Se libérer du carême ou un carême pour se libérer ?

Marc 1:12-15

Culte du 21 février 2021
Prédication de Agnès Adeline-Schaeffer

Vidéo de la partie centrale du culte

Culte à l'Oratoire du Louvre

 Dimanche 21 février 2021
Se libérer du carême ou un carême pour se libérer ?


Culte présidé par la pasteure Agnès Adeline-Schaeffer
Musique : David Cassan, organiste co-titulaire

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Entrée – Orgue

Salutation
Amis, frères et sœurs, La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père en son Fils Jésus le Christ, notre frère, en abondance et à tous, au près comme au loin, vous que Dieu appelle à former sa famille universelle, riche d’enfants et d’adultes. Accueil Bienvenue à chacune et chacun pour ce temps de culte. Soyez ici chez vous, dans cette maison où nous sommes venus pour nous ouvrir à la présence de Dieu, à sa Parole dans la lecture de la Bible, et pour le célébrer en esprit et en vérité.
Bienvenue et merci en particulier à David Cassan, pour son accompagnement musical, ce matin. Prière Prions ensemble : Merci Dieu notre Père, pour ce temps qui nous rassemble. Envoie sur chacun et chacune de nous ton Esprit Saint, afin que nous vivions ce culte le cœur au repos et l’esprit apaisé. Amen.

Réunissons-nous dans la communion fraternelle avec le 1er répons.
Répons : Seigneur que tous s’unissent pour chanter ton amour.
Ton soleil de justice se lève sur nos jours. Le Fils de Dieu est homme, avec nous désormais, C’est sa vie qu’il nous donne, et nous marchons en paix.

Louange :
Sans fin Seigneur, je chanterai ton amour.
D’âge en âge je proclamerai ta fidélité
Oui, je dis : ton amour est établi pour toujours et ta fidélité est plus ferme que les cieux. Les cieux célèbrent tes merveilles, Seigneur, et l’assemblée des croyants, ta fidélité. Seigneur, Dieu de l’univers, quelle est ta puissance ? C’est l’amour qui rayonne de toi ! Heureux le peuple qui saura t’acclamer tout le jour : à ton nom, il dansera de joie !

Chant du psaume 91, strophes 1, 2, 4 et 5 : Qui demeure auprès du Seigneur

Volonté de Dieu
Ecoutons ce que Dieu veut pour nous et nous donne la force de faire : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ta force et de toute ta pensée.
C’est là le premier et le plus grand commandement.
Et voici le second qui lui est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même. Fais cela et tu vivras.

Répons : Dieu d’amour tu fais connaître, au plus humble tes secrets, Et pour lui tu es un maître qui te plais à l’enseigner. Ta Parole est son appui, le bonheur son héritage, Et ses enfants comme lui auront la terre en partage.

Confession du péché
Prions ensemble :
Dieu notre Père, Par ta Parole, tu nous parles de nous-mêmes.
Comme un miroir, ta Parole révèle nos faiblesses. Nous désirons te suivre, marcher avec toi, mais nous cédons si vite au découragement, quand le vent nous est contraire. Nous souhaitons t’écouter, mais nous ne te laissons pas parler. Bien vite, nous étouffons ta voix, sous la voix de nos interprétations, de nos certitudes, de nos évidences. Nous voulons témoigner de ton amour, de ton accueil, mais nous montrons les dents, dès qu’on nous prend à parti, ou dès qu’on nous remet en cause.
Pourtant, tu es et tu restes celui qui nous parle, toujours et encore, celui qui nous nourrit, et nous soutient, même quand nous vacillons sous le poids de nos fragilités. Viens encore nous relever, et nous manifester ta tendresse. Amen. (Pasteure Nadine Py).

Répons : Seigneur, reçois, Seigneur pardonne, notre misère et nos péchés. Et ce pardon que tu nous donnes, enseigne-nous à le donner. Ô mon Seigneur, mon Dieu, mon roi, Aie pitié, aie pitié de moi.

Annonce du pardon
Pour accueillir le pardon que Dieu nous donne, je vous invite à vous lever :

Quand notre cœur nous condamne,
Dieu est plus grand que notre cœur.
Quand notre intelligence nous fait déraisonner,
Dieu est plus grand que notre intelligence.

Écoutons la parole de l’apôtre :
« Elle est certainement digne de confiance, cette parole,
et mérite d’être pleinement accueillie par tous :
Christ Jésus est venu dans le monde pour accueillir les pécheurs dont je suis le premier. » 
À chacun de nous elle redit explicitement le pardon de Dieu et ouvre le chemin d’une vie libre et responsable.
Allons dans la paix du Christ.
Amen.

Répons : Louez Dieu pour sa grâce, célébrez son amour, Qui jamais ne se lasse, qui demeure à toujours. Que tous les rachetés, les hommes qu’il fait vivre, S’unissent pour chanter l’amour qui les délivre.

Confession de foi
Unissons-nous dans cette confession de foi, d’après une prière de Charles Wagner

Je crois en Dieu.
Je crois qu’il nous a aimé le premier ; avant que nous existions, avant nos pères, avant les débuts obscurs dont sortit l’humanité, il nous a aimés.
Mieux qu’une mère en espérance d’enfant qui pense à l’inconnu qui sommeille en elle, je crois que Dieu nous a aimés d’avance et portés. Car nous sommes son espérance et nous sommes sa crainte, sa joie et sa douleur.
Je crois que malgré l’immense peine qu’il subit par nous, Dieu nous a voulus et nous veut encore, toujours. A travers les obstacles, les chemins perdus, les gouffres, les ombres de mort, je crois que Dieu nous veut, nous mène et communie avec nous.
Je crois que Dieu en Jésus-Christ nous aime victorieusement, avec une puissance devant laquelle tout cèdera. Il boira avec tous les calices, il combattra tous les combats, il descendra dans toutes les tombes, jusqu’à la fin et la fin sera bonne.
Oui, je crois que Dieu est amour et que son Esprit nous anime et nous porte.
Amen. (D’après une prière de Charles Wagner - Evangile et liberté n° 239. Mai 2010)

Répons : Célébrez Dieu rendez-lui grâce, car éternel est son amour. Inclinez-vous devant sa face, car éternel est son amour. Avec ardeur que tous s’accordent pour discerner de jour en jour
Les dons de sa miséricorde, car éternel est son amour.

Doxologie : Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre, d’éternité en éternité !

Lecture biblique : Evangile de Marc, chapitre 1, versets 12 à 15 (Traduction Nouvelle Bible Segond)
Aussitôt, l’Esprit chasse Jésus au désert. Il passa quarante jours dans le désert, mis à l’épreuve par le Satan. Il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient. Après que Jean eut été livré, Jésus vient en Galilée ; il proclamait la bonne nouvelle de Dieu et disait : les temps sont accomplis, et le règne de Dieu s’est approché. Changez radicalement et croyez à la bonne nouvelle.

Cantique n°183, strophes 1, 2 et 3 : Daigne, en cette heure…

Prière d’illumination

Jeu d’orgue

Prédication : se libérer du carême ou un carême pour se libérer ?

Chaque année, à peu près à la même époque, les chrétiens entrent en Carême ! Entrer en Carême, qu’on le veuille ou non, cela ne fait pas partie de notre vocabulaire protestant. Parce que depuis la Réforme, le carême n’existe plus dans le monde protestant. Et si d’aventure, vous voudriez vérifier, vous pouvez tapoter sur un moteur de recherche « carême protestant » et vous serez envoyé essentiellement sur l’émission de radio diffusée chaque dimanche du temps de carême sur France Culture, rediffusée sur les ondes d’une autre radio, Fréquence Protestante et c’est tout. Pourtant, nous entrons dans une période liturgique importante, qui concerne l’ensemble des chrétiens à travers le monde, qui dure cinq semaines, et qui nous mènera à la semaine, dite « sainte », allant du dimanche des Rameaux au dimanche de Pâques, incluant le jeudi et le vendredi saints, qui rappellent essentiellement le temps de la Passion de Jésus-Christ. Et le carême, c’est justement ce temps de préparation à cette semaine sainte. Peut-être avez-vous observé que nous avons changé de répons liturgiques aujourd’hui.

Il existe peu d’articles consacré au carême protestant, il faut le dire. Mais il y a tout de même un article, de ma collègue, aumônier des prisons, Isabelle Fiévet, décédée prématurément, qui répondait en 2009 aux questions d’une journaliste du quotidien la Croix, au moment où Isabelle avait assuré, avec son mari, le pasteur Didier Fiévet, les conférences de Carême sur France Culture. Elle avait déclaré avec son franc parler qui la caractérisait que, je cite : « Le carême ne se vit pas en général chez les protestants, pour la bonne raison que, la grâce de Dieu étant gratuite, une préparation à Pâques qui passe par des privations ou autres pratiques méritoires ne se justifie pas ; c’est même inconcevable pour nous » (fin de citation). Donc nous trouvons comme seule définition du carême protestant, le cycle des conférences mis en place par le pasteur Boegner, en 1928, produites ensuite par le service radio de la FPF, depuis 1981, sur France Culture. L’ensemble des églises protestantes n’imposent pas de pratique, de jeûne ou de pénitence au temps du carême. En revanche, une insistance est faite sur la prédication et sur la méditation personnelle. Eventuellement dans le courant luthérien on peut trouver une recommandation de s’abstenir de manger de la viande le vendredi saint, mais le protestantisme dans son ensemble n’est aucunement directif dans ce domaine, pas plus que dans un autre, d’ailleurs. Aucune consigne n’a été laissée par les apôtres à ce sujet et que Jésus et ses disciples ne pratiquaient pas le jeûne, ce qui leur sera reproché dans différents passages évangéliques. Vous pouvez lire par ailleurs, l’excellent éditorial de Raphaël Picon, en date du mois de mars 2014, à ce sujet, dans le mensuel Evangile et Liberté, dont vous trouverez le lien internet sur la lettre de nouvelles, envoyée cette semaine. Surpris par l’un de ses collègues pasteurs qui lui avait dit qu’il était « entré en carême », Raphaël Picon insista, je cite, « sur le protestantisme dont la raison d’être est de nous affranchir de toute servitude religieuse, au nom du Christ, et de proclamer la grâce offerte à tous, et sans conditions », fin de citation. Luther ne disait-il pas en son temps, que ces bonnes œuvres, ne sont que péchés, ajoutés au péché, car dans leur prétention au bien, elles nient le Christ, le don du Salut. Si nous avions encore des doutes, nous sommes bel et bien libérés du carême.

C’est vrai que le protestantisme a, depuis longtemps, pris ses distances par rapport à une pratique qui pourrait ressembler à une œuvre de salut. Au fond chacun est seul devant Dieu, et c’est dans l’intimité de sa foi personnelle, que chacun décide, de façon libre et responsable, de ce qu’il souhaite vivre avec son Dieu. Pour y parvenir, l’église, dans sa grande sagesse, nous donne des points de repère, que nous pouvons saisir, sans obligation. C’est là que la prédication entre en jeu, à partir des lectures bibliques suggérées pour ce temps particulier, Mais parce qu’elles reviennent dans des cycles réguliers, ces lectures peuvent paraître incontournables et imposées. Mais toujours dans sa même sagesse, ces lectures ne sont que proposées et la liberté de choix de les suivre ou non est laissée à l’officiant. Si nous sommes bel et bien libérés du carême, en tant qu’œuvre, il nous est offert l’occasion de vivre ce temps liturgique comme une libération intérieure, de manière plus accentuée, que d’habitude. C’est ainsi que nous sommes invités à lire ou à relire cet extrait de l’Evangile de Marc, que nous venons d’entendre, qui nous parle de l’épreuve ou de la tentation de Jésus au désert, tout juste après avoir reçu son baptême. Et Marc est le seul évangéliste à être aussi concis et aussi discret en réduisant ce moment de la vie de Jésus à seulement deux versets. A peine baptisé, alors que Jésus vient de vivre une expérience spirituelle très intense, au cours de laquelle « les cieux se déchirant, l’Esprit est descendu sur lui, comme une colombe, avec cette parole d’adoption, de reconnaissance filiale : « Tu es mon fils bien aimé, il m’a plu de te choisir », voilà que sans attendre, ce même esprit le pousse dans le désert.

C’est maintenant le moment pour Jésus d’être confronté à lui-même. Que va-t-il faire de cette expérience spirituelle qu’il a faite à son baptême ? On peut parler ici de la vocation de Jésus. Comment va-t-il la vivre cette vocation ? Au service de qui va-t-il se mettre ? Jusqu’où va-t-il pouvoir s’engager ? Personne d’autre que Jésus ne peut répondre à sa place. Et c’est peut-être pour cela qu’il y a ce grand silence dans la rédaction dans l’Evangile de Marc, à propos de ces 40 jours d’épreuve. Il nous faut faire le deuil de savoir comment Jésus a été tenté, éprouvé, pendant son retrait au désert. Par contre, on sait qu’il est tenté, éprouvé, par le « Satan », un nom qui personnalise un mot commun, déjà présent en hébreu, « shatan », qui se peut se traduire par « adversaire ». On représente cet adversaire comme extérieur à Jésus, mais on pourrait qualifier cet adversaire symboliquement comme étant les tiraillements personnels, les pensées négatives de Jésus qui le pousseraient à dévier de sa vocation ou qui le pousseraient à rester à la surface de son appel, sans l’approfondir. Or Jésus par ce passage obligé, est en train de vivre un chemin de libération qui fera de lui cet homme nouveau. C’est une épreuve, une tentation à laquelle il sera sans cesse confronté tout au long de son ministère : ne pas se laisser dévier de son ministère, ne pas rester fidèle à sa vocation. Chaque fois que la pression extérieure sera trop forte, il se retirera dans la montagne, ou ailleurs à l’écart, pour se recentrer, se rassembler, tenir ferme dans son unité intime, pour aller jusqu’au bout de son message et de sa vocation. Il se mettra le plus souvent possible, à l’écart, pour ne pas être coupé de sa source intérieure, celle qui s’est manifestée à son baptême, il prendra le temps de se reconnecter sans cesse, à l’Esprit, pour ne pas faillir à sa mission. Y compris à Gethsémané, le soir de son arrestation.

Sa mission, nous la trouvons définie dans les versets suivants, à la sortie de son désert, quand il arrive en Galilée, et qu’il proclame, prenant ainsi le relais de Jean le Baptiste, déjà livré pour être exécuté : « Les temps sont accomplis, le règne de Dieu s’est approché, convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». Seulement, cette bonne nouvelle, il va falloir l’entendre, la décrypter et la reconnaître, comme quelque chose qui vient bien de Dieu, dans tout ce que Jésus va vivre, au milieu des siens et avec ses disciples. Il va falloir être persévérant pour la découvrir cette bonne nouvelle, parce qu’elle ne va pas être facile à repérer tout de suite. Jésus bousculera tous les codes religieux, prononcera des paroles qui vont, non seulement interroger, remettre en question, semer le trouble en particulier chez les responsables religieux, poussés dans les retranchements de leur pratique religieuse, mais aussi soigner, guérir, pardonner aux laissés pour compte, et redonner de la dignité aux plus petits d’entre les siens avec une audace, qui se retournera contre lui et finira par le conduire à la crucifixion. Ce qui pourrait ressembler à une tragédie de mauvais aloi comme nous le découvrirons au moment de sa condamnation et de sa mort, sera en fait le démarrage d’une incroyable bonne nouvelle de vie, en nous rendant attentifs à la présence de Dieu dans les situations les plus improbables. Les évangiles n’auront de cesse de raconter, de témoigner comment l’esprit de Dieu, qui a rempli Jésus, depuis le début de son ministère, ne le quittera pas, et qu’il le transmettra, sous différentes formes, à chaque rencontre, à chaque enseignement, à chaque guérison. La bonne nouvelle qui sera transmise de génération en génération, pour arriver jusqu’à nous, c’est une grâce sans condition et une espérance sans limite.

Ce que les hommes comprendront par la suite, et en particulier ce dont les apôtres seront les témoins, c’est que le Christ, est le « oui » inconditionnel de Dieu à toute l’humanité et à toute expérience de vie. Malgré les drames terribles, malgré les existences brisées, malgré les injustices en trop grand nombre qui perdurent, malgré les violences innommables dont nous demeurons les témoins trop souvent impuissants, malgré les relations humaines bloquées, les conflits inextricables, les distanciations sociales, physiques, et les gestes barrière qui pourraient sonner le glas d’une fraternité et d’une humanité de toute évidence fragiles, la bonne nouvelle, c’est que le Christ est et sera toujours là pour nous dire que la vie n’est pas réduite à nos échecs, à notre orgueil qui nous fait mener des combats stériles, mais que nos ratages et nos manquements, peuvent devenir, le moment venu, sources de fécondité insoupçonnée. C’est cela la bonne nouvelle, ni plus ni moins. L’écouter, la recevoir, et finir par en vivre, c’est rester sensible à l’action de l’esprit en nous, et croire que la grâce de Dieu l’emportera, et aura le dernier mot. C’est croire à la puissance de vie contenue dans tout l’ensemble de la parole biblique, mais reconnaître aussi que nous ne sommes pas détenteurs de cette puissance de vie, qu’elle déborde, et se trouve ailleurs dans toute religion, toute spiritualité, tout humanisme où une parole de réconciliation, de justice, de défense du plus petit, d’accueil, de reconnaissance, de dignité, de respect est prononcée, où toute fragilité, toute pauvreté, toute solitude est reconnue, accueillie, accompagnée, acceptée, selon cette formule si chère à Cesare Pavese, « Tu seras aimé le jour où tu pourras montrer ta faiblesse, sans que l’autre s’en serve pour affirmer sa force ».

C’est le chemin de libération qui nous est proposé à travers ce passage de l’Evangile de Marc. Au désert, dans son combat intérieur, Jésus a ajusté sa vocation à la bonne nouvelle qu’il va annoncer. L’Evangile de Marc, dans sa concision, indique que Jésus était au milieu des bêtes sauvages et que les anges le servaient, deux précisions que les autres évangiles de Matthieu et de Luc ne mentionnent pas. Chez Matthieu, seuls les anges servent Jésus. Dans Luc, le diable, momentanément vaincu, se promet de revenir plus tard, au moment fixé. Les bêtes sauvages, ici, représentent ce qui n’es pas encore dominé chez Jésus, comme chez nous, les instincts de toutes sortes, l’envie, la colère, le doute, les tâtonnements, les séductions et les contradictions de toutes sortes, qui peuvent influencer nos comportements, selon que nous les maîtrisons ou non. On peut reconnaître ici la pédagogie de Marc qui nous décrit un Jésus qui n’est pas encore le Christ, mais qui va le devenir petit à petit. Au désert, Jésus prend le temps d’évangéliser ses propres profondeurs, afin d’être en cohérence avec sa vocation, qu’il est en train tout simplement de vérifier. Il y a aussi ces anges qui servent Jésus, ces messagers, au sens étymologique du terme, ces porteurs de la Parole, qui sont ses vis-à-vis qui vont l’enraciner à nouveau dans cette bonne nouvelle, ce qui lui permettra ensuite d’aller jusqu’au bout de son message, en annonçant à tous, cette bonne nouvelle de Dieu, comme puissance de vie, c’est-à-dire une force insoupçonnée donnée pour traverser les épreuves, tout en disant et redisant inlassablement, que la vie reste toujours possible, une fois les épreuves traversées. Une vie sans cesse à réinventer,

C’est ce chemin de libération que nous sommes appelés à expérimenter et à vivre. Le temps du carême n’est qu’un repère parmi d’autres, sur le chemin. Il nous offre la possibilité de nous désencombrer de ce qui fait éventuellement obstacle aux paroles de vie qui pourraient nous transformer et nous réconcilier avec nous-mêmes, avec les autres, et dans la foi, avec Dieu. Notre vocation est de nous laisser ajuster humainement et spirituellement à l’Evangile, pour que celui-ci devienne, puis demeure une bonne nouvelle, pour nous et pour les autres. C’est un travail qui peut prendre du temps, car il s’agit d’expérimenter la foi, que j’appelle aussi la confiance absolue, y compris dans la sécheresse de nos vies, la solitude de nos relations, la déception des trahisons infligées ou subies, la rudesse de nos échecs. Au fond, nous sommes tous, d’une façon ou d’une autre, des êtres en travail, à la façon d’une femme qui accouche, et qui mettra au monde un être nouveau.

Amen.


Musique d'orgue

Cantique n° 309, strophes 1, 2 et 3 : A Dieu seul j’abandonne…

Annonces
Ma consoeur Béatrice Cléro-Mazire est en congés toute cette semaine jusqu’à samedi prochain.
J’assure la permanence pour cette semaine. N’hésitez pas à prendre contact si besoin est. Ceux qui le voudront pourront se retrouver au temple, ce jeudi 25 février de 12h30 à 13h30, pour la pause spirituelle.
Dimanche prochain, le culte sera assuré par les deux pasteures et nous accueillerons le pasteur et professeur de théologie, Pierre-Olivier Léchot pour la prédication.
A noter également que le groupe Jeunes Oratoire se rencontrera en visio conférence le mercredi 24 février, à 19h, et abordera le thème de la parentalité, à travers un choix de textes bibliques.

Offrande pour la vie de l’Eglise
Que chacun donne ce qu’il a décidé en son cœur, sans regrets ni contraintes.
Nous recueillerons votre offrande pour la vie de l’Eglise, afin qu’elle puisse continuer de rendre témoignage de l’Evangile…

Musique d'orgue

Prière d’intercession
Prions ensemble :

Mon Dieu et mon Père, tu as vraiment l’art de me bousculer, de me retourner, autrement dit, de me convertir…somme toute ! Lorsque je me crois quelqu’un, que je suis fier de moi, l’Evangile me ramène à l’humilité et à la modestie, afin que je sois capable de recevoir ton amour.
Quand je désespère de mon propre cas, que je me crois vraiment nul, tu me dis que je suis une créature merveilleuse et tu viens exercer ta force dans ma faiblesse.
En ce dimanche, voudrais-tu Seigneur, nous prêter tes lunettes ?
Oui Seigneur, prête-nous tes lunettes pour que nous voyons notre Eglise autrement.
Prête-nous tes lunettes, et nous te rendons grâces pour la communauté que nous formons et qui se trouve rassemblée, aujourd’hui, en ce dimanche, sur place, ou par le biais du site internet. Prête-nous tes lunettes et accorde-nous l’enthousiasme de travailler pour toi, de collaborer joyeusement à l’établissement de ton royaume.
Prête-nous tes lunettes, et nous te prions particulièrement pour celles et ceux qui ne sont pas avec nous aujourd’hui. Nous te prions pour celles et ceux qui souffrent, de quelque nom que s’appelle leur souffrance. Nous te présentons les personnes de notre paroisse qui sont hospitalisées ou qui subissent des traitements pénibles.
Nous te confions les personnes qui ont demandé le secours de notre prière et que nous te nommons dans le profond de notre cœur.
Prête-nous tes lunettes, Seigneur, et nous te prions pour les solitaires, les isolés, les délaissés, les exilés et les prisonniers, les personnes dont l’équilibre est précaire. Nous te prions pour les personnes et les familles en deuil, celles qui ont tout perdu à cause d’un désastre, quel que soit son nom. Prête-nous tes lunettes, Seigneur, et nous te prions pour notre monde et ses conflits. Accorde-nous la prudence de ne pas prendre parti trop hâtivement et de ne pas juger trop vite. Nous te confions les peuples et les gouvernements. Accorde à chacune le recul que demande le discernement de chaque situation.
Prête-nous tes lunettes, Seigneur, et nous te prions d’affermir notre foi, toujours chancelante, d’élargir notre regard aux dimensions de ton amour que tu as pour chacun d’entre nous. (d’après une prière du pasteur Bernard Croissant).

Notre-Père

Ensemble nous te disons : Notre Père qui es aux cieux, que ton Nom soit sanctifié, que ton Règne vienne, que ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous laisse pas en proie à la tentation, mais délivre-nous du Mal.
Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles, amen.

Exhortation
Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ?
N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche.

Bénédiction
Que l’amour de Dieu qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer garde vos cœurs et vos pensées, en Jésus-Christ, à la lumière du Saint-Esprit.
Allez dans l’amour et la paix de votre Seigneur, amen.

Répons : Bénis ô Dieu nos routes, nous les suivrons heureux, Car toi qui nous écoutes, tu les sais, tu les veux. Chemins riants ou sombres, j’y marche par la foi : Même au travers des ombres, ils conduisent à toi.

Sortie - orgue


Paroles des cantiques du dimanche 21 février 2021

Psaume : Psautier Français ou Arc-en-Ciel n° 91 « Qui demeure auprès du Seigneur », strophes 1, 2, 4 et 5

Strophe 1
Qui demeure auprès du Seigneur,
A l’ombre de sa grâce,
Qui éprouve un secret bonheur
A rechercher sa face,
Dit à son Dieu : “Sois mon rempart,
En toi j’ai confiance ;
Auprès de toi j’aurai ma part,
Dieu de mon espérance”.

Strophe 2
Du filet tendu sous tes pas
Son amour te délivre ;
Il te défend dans les combats
Que l’ennemi te livre.
Son bouclier te couvrira
Si le péril te presse
Et dans sa main te gardera
Au jour de la détresse.

Strophe 4
Ses anges viendront de leurs mains
Te guider sur la terre
Pour que ton pied dans le chemin
Ne se heurte à la pierre.
De la vipère et du dragon
Tu déjoueras les feintes
Et tu fouleras le lion :
Tu marcheras sans crainte.

Strophe 5
Qui s’est lié à moi, dit Dieu,
Verra ma délivrance ;
Il me trouvera en tous lieux
Lié à sa souffrance.
Chaque jour je glorifierai
Mon serviteur fidèle
Et du tombeau l’arracherai
Pour la vie éternelle.

Cantique : Louange et Prière n° 183 « Daigne en cette heure », strophes 1, 2, 3

Strophe 1
Daigne à cette heure, ô notre Père !
Te révéler  à tes enfants !
Ensemble unis dans la prière :
Vers toi nous élevons nos chants.

Refrain :  Remplis nos coeurs de ta présence,
De foi, d'amour et d'espérance !

Strophe 2
Permets, Seigneur, qu'à ta voix sainte
Nos coeurs se rangent sous ta loi,
Vivant toujours selon ta crainte,
Conduits et soutenus par toi.
Refrain

Strophe 3
Viens nous parler de la patrie
Où nous appelle ton amour,
Et pour les combats de la vie
Arme nos bras jour après jour.
Refrain

Cantique : Louange et Prière n°309 « A Dieu seul j'abandonne » ou Arc-en-Ciel n°634, Strophes 1, 2 et 3

Strophe 1
A Dieu seul j’abandonne
Ma vie et ma personne,
Mes projets et mes voeux.
Sans lui rien ne prospère ;
Sans mon céleste Père
Rien ne saurait me rendre heureux.

Strophe 2
Oui, de sa providence,
Avec reconnaissance
Je veux tout accepter.
Ce qu’il lui plaît de faire
M’est toujours salutaire :
Cesse, ô mon coeur, de t’agiter.

Strophe 3
J’attends tout de sa grâce
Qui jamais ne se lasse
Et je regarde à lui ;
Quand le péril me presse,
Il connaît ma détresse
Et son amour est mon appui.

Strophe 4
Oui, mon âme est tranquille ;
Je trouve un sûr asile,
O Seigneur, dans ton sein ;
Et bientôt cette vie
Pour moi sera suivie
D’un bonheur sans borne et sans fin.

Paroles des répons du temps de la Passion

Après la salutation
Répons : « Seigneur que tous s'unissent » (Alleluia n°31/20 ou Arc en Ciel n°303, str.1).

Seigneur que tous s'unissent
Pour chanter ton amour.
Ton soleil de justice
Se lève sur nos jours.
Le fils de Dieu est homme,
Avec nous désormais.
C'est sa vie qu'il nous donne
Et nous marchons en paix.

Après la volonté de Dieu
Répons : « Dieu d'amour tu fais connaître » (Psaume 25, str.4)

Dieu d’amour, tu fais connaître
Au plus humble tes secrets ;
Et pour lui tu es un maître
Qui te plais à l’enseigner ;
Ta parole est son appui,
Le bonheur son héritage ;
Et ses enfants comme lui
Auront la terre en partage.

Après la prière de repentance
Répons : « Seigneur, reçois ; Seigneur, pardonne ». (Alleluia n°43/04 ou Arc-en- Ciel n°407, str. 1)

Seigneur, reçois ; Seigneur, pardonne
Notre misère et nos péchés
Et ce pardon que tu nous donnes,
Enseigne-nous à le donner.
O mon Seigneur, mon Dieu, mon roi,
Aie pitié, aie pitié de moi.

Après l’annonce de la grâce
Répons « Louez Dieu pour sa grâce » (Psaume 107, str.1).

Louez Dieu pour sa grâce, Célébrez son amour
Qui jamais ne se lasse, Qui demeure à toujours,
Vous tous qu’il a sauvés Des mains de l’adversaire,
Vous qu’il a rassemblés Des confins de la terre.

Après la confession de foi
Répons : « Célébrez Dieu, rendez-lui grâce » (Psaume 118, str.1)

Célébrez Dieu, rendez-lui grâce,
Car éternel est son amour.
Inclinez-vous devant sa face,
Car éternel est son amour.
Avec ardeur que tous s’accordent
Pour discerner de jour en jour
Les dons de sa miséricorde,
Car éternel est son amour.

Après la bénédiction
Répons : « Confie à Dieu ta route » (L&P n°309, str.5)

Bénis ô Dieu nos routes, nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes, tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres, j’y marche par la foi,
Même au travers des ombres, ils conduisent à toi. 

Lecture de la Bible

Evangile de Marc, chapitre 1, versets 12-15

12  Aussitôt, l'Esprit poussa Jésus dans le désert,

13  où il passa quarante jours, tenté par Satan. Il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient.

14  Après que Jean eut été livré, Jésus alla dans la Galilée, prêchant l'Evangile de Dieu.

15  Il disait: Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle.

Vidéo du culte entier

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