Qu'est-ce qui doit régner, selon l'Éternel

1 Samuel 12:19-13:1 1 , Samuel 16:1-13 , Jean 13:1-17

Culte du 9 mars 2008
Prédication de pasteur Marc Pernot

( 1 Samuel 12:19-13:1 ; 1 Samuel 16:1-13 ; Jean 13:1-17 )

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Culte du 9 mars 2008 à l'Oratoire du Louvre
pasteur Marc Pernot

En écho à la prédication du pasteur Werner Burki de dimanche dernier, j'ai choisi de creuser un point de détail dans le récit de l'onction de David par Samuel. Quand les fils de Jessé sont passés en revue pour savoir quel sera celui que Dieu a choisi, le texte donne le nom de trois de ces fils, il tait le nom des autres et il tarde à donner celui de David. De telles petites bizarreries attirent l'attention car nous avons affaire ici à un passage essentiel de la Bible, un texte qui touche à la naissance de la royauté de David.

Ce texte passe en revue plusieurs personnes candidates à la royauté. Dans un sens, il s'agit là d'une anecdote car peu importe de savoir qui a été roi d'un petit peuple distant de nous de plusieurs milliers d'années et de milliers de kilomètres. Mais l'intérêt de ce texte est ailleurs, il nous propose de réfléchir à ce qui pourrait régner dans notre vie.

Commençons par le premier, Saül, d'abord choisi puis écarté. Saül, en hébreu, est le participe passé du verbe désirer, demander. En effet, le peuple demandait avec insistance à Dieu un roi. Dieu n'était pas favorable à cette idée, mais il a accompagné au mieux le désir du peuple, choisissant cet homme, appelé Saül, "désiré".

Il y a dans ce premier roi, et dans ce premier nom, une des révolutions théologiques majeures dont la Bible rend compte. Dans une religion normale, si je puis dire, c'est Dieu qui est le Roi, il a un pouvoir absolu et un droit de vie et de mort sur ses sujets. C'est lui qui décide et les humains doivent suivre le chemin qu'il trace devant chacun. Mais l'expérience de la relation à Dieu a appris à des hommes et des femmes comme Samuel qu'il était injuste, ou malsain, de considérer Dieu ainsi. Dieu est à l'écoute de l'homme, et aussi bizarre que cela puisse paraître, Dieu tient compte des désirs de l'homme, Dieu accompagne l'homme dans les sentiers parfois discutables que l'homme a choisi d'emprunter.

Dieu est ainsi au service de l'homme pour l'accompagner et l'aider, Dieu suit l'homme plus souvent que l'homme ne suit Dieu. Il y a là une révolution semblable à celle de Copernic, vous savez, quand cet astronome a révolutionné notre conception de l'univers en comprenant que le soleil ne tourne pas autour de la terre, mais que c'est la terre qui tourne autour du soleil. La Bible nous invite ici à une révolution copernicienne dans notre théologie. Dieu est bien le Roi des rois, mais il choisit pourtant de se soumettre à nos choix, et d'accompagner nos désirs.

Cette révolution théologique ne se retrouve pas partout dans la Bible, mais elle est bien exprimée par exemple lors de cette bénédiction de Jacob par Dieu : “ Voici, je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras. ” (Genèse 28:15). On retrouve cette notion fondamentale dans l'histoire de Saül, le peuple est mené par son propre désir sur un chemin dangereux, Dieu appelle à le suivre sur meilleur chemin, mais finalement Dieu suivra son peuple, il choisit au mieux un roi, puis il accompagne et tente d'éclairer ce roi...

La difficulté de cette révolution théologique apparaît dans cette histoire. Avoir Dieu comme serviteur, c'est formidable, mais le risque est d'oublier qu'il demeure quand même le Seigneur de l'univers et de penser qu'il serait à notre service. Or, ce n'est pas le cas, bien heureusement. Dieu nous rend service, mais il n'est pas à notre service. Il entend notre désir, mais il n'est pas serviteur de ce désir, il y répond de façon créatrice pour nous garder et nous donner des chances d'avancer au mieux. L'onction de Saül comme roi est la réponse de Dieu au désir du peuple, mais Saül se trompe quand il fait ensuite de son propre désir le dieu qu'au fond il suit et adore.

Jésus-Christ nous montre comment Dieu est notre serviteur avec ce geste symbolique de se mettre à genoux devant ses disciples pour laver leurs pieds (Jean 13:13-17). Jésus dit bien qu'il reste le Seigneur et le maître, et il le montre en imposant avec autorité ce service à Pierre qui se prend, lui aussi, un peu pour le chef à ce moment-là, comme Saül. Nous pouvons compter sur Dieu pour tout faire avec une bienveillance inaltérable pour nous, mais il est essentiel de bien se rappeler quand même que c'est lui qui est Dieu, pas notre propre désir. C'est vrai que Dieu nous suit, même s'il n'est pas d'accord sur nos choix, comme dans cette histoire de rois. Mais Dieu ne nous suit pas comme un petit mouton, il nous suivrait plutôt comme un berger. Le Christ, par son geste symbolique nous montre ainsi que Dieu est serviteur, et le choix du service symbolique choisi par Jésus n'est pas neutre. Les pieds évoquent le cheminement. Jésus nous montre que Dieu nous suit sur le chemin où nous a conduit notre désir, mais que Dieu nous accompagne alors comme un serviteur nous offrant de purifier notre cheminement, et d'en faire une source de vie.

Saül-“ Désiré ” est fait roi par Dieu pour répondre au désir du peuple, mais Saül prend ensuite son propre désir comme dieu. Pour notre bien, pour que nos pas ne nous mène pas au néant, comme le dit Samuel (12:21), Dieu ne peut pas laisser un tel désir régner. Il envoie Samuel, son prophète, pour choisir un nouveau roi. C'est un improbable petit berger que Dieu va désigner comme devant régner. C'est la seconde tranche de la même révolution copernicienne. Le Roi des rois est en réalité notre serviteur, et c'est le plus insignifiant qui est choisi comme roi. Cela ne va pas être sans mal de saisir cela pour Samuel et son peuple, bien sûr, il est difficile pour tout le monde d'évoluer dans son système de valeur.

L'inspiration divine va guider très progressivement le prophète dans le choix de celui qui devra régner, Samuel est guidé par approximation successive, et il doit ruser avec le Désir régnant en maître. Pourquoi cette histoire n'est-elle pas plus simple ? Il suffirait à Dieu de démettre Saül et d'envoyer directement Samuel là où est l'homme qu'il a choisi, par exemple au pied de telle colline au carrefour de telle et telle route, à telle heure, portant une écharpe rouge, tu lui verseras sur la tête la corne pleine d'huile, et tout sera pour le mieux. En réalité, ce n'est pas si simple, nous le voyons ici, la volonté de Dieu ne se diffuse que progressivement dans la conscience de l'homme. Et même alors, la royauté de David ne prendra son effet que progressivement, et elle restera toujours entachée de grandes imperfections. Cette histoire évoque une genèse, un accouchement et une croissance que nous avons à vivre. L'Esprit, ou la Parole de Dieu, ne sont pas comme un message inscrit avec de l'encre sur un papier, ni comme une baguette magique qui fait sortir un lapin d'un chapeau. Ce que l'on appelle l'Esprit, ou la Parole de Dieu, c'est comme une légère inflexion qui est nous est suggérée au milieu du vacarme de nos désirs et de nos systèmes de valeur. Et en réalité, nous sommes bien plus prophète que nous le pensons, et les grands prophètes le sont moins facilement que ce que nous imaginons.

Finalement, guidé de proche en proche par l'inspiration divine, Samuel avance. Il hésitera devant les tous les fils de Jessé, et cette hésitation est intéressante, car elle nous place face à notre propre existence pour savoir ce qui, selon Dieu doit régner sur l'ensemble. Même Saül, qui évoque notre désir, ne devra pas être supprimé, mais seulement détrôné. Il en est de même pour les autres dimensions de notre être. Elles n'ont pas vocation à être détruites ni minimisées par Dieu, mais détrônées. David sera finalement fait roi " au milieu de ses frères ", nous dit le texte, comme pour marquer que ce n'est pas contre ses frères que David est fait roi, mais pour la vie de tous. Tel est en tout cas ce qui est espéré par Dieu.

Sept fils passent d'abord devant Samuel. Ce chiffre sept est le chiffre de la création achevée et bénie par Dieu. Il y a donc dans cette fratrie une image de notre bonne nature, dans toutes ses dimensions animales et spirituelles. Comme le dit Samuel, il nous semble a priori que nous devrions trouver là ce que l'Éternel désire voir régner sur l'ensemble.

Le nom du premier fils est Éliab, ce qui veut dire en hébreu : “ mon Dieu est un père ”. Voilà une excellente confession de foi, toute proche de l'Évangile de Jésus-Christ, et volontiers, comme Samuel, nous dirions que c'est cette dimension-là qui doit régner dans notre existence et sur l'humanité de demain, cette reconnaissance fondamentale que c'est Dieu qui est la source de vie. Mais non. Ce n'est pas la théologie, même la plus élevée qui doit gouverner notre vie et encore moins le monde. Même si, comme il est dit ici, l'Éliab qui est en nous est une bonne, une excellente dimension qui élève l'homme, le tournant vers Dieu.

Le nom du deuxième fils est Abinadab, ce qui veut dire en hébreu : “ mon père est généreux ”. Après la saine théologie évoquée par le 1er fils, le 2e témoigne du fait que la générosité est source de vie. C'est à mon avis un excellent résumé de l'éthique chrétienne. Après la saine théologie, voici la saine façon de vivre qui est candidate à la nomination. Après avoir bien reconnu et laissé passer le premier fils, volontiers, comme Samuel, nous choisirions cette source de vie qu'est la générosité pour régner sur notre existence et sur nos cités. Mais non.

Le troisième fils est Schamma, ce qui veut dire en hébreu : “ le vide ”. Après avoir refusé la royauté aux deux plus nobles piliers de la vie humaine, peut-être, effectivement, pourrait-on chercher dans cette voie-là comme le font certaines sagesses ou religions, ou bien comme un effort visant à vider le monde du mal qui existe en son sein... Mais ce n'est certainement pas cela qui devrait régner sur notre existence, même s'il y a une certaine sagesse à ménager de l'espace dans notre existence pour recevoir ce qui vient de Dieu, la sagesse de vivre le jour du repos, la sagesse qu'il y a comme Jésus à prendre un temps de gestation dans le désert avant de se lancer dans l'action.

Le livre de Samuel ne nous donne pas le nom des autres fils, nous en avons une idée par d'autres textes, mais dans la prédication que le livre de Samuel nous propose, il suffit de noter ces trois premières pistes essentielles et de dire qu'aucun des 7 fils présentés ne doit être reconnu comme devant régner sur notre existence, aucune des bonnes dimensions de notre être.

C'est le 8e fils qui sera choisi. Et plus que son apparence, c'est son nom qui révèle ce qu'il y a de plus essentiel que les multiples bonnes dimensions de notre être évoquées par les 7 fils. Le nom de ce 8e fils, sa famille ne le prononce pas, il est juste appelé "le petit". Son nom est David, révélé après qu'il ait été désigné par Dieu, David veut dire en hébreu "mon bien aimé". Finalement c'est cela qui mérite de régner sur notre existence, c'est cette prise en compte du fait que nous sommes le bien aimé de Dieu, que notre dignité royale vient de là. La plus démunie des personnes ne manque pas de cette qualité. Rien ni personne ne peut atteindre cette dignité, ni de soi-même ni celle d'un autre. David, dans le très touchant Psaume 27, nous dit que même abandonné de tous, y compris de son père et de sa mère, il se sait soutenu, gardé par l'Éternel, et que cela le rend plus fort que tout ce qui peut lui arriver.

C'est cela qui est bien digne de régner sur notre existence. C'est d'abord le point central de notre théologie, c'est même l'origine de notre foi, c'est ce qui nous permet de nous présenter devant Dieu avec confiance en toute circonstance, même quand nous sommes légitimement bourrelé de remords, comme David. Et c'est le fait de se savoir bien aimé de Dieu qui peut faire naître notre capacité à être généreux, comme le Christ en témoigne : “ comme le Père m'a aimé, je vous ai aussi aimé... ” C'est enfin cette notion qui permet de fonder une juste idée de la dignité humaine. Cette dignité n'est pas à conquérir, ni à mériter, ni réduite par la quelque accident que ce soit, notre dignité royale nous est donnée par la grâce de la considération de Dieu.

Une saine théologie rendait Éliab grand, nous dit le texte, et chacun des sept premiers fils est, à sa façon, porteur d'une certaine valeur qui mérite d'être reconnue et développée dans la mesure du possible. Mais c'est le 8e qui est digne de régner sur l'ensemble. Le chiffre huit évoque la vie éternelle, c'est pour cela que les chrétiens aiment appeler le dimanche le 8e jour d'une semaine qui n'en compte que sept. En Christ, nous découvrons que nous sommes fils de David, cohéritier du royaume éternel.

Amen

Lecture de la Bible

1 Samuel 12:19-13:1

Tout le peuple dit à Samuel: Prie l’Eternel, ton Dieu, pour tes serviteurs, afin que nous ne mourions pas; car nous avons ajouté à tous nos péchés le tort de demander pour nous un roi.

Samuel dit au peuple: N’ayez point de crainte! Vous avez fait tout ce mal; mais ne vous détournez pas de l’Eternel, et servez l’Eternel de tout votre coeur. Ne vous en détournez pas; sinon, vous iriez après des choses de néant, qui n’apportent ni profit ni délivrance, parce que ce sont des choses de néant. L’Eternel n’abandonnera point son peuple, à cause de son grand nom, car l’Eternel a résolu de faire de vous son peuple. Loin de moi aussi de pécher contre l’Eternel, de cesser de prier pour vous! Je vous enseignerai le bon et le droit chemin. Craignez seulement l’Eternel, et servez-le fidèlement de tout votre coeur; car voyez quelle puissance il déploie parmi vous. Mais si vous faites le mal, vous périrez, vous et votre roi.

Saül devint roi.

1 Samuel 16:1-13

L’Eternel dit à Samuel: Quand cesseras-tu de pleurer sur Saül? Je l’ai rejeté, afin qu’il ne règne plus sur Israël. Remplis ta corne d’huile, et va; je t’enverrai chez Isaï, Bethléhémite, car j’ai vu parmi ses fils celui que je désire pour roi.

Samuel dit: Comment irai-je? Saül l’apprendra, et il me tuera.

Et l’Eternel dit: Tu emmèneras avec toi une génisse, et tu diras: Je viens pour offrir un sacrifice à l’Eternel. Tu inviteras Isaï au sacrifice; je te ferai connaître ce que tu dois faire, et tu oindras pour moi celui que je te dirai.

Samuel fit ce que l’Eternel avait dit, et il alla à Bethléhem. Les anciens de la ville accoururent effrayés au-devant de lui et dirent: Ton arrivée annonce-t-elle quelque chose d’heureux?

Il répondit: Oui; je viens pour offrir un sacrifice à l’Eternel. Sanctifiez-vous, et venez avec moi au sacrifice. Il fit aussi sanctifier Isaï et ses fils, et il les invita au sacrifice.

Lorsqu’ils entrèrent, il se dit, en voyant Eliab: Certainement, l’oint de l’Eternel est ici devant lui. Et l’Eternel dit à Samuel: Ne prends point garde à son apparence et à la hauteur de sa taille, car je l’ai rejeté. L’Eternel ne considère pas ce que l’homme considère; l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Eternel regarde au coeur.

Isaï appela Abinadab, et le fit passer devant Samuel; et Samuel dit: L’Eternel n’a pas non plus choisi celui-ci.

Isaï fit passer Schamma; et Samuel dit: L’Eternel n’a pas non plus choisi celui-ci.

Isaï fit passer sept de ses fils devant Samuel; et Samuel dit à Isaï: L’Eternel n’a choisi aucun d’eux.

Puis Samuel dit à Isaï: Sont-ce là tous tes fils? Et il répondit: Il reste encore le plus jeune, mais il fait paître les brebis. Alors Samuel dit à Isaï: Envoie-le chercher, car nous ne nous placerons pas avant qu’il ne soit venu ici. Isaï l’envoya chercher. Or il était blond, avec de beaux yeux et une belle figure. L’Eternel dit à Samuel: Lève-toi, oins-le, car c’est lui!

Samuel prit la corne d’huile, et l’oignit au milieu de ses frères. L’Esprit de l’Eternel saisit David, à partir de ce jour et dans la suite.

Jean 13:1-17

Avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père, et ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, mit le comble à son amour pour eux.

Pendant le souper, alors que le diable avait déjà mis dans le coeur de Judas Iscariot, fils de Simon, le dessein de le livrer, Jésus, qui savait que le Père avait remis toutes choses entre ses mains, qu’il était venu de Dieu, et qu’il s’en allait à Dieu, se leva de table, ôta ses vêtements, et prit un linge, dont il se ceignit. Ensuite il versa de l’eau dans un bassin, et il se mit à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint.

Il vint donc à Simon Pierre; et Pierre lui dit: Toi, Seigneur, tu me laves les pieds! Jésus lui répondit: Ce que je fais, tu ne le comprends pas maintenant, mais tu le comprendras bientôt. Pierre lui dit: Non, jamais tu ne me laveras les pieds. Jésus lui répondit: Si je ne te lave, tu n’auras point de part avec moi. Simon Pierre lui dit: Seigneur, non seulement les pieds, mais encore les mains et la tête. Jésus lui dit: Celui qui est baigné n’a besoin que de se laver les pieds pour être entièrement pur; et vous êtes purs, mais non pas tous. Car il connaissait celui qui allait le livrer; c’est pourquoi il dit: Vous n’êtes pas tous purs.

Après qu’il leur eut lavé les pieds, et qu’il eut pris ses vêtements, il se remit à table, et leur dit: Comprenez-vous ce que je vous ai fait? Vous m’appelez Maître et Seigneur; et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres; car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait.

En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’apôtre plus grand que celui qui l’a envoyé. Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez.

 

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