : Bénédiction

Paroles des répons du temps de l'Église

Après la salutation
Répons : « Bénissons Dieu le seul Seigneur » (Ps. 134, str.1).

Bénissons Dieu le seul Seigneur,
Nous qu’il choisit pour serviteurs.
Levons nos mains dans sa maison,
Pour bénir et louer son nom.

Après la volonté de Dieu
Répons : « Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute » (L&P n°193, str.1)

Parle, parle Seigneur, ton serviteur écoute :
Je dis ton serviteur, car enfin je le suis.
Je le suis, je veux l’être, et marcher dans ta route,
Et les jours et les nuits.

Après la prière de repentance
Répons : « J’aime mon Dieu, car il entend ma voix ». (Ps. 116, str.1)

J’aime mon Dieu car il entend ma voix,
Quand la frayeur ou le tourment m’oppresse,
Quand j’ai prié au jour de ma détresse,
Dans sa bonté, il s’est tourné vers moi.

Après l’annonce de la grâce
Répons « Combien grande est ta gloire » (Ps 92 selon L&P n° 38 str.2).

Combien grande est ta gloire, en tout ce que tu fais, 
Et combien tes hauts faits sont dignes de mémoire !
Tes œuvres sans pareilles  ont réjoui mon cœur,
Je veux chanter, Seigneur, tes divines merveilles !

Après la confession de foi 
Répons : « Grand Dieu, nous te bénissons » (L&P n°69, str.1)

Grand Dieu, nous te bénissons, nous célébrons tes louanges,
Éternel, nous t’exaltons, de concert avec les anges,
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !
Et prosternés devant toi, nous t’adorons, ô grand Roi !

Après la bénédiction
Répons : « Confie à Dieu ta route » (L&P n°309, str.5)

Bénis ô Dieu nos routes, nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes, tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres, j’y marche par la foi,
Même au travers des ombres, ils conduisent à toi.

Lecture de la Bible

Livre de la Genèse, chapitre 32, versets 23-33 [NBS]

Jacob lutte avec Dieu

23 Il se leva cette nuit-là, prit ses deux femmes, ses deux servantes et ses onze enfants, et passa le gué du Yabboq. 
24 Il les prit, leur fit passer l'oued et fit aussi passer ce qui lui appartenait.  
25 Jacob resta donc seul. Alors un homme se battit avec lui jusqu'au lever de l'aurore. 
26 Voyant qu'il ne pouvait l'emporter sur lui, il le frappa à l'intérieur de la cuisse ; et l'intérieur de la cuisse de Jacob se démit pendant qu'il se battait avec lui. 
27 Il dit : Laisse-moi partir, car l'aurore se lève. Il répondit : Je ne te laisserai pas partir sans que tu m'aies béni. 
28 Il lui demanda : Quel est ton nom ? Il répondit : Jacob. 
29 Il reprit : On ne te nommera plus Jacob, mais Israël ; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu l'as emporté.
30 Jacob lui demanda : Je t'en prie, dis-moi ton nom. Il répondit : Pourquoi demandes-tu mon nom ? Et il le bénit là. 
31 Jacob appela ce lieu du nom de Peniel (« Face de Dieu ») ; car, dit-il, j'ai vu Dieu face à face, et j'ai eu la vie sauve. 
32 Le soleil se levait lorsqu'il passa Penouel. Jacob boitait à cause de sa cuisse. 
33 C'est pourquoi, jusqu'à ce jour, les Israélites ne mangent pas le tendon qui est à l'intérieur de la cuisse ; car il avait atteint Jacob à l'intérieur de la cuisse, au tendon.

Vidéo du culte entier

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À Voir également