Vendredi Saint 2020

Culte du 10 avril 2020
Prédication de Béatrice Cléro-Mazire
Prédication de Agnès Adeline-Schaeffer
Prédication de Dominique Hernandez

Vidéo de la partie centrale du culte

Vendredi Saint 10 avril 2020
24ème jour du confinement national

Méditation à destination du site Internet

Lecture de la Bible par les Pasteurs Agnès Adeline-Schaeffer et Béatrice Cléro-Mazire de l'Oratoire du Louvre et la Pasteure Dominique Hernandez du Foyer de l'Âme

Lecture de la Bible :

  • Évangile de Marc chapitre 13 versets 14 à 37
  • Évangile de Marc chapitre 14 versets 1 à 72
  • Évangile de Marc chapitre 15 versets 1 à 47

Musique composée et interprétée par David Cassan, organiste titulaire à l'Oratoire


Musique

Dominique Hernandez :

            Lorsque vous verrez l'abominable dévastateur installé là où il ne doit pas être — que le lecteur comprenne — alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes ; que celui qui sera sur le toit en terrasse n'en descende pas, qu'il ne rentre pas pour prendre quelque chose chez lui ; et que celui qui sera aux champs ne retourne pas en arrière pour prendre son vêtement. Quel malheur pour les femmes enceintes et pour celles qui allaiteront en ces jours-là !

            Priez pour que cela n'arrive pas en hiver. Car ces jours-là seront des jours de détresse, d'une détresse telle qu'il n'y en a pas eu de semblable depuis le commencement du monde que Dieu a créé jusqu'à maintenant, et qu'il n'y en aura jamais plus. Si le Seigneur n'avait abrégé ces jours, personne ne serait sauvé ; mais il a abrégé ces jours à cause de ceux qu'il a choisis.

            Si alors quelqu'un vous dit : « Le Christ est ici ! », « il est là-bas ! », ne le croyez pas. Car des christs de mensonge et des prophètes de mensonge se lèveront ; ils donneront des signes et des prodiges pour égarer, si possible, ceux qui ont été choisis. Soyez sur vos gardes ; je vous ai bien prévenus.

            Mais en ces jours-là, après cette détresse-là, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa clarté, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances qui sont dans les cieux seront ébranlées.

Alors on verra le Fils de l'homme venant sur les nuées avec beaucoup de puissance, avec gloire. Alors il enverra les anges et rassemblera des quatre vents, de l'extrémité de la terre jusqu'à l'extrémité du ciel, ceux qu'il a choisis.

Musique

Dominique Hernandez :

            Laissez-vous instruire par la parabole tirée du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que les feuilles poussent, vous savez que l'été est proche. De même, vous aussi, quand vous verrez ces choses arriver, sachez qu'il est proche, aux portes.

Amen, je vous le dis, cette génération ne passera pas que tout cela n'arrive. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas.

            Pour ce qui est du jour ou de l'heure, personne ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais le Père seul.

Prenez garde, restez éveillés, car vous ne savez pas quand ce sera le moment.

            Il en sera comme d'un homme qui, partant en voyage, laisse sa maison, donne autorité à ses esclaves, à chacun sa tâche, et commande au gardien de la porte de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand viendra le maître de maison : le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou au matin ; craignez qu'il n'arrive à l'improviste et ne vous trouve endormis. Ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez
La Pâque et les Pains sans levain devaient avoir lieu deux jours après. Les grands prêtres et les scribes cherchaient comment  faire arrêter Jésus par ruse et le tuer. Car ils disaient : Pas en pleine fête, de peur qu'il n'y ait de l'agitation parmi le peuple.

Musique

Dominique  Hernandez :


Comme il était à Béthanie, chez Simon le lépreux, une femme entra pendant qu'il était à table. Elle tenait un flacon d'albâtre plein d'un parfum de nard pur, de grand prix ; elle brisa le flacon et répandit le parfum sur la tête de Jésus. Quelques-uns s'indignaient : A quoi bon gaspiller ce parfum ? On aurait pu vendre ce parfum plus de trois cents deniers, et les donner aux pauvres. Et ils s'emportaient contre elle. Mais Jésus dit : Laissez-la. Pourquoi la tracassez-vous ? Elle a accompli une belle œuvre à mon égard ; les pauvres, en effet, vous les avez toujours avec vous, et vous pouvez leur faire du bien quand vous voulez ; mais moi, vous ne m'avez pas toujours. Elle a fait ce qu'elle a pu ; elle a d'avance embaumé mon corps pour l'ensevelissement. Amen, je vous le dis, partout où la bonne nouvelle sera proclamée, dans le monde entier, on racontera aussi, en mémoire de cette femme, ce qu'elle a fait.

Musique

Dominique Hernandez :

Judas Iscarioth, l'un des Douze, alla trouver les grands prêtres afin de le leur livrer. Quand ils l'entendirent, ils se réjouirent et promirent de lui donner de l'argent. Il cherchait une occasion pour le livrer.

Musique 

Dominique Hernandez :


Le premier jour des Pains sans levain, le jour où l'on sacrifiait la Pâque, ses disciples lui disent : Où veux-tu que nous allions te préparer le repas de la Pâque ? Il envoie deux de ses disciples et leur dit : Allez à la ville ; un homme portant une cruche d'eau viendra à votre rencontre ; suivez-le, et là où il entrera, dites au maître de maison : Le maître dit : Où est la salle où je mangerai la Pâque avec mes disciples ? Il vous montrera une grande chambre à l'étage, aménagée et toute prête : c'est là que vous ferez pour nous les préparatifs. Les disciples partirent, arrivèrent à la ville, trouvèrent les choses comme il leur avait dit et préparèrent la Pâque.

            Le soir venu, il arrive avec les Douze. Pendant qu'ils étaient à table et qu'ils mangeaient, Jésus dit : Amen, je vous le dis, l'un de vous, qui mange avec moi, me livrera. Attristés, ils se mirent à lui dire l'un après l'autre : Est-ce moi ? Il leur répondit : C'est l'un des Douze, celui qui met avec moi la main dans le plat. Le Fils de l'homme s'en va, selon ce qui est écrit de lui. Mais quel malheur pour cet homme par qui le Fils de l'homme est livré ! Mieux vaudrait pour cet homme ne pas être né.

Pendant qu'ils mangeaient, il prit du pain ; après avoir prononcé la bénédiction, il le rompit et le leur donna en disant : Prenez ; c'est mon corps. Il prit ensuite une coupe ; après avoir rendu grâce, il la leur donna, et ils en burent tous. Il leur dit alors : C'est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour une multitude. Amen, je vous le dis, je ne boirai plus du produit de la vigne jusqu'au jour où je le boirai, nouveau, dans le royaume de Dieu.

Béatrice Cléro-Mazire :

Après avoir chanté, ils sortirent vers le mont des Oliviers. Jésus leur dit : Il y aura pour vous tous une cause de chute, car il est écrit : Je frapperai le berger, et les moutons seront dispersés.

Mais après mon réveil, je vous précéderai en Galilée. Pierre lui dit : Quand cela serait pour tous une cause de chute, cela ne le serait pas pour moi. Jésus lui répond : Amen, je te le dis, aujourd'hui, cette nuit même, avant qu'un coq ait chanté deux fois, toi, tu m'auras renié par trois fois. Mais lui n'en protestait que davantage : Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierais pas ! Et tous en disaient autant.
 
Musique

Béatrice Cléro-Mazire :

            Ils arrivent au lieu nommé Gethsémani, et il dit à ses disciples : Asseyez-vous ici pendant que je prierai. Il prend avec lui Pierre, Jacques et Jean. Il commença alors à éprouver l'effroi et l'angoisse. Il leur dit : Je suis triste à mourir ; demeurez ici et veillez. S'étant avancé un peu, il tombait à terre et priait pour que, s'il était possible, cette heure s'éloigne de lui. Il disait : Abba, Père, tout est possible pour toi ; éloigne de moi cette coupe. Toutefois, non pas ce que, moi, je veux, mais ce que, toi, tu veux. 

            Il vient et les trouve endormis ; il dit alors à Pierre : Simon, tu dors ! Tu n'as pas été capable de veiller une heure ! 

            Veillez et priez, afin de ne pas entrer dans l'épreuve ; l'esprit est ardent, mais la chair est faible. Il s'éloigna encore et pria en répétant les mêmes paroles. Puis il revint et les trouva endormis, car ils avaient les yeux lourds. Ils ne savaient que lui répondre. Il vient pour la troisième fois et leur dit : Vous dormez encore, vous vous reposez ! C'en est fait.
            L'heure est venue ; le Fils de l'homme est livré aux pécheurs. Levez-vous, allons ; celui qui me livre s'est approché.

Musique

Béatrice Cléro-Mazire :

            Aussitôt, comme il parle encore, survient Judas, l'un des Douze, et avec lui une foule armée d'épées et de bâtons, envoyée par les grands prêtres, les scribes et les anciens. Celui qui le livrait leur avait donné un signal : Celui que j'embrasserai, c'est lui ; arrêtez-le et emmenez-le sous bonne garde. 

            Aussitôt arrivé, il s'approche de lui et lui dit : Rabbi ! Et il l'embrassa. Alors ils mirent la main sur lui et l'arrêtèrent. Un de ceux qui étaient là tira l'épée, frappa l'esclave du grand prêtre et lui emporta l'oreille.

            Jésus leur dit : Vous êtes sortis pour vous emparer de moi avec des épées et des bâtons, comme si j'étais un bandit. Tous les jours j'étais parmi vous à enseigner dans le temple, et vous n'êtes pas venus m'arrêter. Mais c'est pour que les Ecritures soient accomplies.

Musique

Béatrice Cléro-Mazire :

            Alors tous l'abandonnèrent et prirent la fuite. Un jeune homme le suivait, vêtu seulement d'un drap. On l'arrête, mais lui, lâchant le drap, s'enfuit tout nu.

Musique
Silence
Musique

Agnès Adeline-Schaeffer :

            Ils emmenèrent Jésus chez le grand prêtre ; tous les grands prêtres, les anciens et les scribes se réunissent. Pierre l'avait suivi de loin, jusqu'à l'intérieur du palais du grand prêtre, dans la cour. Assis avec les gardes, il se chauffait près du feu.

            Les grands prêtres et tout le sanhédrin cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire mettre à mort, et ils n'en trouvaient pas ; car beaucoup portaient de faux témoignages contre lui, mais les témoignages ne concordaient pas. Quelques-uns se levaient pour porter contre lui ce faux témoignage : Nous l'avons entendu dire : « Je détruirai ce sanctuaire fabriqué par des mains humaines et en trois jours j'en construirai un autre qui ne sera pas fabriqué par des mains humaines. » Et même sur ce point-là, leurs témoignages ne concordaient pas. 

            Alors le grand prêtre se leva au milieu de l'assemblée et demanda à Jésus : Tu ne réponds rien ? Que dis-tu des témoignages que ces gens portent contre toi ? Il gardait le silence ; il ne répondit rien. Le grand prêtre lui demandait encore : Est-ce toi qui es le Christ, le Fils du Béni ? Jésus répondit : C'est moi. Et vous verrez le Fils de l'homme assis à la droite de la Puissance et venant avec les nuées du ciel. Alors le grand prêtre déchire ses vêtements et dit : Qu'avons-nous encore besoin de témoins ? Vous avez entendu le blasphème. Qu'en pensez-vous ? Tous le condamnèrent, le déclarant passible de mort.
 
            Quelques-uns se mirent à lui cracher dessus, à lui voiler le visage et à le frapper à coups de poing en lui disant : Fais le prophète ! Et les gardes le reçurent avec des gifles.

Musique

Agnès Adeline-Schaeffer :

            Pendant que Pierre était en bas, dans la cour, une des servantes du grand prêtre arrive. Voyant Pierre qui se chauffait, elle le regarde et dit : Toi aussi, tu étais avec Jésus le Nazaréen. Il le nia, en disant : Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que tu veux dire, toi ! Puis il sortit pour aller dans le vestibule ; alors un coq chanta.

La servante le vit et se remit à dire à ceux qui étaient là : C'est l'un d'entre eux. Lui, à nouveau, le niait. Peu après, ceux qui étaient là disaient encore à Pierre : Vraiment, tu es de ces gens-là, car tu es aussi galiléen. Alors il se mit à jurer, sous peine d'anathème : Je ne connais pas l'homme dont vous parlez ! Aussitôt un coq chanta pour la seconde fois. Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite : Avant qu'un coq ait chanté deux fois, tu m'auras renié par trois fois. Alors il se mit à pleurer.

Musique

Agnès  Adeline-Schaeffer :

            Dès le matin, les grands prêtres tinrent conseil avec les anciens, les scribes et tout le sanhédrin. Après avoir lié Jésus, ils l'emmenèrent et le livrèrent à Pilate.

            Pilate lui demanda : Es-tu le roi des Juifs, toi ? Il lui répond : C'est toi qui le dis. Les grands prêtres portaient contre lui beaucoup d'accusations. Pilate lui demandait encore : Tu ne réponds rien ? Vois tout ce dont ils t'accusent ! Mais Jésus ne répondit plus rien, ce qui étonna Pilate.

Silence

Agnès Adeline-Schaeffer :

            A chaque fête, il leur relâchait un prisonnier, celui qu'ils réclamaient. Un nommé Barabbas était en prison avec des émeutiers pour avoir, lors d'une émeute, commis un meurtre. La foule monta et se mit à demander qu'il agisse envers eux comme il avait coutume de le faire. Pilate leur répondit : Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? Car il savait que c'était par envie que les grands prêtres l'avaient livré. Mais les grands prêtres soulevèrent la foule, pour qu'il leur relâche plutôt Barabbas. Pilate reprit : Que voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs ? Ils se remirent à crier : Crucifie-le ! Pilate leur disait : Quel mal a-t-il donc fait ? Mais ils crièrent de plus belle : Crucifie-le !

Pilate décida de satisfaire la foule : il leur relâcha Barabbas ; et, après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour qu'il soit crucifié.
 
Musique 

Agnès Adeline-Schaeffer :

            Les soldats l'amènent à l'intérieur du palais — le prétoire — et ils appellent toute la cohorte. ils l'habillent de pourpre et posent sur sa tête une couronne d'épines tressées. Puis ils se mirent à le saluer : Bonjour, roi des Juifs ! Ils lui frappaient la tête avec un roseau, lui crachaient dessus et fléchissaient les genoux pour se prosterner devant lui. Après s'être moqués de lui, ils lui ôtèrent la pourpre et lui remirent ses vêtements. Puis ils l'emmènent pour le crucifier.

Musique

Agnès Adeline-Schaeffer :

            Pour porter sa croix, ils réquisitionnent un passant qui vient de la campagne, Simon de Cyrène, père d'Alexandre et de Rufus.

Et ils conduisent Jésus au lieu dit Golgotha, ce qui se traduit « Lieu du Crâne ». Ils voulurent lui donner du vin aromatisé de myrrhe, mais il n'en prit pas. Ils le crucifient et se partagent ses vêtements en tirant au sort ce que chacun emporterait. C'était la troisième heure quand ils le crucifièrent. L'inscription indiquant le motif de sa condamnation portait ces mots : « Le roi des Juifs. »
 
            Avec lui ils crucifient deux bandits, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche.
 
            Les passants l'injuriaient en hochant la tête. Ils disaient : Hé ! toi qui détruis le sanctuaire et reconstruis en trois jours, sauve-toi toi-même et descends de la croix ! Les grands prêtres aussi, avec les scribes, se moquaient entre eux et disaient : Il en a sauvé d'autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! Que le Christ, le roi d'Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions ! Ceux qui étaient crucifiés avec lui l'insultaient aussi.

Musique
 
Béatrice Cléro-Mazire :

            A la sixième heure, il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu'à la neuvième heure. A la neuvième heure, Jésus cria : Eloï, Eloï, lema sabachthani ? ce qui se traduit : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? 

Musique

Béatrice Cléro-Mazire :

            Quelques-uns de ceux qui étaient là l'entendirent ; ils disaient : Tiens, il appelle Elie. Quelqu'un courut remplir de vin aigre une éponge et la fixa à un roseau pour lui donner à boire, en disant : Laissez, voyons si Elie va venir le descendre de là. Mais Jésus laissa échapper un grand cri et expira.

Dominique Hernandez : Méditation

Musique

Béatrice Cléro-Mazire :

Le voile du sanctuaire se déchira en deux, d'en haut jusqu'en bas. Voyant qu'il avait expiré de la sorte, le centurion qui était là, en face de lui, dit : Cet homme était vraiment Fils de Dieu.

Il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin. Parmi elles, Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques le Mineur et de José, et Salomé, qui le suivaient et le servaient lorsqu'il était en Galilée, et beaucoup d'autres qui étaient montées avec lui à Jérusalem.

Musique

Béatrice Cléro-Mazire :

Le soir était déjà là, et comme c'était le jour de la Préparation — la veille du sabbat — Joseph d'Arimathée, un membre honoré du conseil, qui attendait lui aussi le règne de Dieu, arriva. Il osa se rendre chez Pilate pour demander le corps de Jésus. Etonné qu'il soit déjà mort, Pilate fit appeler le centurion et lui demanda s'il était mort depuis longtemps. Renseigné par le centurion, il donna le corps à Joseph. Celui-ci acheta un drap, descendit Jésus de la croix, l'enveloppa avec le drap et le mit dans un tombeau taillé dans le roc, puis il roula une pierre contre l'entrée du tombeau. Marie-Madeleine et Marie, mère de José, regardaient où on l'avait mis.

Silence

En complément, voici un texte du Pasteur Agnès Adeline-Schaeffer destiné, en ce Vendredi Saint confiné du 10 avril 2020, au groupe œcuménique Oratoire du Louvre - Saint-Eustache et publié simultanément sur le site de Saint-Eustache :

Ironie du sort…
Le groupe biblique œcuménique Oratoire / Saint-Eustache avait prévu sa réunion de lancement le mardi 17 mars dernier, et à cause de la crise sanitaire sans précédent, nos paroisses Saint Eustache et l’Oratoire ont été obligées de différer leur projet.
Ironie du sort…
Nous avions prévu de réfléchir et méditer avec vous sur le silence de Dieu.
Ironie du sort...
J’aurais dû vous présenter le psaume 22 (21), contenant cette interrogation : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27/46 et Marc 15/34) qui est la quatrième parole du Christ en croix.

Nous voici en ce Vendredi saint 2020, calfeutrés chez nous, pour cause de confinement, mais relayés par les réseaux sociaux et Internet. S’il y a une célébration qui peut nous rassembler, orthodoxes, catholiques et protestants, indépendamment de nos différences ecclésiologiques et théologiques, c’est justement celle du Vendredi Saint. Le rituel est le même pour nos trois confessions et d’une grande simplicité : la lecture de la Passion, entrecoupée de silence et de musique, de psaumes et de cantiques. Pour terminer, il y a cette longue prière d’intercession, les uns pour les autres, s’élargissant aux dimensions du monde.  

Nous nous souvenons ensemble de la mort de Jésus. Dans les récits des Évangiles, la mort de Jésus n’est pas idéalisée. Ce n’est pas une mort héroïque, c’est une mort tragique. C’est la mort injuste d’un homme innocent, dans les pires conditions de souffrances physiques et morales, liées à la solitude et à l’abandon. Comme tant d’autres aujourd’hui.  
 
Dans l’Évangile de Marc, la vie de Jésus s’arrête sur son cri d’effroi lancé de la croix.  Ce cri nous rassemble aujourd’hui, parce qu’en lui sont contenus tous les cris d’abandon vécus par notre monde, terrassé à ce jour par le Covid 19. Mais ce cri a déjà été hurlé depuis l’aube de l’humanité, chaque fois qu’elle fut en proie aux aberrations, à la douleur, au désespoir, à l’échec, à la peur, à la révolte, à la torture, à l’emprisonnement, à la guerre, au viol, à la colère, à la violence, à l’injustice, à la pandémie, à la mort.

Jésus a connu l’absence et le vide. Il a fait l’expérience du silence. Comme tant d’autres aujourd’hui. On peut tenter d’expliquer, de justifier, d’argumenter, mais c’est inutile.  Juste pour ce soir, avec Dieu, comme Dieu,  il n’y a qu’à se taire. Juste pour rester solidaires de tous ceux qui pleurent.  Il n’y a pas de doute : la croix, comme le mal, restent une énigme. C’est vendredi saint sur le monde. Il y a cette traversée des ténèbres, avant de retrouver la lumière.

Agnès Adeline-Schaeffer.

Lecture de la Bible

Évangile de Marc chapitre 13 versets 14 à 37

Évangile de Marc chapitre 14 versets 1 à 72

Évangile de Marc chapitre 15 versets 1 à 47

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