Une définition
Culte du 4 juin 1939
Prédication de Wilfred Monod
Culte à l'Oratoire du Louvre
4 juin 1939
« Une définition »
Prédication prononcée par le pasteur Wilfred Monod.
Service de Sainte Cène.
« Le Royaume de Dieu n'est pas une affaire de nourriture et de boisson,
mais il est justice, paix et joie dans l'Esprit saint ».
Romains, 14/17.
Mes frères,
La chrétienté célèbre à Pentecôte la fête de l'Esprit saint. Pendant la semaine écoulée, notre conduite a-t-elle été marquée d'une inspiration plus profonde ? La force morale et spirituelle qui s'incarna dans la première Église, à Jérusalem, est-elle devenue dans votre expérience quotidienne une réalité — audible dans telle de vos paroles, visibles dans telle de vos actions — aussi concrète, si j'ose dire, qu'un nouveau meuble installé dans une vieille chambre ?
Avant la [Première] guerre mondiale, un de mes auditeurs occasionnels, non protestant, m'aborda dans la sacristie après le culte et me déclara : « Ne vous figurez point que l'assemblée vous comprend quand vous parlez de l'Esprit ; ce terme n'est que la traduction d'un mot qui désigne le vent ». Et il souffla contre la muraille.
À l'extrême opposé, nous percevons les vociférations des théologiens qui s'anathématisèrent mutuellement dans leurs conciles fameux parce que certains orthodoxes voulaient qu'à l'intérieur de la Trinité, la Personne du Saint Esprit procédât seulement de la Personne du Père, tandis que d'autres orthodoxes voulaient qu'elle procédât également de la Personne du Fils.
Écoutons plutôt l'apôtre Paul : « Le Royaume de Dieu est justice, paix et joie dans l'Esprit saint ». Quelle parole grandiose ! À la fois audacieuse et consolante, libératrice mais inspiratrice, magnifiquement paradoxale. D'après l'apôtre, l'homme naturel habite un étage qui reste inférieur à celui de l'homme spirituel ; tels ces organismes adaptés à l'existence aquatique, mais incapables de respirer, avant une métamorphose, l'air libre. Ainsi, l'homme naturel possède une âme ; toutefois, avant la seconde naissance, qui apporte une illumination nécessaire, l'homme irrégénéré manque de l'appareil récepteur capable de frémir à certaines vibrations d'en haut1.
Sans doute, à lire l'Ancien Testament, on découvre parfois une idée bien naïve ou grossière de l'inspiré. Dans le Livre des Juges, il n'est pas un homme sur-naturel mais, au contraire, extra-naturel, ultra-naturel; par exemple, un homme plus robuste ou plus habile que les autres, mais qui n'est pas moralement supérieur. Toutefois, l'idéal des prophètes exaltait déjà une vision rayonnante : celle de la sainteté morale, de la consécration fraternelle et du libre sacrifice pour le Royaume de Dieu. Songez à la poignante et généreuse figure de l'énigmatique Homme de douleur, le Serviteur de l'Éternel, s'immolant pour le salut des pécheurs.
Voilà de quel côté vient la lumière, pour éclairer la formule que nous méditons : « La Justice, la Paix, la Joie, dans l'Esprit saint ».
Quelqu'un dira : « Vous avez raison de chercher le commentaire d'un tel passage dans l'épître aux Romains, l'écrit prodigieux ; Paul est le maître des penseurs chrétiens, le docteur des théologiens. Avec un pareil guide, on s'élève jusqu'aux cieux, on descend jusqu'aux enfers, on perçoit même le « soupir inexprimable de l'Esprit », dans une «création en travail », pour hâter « la révélation des fils de Dieu ».
Eh bien ! le texte que nous examinons n'est pas tiré de la première partie philosophale et doctrinale de l'épître ; elle est empruntée à la seconde partie, plus simple, celle des applications morales.
Ici encore, quelqu'un dira : « Cela se comprend, car cette partie finale, réputée toute pratique, est elle-même inépuisablement riche. Elle soulève d'immenses questions ; par exemple, trois chapitres entiers sont consacrés au problème de la race, à la signification, dans l'histoire, du peuple juif ; et cela touche de près au mystère de la vie, à l'énigme de la Nature. Or, je suis obligé de reconnaître, au contraire, que le passage sur le Saint Esprit, commenté par nous, ne relève point de ces chapitres extraordinaires. La parole examinée est liée simplement à une affaire banale de marché quotidien, de halle aux viandes. Quand les femmes chrétiennes allaient à la boucherie, le panier au bras et tirant un enfant par la main, les unes achetaient sans scrupule des morceaux qui avaient figuré sur l'autel d'un temple païen, avec la chair offerte en sacrifice aux idoles ; d'autres chrétiennes s'en faisaient scrupule ; formées peut-être dans la religion de Moïse, habituées ainsi aux restrictions d'ordre alimentaire, elles ne parvenaient pas à considérer comme sans importance l'achat de viandes vouées aux divinités païennes. Elles étaient donc scandalisées quand telle voisine et amie — une sœur de la même église de Jésus-Christ ! — se réclamait de la liberté évangélique pour acheter à bon marché un savoureux morceau apporté de quelque sanctuaire impur.
Estimez-vous que tout cela était bien mesquin ? Tel ne fut point l'avis du génial penseur, le savant pharisien, l'apôtre Paul. Notez que ses propres principes devaient l'inciter à sourire de la scrupulosité, à hausser les épaules ; d'autant plus que, sur le terrain des règlements rituels et des restrictions alimentaires, il avait lutté longuement, et beaucoup souffert, pour s'arracher à son éducation familiale et à sa tradition religieuse ; il avait même rejeté les coutumes judaïques avec une intransigeance audacieuse ; plusieurs fois, les gardiens de la loi cérémonielle de Moïse avaient essayé de l'assassiner, afin de punir son impiété. Bref, dans l'Évangile du spiritualisme chrétien — ce qu'il appelait « mon évangile », l'Évangile d'où est sorti le christianisme traditionnel, l'Évangile qui a suscité la Réformation du XVIe siècle, l'Évangile missionnaire, l'Évangile de la liberté humaine, comme aussi de la Grâce divine, il se dressait contre les hésitations, les pusillanimités, inféodées au rite, au sacrement extérieur, et souvent à la magie.
Pesez les données en présence d'une part, l'apôtre Paul et la révélation du Crucifié, du Glorifié ; d'autre part, les scrupules de quelques ménagères, sur les marchés de Corinthe ou de Rome, devant l'étal du boucher.
De quel côté va pencher la balance ? Instant dramatique dans l'histoire morale du genre humain. En vérité, il évoque la tentation du Fils de l'homme, du Messie debout au faîte du temple qui dominait la montagne, et invité par Satan à se précipiter dans l'abîme. Oui, de quel côté va incliner le fléau de la balance ?
Écoutez l'apôtre ; sa voix est aussi majestueuse que celle de Moïse ; et sans les tonnerres du Sinaï, elle a quand même retenti d'une manière définitive ici-bas. Voici donc la conclusion apostolique : « Accueillez celui dont les convictions sont mal affermies, sans discuter ses opinions. Celui qui mange de tout ne doit pas mépriser celui qui ne mange que des légumes ; et celui qui ne mange pas de tout ne doit pas juger celui qui mange de la viande. Celui qui mange de tout le fait à cause du Seigneur, puisqu'il rend grâces à Dieu ; et celui qui ne mange pas de tout le fait à cause du Seigneur, et rend lui aussi grâces à Dieu. Pourquoi juger son frère, ou le mépriser, alors que nous devons tous comparaître devant le tribunal de Dieu ? Chacun rendra compte à Dieu pour soi-même. On ne réalise pas le Royaume de Dieu par la nourriture et par la boisson, mais par la justice, par la paix, par la joie dans l'Esprit saint ».
« ...Dans l'Esprit saint. »
Cela suffit. Nous connaissons maintenant le Saint Esprit.
Ayant situé notre passage, il nous reste à l'analyser, en étroite liaison avec le contexte. Celui-ci renferme trois sentences.
- D'abord, l'affirmation d'un fait : « Rien n'est souillé en soi : mais si quelqu'un pense qu'une chose est impure, alors elle est impure pour lui ».
- Ensuite, l'énoncé d'un principe : « Si ton frère est contristé à cause d'un aliment, tu n'agis plus avec charité. Ne va point, à cause de la nourriture, perdre celui pour lequel Christ est mort ».
- Enfin, la conclusion victorieuse : On ne réalise point le Royaume de Dieu par le manger et le boire, mais par la justice, par la paix, par la joie dans l'Esprit saint ».
Reprenons ces trois points d'une élémentaire simplicité.
1. Voici le premier : tenir la pensée d'un homme, c'est tenir l'homme lui-même. La pensée, ici, ne désigne pas simplement une idée, sur le plan intellectuel, mais une persuasion, une certitude. Celle-ci, peut-être, sera fausse : toutefois, si elle n'engage pas seulement le cerveau mais le cœur et la conscience de la personne morale, cette conviction erronée méritera quelque respect, non pas en tant que formule de « vérité », mais en tant que marque de « sincérité ». Cela ne supprimera point notre devoir, qui est d'éclairer, si possible, notre prochain, et de le ramener au réel — par l'éducation, par l'instruction, par la sanctification : triple mission de la Famille, de l'École, de l'Église. Néanmoins, aussi longtemps que la créature pensante, sincère, loyalement convaincue, persévère dans une attitude scrupuleuse d'obéissance à ce qu'elle croit obligatoire — nous renierions l'idéal évangélique en recourant, pour modifier l'opinion d'autrui, au mépris, à la dureté, à une forme quelconque, brutale ou subtile, de la contrainte.
D'ailleurs, la violence n'a pas de mains pour pétrir l'intelligence, pour la persuader. C'est pourquoi l'apôtre, l'ex-persécuteur avait rejeté la manière forte. Pourtant, il n'était devenu ni sceptique, ni même indifférent. Il chérissait l'axiome courageux : « Rien n'est souillé en soi, s'écriait-il ; je le sais et j'en ai la conviction dans le Seigneur Jésus ». — En d'autres termes : dans la communion avec l'esprit du Christ.
Il va de soi que l'apôtre ne prétend pas éliminer cyniquement la différence du Bien et du Mal, sur le terrain fondamental et primitif des réalités morales ; mais, au niveau secondaire des coutumes externes, des usages et des rites, la « Seigneurie » même de Jésus est engagée dans le maintien au premier plan de ce qui est essentiel, immuable et divin.
Or le Christ évangélique perd sa dignité de Maître et son autorité de Seigneur, si nous contestons ce principe dominateur : rien d'extérieur à l'homme ne peut — venant du dehors — souiller malgré lui sa personnalité intime. Cela signifie, d'autre part et sans conteste, que rien d'extérieur à l'homme réel, invisible et profond, ne peut venant du dehors sanctifier notre individualité spirituelle par simple attouchement physique ou simple pénétration corporelle.
Cette Charte sublime de la spiritualité sans restriction, immortelle, absolue, scellée à Golgotha des rouges cachets de la Croix sanglante, n'empêche nul chrétien authentique de recourir avec bonne conscience et sereine douceur au symbole et aux sacrements. Je n'accuserai pas de matérialisme le soldat blessé qui, dans une ambulance, agonisant, souhaita qu'on ouvrit la fenêtre pour permettre à son âme de s'envoler au ciel. Je n'accuse pas non plus de paganisme le paysan qui, les yeux en pleurs, annonce d'une voix sourde à ses abeilles, devant le rucher, qu'il s'est produit une mort dans sa maison. Je n'accuserai pas non plus de superstition le croyant qui adopte le langage du quatrième évangile et qui parle de « manger la chair » et de « boire le sang du Christ » — parce que cette formule transparente est accompagnée d'un avertissement solennel, éblouissant, transfigurateur : « C'est l'Esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien ; mes paroles sont esprit et vie ».
En vérité, en vérité, l'Évangile n'oppose point radicalement la lettre et l'esprit ; il les distingue, mais pour les associer : d'un côté, il les unit, sans toutefois les confondre ; d'un autre côté, il les sépare, toutefois dans une collaboration intime. Si les catholiques ont parfois de la peine à spiritualiser le matériel, les protestants, eux, ne savent pas toujours concrétiser le spirituel. Que les uns et les autres s'inspirent du fait mis en relief par l'apôtre Paul : l'homme est une créature pensante, une personne morale que Dieu connaît dans son essence mystérieuse et qu'il appelle par son vrai nom, caché à la foule ou aux intimes, un nom spirituel, un nom véritable de baptême.
Voilà donc, mes frères, la base de notre passage : l'affirmation d'un fait souverain.
2. Il est facile, maintenant, d'exposer le principe évident qui en découle, la règle éminente que l'apôtre formulait ailleurs en ces termes : Trois choses demeurent, la foi, l'espérance et la charité, mais la plus grande est la charité.
Ô mon Dieu, préserve-moi de blesser l'amour fraternel, à l'instant où je brûle de l'exalter. Mais enfin, je ne puis pas contempler la table sacrée sans recevoir moi-même un coup au cœur, sans être saisi de vertige, à la pensée que la table de communion dans l'Église, la table « commune », au lieu de rassembler tous les chrétiens les a trop souvent, d'âge en âge, séparés… Le centre prédestiné de la réunion devint le centre satanique de la désunion ! Les théologiens se disputèrent, les dogmaticiens se réfutèrent : « Transubstantiation ! » clamaient les uns. « Consubstantiation ! » répliquaient les autres. Hélas ! le ciel de l'histoire ecclésiastique fut obscurci d'âge en âge par ce nuage de controverses aiguës, comme la lumière du soleil était voilée, jadis, au-dessus d'un champ de bataille, par le vol pressé des flèches contraires inextricablement mêlées.
Et la Table sainte reste là, silencieuse… Ah ! sa blancheur neigeuse est vite foulée par les talons boueux de nos controverses…
Et la Table sainte reste là, mystérieuse… Ah ! sa blancheur de suaire évoque le grand soldat inconnu de l'Évangile, le grand soldat méconnu de l'Église, le « capitaine de notre salut » mort pour unir les hommes dans le monde, et qui les a désunis dans les sacristies.
Et la Table sainte reste là… Ah ! quand même, elle ne demeure pas muette. Écoutez la voix inexprimablement douce, pathétique et miséricordieuse qui s'en dégageait dans l'église apostolique : « Ayant dépouillé toute méchanceté, toute ruse, la dissimulation, la jalousie et toute espèce de médisance, désirez comme des enfants nouveau-nés, le pur lait spirituel, afin de croître par lui pour le salut, si réellement vous avez goûté que le Seigneur est bon ».
Voilà dans sa divine suavité, dans son irrésistible fascination de beauté sainte, le message de la Table sacrée à l'Église d'aujourd'hui, qui demeure désunie. Osons le constater ! osons avouer notre folie, notre péché, notre trahison, l'apostasie de la chrétienté ! qui demeure désunie malgré les progrès œcuméniques, en face d'un monde cruellement et sauvagement déchiré.
C'est le Chef unique de l'Église universelle, Jésus-Christ, notre Seigneur, qui déclare aujourd'hui à tous les communiants de toutes les confessions dans les Congrès Eucharistiques ou dans les chapelles puritaines : « Si ton frère est contristé à cause d'un aliment, tu n'agis plus avec charité. Ne vas point, pour une question de nourriture, perdre celui pour lequel Christ est mort ».
3. Pour terminer, nous voici en mesure d'accepter la conclusion victorieuse de l'apôtre : « On ne réalise point le Royaume de Dieu par le manger et le boire, mais par la justice, par la paix, par la joie dans l'Esprit Saint ». Pratiquement, cela signifie que l'on croit au Saint Esprit, toujours davantage à mesure que l'on vit avec l'Esprit saint, en d'autres termes dans la communion de Dieu. « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ », affirmait l'apôtre. Mes frères, ne cherchez pas avec inquiétude si vous êtes inspirés par le Père, par le Fils ou par le Saint Esprit. Dans la vie surnaturelle et toujours morale de l'âme, les trois ne font qu'un ! Acceptez le triple rayon d'une Trinité toujours présente : la Justice, la Paix, la Joie. La Justice équivaut à la « sainteté » personnelle ; la Paix équivaut à l'« amour » fraternel ; la Joie équivaut à l'accomplissement de la promesse évangélique : « Cela va bien, bon et fidèle serviteur ; entre dans la joie de ton Seigneur ».
Si vous acceptez ce message spirituel, alors vous comprendrez que j'ose ajouter enfin, pour conclure : Ne craignez pas d'appliquer le glorieux axiome apostolique à la Sainte Cène elle-même, et à la célébration matérielle de la communion sacramentelle qu'il faut toujours spiritualiser : « On ne réalise point le Royaume de Dieu par le manger et le boire, même dans le sanctuaire, mais par la Justice, par la Paix, par la Joie dans l'Esprit saint ».
Amen.
Notes
- Paul déclare : « L'homme n'ayant que l'âme, ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu ». (1, Corinthiens 2/14). L'apôtre Jude affirme, après avoir dénoncé les moqueurs et les impies : « ces gens-là ont une âme, ils n'ont pas l'Esprit » (verset 19).
Voir aussi
- Cette prédication a été publiée en 1948 dans un recueil un mémoire de Wilfred Monod : Souvenez-vous de vos conducteurs
Lecture de la Bible
Psaume LXXXIV
Que tes demeures sont aimables,
Éternel des armées !
Mon âme soupire et languit après les parvis de l'Éternel,
Mon cœur et ma chair poussent des cris vers le Dieu vivant.
Le passereau même trouve une maison,
Et l'hirondelle un nid où elle dépose ses petits…
Tes autels, Éternel des armées !
Mon roi et mon Dieu !
Heureux ceux qui habitent ta maison !
Ils peuvent te célébrer encore.
Heureux ceux qui placent en toi leur appui !
Ils trouvent dans leur coeur des chemins tout tracés.
Lorsqu'ils traversent la vallée de Baca,
Ils la transforment en un lieu plein de sources,
Et la pluie la couvre aussi de bénédictions.
Leur force augmente pendant la marche,
Et ils se présentent devant Dieu à Sion.
Éternel, Dieu des armées, écoute ma prière !
Prête l'oreille, Dieu de Jacob !
Toi qui es notre bouclier, vois, ô Dieu !
Et regarde la face de ton oint !
Mieux vaut un jour dans tes parvis que mille ailleurs ;
Je préfère me tenir sur le seuil de la maison de mon Dieu,
Plutôt que d'habiter sous les tentes de la méchanceté.
Car l'Éternel Dieu est un soleil et un bouclier,
L'Éternel donne la grâce et la gloire,
Il ne refuse aucun bien à ceux qui marchent dans l'intégrité.
Éternel des armées !
Heureux l'homme qui se confie en toi !
Luc XI, 5 à 13
Il leur dit encore : Si l'un de vous a un ami, et qu'il aille le trouver au milieu de la nuit pour lui dire : Ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n'ai rien à lui offrir, et si, de l'intérieur de sa maison, cet ami lui répond : Ne m'importune pas, la porte est déjà fermée, mes enfants et moi sommes au lit, je ne puis me lever pour te donner des pains — je vous le dis, même s'il ne se levait pas pour les lui donner parce que c'est son ami, il se lèverait à cause de son importunité et lui donnerait tout ce dont il a besoin. Et moi, je vous dis : Demandez, et l'on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe. Quel est parmi vous le père qui donnera une pierre à son fils, s'il lui demande du pain ? Ou, s'il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d'un poisson ? Ou, s'il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent.
I, Pierre, I, 1 à 12
Pierre, apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui sont étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l'Asie et la Bithynie, et qui sont élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l'Esprit, afin qu'ils deviennent obéissants, et qu'ils participent à l'aspersion du sang de Jésus-Christ: que la grâce et la paix vous soient multipliées !
Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts, pour un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir, lequel vous est réservé dans les cieux, à vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps !
C'est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu'il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, 7 afin que l'épreuve de votre foi, plus précieuse que l'or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l'honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra, 8 lui que vous aimez sans l'avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore, vous réjouissant d'une joie ineffable et glorieuse, 9 parce que vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi.
Les prophètes qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous était réservée, ont fait de ce salut l'objet de leurs recherches et de leurs investigations, voulant sonder l'époque et les circonstances marquées par l'Esprit de Christ qui était en eux, et qui attestait d'avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies. Il leur fut révélé que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu'ils étaient les dispensateurs de ces choses, que vous ont annoncées maintenant ceux qui vous ont prêché l'Évangile par le Saint-Esprit envoyé du ciel, et dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards.